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samedi 31 décembre 2016

Le Petit Prince

Le titre, le nom et le chiffre de l’érudit
 

Etrange est parfois l’inspiration, comme celle qui vous incite à voir un lien là où il ne doit pas y être. Et elle ne s’explique pas, cette inspiration, alors autant faire avec. Ainsi, à un moment donné, une idée, saugrenue en apparence, est apparue et veut que des noms de lieux ô combien familiers, en l’occurrence Ihesnawen (Hasnaoua) près de Tizi en Kabylie et le mont Chenoua à l’ouest d’Alger, soient rapprochés du nom des Ptolémée pour expliquer cette étrange corrélation de différentes histoires, à savoir celle des Fatimides (conquérants de l’Egypte, fondateurs d’Alger, partis de Kabylie soi-disant) de l’époque musulmane avec celle des Ptolémée d’Egypte d’une autre époque, et les deux pouvant avoir une étrange relation avec l’histoire de la Nordafe punique (antiquité). En somme, ce sont des versions de l’histoire d’un même espace (nordaf) mais éloignées dans le temps. Toujours est-il que ce sont les Ptolémée d’Egypte qui constituent la cible prioritaire de notre investigation. Je ne sais comment, mais c’est en compagnie du petit prince des temps anciens de la chanson kabyle, reconnu depuis fort longtemps comme le maître incontestable et N°1 de la chanson kabyle, feu Ccix L’Hasnaoui, que j’ai pressenti qu’il y a vraiment une chance de découvrir ce pan de l’histoire kab’ et nordafe.

Compilation Ccix L'Hasnaoui
(Merci au passage à la youtubeuse kab’ Dalila pour cette excellent compilation et l’upload)
 

Je ne peux vous faire écouter toutes les chansons du maestro kabyle, je vous demande juste d’écouter trois passages : à la chrono 17:27, puis 26:10 et enfin à 34:10, avec toujours le même mot qui se répète : L’Vaz. Vous connaissez bien le patrimoine kabyle, les fables kabs? Eh bien, il vous sera facile de comprendre ce qui va suivre. Notons qu’auparavant, une hypothèse a été avancée qui veut qu’il y ait un lien entre L’Vaz (oiseau fabuleux, souvent apparenté au faucon, époux de Thanina, la femelle du faucon) en kabyle et le sphinx qui renaît de ses cendres. Maintenant la nouvelle donne nous donne les éléments nouveaux suivants :
- Lvaz est au masculin, et il aurait un féminin (étrangement, personne à ma connaissance n’a encore fait ce rapprochement) : Tha-LVZ, c’est-à-dire Thallafsa (hydre, serpent) en kabyle !
- L’Vaz en kabyle = Prince
Le petit prince est exactement à la 17:27 sur la clip du maestro L’Hasnaoui : Lvaz amectuh ! Lui-même mérite ce titre de petit prince de la chanson kabyle ! Et le maestro nous donne une clé pour comprendre l’histoire :
L’Vaz en kabyle (voire même la3vuva (crack)) = Juba, le nom des princes rois de la Maurétanie Césarienne (l’Algérois quoi) de l’antiquité selon l’histoire officielle. Le plus connu d’entre les Juba est le deuxième, en kab il est forcément le plus jeune, et voici une très belle surprise :
Juba II = Lvaz amectuh en kabyle moderne = Le petit prince en fr.
Et la confirmation maintenant :
Thanina est l’épouse de Lvaz dans la mythologie kabyle
Séléné II est l’épouse de Juba selon la dite histoire officielle
Autrement dit, Thanina (femelle de faucon) en kabyle, symbole de jeunesse et de beauté féminine, serait Séléné en grec. Le tombeau de la chrétienne à Tipaza serait, dit-on, celui de cette Séléné, une Thanina-princesse donc, épouse du « petit prince » Juba 2 et fille de Cléopâtre, une Ptolémée donc. NB : Juste pour la petite histoire, notre Thasekurth (la perdrix), symbole de l’élégance féminine chez les Kabs, serait, à première vue, une… courtisane, si l’on replace dans une cour, dans un vrai royaume au lieu de celui des oiseaux des fables kabyles.

http://2.bp.blogspot.com/-ijUK4rBUCPI/U4TqglVsI4I/AAAAAAAADCk/3O0D7-PNea8/s1600/buste_de_juba_ii_-_detail.jpg
Juba II – petit prince, Séléné 2 – Thanina son épouse, et tout laisse penser que le nom de la grande Cléopâtre, la mère de cette Séléné justement, devrait se retrouver en kabyle, peut-être que Cléopâtre 7 est simplement cette Thallafsa (hydre, serpent, ou (morsure de) cobra ?) kabyle.

Demeure la question : qui sont les Ptolémée version nordafe de chez nous ? A supposer que ptolémée ait été un nom commun (ex. droit, orthodoxe, etc.) à un moment donné de l’histoire, les Ptolémée version de chez nous ont tout pour être… les Kabyles, ce qui expliquerait pourquoi l’on prête aux Kabyles la création de la dynastie Fatimide, et mieux encore, établirait un lien entre Lagides et fameux aïeux kabyles : lejdud. On verra si cette hypothèse se confirme, mais déjà que l’on connait la particularité culturelle des Kabyles par rapport à leur entourage immédiat de par leur langue et leur culture profondément méditerranéennes, de par leur organisation sociale et politique (démocratie grecque vs démocratie kabyle, imravdhen –classe sacerdotale kabyle- vs église grecque), on se dit que cette hypothèse est plus que probable. Un autre petit quoique étrange prince n’a-t-il pas qualifié la Kabylie qui vivait ses plus sombres heures, humiliée et réduite qu’elle était à la misère par les envahisseurs un siècle durant, de « Grèce en haillons » ?


Qui est vraiment notre petit prince ? L’intuition et la simple logique suggèrent que c’est probablement le prince érudit, dont le chiffre serait 2 – sin en kabyle, celui du savoir, de la connaissance aussi : sen. NB : Séléné 2 en kabyle Thanina, aurait pu prendre le titre Thania (deuxième) en masri-arabe, mais il n'y a aucune trace de nom/titre arabe dans cette histoire. 

Prince érudit comme Juba 2, et le monument de son épouse Séléné 2 dit, à tort ?, « tombe de la chrétienne », aurait tout d’un monument à l’érudition, aujourd’hui planté en plein milieu du désert intellectuel de l’« Algérie arabo-islamiste », où le nul est prophète dans le pays des « djmal sahra » (dromadaires du désert, intellectuel s’entend !), et nul n’est prince dans son pays car Kabyle il est.
 

Ainsi s’achève ce deuxième volet entièrement dédié à la mémoire du petit prince puis grand maestro de la chanson kabyle, le regretté Ccix L’Hasnaoui. Sur ce, chers amis, vous avez mes meilleurs vœux pour l’année à venir : 
Assugas amegas ! 
Bonne année !

vendredi 30 décembre 2016

Le Patriarche

Le Grand Prêtre ou Si la Kabylie pieuse m’était contée…

Eh bien comme elle m’a été contée – et c’est une chance ! –, il m’incombe de la comprendre, à me la traduire même puisque pour replacer la Kabylie dans le « cartésien » français, par exemple, il est essentiel de comprendre ce que l’on a à la base : les « coordonnées » kabyles. C’est une condition sine quoi none pour mettre fin à la Kabylie mal interprétée, mal comprise ou carrément incomprise par ses propres enfants, que dire alors des étrangers, surtout les malintentionnés du voisinage immédiat. Petit voyage avec le patriarche et monument de la chanson kabyle « old school », feu Ccix L’Hasnaoui, le plus grand maître dans son domaine, et d’ailleurs un fin connaisseur de cette Kabylie pieuse d’antan, avec ses Saints et autres protecteurs.


CLIP 1
Le terme Ccix (chikh) en kabyle (et en algérois aussi) n’a rien d’un emprunt à l’arabe Cheikh (chef de tribu) comme l’affirment les (bruyants) détracteurs de la Kabylie, et ce terme Ccix (Chikkh) signifie en kabyle maître d’art (maestro), maître d’école ou enseignant, dont l’équivalent arabe est ma3alam (patron, maître d’art), mu3alim (enseignant), pas de Cheikh donc :)) Egalement, ce Ccix (chikh) kabyle est attribué au Ccix l’djama (maître du temple), il est parfois utilisé avec beaucoup d’ironie pour Ccix L’Kanun (maître de l’âtre/foyer ou esprit du feu ?) un maître imaginaire (philosophe ?), inexistant, si j’ai bonne mémoire. On fait plus simple : Platon serait aussi un Ccix kabylement parlant. Aristote, le mentor d’Alexandre le Grand, aussi ! Et un Ccix l’kanun s’il n’a pas réellement existé ))) En kabyle familier d’il n’y a pas longtemps, y avait aussi l’expression « anaam achikh » (oui, mon vieux !; mais si ; si si ; bien sûr que oui) pour confirmer, appuyer ses dires, feu Mohia en faisait usage dans ses œuvres assez souvent. Ce terme Ccix (chikh) en kabyle aurait peut-être un lien avec le terme ascète, mais une chose est désormais sûre, sa vraie traduction est la suivante :
Ccix (chikh) « maître » en kabyle = Archer
Chikh Amokrane serait Archer Grand ou Grand-Archer, un archer en chef. Ou bien un Archi-Père, car amuqran (le grand, l’aîné, senior, le chef) est clairement paternel, Pater, voire patricien. En fait, le R aurait sauté en kabyle, comme en masri-arabe d’ailleurs. Achivan en kab, chibani (doyen ?, vénérable ?) en argot « arabe » algérienne, serait Archivan, le préposé aux archives ou l’archivé. Maintenant il suffit de réécouter la chanson « Ccix amuqran », déjà « grand archer » pour comprendre une chose assez simple mais combien importante pour comprendre justement la Kabylie pieuse :
Ccix amuqran (Chikh amokrane) en kabyle = Patriarche
Le mausolée du Chikh Amokrane des Ath-Zellal en Kabylie est simplement équivalent au Tombeau des Patriarches. Le premier pas vers la valorisation du patrimoine kabyle est fait, reste plus qu’à le capitaliser en faisant de ce site un haut-lieu de tourisme avec des retombées économiques concrètes pour la région en question et certainement une façon d’éloigner l’élément intégriste religieux (étranger) des mausolées kabyles.

