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dimanche 18 octobre 2015

VOYAGER

La voie des pionniers

On commencera ce billet par une image, un tableau kabyle dressé par un peintre français du 19ème siècle, Francois-Hippolyte Lalaisse, intitulé "Le laboureur kabyle".
On ne va pas polémiquer sur la valeur artistique ou sur la catégorie de ce tableau - les machins impressionnistes, réalistes, etc - , on va se concentrer sur le sujet du tableau : le laboureur, ses boeufs, sa charrue, sa terre, son labour. On va retenir qlqs termes du lexique kabyle correspondant :
a-zgar "boeuf, taureau" ; a-gurzi "le talon" (imaginez les talons du laboureur !) ; krez "labourer, sillonner" ; tha-yuga "la paire, le couple (de boeufs)" - c'est toujours 2 boeufs dans le cas du laboureur kabyle - sans doute en lien avec le joug, juggum en latin pour l'attelage et avec zudj "paire", zwadj "mariage, épousailles" en masri/arabe et en kab aussi ; la bride en français aurait sans doute donné the bride "la mariée" en anglois : on peut même supposer que le terme anglois bridge "pont" soit issu de la bride ou le joug. NB: le terme pantalon y serait aussi lié à bridge (pont), bride, joug, talon, on y reviendra un de ces quatre. J 'y ajouterais vu-yzgaren "le maître des boeufs" (càd "le conducteur de labour/de travaux"), un nom de famille aussi : Bouyezgarène, comme le nom du maître de la chanson kabyle. Maintenant il va falloir sortir de ce tableau, de ce cadre rural pour le reproduire ailleurs, sur d'autres plans, sous d'autres conditions. En gros, reproduire par l'imaginaire ce tableau de laboureur kabyle non pas sur une terre de campagne, mais sur le pavé d'une ville, sur mer et dans les airs.
En ville, notre laboureur devient un cocher, un conducteur, un chauffeur, un pilote qui guide son char, sa charrette, sa voiture, son bolide; sa paire de boeufs - deux roues motrices, son joug - le pont ou l'arbre entre ces roues : on a ici l'explication du couple (mécanique) et figurez-vous le terme kabyle tha-yuga "la paire, le couple" (de boeufs, roues) est exactement le même que le russe tyagua "traction, poussée/propulsion", càd qu'on a ici un moteur à l'état primitif, naturel : c'est le boeuf, le taureau ou autre bête de somme ou cheval !!! Le joug sert aussi de volant pour guider les roues tandis que la charrue va tout simplement devenir un frein. Le laboureur, kabyle ou autre, a tout d'un mécanicien ! On développera cette piste séparément de ce post.

Maintenant on doit transposer notre laboureur sur les eaux et dans les airs pour en faire un navigateur hors pair (la paire, le couple lui est asservi(e) !). Je vous propose d'écouter un hit d'un Brit oldschool Rod Stewart et de me dire le mot anglois qui nous intéresse car il s'aligne sur le même terme kabyle mais avec un autre sens. Got it ? ...across the sea..., across the sky...A travers la mer, le ciel. Excellent ! Voici ce rapprochement :
krez "sillonner, labourer" en kab ~ cross, across "traverser, côté opposé/autre" en anglois
En réalité il y a le latin crux (croix) au milieu. On va offrir à notre très tellurique et sédentaire laboureur kabyle, qui n'a pas le pied marin car ses talons sont profondément ancrés dans la terre kabyle, en compagnie des Anglois, excellents marins, histoire de lui redonner le goût des voyages. Bien, voyons maintenant le lexique du laboureur kabyle dans ce contexte marin.