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Un autre Chikh Amokrane, un patriarche kabyle issu de la classe sacerdotale kabyle imravdhen, est connu sous on nom arabo-francisé Cheikh El-Mokrani, le chef de l’insurrection kabyle de 1871 contre l’occupant français et symbole de la répression aveugle et cruelle des fils de… Badinguet contre les Kabs et synonyme de la déportation des Kabs en Nouvelle-Calédonie. El-Mokrani serait peut-être aussi un Patricien de par son nom et son statut. Ce qui nous amène à supposer que ce Ccix amuqran ou Chikh Amokrane, el-Mokrani serait un Patriarche, le Grand-Prêtre pour se référer à la désignation des anciens Egyptiens. Patricien et prêtre seraient, à mon sens, deux termes issus d’une même racine.
CLIP 2
Je ne sais combien de fois, sur ce blog ou sur l’ancien, j’avais partagé avec vous ma ferme conviction de la relation entre les Egyptiens de l’époque de la dynastie macédonienne lagide (Ptolémée), soi-disant descendants d’Alexandre le Grand et la Kabylie + Alger de l’époque dite des Maurétanies (antiquité, règne de Juba II), voire même de l’époque punique. Ces « Egyptiens grecs » et/ou « Macédoniens » sont à chercher dans la classe sacerdotale kabyle : imravdhen, et plus loin encore dans le temps et dans l’espace, dans les Almoravides pour le Maroc et l’Andalousie. Ce simple Ckikh Amokrane - Patriarche me conforte dans ma conviction que la Kabylie pieuse aurait qlq chose de grec, orthodoxe, à sa façon bien sûr, sans faire référence à une quelconque religion d’appartenance, la ressemblance se trouve dans le poids (excessif) du droit canonique et des deux institutions respectives elles-mêmes, les plus riches comme par hasard – imravdhen jadis en Kabylie et l’église orthodoxe chez les Grecs même de nos jours – sur la société.
Et notre histoire va maintenant prendre un accent algérois, c’est donc le moment d’aller à Alger ! Voici une très belle reprise du « Chikh amokrane » par le maître de châabi algérois, Abdelkader Chaou. Y a pas que son accent algérois dedans, il y a mis du cœur aussi pour ce morceau du maître kabyle L’Hasnaoui. Dans le billet précédent, on a déjà évoqué le nom du « Turc » d’Alger, Dey Hussein de la Régence d’Alger. Si c’était un nom d’arabe, il s’aurait écrit dans l’ordre inverse : al dey houssein, pas autrement. De nos jours, Hussein-Dey, c’est un quartier d’Alger. Un nom que tout le monde prononce Lussein-dey, à part les arabisants invétérés, de la même façon qu’en kabyle Hocine est toujours L’hocine, L’Ho pour les intimes. Vous voulez un lien concret entre la Kabyle + Alger et les Lagides d’Egypte ? Le voici :
Hussein-dey = Alexandre
Comme Alexandre le Grand quoi ! Et c’est sans appel ! Reste plus qu’à retrouver « le grand », ou Mokrane, Mokrani en kab plus proche du grec Macro « grand » et mégalo « grand », dans le nom d’Alger et/ou en Kabylie.
Autrement dit, le quartier Hussein-Dey d’Alger est une Alexandrie (Iskandaria en arabe).
Le nom l’Hocine ou son diminutif L’Ho seraient des équivalents de Alexis, Alex, voire Alexandre. On y reviendra ultérieurement avec plus de détails sur ce sujet.
 

Avant de boucler ce billet, juste pour l’annonce, le nom de Maure, Maurétanie (césarienne pour l’Algérois) est toujours présent dans la langue kabyle et jusque dans la chanson du maestro kabyle L’hasnaoui qui nous a accompagnés durant ce petit voyage en Kabylie :
MWL – imawlan (les parents) en kabyle = Maures.
Et ça, ça promet pour la suite, croyez-moi ! A votre avis, quelle est la différence entre Mohand-Amokrane (Momo Sr, donc l’aîné/le 1e, premier/héritier) et Mohand-Améziane (Momo Jr, Momo Le jeune, le 2ème) ? Et si je vous disais que l’on ne peut pas exclure que ce soit, respectivement, le fils à papa (un prince !) et le fils à maman (déshérité) . fils de maître vs fils de maîtresse, fils de prêtre vs fils de prêtresse ; et l’impair vs le pair : on est en plein dans les chiffres !  

NB : Une dernière chose : une nouvelle piste est à étudier, celle-là très importante car elle touche à l’immense Egypte ancienne, au sujet de « grand prêtre » justement : amuqran, amokrane, mokrane (le grand, l’aîné, le chef, adulte, sénior, etc) en kabyle, mais en berbère (chaoui, tamacheq/touareg, etc.) aussi ne serait-il pas le terme kabyle/berbère moderne équivalent, d’un côté, du nom du dieu Amon ou surtout Amon-Rê en ancien égyptien et, de l’autre côté, du terme moderne en masri-arabe, repris d’ailleurs en kabyle, imen (foie, religion) mu1min (croyant) dit l'mumen/l'mumnin (croyants) en kab ?

A suivre donc…

mardi 20 décembre 2016

La Claque Punique

Beylicat – La Banque Egyptienne(A)
 

Durant toutes ces années, que ce soit sur ce blog ou sur l’ancien, des notions récurrentes sont apparues me laissant penser qu’elles devraient mener à qlq chose de bien concret : île, échelle, balance. A plusieurs reprises, il m’a été donné de dénicher un tout petit détail de cette « balance » sans pour autant avoir un plan d’ensemble de qu’elle cacherait vraiment. Aujourd’hui est un jour de grâce, du moins pour ce qui est de la balance ! Il suffit en effet de regarder le monde, une ville ou un village kabyle sous un autre jour, avec un œil de peseur-archi, càd en coupe. Le profil kabyle ainsi obtenue ressemble à une balançoire ô combien intéressante…

On l’évoque souvent en kabyle même de nos jours : Baylek, terme générique qui désigne le Domaine publique, le Trésor public et par extension l’Etat, le gouvernement. On dit aussi en kabyle y-ečak baylik [yétchak beïlèque] littéralement « le Baylik t’as bouffé » au sens de « l’Etat t’as spolié/exproprié/saisi ou confisqué tes biens ». En langue populaire on remplace le Baylek par un chien au nom de renard anglois : y-ečak Fox en kabyle et kl-ak Fox en derdja ou « arabe » algérois. Vous pensez vraiment que ce sont les Turcs ottomans qui on inventé ce Beylik ? Voici la surprise de votre vie :
Baylek en kabyle, Beylik en arabe/turc = Punique, Punica en latin
Et ce n’est pas tout :
- ce Baylek = Punique est une Balance ;
- ce Baylek = Punique est une Banque (d'épargne), un Bureau, une Berge aussi - on y reviendra ;
- et le plus important, Baylek et Punique sont une version plus récente de… Per-Ank (maison de vie) en ancien égyptien (voir Le livre des Maures).
 

NB : L’autre version de Beylik, celle du Maroc, le Makhzen en l’occurrence, ferait référence au Mizan (balance) en masri-arabe, idem en kab.

Vous imaginez maintenant comment va être bousculé l’histoire de la Nordafe, lorsque Punique (antiquité) rejoint le Beylik (moyen âge) et le tout nous renvoie à l’immense Egypte ancienne (très haute antiquité) ? Mais vous n’êtes pas au bout de vos surprise aujourd’hui…  

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HUSSEIN-DEY
Le Dey qui commande le Beylicat serait notre Peseur, en l’occurrence un canidé (renard, chacal, chien) : Dey s’apparente au Dib (chacal, renard) en argot arabe nordaf seulement qui est un calque du kabyle Ushen (Ouchène), lui-même apparenté au terme wazan, al-wazani (le peseur) en masri-arabe, un patronyme nordaf et andalous  surtout. Le nom du dernier « Turc » de la Régence d’Alger, Hussein Dey, serait un pléonasme en sabir kabyle-arabe algérois :
 

Hussein-Dey = Ouchène-Dib (Chachal/renard en kab+en arabe algérois)
 

NB : Le Dey Hussein aurait pu prendre la forme populaire Dda L’Ho (Dda Lhoucine, Dda Ouchenen voire Mhand Ouchène le maître-renard – personnage rusé dans la tradition orale kabyle, ex. Belyazid), on ne peut l’exclure.
 

C’est une véritable claque (punique !) que l'on vient d'infliger à tous les doctes de zaouiyas et douctours de madrassas, ainsi qu’à leurs alliés, les « immortels » de la Métropole qui nous saoulent avec leurs histoires « arabes », « turques » de la Nordafe qui ne tiennent pas debout.

A prochainement !

mardi 13 décembre 2016

Shakespeare

Colombier, Sir !

Le théâtre commence par les planches… du « petit agadir » kabyle. Lever de rideau...

Deux personnalités issues de deux planètes différentes, chacun ayant laissé derrière lui une œuvre monumentale. Deux personnalités comparables – la bien-pensance ou la hiérarchie établie voudrait qu’on dise en pareils cas « toutes proportions gardées », mais on s’en fiche royalement ! - malgré le fossé qui les séparent en termes de notoriété. Un éminent Anglois et un éminent Kabyle, dramaturgie angloise vs fable kabyle. Shakespeare vs feu Dda Slimane.