D'abord il y a un terme assez curieux en kabyle a-gumadh qui désigne "la rive opposée" de tout cours d'eau et de la mer et par extension "l'occident" : à y réfléchir, le kab ne peut pas désigner la rive nord de la Méditerranée (la France est souvent appelée a-gumadh par les Kabs vieille école ayant émigré en France), c'est peut-être le signe qu'il s'agit non pas d'un point cardinal mais simplement de la "rive opposée" ou "flanc opposé" qui serait "l'arrivée" ou la "Sortie" par rapport au point de départ de l'observateur ou du voyageur, et là ça devient intéressant du moment que le across anglois, la Croix donc, serait Exit (sortie, arrivée), Exode et Occident. La rive d'en face pour la Kabylie c'est la France et l'Italie : c'est la rive opposée, la rive rivale si j'ose dire ou simplement la Riviera, un nom appliqué au littoral de la Ligurie e Italie (et qui me fait penser à la Kabylie, Bougie comme Gênes !) avant de s'étendre à la Côte d'Azur. Il me semble que la Riviera méditerranéenne, berge ou rive, serait une Vertèbre - dit rebro en russe - alors que la mer (Méditerranée) serait associée au foie (thassa en kab) comme on l'a déjà souligné sur ce blog et sur l'ancien blog à plusieurs reprises. Ainsi, on peut supposer que le terme kabyle a-gumadh "rive opposée, flanc opposé, occident (sortie ?)" serait l'équivalent de l'italien riviera, et aurait une relation avec les vertèbres ou le flanc. Ici on aura probablement des explications rationnelles aux paraboles bibliques concernant l'Exode et la femme (Eve) née de la côte (vertèbre) d'Adam, on verra ça ultérieurement.
Revenons à notre laboureur kabyle métamorphosé en sailor en marinière le temps d'une croisière sur un navire battant pavillon perfide et qui souffre le martyr à cause du mal de mer et de l'accent anglois :) Qu'est-il advenu de son lexique de laboureur losrqu'il sillonne non pas la terre mais la mer ? Eh bien, sa paire de boeufs tha-yuga va devenir voyage, viaje en espagnol tout simplement. Son azgar "boeuf, taureau" est simplement le même terme que le verbe zger "traverser un cours d'eau/la mer". La vache kabyle tha-funas-th, en berbère occidental ce terme possède à la différence du kabyle un masculin a-funas "boeuf, taureau", indique clairement la trace d'excellents navigateurs, bien avant les Anglois, en l'occurrence les Phéniciens. Le boeuf/taureau en berbère, azgar ou même afunas, serait-il "naviguer" : sauf que le kabyle utilise le verbe shereg "fendre" (les vagues, les eaux) dans ce cas ;  ou est-ce le vaisseau de navigation, un bâteau par exemple, surtout que lorsqu'on regarde le masri/arabe baqara "vache" est phonétiquement proche de bakhira "bâteau, vaisseau" ?  L'épisode marin du laboureur kabyle est difficile d'approche, mais les résultants devraient être très probants si je réussis à le résoudre : imaginez un peu l'Exode apparenté à la Croix, au voyage et à la Liberté ! On y reviendra.

Cette fois notre laboureur kab risque d'avoir le vertige tant on va monter en hauteur et lui en grade pour naviguer dans les airs. Voici notre laboureur aux commandes d'un aéronef, et il se fait remarquer ! Les sillons de son urthi ou iger "champ" sont remplacés par la traînée blanche dans le ciel qui se forme à cause de la condensation ici des quatres réacteurs (quadrige ou quatre boeufs/taureaux). Here we are ! Voici maintenant un explication scientifique au travail de laboureur krez en kab :
KRZ ou GRS (k ou g aspiré) de krez "sillonner, labourer", kres " (se) crisper, cristalliser", a-gris "gel", tout comme le grec kryos "gel" qui a donné cristal et la Croix (crux en latin) s'expliquent par le rapprochement suivant :
K, G aspirés en kabyle ~ P en latin
Cette formule de passage du kabyle aux romanes explique que krez "sillonner, labourer" en kabyle c'est Prez ou Pres, Presser, Pression. Et hop, notre laboureur kabyle sur le tableau qui krez "laboure, sillonne" est un impressionniste :) il exerce une pression, ou il en donne l'impression :) car il laisse des empreintes sur son passage (les sillons). Facile de comprendre tous les métiers de ce laboureur : celui qui écrit (scribe), celui qui appose des tampons/sceaux/gravure, etc., celui qui imprime, un cartographe, ainsi de suite. Plus généralement, c'est celui qui le premier fraye le passage aux autres (un pionnier), un auteur d'une découverte, d'une invention, par exemple Johannes Gutenberg qui est à la source de l'imprimerie, donc de la presse.