Rien à dire, la Kabylie est fabuleuse ! Pas besoin de faire valoir des vieilles pierres en guise d’appartenance à un monde supposé et civilisé, la mémoire populaire suffit pour étriller les ennemis de la culture kabyle et les esprits serviles qui les suivent. Vous allez voir, encore une fois, le patrimoine immatériel kabyle est d’une richesse immense pour celui qui veut et peut le comprendre. La république des hommes est la réalité kabyle, le royaume est strictement imaginaire et jamais humain : royaume des oiseaux, royaume des animaux. C’est le royaume de l’imaginaire kabyle : la fable, les contes, les mythes, la sagesse populaire. Je disais récemment que le nom de « Maure » ou bien du « Turc » (d’Alger) serait un nom d’oiseau (au sens propre). Le souverain du royaume des oiseaux est celui qui a plus d’envergure : ig’idher (l’aigle), le plus sage dans ce royaume est celui qui en a moins : sybus/seybousse (roitelet, le plus petit de soiseaux), réputé être le plus sage. Là nous allons découvrir un tout autre « rôle d’oiseau »…
On fait usage en kabyle du terme afrux/afroukh-ifrax/ifrakh (oiseau-x) pour le réel et du terme dTyr/ledhyur (oiseau-x) pour ceux des fables (paraboles) et contes. Ce dernier se retrouve en masri-arabe ta1r (oiseau). Que signfie ce Tyr, ces oiseaux ledhyur forcément « irréls » car habitant les contes en kab ? Ceci :
Tyr (oiseau) en kab, ta1r en masri-arabe ~ (jeu de) Théâtre  en fr. issu du grec ;
Ledhyur (oiseaux) en kabyle ~ Acteurs,...

La fable, les contes kabyles c’est aussi de la littérature, de la dramaturgie, etc. Ce sont des histoires imaginaires en tout cas, et les acteurs jouent dans une représentation, interprètent un rôle, ils ne sont pas dans le réel. Ce qui explique parfaitement pourquoi le kabyle sépare l’oiseau de la réalité (afrux) des oiseaux de « théâtre » (dyr, ledhyur). Et ce terme kab ne vous dit rien, je m’adresse plus spécialement à nos philologues ?
Ledhyur (les oiseaux, de l’imaginaire s’entend) en kabyle = Littérature
La philosophie signifie carrément pihilein (aimer) + sophia (sagesse), probablement la philo, du moins pour les Kabyles, tiendrait très probablement de l’aile/feuille : ifer en kab, et la sagesse (sophia en grec) du plus petit des oiseaux et le plus sage : Sybus (seybousse). A l’opposé de ce dernier, se trouve ig’idher (l’aigle), le roi des oiseaux, ce qui nous permet là, sur-le-champ, de supposer que l’autre nom GDR avec cette même racine punico-berbère GD – gad « rempart, mur» en phénicien, kath « battre » en kab qui auraient une relation avec la notion d’« onde » je présume – , soit agadhir/agadir (grenier, forteresse, etc., exclusivement en bois dans l’architecture kabyle avec son « petit agadir » dit tha-3risht « soupente » – une estrade, les planches comme au théâtre) va prendre une autre signification, encore une !
agadhir, Agadir en kab/punico-berbère = Théâtre
Normalement , tha-3rish-th (soupente, ptit grenier) serait le féminin de ahrish (partie) et prendrait le sens de Acte (d'une pièce théatrale).

Démonstration magistrale, hein les amis ! Sacrée Kabylie ! Sacrée Méditerranée !
Les anciens Grecs, dit-on, ont reçu leur alphabet des Phéniciens. Qu’en est-il pour le théâtre, la littérature ? Perso, je suis convaincu que ce « masque d’oiseau » serait antérieur à l’antiquité et remonterait à l’Egypte antique : regardez autrement maintenant les divinités représentés avec des têtes d’oiseaux ou d ‘animaux – regardez-les comme si c’était des acteurs et non des divinités, surtout si vous êtes Kab:))

Othello le Maure, Roméo et Juliette, Hamlet, Mc Beth, le roi Lear… - extrait de la liste des personnages mondialement célèbres du célébrissime dramaturge anglois William Shakespeare. Beaucoup se demandent s’il est vraiment le seul auteur (pléthorique) de cette œuvre colossale. Perso, je me demande s’il a réellement existé)) un peu comme pour Sir Isaac Newton. Plus sérieusement, il y a maintenant, au moins, deux moyens d’enquêter sur ce sujet pour déterminer si telle ou telle œuvre est une création de William Shakespeare ou pas :
- faire analyser la langue dans laquelle est écrite la pièce par des non-Anglois maîtrisant la langue de Shakespeare mais aussi l’ancien grec, le latin, les langues de la Méditerranée antique du sud ;
- faire un inventaire des noms des personnages des pièces Shakespeare et les comparer… aux noms de divinités anciennes, et chez nous en Kabylie, aux noms d’oiseaux des fables populaires. Il en va de même pour les noms de la profession : dramaturge, metteur en scène (régie), acteurs (interprètes).
 

Le « royaume des oiseaux » des fables kabyles (imaginaire) serait l’équivalent du Royal Theater (réel) de la littérature anglaise. Il est évident que le terrible Othello est le premier à cibler tant il peut être la première et bonne passerelle entre les planches kabyles du « petit Agadir » et celles angloises du théâtre du Globe. To be or not to be, là n’est pas la question, il faut d’abord traduire et adapter au kabyle les chefs-d’œuvre de William Shakespeare, les meilleurs pièces traduites et adaptées sont le meilleur moyen de booster la littérature, le théâtre – forcément un royaume et forcément avec le nom « Agadir » – en Kabylie et partout en Nordafe. C’est d’ailleurs le meilleur moyen de tomber sur une possible « traduction » du génie anglois, en plus d’apprendre la langue !

Vous avez peut-être entendu de « William Shakespeare arabisé » par les arabisants-à tour de bras et voleurs de mémoire : Boualam Cheikh-Zoubir :) Risibles, comme d’hab d’ailleurs.
Etant Kabyle, je ne peux évidemment pas m’adonner à ce genre de supercherie. However… Toujours est-il que tout ce qu’on vient de voir – le « petit agadir » ou ta3risht (soupente) kabyle, exclusivement en bois ou Agadir qui date de l’époque punique en guise de Théâtre, les oiseaux acteurs de théâtre, etc. – ainsi que le nom du théâtre de Shakespeare, le Théâtre du Globe me laisse penser à ce qui suit, quitte à devenir, pendant un certain moment, la risée de ceux qui vont me lire ; Shakespeare, s’il pouvait et devait prendre un nom kabyle, un nom théâtral donc d’oiseau (pour les Kabs), il prendrait celui-ci :
Shakespeare ~ ithvir (pigeon) en kabyle

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C'est surtout la Plume (William ?) de pigeon (ithvir - shakespeare ?) qui nous intéresse, peut-être serait-il le symbole de la littérature et/ou du théâtre. Ce qui est certainement vrai c’est cette comparaison illustrée sur l’image plus haut :
Théâtre = Agadir en kab/punico-berbère = Colombier, pigeonnier

Le Calame, qu'on dit issu du grec kalamos (roseau) - dit aghanim en kabyle, proche de anima (âme) en latin : Animation ou bois animé pour le théâtre, ka littérature, le cinéma ?, anubish en berbère de Siwa -, ne serait-il pas plutôt issu de Colombe, du pigeon ? NB : Si l'indice de calame ou du roseau (grec) est vrai pour le théâtre, la piste de Siwa peut nous donner le nom du Shakespeare des anciens Egyptiens : (la divinité) Anubis, à la tête de chacal, peseur d'âmes/de coeurs. Anubis aurait sans douté donné nefs (respirer, souffle) en kabyle, tout comme nafs (soi, esprit, souffle) en masri-arabe.
Simple hasard, golub en russe - proche phonétiquement de Globe - signifie « pigeon ». Le Théâtre du Globe de William Shakespeare ne serait-il pas le Théâtre Colombier ? La ressemblance est en tout cas très frappante. Le plus marrant est que le terme Club pourrait s'avérer être en lien avec Clébard, de kelb (chien) ou galb (coeur) en masri-arabe, un canidé, comme Anubis des anciens Egyptiens, le peseur d'âmes, l'âme ailleurs/plus tard apparentée à la Colombe (Saint-Esprit)... Peut-on envisager cette hypothèse : Shakespeare = Shake-spirit (Saint-Esprit), jackal-spirit (Anubis quoi !) ? Why not après tout :) Ce roi de l'inspiration anglois comparé au chacal Anubis des anciens Egyptiens n'a rien d'anodin, la preuve : la Scène semble s'apparenter à Ushen, le chacal/canidé en kabyle !
 

Baisser de rideau. A prochainement.

jeudi 1 décembre 2016

Kahlras

Le Verre Kabyle Corsica

Après la « table kabyle », voici un nouvel outil : le « verre kabyle » – Introduction. Les yeux rivés vers le pôle, bien entendu, mais d’abord un avant-propos s’impose.


Préambule
Très souvent, on entend de la bouche des stipendiés de la « madrassa arabo-islamiste » – par ailleurs à l’origine de la médiocrité endémique de l’école algérienne et du naufrage identitaire et civilisationnel de l’Algérie – que la langue kabyle aurait emprunté ceci et cela, presque tout quoi !, à la langue sémitique arabe. Il y a malhonnêteté sur toute la ligne, c’est le moins que l’on puisse dire. Déjà qu’il n’y a pas de dictionnaire étymologique de cette dite langue sémitique arabe. Ensuite, ces pourfendeurs de la langue kabyle et du patrimoine authentique de la Nordafe et farouches opposants à la modernité font fi de deux fondamentaux qui déterminent l’espace vitale des langues confrontées (kabyle vs arabe), en l’occurrence l’Egypte (ancienne surtout) et la Méditerranée. A vrai dire, il n’y a pas de langue arabe (au sens d’arabe des Arabes orientaux) en Nordafe et il faut utiliser, comme je le fais, la désignation masri-arabe (égyptien-arabe), et surtout comprendre que les interférences entre la langue kabyle vs la langue arabe devraient trouver leurs explications dans une langue méditerranéenne tierce, l’ancien égyptien et le grec ancien en premier lieu, le latin en second. Par exemple, zudj, zwadj (pari, mariage) en lien avec le grec zeugon (joug), ou bien belar/avelar (pot en verre, cristal) en kabyle vs beloura (cristal) en masri-arabe qui possède un « tiers témoin », l’ancien grec en l’occurrence avec le terme béryl, beryllos (pierre précieuse), probablement c’est une idée de tout ce qui brille ou est translucide (diamants, perles, pierres précieuses). Ce terme de verre ou cristal va nous servir justement pour le présent billet. Quant à une origine égyptienne ancienne des termes interférents (kab vs masri-arabe), en voici un poignant exemple : on l’a dit sur ce blog (lire « La Grande Illusion »), l’Etoile Polaire serait associée à un puits, à un centre (repère fixe). Il se trouve qu’il a un terme homonyme, commun aux trois langues (égyptien ancien, kabyle/berbère et masri-arabe) : niwt (cité, plan) en ancien égyptien (lire « Héliopolis ») vs a-nou (puits) en kabyle et berbère (par ex. préfixe du toponyme Nouakchot) vs naw, new (noyau) en masri-arabe ; et pas seulement car cette racine commune NW se retrouve en latin et en germanique dans nux, nucleus (noix, noyau), nuts, etc.

Si vous avez eu l’occasion de sabrer un magnum de champagne ou, si vous êtes têtus :), un litre de selecto bien froid, vous aurez donc compris toute l’importance de la forme de ce verre,  une coupe ou une flûte plus exactement. Regardons-le autrement, comme si c’était des verres de lunettes reposant sur une monture ou, excusez-moi, un corps humain sans tronc, donc avec la caboche qui repose sur le pied long. Quels sobriquets et noms nordafs suggère cette flûte ?
1. vu-qerru (Boukerou)= littér. grosse caboche, pour le sens de Têtu. Sa traduction littérale vers l’arabe donnerait le nom algérien Bouras, qui n’a strictement rien à voir avec une interprétation arabe orientale genre « abou+ra1s » (père+tête), c’est du délire tout simplement.
2. vu-adhar (celui qui un seul pied ou un long/grand pied), au plur. vu-idharen (Boudarène, patronyme répandu en Kabylie) = Longpied, bigfoot en anglois. Celui qui a le pied long pourrait être un souffleur de verre de métier, mais sachant que le nom découle de l’origine géographique de son titulaire, il indiquerait une direction bien précise, peut-être le pôle sud (pied) par opposition au pôle nord (caboche).


Revenons au têtu. Même en kabyle, on fait usage d’un terme nordaf (pas arabe !) pour désigner le têtu, voire même un Malchanceux, voire Courageux (sous réserve, à vérifier donc) : kahl-ras (black head ou tête noire), de k’hal (noir, nègre de la racine « fardée, noire et de mouvement KL » en kabyle, ex.Akli, thikli) en nordaf + ras (tête en phénicien, puis en masri-arabe). Un simple calque nous donne la variante turque Karabas, dont je ne connais aucun exemple d’utilisation en Algérie. Par contre, je crois y deviner la kahraba (électricité) en masri-arabe et même la karh’ba (automobile, sans doute pour « carburateur » et le Char, carrose) en argot tunisien :)), et dans Kahlras avec Kl, on devine le Kilo : le Kahlras (tête noire) de « têtu, borné » aurait une tête d’un kilo, d’ailleurs un « kilou » (kilo) en argot algérois moderne signifie à peu près la même chose : une tête de pioche :)) Le vu-qerru (grosse caboche, têtu) kabyle s’apparenterait à quoi à votre avis ? Tout simplement au Bocal dit avuqal (coupe, bocal) en kab - la coupe est ka1s en masri-arabe -, et l’argot algérois confirme cette logique kabyle : m’buqel (un cancre/nul) serait am-uvuqal (comme un bocal/une coupe), une (tête de) cruche quoi !
Et le Bouras en argot algérien à quel récipient s’apparenterait-il ? A la porcelaine (transparente) probablement, reste à déterminer l’origine géographique correspondante (le nord polaire peut-être).
 

Plus sérieusement, ce Kahlras auraient d’autres significations dépassant les frontières nordafes. D’abord, je suis convaincu que le ras [rash] phénicien de « tête », idem en masri-arabe, serait en lien direct sinon une version du nom d’une divinité ancienne égyptien : le dieu Ré, Ra qui aurait peut-être évolué vers QR en kabyle/berbère (la bouteille en kab et en arabe contient cette racine QR) et vers RS (ra1s, d’où raïs) en masri-arabe. Ensuite ce Kahlras se trouve juste en face de nous et son drapeau est sans équivoques :
 

Kahlras (tête noire) = Corse
 

Eh oui, quoi que pensent les Corses à ce sujet, la tête de maure sur le drapeau corse daterait d’une autre (lointaine) époque et remonterait à un mythe méditerranéen commun. Lequel ? Il faut aller le chercher. A la louche, cette « tête noire » (Kahlras, Corse) pourrait indiquer une unité de mesure : le kilogramme, kilo (le maure, le noir, Akli ? = kilo) ; elle pourrait porter le sens « insulaire » et « Perle » (conforme donc à l’Île de Beauté, une perle noire ?) et d’une façon générale avec les pierres précieuses : le Corail rouge pourrait constituer l’élément commun entre la Nordafe et la Corse ; le Charbon aussi peut-être ; elle pourrait avoir un rapport avec le Cœur et Courageux;  avec les navigateurs, les corsaires ou pirates (grade par ex.). L’enquête corse :) ne fait que commencer, on ne peut donc écarter aucune piste pour le moment.

A prochainement.

mardi 29 novembre 2016

Polaris

Les Kabyles clean en file indienne.

Les paroles du terroir : y eǧa-id jedi avarnus, avarnus id y eǧa vav-as (mon aïeul/grand-père m’a légué son burnous (blanc), qu’il a hérité lui-même de son père). Vous ne connaissez ou ne reconnaissez pas cette chanson et son auteur ? Normal, c’est très old school.

http://i0.wp.com/www.kabyles.com/wp-content/uploads/2016/03/Hommes-en-burnous.jpg?fit=630%2C350
Avarnus dit Burnous est notre thème du jour. Le burnous blanc est l’équivalent du casier judiciaire vierge. Cette toge en laine est portée par les hommes, la femme ne le porte qu’une seule fois : le jour de son mariage comme symbole de sa pureté, de sa virginité. Le burnous blanc est surtout la marque déposée du Kabyle clean, un homme intègre et net. On le revendique comme une (bonne) réputation héritée des aïeux, humbles certes mais dont la probité est irréprochable. Il existe aussi un burnous brun-marron dit axitus/akhitous, porté rarement et qui n’est pas « tout à fait kabyle » car il n’est qu’un vêtement sans aucune « valeur morale ajoutée ». Notons que la région arabophone des steppes à vocation pastorale de Djelfa – une région avec laquelle la Kabylie a tissé plutôt de bonnes relations soit dit en passant – a aussi bien conservé la tradition du burnous, et c’est très bien, mais sans aucune dimension identitaire ni de revendication de probité comme c’est le cas chez les Kabs.

On ferait bien de nous pencher sur l’étymologie de avarnus/burnous. Voici donc mon hypothèse à ce sujet. On l’a dit dans le billet précédent, les sons L et R, qui sont très souvent confondus dans plusieurs langues, ne vont jamais ensemble en kabyle. C’est la règle, avec ses exceptions comme ifirles (hirondelle) ou les mots altérés alarmi (jusqu’à) altération de almi (jusqu’à) ou lorsqu’il s’agit d’emprunt comme avelar (pot en verre/cristal) de beloura (cristal) en masri-arabe ou de termes commun au kabyle et l’argot nordaf comme belaredj (cigogne). L’adage « qui se ressemble s’assemble » ne marche pas en kab, pour L et R en tout cas)) On a donc supposé que pour un mot réunissant L et R ensemble (le nom Carlos par ex.), sa forme kabyle sera autre avec le L ou R altéré en H (le nom Khal, Akli ?). Mais il y a une autre possibilité pour « faire sauter » soit le L (surtout) ou le R dans les mots les réunissant : le R avale le L et, parfois, prend une forme emphatique. C’est d’ailleurs sur cette formule que repose notre hypothèse sur l’origine étymologique de avarnus/burnous..

Voici la réponse en image (ci-dessus).
 

Voici deux autres éléments allant dans le même sens : l’étranger et Ainsi va le monde de Dda Lounis. 

Maintenant les explications :
VRN/BLR sous une forme éclatée = VLRN/BLRN
 

Autrement dit le burnous est polaire :
1. Avarnus/burnous = polaire+ ? ~ Ours polaire (blanc) : ceci nous amène à supposer que le kabyle axitus/akhytos (burnous brun-marron) pourrait avoir un lien avec le grec arktos (ours) qui a donné arctique. On voit que les anciens savaient parfaitement que les pôles avaient une calotte blanche, « vierge » comme la couleur et la signification sociale du burnous et de l’ours blanc (polaire) ;


2. VRN de vren (tourner, torsion) en kabyle indique bien que les anciens avaient intégré cette notion de la Terre qui tourne autour de son pôle (aka ith vern dunith), longtemps avant « E pur si muove ! » de nos voisins d’en face. C’est aussi la marque de la notion d’Etoile polaire (Polaris) ou un repère-guide qui indique le Nord. Si l’on se demandait maintenant quelle serait l’origine de tha-vernin-t (robinet d’eau), une « source/fontaine polaire » ou la Grande Ourse ou la Petite Ourse  ? ;


3. VRN/BRN de a-veRani, abeṛani en kabyle, beṛani en argot nordaf pour « l’étranger » aurait probablement pour équivalent latin (en romanes) Pèlerin. Ce terme averani/berani (étranger) kab et nordaf tout comme le nom de avernus/burnous (toge blanche) pourraient refléter le nom d’une étoile polaire d’une époque précise ou les noms des étoiles composant les constellations proches du pôle, la Grande ou Petite Ourse par ex. Ainsi, l’étoile nommée Kochab pourrait, qui sait, s’apparenter à la Kachabia, thaqeshavith en kab, y a la dejallaba aussi :)) ;


4. /VR/ ou /BR/ serait une racine de polarisation donc vru (divorcer, lâcher, fru-séparer), peut-être que l’vreq en kab, al-barq en masri-arabe pour « éclair, foudre » (dans le nom Barca, Hannibal) feraient référence à l’aurore boréale et plus largement à la polarisation de la lumière, comme si le Prisme devenait Polarisme. Donc c’est un indice très ancien de connaissances scientifiques nordafes : le pôle est aussi un prisme !, et ce très longtemps avant Sir Isaac Newton.