Bref, on a dans les termes kabyle krez "labourer, sillonner", kres "cristalliser", agris "gel" - donc pour la Crux (Croix) en latin aussi - les notions d'un état physique de Pression, Concentration, Condensation, voire de Densité qui serait à mon sens l'explication par excellence de l'étymologie des termes flotte, flotter, navigation, etc. L'avion laisse un sillage pour cause de condensation justement. Et les retombées de cette découverte sont si innombrables que j'ai du mal à les cerner ! Tenez, la couleur Rouge serait lié à ce thème (à la roue), krasniy "rouge", krasota "beauté en russe qui s'aligne sur le grec kerasion "cerise" d'église entre autres et sur le kab krez "labourer" (knes de tha-knisya "la griotte, le cerisier" en kab serait une forme altérée de krs ?). Ou bien la Croix, le Christ, le Cristal, le chemin de Croix, la croix roue-bouclier (croix dans un cercle) de la lettre phénicienne Tet ou Theta (d'où thidt "l'oeil" en kab), ou bien l'hiéroglyphe d'urbanisme, croix dans un cercle de "ville, cité" des anciens Égyptiens qui pourrait symboliser tout simplement l'héliocentrisme et qui expliquerait la relation entre Soleil (idtij) et Oeil (thidt) en kab et la course céleste du soleil  bien prenons la proximité de krez en kab avec le russe glaz "oeil", golos "voix", glasnost' "transparence" (on pense ici au cristallin), la glace en français, etc. Bref, ça mérite un billet à part.      
Maintenant il faut savoir que notre laboureur kab de ce billet n'est pas toujours aux commandes. Il est comme nous tous, un voyageur, et surtout un passager. Un bateau part du port A, traverse la mer ou l'océan B pour arriver au port de destination C. Idem pour l'avion qui décolle de A traverse le ciel (un champ !) B pour atterrir au point C. Idem pour le commun du mortel qui naît à un moment 1 au point A, vit sa vie (son champ de transition B-2) avant de finir à un moment 3 à un point C. La Vie est un Voyage, c'est aussi un Passage, bref par définition au vu de l'échelle de notre univers L'homme sort des ténèbres et revient vers les ténèbres au terme de sa vie, de son voyage, de son passage dans ce monde qui n'est qu'un pont de lumières, de couleurs, de liberté. Et l'homme est génial ! La croix dans un cercle ou le fabuleux Per-Ankh "maison de vie" illustré ci-dessus en est une démonstration. Ankh "vie" des anciens Égyptiens est ce que l'on voit dans NS de tha-knisya "cerisier, griotte" ou RS-RZ de krez "labourer" en kab, et dans la Croix évidemment. C'est Ankh de vie mais aussi de translucidité, et de lucidité tout court : Lux, luz - la lumière, et la bougie/lampe ou l'allumette, la flamme grosso modo.