Voilà donc une belle démonstration de comment interpréter et mettre en valeur les traditions kabyles et l’héritage de nos aïeux, qui sont d’abord un message destiné aux générations futures. Les ennemis successifs du peuple kabyle et du Créateur ont beau folkloriser et dénigrer notre patrimoine kabyle méditerranéen, rien n’y fait, la Kabylie est toujours vivante ! L’ours polaire (blanc) ferait un beau symbole des Kabyles clean unbreakables quelles que soient les fléaux (colonialisme, arabo-islamisme) qui l’attaquent. J’ai comme l’impression que l’on va désormais se sentir très concernés par le réchauffement climatique et la fonte de la calotte polaire, car il y va du destin de l’ours blanc, l’avarnus/burnous planétaire…


A prochainement.


P.S.
Polaris en latin pour l'étoile polaire serait, il me semble, le Béliredj en kabyle ou Belaredj en argot algérois pour désigner la Cigogne. 

lundi 28 novembre 2016

Le Sérail

Alger – Les Saints du Sérail. 

C’est une tâche ardue que de d’essayer de reconstituer le « tissu identitaire du pays » parti en lambeaux depuis belle lurette. Et ces haillons ont été recouverts d’un voile opaque et étranger, habit préféré du pauvre d’esprit, sans doute pour « sauver les apparences » et pour pouvoir se regarder dans une glace sans frémir, sans que la « vilaine conscience » ne vienne remettre en cause cette (fausse) identité préméditée : l’habit - le qamis en l'occurence ! - fait le brêle.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f0/WomenofAlgiers.JPG
Selon les thèses officielles, Alger serait « arabo-musulmane » Al-Djazair dont le nom serait issu de… « îles » ; son histoire commencerait seulement à l’époque médiévale, càd durant la Régence d’Alger, qui en plus serait sous les commandes de Turcs turcs (des étrangers, les locaux c’était du menu fretin), idylle interrompue par l’invasion de « madame la France » en 1830. Figurez-vous que c’est l’histoire officielle qui est enseignée dans ce pays sclérosé ! Hallucinant, n’est-ce pas ? On n’a vu sur ce blog que le nom même d’Alger remonterait au moins à l’antiquité, à la Césarée (Maurétanie Césarienne) sous influence lagide (Juba II et son épouse Séléne fille de Cléopâtre) et il est conservé sous d’autres formes, par exemple Thiziri (clair de lune) en kabyle pour le sens de « (déesse de la) résurrection »n voire même Cléopâtre ; que le Turc serait un nom commun, peut-être est-il le Maure de l’antiquité, et ainsi de suite.

Pour démystifier les légendes entourant l’histoire d’Alger, on aura besoin, nous les Kabs, d’un coup de pouce des frères lointains du désert, les imouchaghs ou Kel Tamacheq dits Touaregs. Il suffit de tendre l’oreille pour comprendre comment le même mot a prise deux différentes formes en kab et en tamacheq. Pour avoir de l’inspiration, il suffit d’imaginer une caravane tamacheq en plein désert du Sahara effectuant Azalaï et d’écouter ce morceau en tamacheq (et un peu d’anglois :) ) :


Tinariwin – Tenere teqim tusem (Le désert jaloux)


A peine si je peux vous expliquer les raisons du rapprochement que voici même si je n’ai aucun doute là-dessus :
Thiziri (clair de lune) en kabyle = Tenere (Désert, sahara) en tamacheq
Tiziri rapprochée d’Alger (voir plus haut) puis maintenant de Tenere, du désert, du sahara. C’est, comme on le verra plus loin, la preuve même que ce rapprochement kabyle-tamacheq Tiziri-Tenere est juste. En plus, nous avons ici une notion qui aurait vraisemblablement existé depuis l’Egypte antique : Deshret (désert, rouge) par opposition à Kemet (terre noire, Egypte).

Tiziri-Tenere, l’espace qui sépare le kabyle du tamacheq est immense, il serait raisonnable de supposer la présence d’un terme équivalent à Tiziri-Tenere dans le voisinage « arabisé », et je présume qu’il y en a deux, le premier est, vous l’aurez compris, Dzayer ou Alger, voici le deuxième :
Thiziri (clair de lune) en kab ~Tenere (desert) en tamacheq ~ Ghozzala (gazelle du désert) en daridja ou argot arabe nordaf, Ghazala en masri-arabe, ce dernier indice de caprin est souvent associé à la notion de château/palais dans plusieurs langues.
D’abord ces indices permettent d’avoir une vue générale sur un espace géographique immense et donc de reconstituer la carte ou le « tissu identitaire » de ces contrées. Ensuite on voit clairement que l’arabe, prétentieux et rapace, offre deux versions (al-djazair pour Alger, ghazala pour la gazelle) pour une seule et même notion : c’est une preuve d’arabisation superficielle sans fondement culturel profond, un bricolage récent sans doute.

Le coup de grâce maintenant. Si la cité-Etat d’Alger à l’époque médiévale était turque (gouvernée par des Turcs de Turquie), comme le dit la chronique officielle des khorotos, pourquoi n’y a-t-il pas de trace de langue turque à commencer par le nom de cette cité ? (Les arabo-musulmans actuels ont commencé par arabiser le nom d’Alger pour se donner une légitimité). Pas de réponse !
Encore un coup d’œil sur la caravane tamacheq, sur l’Azalaï. Maintenant cap vers l’Orient pour ressortir un terme ayant rapport à notre sujet : Caravansérail. Le mot sérail en français vient de là, du saray (palais, château) en turc – d’où Sarajevo par ex. –, en persan, en hindi, etc. 


Maintenant on va faire sauter un son masri-arabe ou sémitique-arabe – les faux-amis sont le h,H et le ayn identifiés depuis longtemps – qui obnubile la vraie origine des mots utilisés y compris par les langues nordafes, kabyle et tamacheq inclus. On l’a déjà dit, en langue kabyle le R et le L ne se suivent jamais et ne se retrouvent jamais dans un même mot, enfin presque puisqu’il y a des exceptions à cette règle qui peuvent être comptées sur les doigts d’une seule main, par exemple ifirles (hirondelle, aronde). Je ne sais pas si cette règle est valable aussi pour le masri-arabe, mais en tout cas cette dernière aurait impacté le kabyle. Pour faire bref, le H ou h aurait remplacé le L ou le R dans les termes correspondants, le plus bel exemple étant KHL – racine éclatée de KL kab ex. akli, akal – dans khôl, k’hal (noir), kahlouche (négro) qui serait KRL ou CRL, qui fait que le Kahlouche (négro) nordaf est un karlouche en portugais, Carlos en espagnol, Karl en allemand, Carl ou Charles en français et en anglois.
Revenons à nos chameaux ))) Cette altération du L par le H donne des idées, il suffit d’aller dans le sens inverse de l’arabisation :
Sahra (désert), Sahara, Sierra en espagnol = Salra, Salara ou Sar’ra, sarara, ou plus probablement l’équivalent du Saray en langues turc, persan, hindi. Sahara, c’est peut-être une idée de soleil abondant (désert), d’une Serre (fermée), d’un lieu clos. Le sérail (saray) est souvent confondu au harem, à une cour fermée.
Bref, Dzayer ou Alger en kabyle et en algérois est un Sérail. Si les vrais Turcs (ottomans) étaient les maîtres d’Alger, cette dernière aurait sans doute été renommée en Saray (comme Sarajevo). Preuve que les turcs de la Régence d’Alger, même sous protection ottomane, n’étaient pas des Turcs, pas tous en tout cas. Ainsi, Alger étant un Sérail et un désert (sahra), un patronyme Sahraoui ne voudrait pas seulement signifier « saharien », mais aussi « du sérail » et… Algérois (vont pas être contents, les ouled el-badhja « les enfants de la radieuse » pour cette comparaison « peu flatteuse » :)) )


DZR de Dzayer (Alger) est dans le Désert, mais plus important encore, dans DSR.T de Deshret ou Dechret (terre rouge = désert, couronne rouge de la Basse-Egypte, soit le nord de ce pays, le delta fertile) en égyptien ancien, par opposition à Kemet (terre noire), le nom vernaculaire de l’Egypte ancienne. C’est la preuve même de ce que disais depuis un bon moment, sur ce blog notamment : seule l’Egypte, ancienne surtout, aurait grandement influencé nos contrées. Quand on parle de roumi, aromi en algérois et en kab (ex. tombeau de la roumia ( de la « chrétienne » ou de la sainte ?) Séléne fille de Cléopâtre et épouse de Juba II) à Tipaza datant de l’époque de la Césarée de Juba II), ce sont très certainement les « premiers romains » de l’époque hellénistique, en l’occurrence les Hellènes qui sont évoqués, très probablement les « Grecs » d’Egypte : les Lagides. C’est l’Egypte qui nous suggère la vraie signification du nom d’Alger la blanche, la radieuse.

Et là il faut une interprétation intelligente des indices récoltés (île, sérail, désert, gazelle, clair de lune) en leur appliquant une logique nordafe et égyptienne ancienne (par exemple cette opposition noir vs rouge), par ailleurs très compatible à celle que l’on retrouve dans le pays kabyle. De prime abord, il me semble que Dzayer (Alger) aurait peut-être la forme d’une déesse (indice kab. Tiziri) de la beauté, fertilité, etc., cornue (indice ar. Gazelle) une biche (masc.de cerf) ou une vache comme Hathor des anciens Egyptiens, voire Isis, Tanit ou Vénus, ou tout simplement la Vierge version nordafe ; que Dzayer (Alger), et là on lève les yeux vers le ciel pour comprendre l’opposition égyptienne ancienne Terre noire (Kemet – nom de l’Egypte) vs Terre rouge (désert), porterait le nom d’un astre, d’une planète, Vénus-Vénéra probablement (Alger la radieuse + indice Tenere en tamacheq) par rapport à l’Egypte-Kemet apparentée à la Terre, ce qui corrobore l’hypothèse précédente ; et enfin, je n’exclue point que Dzayer soit la preuve tant recherchée pour prouver le lien, évident et pourtant volontairement tu par les historiens officiels, entre l’Egypte ancienne et la Nordafe punique dite « phénicienne » de Carthage à Agadir + Cadix en Andalousie. 

Retrouver la trace égyptienne ancienne et lagide, plus la trace punique et enfin la trace andalouse dans le nom d’Alger et son histoire est donc une chose fondamentale pour la mieux comprendre et saisir son impact sur l’histoire de la Kabylie.

Post-Scriptum
Une autre histoire d’Alger.
Le chaabi (style populaire) est ce qui a de plus proche entre l’Algérois et le Kabyle, et d’ailleurs ce n’est pas surprenant de voir que la majorité des grands maîtres de chaabi algérois ont des origines kabyles (El-Hadj El-Anka, le plus grand maître ; Abdelkader Chaou ; Amar Ezzahi ; Kamel Messaoudi, etc.). Mais il faut nuancer tout de même, car le chaabi algérois n’a de populaire que le nom tant il a été domestiqué dans les conservatoires où il a été affiné pour plus d’esthétique et influencé par le style andalous donc bourgeois. C’est le chaabi du sérail, un chaabi de gentilhomme algérois. Le chaabi kabyle est exclusivement l’œuvre de bardes indépendants, des fils du peuple autodidactes et ardents défenseurs des valeurs kabyles. Quelqu’un pourrait-il détrôner le plus grand maître du chaabi kabyle Ccix L’Hasnaoui ? Non, personne. Voici quand même une reprise du maître algérois A.Chaou, très réussie il faut le dire pour la performance vocale notamment :


A.Chaou – Ccix amuqran (le grand maître)
 

Vous pouvez comparer à un tube très populaire de ce même chanteur A.Chaou mais en argot algérois et dans un style chaabi algérois pour saisir la différence :
 

A. Chaou – Ch’hilet la3yani
 

Chaou a certes des parents kabyles, mais il n’est pas Kabyle, il est Algérois, à qui il faut reconnaître un grand talent, il est sûrement un maître de chaabi du sérail (algérois).

Mais il y a un lien encore plus fort entre Dzayer (Alger) et la Kabylie, il se trouve sur le registre religieux. Qui parmi les Algérois peut me citer tous les saints d’Alger ? Peu de gens, la plupart vous citeront deux saints et les deux sont d’origine kabyle : Sidi M’Hamed bu-Qobrine et, bien entendu, Sidi Abderahmane e-Thaalibi, le saint patron d’Alger. C’est le moment de laisser la parole à Dda Lwennas pour un plaidoyer contre l’obscurantisme instrumentalisé par les édiles incompétents (il date de 1980 !) et un pamphlet anticléricaliste dans les règles de l’art kabyle :


Lounès Matoub – Ass-a adzayri (L’insoucieux et inconscient Algérois/-ien des temps modernes)
 

C’est que, chers amis, j’ai des doutes très forts sur l’existence réelle d’un tel personnage devenu saint, on ne béatifie pas les hommes chez les Kabs, à peine si l’on attribue le titre de Ccix (Maître), Ascète sans doute, à un homme religieux et le vénérer pour ses bienfaits, comme Ccix Muhand Ou’Lhoucine ! Ce Sidi Aberdahmane, saint patron d’Alger, me rappelle une autre figure, elle aussi sacralisé, mais sur le registre de l’histoire cette fois-ci et juste en face de nous : Charlemagne. Vous savez sans doute ce j’en pense, m’est avis que c’est une figure syncrétique (rappelez-vous la formule Charlemagne fils de Pépin vs Parlement du Big Ben des Anglois). Sidi Abderahmane, traduit soi-disant comme « Saint Serviteur du Clément/Miséricordieux » aurait sans doute son équivalent de l’autre côté du Grand Bleu, peut-être Saint-Georges, et surtout en Egypte ancienne. La première hypothèse à étudier est la suivante :
 

Sidi Abderahmane (vs Saint Apôtre ?) vs Grand Prêtre d’Amon
 

Le préfixe masri-arabe Abd, Abder, Abdel « serviteur » renverrait probablement vers la notion de « apôtre » et/ou de « prêtre ». Avec un peu de recul, on saura de quoi et de qui est le nom Sidi Abderahmane, ça c’est certain. La désacralisation des saints du sérail d’Alger, pour leur rendre le rôle symbolique qui leur sied, n’est qu’une question de temps. L'objectif ? Faire évoluer les mentalités, rendre plus sain l'espace spirituel en expliquant la nature des croyances algéroises (nordafes) et couper l'herbe sous le pied des adeptes du bigotisme industriel made in le labo sawdite avec des pratiques d'un autre peuple, d'un autre âge qui constituent un frein au développement et surtout une menace directe et imminente pour la Kabylie venant du harem d'Alger aux mains des étrangers. C'est donc une menace à éradiquer. C'est tout l'enjeu de la nouvelle bataille d'Alger.

A prochainement !

dimanche 27 novembre 2016

Le Moyen-Âge

Agadir-Cadix - L'Andalousie à l'âge punico-berbère.
 

De quoi Agadir est-il le nom ? Un nom générique, oui, mais surtout génial !
Un mot, un seul mot suffit pour rétablir les Berbères dans leurs droits et leur redonner leur dignité, longtemps froissée par les oppresseurs et autres « frères contre-gré ». Je pense plus particulièrement aux imazighen du couchant, aux Berbères de l’Atlas et anti-Atlas amazigh marocain, que la valetaille makhzeninne a dénigrés, folklorisés, rabaissés à volonté. Ce mot génial qui va réhabiliter les Berbères en général, ceux du couchant en particulier, c’est Agadir, et il nous renvoie droit à l’antiquité, à l’époque punique.

http://komotoz.ru/photo/people/images/photo_beremennosti/photo_beremennosti_12.jpg
Agadir Inoumar (Atlas amazigh marocain) + Taroudant

Agadir, on l’a vu à maintes reprises sur ce blog comme sur l’ancien, pourrait être, outre le « grenier collectif, forteresse, château », un autel, un mausolée, une cathédrale, un bateau, une tour de Babel, etc. Disons qu’Agadir serait très certainement un ouvrage, un édifice, un Bâtiment. Un bâtiment à usages multiples en somme, ce Fort-Knox berbère ou punico-berbère Agadir.
Ce terme agadir date de l’époque punique, on le sait, car gad (rempart, mur) en phénicien et plus les toponymes Agadir et Cadix. C’est une institution agadhir (grenier collectif fortifié, forteresse). Un établissement public (collectif) versatile, universel. Un agadir, ça peut être une banque de dépôts et/ou d’épargne, mais pas seulement. Regardez bien la photo d’illustration de l'agadir Inoumar, Agadir, ça aurait sans doute le nom punique, punico-berbère pour désigner les établissements publics suivants :
Bibliothèque : Seule la mythique bibliothèque d’Alexandrie peut avoir le même âge que l’agadir punico-berbère ; au Maroc, la première université du monde avec sa bibliothèque est apparue à Fès au 8ème siècle ; l’Europe universitaire verra le jour bien plus tard ;
Bibliothèque ;
Hôpital, Presbytère ;
Hôtel, hospitalité ;
Collège, Université ;
Ermite ;

Bibliothèque : Agadir-bibliothèque, c’est sans doute le précurseur des futures universités. Seule la mythique bibliothèque d’Alexandrie peut avoir le même âge que l’agadir punico-berbère ; au Maroc, la première université du monde avec sa bibliothèque est apparue à Fès au 8ème siècle ; l’Europe universitaire verra le jour bien plus tard. Le nom « zitouna (olivier en ar.) » de l’université tunisienne ne serait pas fortuit ; on reviendra à part sur ce sujet, mais déjà l’on comprend parfaitement que les collèges des religieux et la première université Qarawiyine de Fès (Maroc), apparue au 9ème siècle, époque musulmane, auraient eu comme précurseur l’antique Agadir punico-berbère.


Hôpital, Presbytère : Sbitar en algérois, tesvitar en kab. Cet agadir berbère, vous pouvez le voir dans un signe familier (du zodiaque) : le Sagittaire. Un archer, un chasseur (a-segad en kab, sagita « flèche » en latin). Mais pas seulement ! C’est aussi un toubib, un chirurgien par excellence. Ce terme punico-berbère a disparu du langage pour cause d’arabisation à Alger, Tlemcen et ailleurs, mais on peut facilement le retrouver : le Dar Sbitar (maison collective) serait la « maison de l’hospitalité » et un appartement collectif ou simplement un petit hôtel, une auberge , un gîte ou « gîte et couvert », etc ; Badjarah à Alger, ou à la turque, Bachdjerrah (bach « tête, chef » en turc + djerrah « chirurgien » en masri-arabe) serait maître-chirurgien en sabir turco-arabe algérois, d’après ce qu’on nous dit. Non, ce toponyme s’expliquerait autrement, à mon avis. Badjarah serait un sagittaire, archer (un repère dans l’espace, position géographique – l’Orient/le Levant très certainement) ou indiquerait la présence d’un agadir (établissement public ou religieux) sur ce lieu.
NB : La nouvelle supposition relative à l’Archer/Sagittaire, en relation avec Agadir, consiste à faire le rapprochement entre le Sagittaire/Archer (voire Orion) et une divinité méditerranéenne très ancienne : Poseidon dont le trident serait comparable à l’arc + flèche de l’archer.

Agadir (grenier collectif) est un édifice destiné à contenir (et préserver) les avoirs de chaque famille de la communauté. Agadir serait d’office le lieu ou l’édifice où le savoir accumulé par les citoyens et la mémoire collective sont contenus et préservés. Agadir est le disque dur punico-berbère par excellence. Agadir, le grenier, ou en miniature de petit agadir (taaricht « soupente en bois ») en architecture kabyle, destiné à stocker l’huile d’olive surtout, est notre clé pour comprendre notre passé.


Le terme masri-arabe, apparu ultérieurement, durant l’époque musulmane (après le 7ème siècle) qui devrait se trouver dans cet édifice serait 3LM de 3ilm (science, savoir), d’où oulémas (théologien) ; 3alem (le monde), 3alam (drapeau). Si les Maures musulmans qui se disent « arabes » revendiquent l’héritage andalous, de l’Andalousie des lumières avec ses foyers à Tolède, Cordoue ou Grenade du 8ème au 15ème siècle, notre repère berbère (punico-berbère) en Andalousie serait la ville de Cadix (Cadiz en espagnol), qui abrite d’ailleurs le temple de Melqart (divinité phénicienne). Inutile de croire aux balivernes des khorotos sur l’origine douteuse (la soi-disant « conquête arabo-musulmane » de l’Espagne) de l’apparition de l’Andalousie des Lumières, c’est vers Cadix (un Agadir) de l’époque punique qu’il faudrait se tourner pour comprendre l’émergence de ce foyer de Lumières contrastant avec le reste de l’Europe du moyen-âge. D’arabe il n’y a que la langue dans cette histoire de Maures d’Andalousie (musulmane), et encore ce serait du masri-arabe car l’Egypte est le passage obligé pour parvenir en Nordafe. C’est ce « préalable punique » à l’épanouissement culturel de l’Andalousie maure musulmane qu’il faudrait trouver dans Cadix (Cadiz en esp., autre forme de Agadir).