L'homme avant de quitter son champ de vie doit normalement laisser une trace. Un peu comme les sillons du laboureur ou la traînée d'avion. D'abord, il doit laisser une descendance, des héritiers (quoi de plus naturerl que les termes trace/empreinte et héritier !) afin que le fil de la création, de la vie ne soit pas rompu. Ensuite, qui parmi les hommes (surtout les plus pourris !) n'a pas rêvé de laisser son nom non seulement à ses rejetons mais à tout le monde, càd dans l'histoire pour que son nom, donc sa mémoire, demeure de ce monde. Un nom gravé dans les mémoires pour l'éternité (enfin, une relative éternité !), une mémoire cultivé par des générations et des générations. Une trace dans l'histoire. Eh oui, le terme histoire est dans sa variante masri/arabe tarikh tout simplement une trace, une empreinte. Il faut faire partie des pionniers, des premiers dans son domaine pour que son oeuvre, découverte ou invention reste dans les annales, dans l'histoire et dans la mémoire de hommes. Le premier qui fonce est utilisé comme un bélier alors que c'est un taureau, un boeuf comme celui de notre laboureur kabyle du début de ce billet. C'est un passager pas comme les autres car c'est lui qui fraye le passage et le dégage pour les autres. C'est un passager-guide. Alors que voulais-je vous dire par là... Mouais, voici qlq chose qui va vous surprendre et, j'espère, vous réjouire aussi :
Phénicien ~ Pionnier, premier voyageur, inventeur, découvreur, précurseur    
Le phénicien est le premier navigateur (le premier à avoir vu des terres neuves et en a parlé ou les a cartographiés !), le premier à avoir inventé l'alphabet. Et son nom aurait une origine bovine (azgar ou afunas "boeuf, taureau", tha-funas-th "la vache"). Autre chose : l'explication de Aleph (Alfa) en relation avec le taureau se trouverait peut-être dans le lexique du laboureur (kabyle) que l'on vient de voir.  
Retour vers un personnage "historique" - enfin, pour tout le monde à part moi :) - , Cristobal ou Christophe Colomb; le premier à avoir découvert les Amériques, le Nouveau-Monde. Y en a même qui "soupçonnent" Colomb d'être un juif :) Enfin bon ! D'abord son nom, replacé dans le contexte de billet, est tout de Christ, Croix et de krez "labourer" à comprendre "le premier à ouvrir, à tracer un chemin". Ensuite il est gênois, donc de Gênes en Ligurie (un peu comme de Bougie en Kabylie mais pour un autre pionnier/inventeur : Léonardo Fibonacci dit le "voyageur"). Génois serait comme Phénicien, un nom commun de pionnier, d'inventeur, voyageur, découvreur. Le Phénicien, premier cartographe de l'antiquité à l'image des Mercator et autres des temps plus récents ? 
Le laboureur qui fait la navette pour labourer tout son champ voyage, ouvre des voies pour y semer la graine, la vie comme d'autres, navigateurs de profession, ont ouvert des voies maritimes au commerce et à la colonisation. Le labour est la libération, l'ouverture de nouvelles voies. Il en va de même pour la navigation de toute sorte. De nos jours, la Terre étant intégralement colonisée, l'homme, infatigable voyageur, rêve de conquérir l'espace, coloniser la Lune et la planète Mars ou ; ensuite il voudra allez encore plus loin, toujours plus loin dans ses conquêtes. Cet esprit de pionnier, de conquérant de nouveaux mondes a quasiment disparu de chez nous en Méditerranée du sud, et même au nord, dans toute l'Europe ; en Orient c'est pire car là-bas c'est toujours une question de reconquête d'un passé glorieux (faux le plus souvent) et non du futur, et d'invasion bien sûr avec la razzia traditionnelle des bédouins. L'esprit de pionniers et des conquérants du futur est quasiment du ressort de deux nations, deux grandes nations : la Russie et les USA. La Chine vous dites ? Je ne pense pas que les ambitions des mandarins qui n'ont jamais rien conquis sur notre planète aient vraiment cet esprit de pionnier conquérant. En regardant dernièrement le nouveau film de Ridely Scott "Seul sur Mars", je me suis dit que seul un vrai Kel Tamacheq (Touareg) pourrait faire face à un environnement aussi hostile, s'il avait bien sûr les moyens et les compétences des Russes ou des Américains pour voyager jusqu'à Mars. Et comme il n'y pas de NASA chez les Berbères, on va se contenter d'encourager l'homme-voyageur américain, russe ou d'une autre nationalité, le pionnier déterminé à faire la conquête de l'espace pour ouvrir de nouveaux horizons à l'humanité, tracer de nouveaux sillons à la vie. En avant toutes !