L’Agadir (Cadix) punico-berbère a tout pour être le tremplin parfait qui aurait permis ce fantastique bond en avant de la civilisation maure musulmane d’Andalousie. Autrement dit, Agadir punico-berbère est un préalable à la naissance (ou Renaissance) de la civilisation maure andalouse.
Voici maintenant une nouvelle piste à explorer qui va nous apporter de nouveaux éléments :
Il n’y qu’à regarder un agadir berbère occidental ou une guelaa dans le pays Chaoui à l’est pour comprendre qu’il a une forme de termitière. L’ermite serait probablement la clé des mots « savoir, sciences, théologie, etc. ». Et c’est dans le désert, par lequel les religions monothéistes font passer tous leurs prophètes, sans doute un emprunt aux Egyptiens anciens – peut-être que le deshret (terre rouge) en ancien égyptien, opposé de kemet (terre noire), serait-il un indice allant dans ce sens – que pourrait se trouver un indice clé,  une « constante », par exemple, la « quarantaine » que je suppose être dans les noms puniques Cirta (Qirta, Constantine) et Carthage (qrt.hdst). Les religions, les civilisations, les empires issus, miraculeusement il faut le dire, du désert ne le seraient donc que par métaphore. Dans le cas des Berbères, il est raisonnable d’inclure Agadez dans notre liste des noms possibles d’Agadir dans toute la Nordafe. Et finalement, et c’est une chose très importante si elle vient à se confirmer, la version occidentale Agadir (Maroc) en punico-berbère va se retrouver en relation avec un autre terme phénicien, punique oriental : Utique (Tunisie), Utica (colonie) en phénicien, mais aussi « ville ancienne » par opposition à Carthage « ville nouvelle ».


Deux notions doivent être revues sous l’angle d’Agadir : la ville ou la cité (polis en grec), et la colonie. Primo, le GDR d’agadir est dans KTL de kthil (mesurer) en kabyle, sans doute l’équivalent de ptolis puis polis (cité) en grec. Secundo, agadir pourrait avoir une relation avec colonie, ou être une colonie, il suffit que colonie soit transcrite autrement : aquilonia par référence à aquila (aigle) en latin, donc un calque de agadir (grenier collectif, forteresse) - ig’idher, ighuider (aigle) en kab et berbère. Agadir (grenier collectif) pourrait donc être une colonie, un préalable. Question : quand parle de « l’Egypte – grenier de Rome », il faudrait le prendre comment au second degré ? Egypte colonie de Rome, c’est pour les naïfs, « Egypte antérieure à/inspiratrice de Rome » ou « Egypte antique donna naissance à la Rome contemporaine » serait plus probable à mon avis.

De quoi donc Agadir est-il le nom ? Agadir serait une notion de temps aussi, Agadir serait le Moyen-Âge punique, punico-berbère qui a fait office de préambule à la naissance de la civilisation andalouse ou à la Renaissance andalouse. La comparaison est assez simple :
Agadir (moyen-âge punique) puis Andalousie = Moyen-âge puis Renaissance en Italie.
Pour illustrer ce passage, prenons l’image de l’illustration : une femme enceinte. Agadir c’est aussi la gestation, un préalable impératif à la naissance. Durant la grossesse, les 9 mois (40 semaines ?) du moyen-âge (âge obscur, période sombre, et c’est normal, on est enfermés dans le grenier de la maman !) cette femme va être punique, punico-berbère, un Agadir ou Cadix ; mais une fois qu’elle donnera naissance à son bébé, elle deviendra maure musulmane, l’Andalousie tout simplement.


D’ailleurs, en Europe occidentale, le Moyen-Âge n’est-il pas par excellence l’âge d’or des châteaux forts, autrement dit des « agadir » ? Le machin de « foutouhate » (pseudo-conquête musulmane de l’Espagne par Tarek – figure syncrétique sans doute –  et ses Maures et, pire encore, avec des Arabes) voudrait dire que cet enfant de la Renaissance serait venu au monde par césarienne. Comme un certain personnage nommé Jules César, encore une figure syncrétique.

A prochainement !

vendredi 25 novembre 2016

Babylone

Agadir - Le vent en poupe.

Pour apprivoiser le temps, ou du moins le comprendre pour s’y situer, l’homme a dû non seulement le diviser, mais aussi trouver des noms à toutes ces divisions de temps, aux repères d’espace-temps. L’homme inventa l’échelle du temps, les calendes, et les religions avec sans doute. Mais à quel moment, plus loin dans le temps, l’homme prit conscience du cours du temps, d’un avant et d’un après, d’un « présent, passé, avenir/futur ». Et puis oui, les verbes et la conjugaison des verbes seraient apparus à quel moment ? :))

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C’est l’occasion de parler de la terminologie kabyle correspondante. Vous connaissez peut-être l’expression kab « qavel-wavel » (« dans un an, deux ans » comme « demain on rase gratis » en fr.) en guise de réponse à une promesse non tenue ou qui tarde à être tenue. Ce sont en réalité des termes propres pour désigner l’année prochaine (qavel, dans 1 an), wavel (après-année prochaine, dans 2 ans), mais on connaît-on vraiment l’étymologie de qavel et wavel ? Moi pas, pour le moment. Par ailleurs, on retrouve des notions d’espace pour décrire le temps, par exemple « amont, aval » en français, ou en kabyle dans l’expression « s-ya dh-assawen » (littéralement « d’ici jusqu’à la pente montante », càd, à partir de maintenant, dorénavant) où assawen signifie une pente montante : il y a toujours un bas et un haut ; il y a toujours un avant et un après, antériorité et postériorité, un amont et un aval ; il y a toujours un ordre bien établi, un cours (d’eau, du temps) à deux sens : une « pente descendante » gravitaire, dans le sens du courant (vers le futur ?) et une « pente montante » à contre-courant (vers le passé ?). Le plus curieux, c’est que l’homme a parfaitement intégré les règles de la nature (la gravitation par exemple) pour diviser le temps en prenant comme unités de base le Jour (révolution de la Terre autour de son axe) et l’Année (révolution de la Terre autour de son astre, le Soleil), comme on va le voir dans le lexique touchant à notre thème.

VOSTOK

Le présent0, le présent+1, +2 (futur), le passé-1, -2 (passé) à l’échelle d’un jour, d’une année dans différentes langues, en langue kabyle en particulier qui utilise deux prépositions de temps Send, Sell comme suit :
illindi = an passé (1 an en arrière) ; Sell illindi = 2 ans en arrière.

* illindi (an dernier) kab comparable à leyenda-légende en romanes ?
idheli = hier ; send idhelli = avant-hier.
azeka = demain ; sell azeka, send azeka (selon les régions) = après-demain.
Que signifient exactement Send, Sell utilisées pour avant et après ? Pour le comprendre, prenons azeka (demain), que l’on a comparé dernièrement avec son homonyme mais avec un zed emphatique aẓeka, aZeka (tombe). Notre azeka (demain) avec un zed normal (voisé) peut être divisé en deux syllabes : az+ka. Difficile pour vous sans doute, mais pour moi il est très simple de voir très rapidement cette même logique dans une autre langue familière (pour ma caboche !), le russe en l’occurrence : Vostok (orient) de vos (res, re) +tok (cours, courant), prononcer « vastoque ». Le kabyle use de la même logique pour désigner une notion de temps, le russe pour une notion d’espace. L’orient russe est le demain kabyle :). Puisqu’on évoque la Russie, donc les grands espaces, très grands même, sans parler de l’espace (cosmos) qui fait partie intégrante de ce pays, on va comprendre assez facilement le sens de Sell, Send appliquées à des notions de temps en kabyle en les plaçant dans l’espace, sachant que le « demain » kabyle est l’« orient » russe :
Sell azeka, Send azeka (après-demain, dans 2 jours) = Extrême-Orient.
Logiquement, Send idhelli (avant-hier) serait l’Extrême-Occident. Pas besoin d’un schéma pour comprendre que l’antiquité, les ancêtres, les aïeux sont du côté du couchant, tandis que la descendance (petit-fils, arrière-petit-fils) seront du côté du levant.
Donc Sell ou Send prendrait le sens de « extrême », un préfixe « d’éloignement » dans les deux sens (avant-arrière, passé-futur).

ORION
Ces termes de temps indiquent clairement la présence d’un vecteur du temps, d’une flèche du temps, nécessaire d’ailleurs pour que la vie ait un sens. C’est que le terme azeka (demain) en kabyle serait probablement altéré, sa forme complète serait az+kath, où ce dernier kath (battre) est le gad (rempart) phénicien, punico-berbère (ex. Agadir), très bien conservé en kabyle dans kath, weth (battre, chute ou précipitations ex. neige, pluie), wada (bas). Deux choses importantes :
- azeka (demain) serait azekath, voire azegadh ou as (jour)+gad (rempart) : a-segad (le chasseur) en kab, sayad (chasseur, seigneur) en masri-arabe, sagita (flèche) en latin. Plus haut, je disais que le Demain kabyle (azeka) découle de la même logique que l’Orient russe (vostok). Ce demain kabyle complet azekath, asegad sera le Chasseur au nom de Orion le chasseur (oriens en latin ayant donné orient y serait issu alors). Là on peut supposer que azeka, azekath, asegad (demain) sera le « jour du chasseur », le « jour de l’Archer », voire « jour du Seigneur ». Peut-être que l’anglois tomorrow (demain) contient-il arrow (flèche) d’où arc en français ;
- ce terme phénicien occidental ou punico-berbère gad (rempart, mur) pourrait porter le sens de « Arc » tout comme de « Onde ». Compliqué ? Prenons ce qui a de plus simple : ce gad pourrait être celui que l’on voit dans les termes interférents kab vs masri-arabe comme jed (aïeul, grand-père), djadid (nouveau).

BABEL
On sait que le gad (rempart) phénicien est surtout bien ancré en Nordafe, dans le berbère, il faut plus parler de punique ou de punico-berbère. Les toponymes issus de gad (rempart), Agadir (grenier collectif, forteresse) en kab et en berbère – c’est une institution chez les Berbères, un trésor public quasiment, de plus le « petit agadir (grenier) » est très bien attesté dans l’architecture kabyle : taaricht (soupente en bois) servant à stocker l’huile d’olive surtout, les liquidités en somme :)) – ou Cadix en Andalousie démontrent bien cette origine nordafe occidentale.
Outre agadir (grenier), on le terme kabyle et berbère ig’idher (aigle) issu de ce même gad phénicien, punico-berbère. Comment dit-on un aiglon ? Voici une quasi certitude ou une conviction personnelle à ce sujet :
igujal (orphelins) en kabyle = 1.Aiglons, 2. Pupilles.
C’est que ce Gad (rempart) phénicien, punico-berbère (Agadir, iguider), ou bien le kath (battre) en kab – ici k et g sont aspirés en kab, leurs équivalents en masri-arabe, en sémitiques et en latin et grec seraient des « b, p » :
Gad (rempart, mur) phénicien, punico-berbère = Bab (porte), Baba en masri-arabe, en sémitiques (arabe, hébreu).
Regardez autrement maintenant le terme Agadir, ainsi que la maison traditionnelle kabyle avec son « petit agadir », soupente en bois. Ce terme berbère Agadir nous raconte une très longue histoire, et son équivalent sémitique vous est familier :
Agadir (grenier, forteresse) en kab, berbère = Babel en sémitiques (arabe, hébreu).
C’est la tour de Babylone. NB : Les sémitiques ne peuvent pas prétendre en même temps à Babel et à Agadir, n’est-ce pas ? Gad, Agadir, Cadix sont clairement puniques, non-sémitiques. Seule la trace sumérienne pourrait interférer avec la nôtre, notamment pour cause de mythes proches Enki sumérien vs Anzar kab, berbère.


Que voit-on encore dans Agadir, comme institution berbère, en le comparant avec le monde du nord, occidental ? Le Vatican :)), par exemple, la Papauté ! Le gad ou le asegad (chasseur) serait peut-être un « pape » punique. Ou à une échelle plus modeste, agadir prendrait le sens de « Abbaye » avec son abbé (abbas en latin).
Dans la maison kabyle, le « petit agadir », plat évidemment, soupente en bois sur laquelle est stockée l’huile d’olive, nous suggère quels rapprochements ? La notion de support en papier, un Papyrus peut-être. Même si vous n’avez pas le pied marin, vous devrez y voir un terme kab et nordaf assez répandu… le Babor (bateau), d’ailleurs le français nous donne clairement l’indice (bat+eau) de gad (rempart), kath (battre) en punique et kabyle ! Avant je me disais que l’vavor, babor (bateau) serait un altération de bas-bord ou de vapeur (bateau à vapeur) ; là je me dis que ce Babor, disons agadir en punico-berbère, daterait de la très haute-antiquité et qui sait, peut-être que ce bateau-babor-agadir serait associé à un nom d’animal : alligator, ou crocodile. Sans blague et voici pourquoi.

- C’est de Agadir et Cadix que l’on va attaquer la version officielle de la découverte, fortuite nous dit-on, de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492. Les caravelles de CC seront nos crocodiles justement :)), quant aux noms Christophe Colomb, Amérique (Amerigo Vespucci) et Diego (fils de CC), San Salvador (point d’arrivée) ou même San Diego, c’est simplement du pain béni pour celui qui aimerait mettre en difficulté les auteurs de la version officielle du Nouveau-Monde par CC. Il va de soi qu’une hypothèse alternative d’une découverte de l’Amérique avant les Espagnols, durant les temps puniques ou andalous par exemple, doit être prise au sérieux.


- Les indices données par Agadir, tels que « bateau » (voire bâtiment), « babel/babylone » renvoient plutôt à des notions cosmogoniques, bibliques concernant la création du monde ou le Déluge par ex. Me vient en tête la chose suivante qui m’a profondément marqué en lisant un excellent livre d’un auteur français réputé, où, lorsqu’il arrive aux mythes des peuples « primitifs » de l’Océanie, l’auteur fait montre d’une condescendance sans pareil et ironise sur la « naïveté » de ces peuples (de Papoue Nouvelle Guinée, je crois) qui placent un alligator, le crocodile au centre de leur cosmogonie, de leur mythe de la création du monde. Un « immortel » arrogant ne peut en effet pas prendre en compte de ces « sauvages et primitifs ». On procédera autrement, càd avec humilité, pour accorder autant d’importance aux mythes de ces peuples isolés de la civilisation moderne que pour ceux des autres peuples dits civilisés et avancés car conduits et dominés par des Etats, des élites. Ce crocodile en bois-créateur des « sauvages » de l’Océanie ne serait-il pas une mémoire collective tout aussi comparable au mythe du Déluge, ou bien est-ce peut-être un souvenir très lointain du bateau (crocodile) de leurs ancêtres qui leur permit d’atteindre ces îles, leur nouveau monde à eux ? La mémoire des hommes est avant tout une mémoire porteuse d’indices très importants, malheureux celui qui sous-estime son fond juste parce que la forme n’est pas à ces standards.


- Alger maintenant, pour qui la Kabylie est l’« antichambre secrète », la dépositaire de son identité. L’histoire officielle, souvent mensongère, la religion ou la mythologie officielle, préméditée, càd écrite et approuvée pour raison d’Etat, c’est comme un rouleau compresseur qui lamine tout sur son passage, y compris la vérité du peuple et surtout les mentalités des pauvres d’esprit. C’est le plus gros problème actuellement en Kabylie, dans l’Algérois et dans toute l’Algérie : une mentalité de soumis, doublement en plus. Il y a d’abord le poids de l’humiliation de la colonisation française, que certains naïfs pensent avoir surmonté le jour de l’indépendance. Ensuite vient la supercherie arabo-islamiste et le bricolage identitaire d’apprentis-sorciers propulsés sur le devant de la scène algéroise (et algérienne) en 1962. Il va falloir faire sauter le « bouchon français » et la chape de plomb arabo-islamiste pour sortir les gens de la sublimation, autrement dit de l’esclavagisme identitaire, et leur redonner des repères authentiques. Moïse, dit-on, aurait mis 40 ans pour sortir les siens de la mentalité d’esclaves…


Alger donc. Parait-il, son histoire a commencé à l’âge médiéval des Barbaresques de la Régence d’Alger sous domination turque :))), on fait fi de l’antiquité, de la Maurétanie Césarienne notamment. No way, folks ! Le titre Dey (pacha en turc) va probablement se retrouver dans la « petite maison kabyle dans l’antiquité » (plus qu’un zodiaque, c’est aussi des calendes, un ordre, une hiérarchie), sous le petit agadir dit taarisht (soupente), soit adaynin (l’étable). Sans blague. On sort de l’architecture pour voir la toponymie. Alors, vous dites, Baba Ali (entrée ouest d’Alger) serait le nom d’un dey d’Alger ? Non, c’est l’inverse : le toponyme donne le nom, ici il s’agit d’un sobriquet indiquant l’origine géographique de l’intéressé. Figurez-vous que ce sobriquet toponymique existe en Kabylie, et je l’atteste car j’avais des copains d’enfance que l’on appelait par le prénom X plus le sobriquet indiquant l’origine géographique de résidence comme Baba Ali qui indiquerait un point cardinal (Ouest) et/ou un lieu hautement situé, un Agadir en somme. Regardez attentivement de Baba Ali et prononcez-le plusieurs fois de suite… Alors ? Bon, voici comment on va dézinguer et les khorotos du bled et les « immortels » d’en face :
Baba Ali = Barbare, barbaresque, voire berbère, agadirien (temps punique), babylonien : c’est un nom commun.
Les côtes méditerranéennes dites barbaresques par les « immortels » ne peuvent l’être car il s’agit exclusivement d’une notion d’espace, d’une origine géographique bien précise : extrême-occident. Autrement dit, les vraies côtes barbaresques sont là où il y a un Agadir (ou Cadix), càd les côtes atlantiques.
Le sens péjoratif de barbare depuis les Grecs anciens pourrait faire référence à une notion de temps : « très-ancien » (équivalent de « extrême-occident » pour la notion d’espace), « prébiblique », « Babylonien » « antédiluvien », ringard quoi. C'est le même rapport de l'Eglise (et l a Bible) vs la Tour de Babel, ou de la religion musulmane vs l'Egypte ancienne dite dhahiliya (époque de l'ignorance)  sans doute pour l'époque des pyramides :))) En somme, c'est le même discours de la propagande officielle de différentes officines dominantes, pour qui Pyramide, la tour de Babel ou la forteresse Agadir sont le fief des impis aux yeux des bigots.


Une chose étonnante maintenant. On nous dit qu’il n’y aurait jamais eu de relations entre la Régence d’Alger et l’Andalousie, et chose très étonnante, le Grand Turc (ottoman), pourtant protecteur d’Alger, n’est pas intervenu pour sauver ce qui restait de l’Andalousie musulmane, Grenade, durant sa chute. Néanmoins, il y a bel et bien une relation entre l’Andalousie et Alger plus la Kabylie, peut-être même datant de l’époque punique. On essayera de développer cette hypothèse une autre fois, mais juste pour l’anecdote, le terme algérois qarnit (pouple) qui signifie aussi « radin, pingre » pourrait être un… Grenadin ! Plus sérieusement, le terme kabyle aγenǧur/a-ghendjur (nez aquilin, ), probablement de a-ghunja (louche), signifierait un nez conformé, beau (noble ?) et synonyme de bonne fortune chez les Kabs, et ce serait un nez… andalous ! Ce aγenǧur, nez aquilin kabyle (ig’idher « aigle » même racine que agadir !), serait peut-être andalous, occidental, agadirien, babylonien, voire atlante, et il signifierait très certainement « avoir le vent en poupe ». 

 Quoi de mieux qu’un vent favorable pour ce nez-voilier punique pour traverser les fleuves de l’oubli, les mers de mensonges et les océans de doutes afin d’atteindre la rive de la renaissance !