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samedi 4 mai 2019

LE PARADOXE DES JUMEAUX


Si le Maya avait un chameau...

Les Incas ne connaissaient pas la roue, par contre les Aztèques et les Mayas si, paraît-il. Et chose étonnante, il n’y aurait pas eu de poulie (et ça s’appelle un bâtisseur !) ni de moyens de traction. Donc ni attelages de chevaux pour aller vite – défier le temps, ni attelages de bœufs pour labourer – sillonner l’espace. Pas d’essieu ni de joug. Disque solaire oui, mais pas de char céleste. L’espace-temps était perçu différemment chez les Amérindiens, faut-il conclure. Surprenant quand même lorsqu’on sait que les Mayas avaient des connaissances très poussées en astronomie (en mécanique céleste), mais leur ingéniosité s’arrête là, sans s’appliquer à la mécanique appliquée du quotidien des communs de mortels sur la planète Terre. L’absence d’animaux de trait chez les Amérindiens (chevaux par exemple) expliquerait-elle cette carence de taille, comme l’avancent plusieurs chercheurs ? Une explication parmi d’autres, peut-être, et sans doute pas la seule. Les Mayas n’étaient pas de grands voyageurs (navigateurs), c’est dire qu’ils étaient des « génies statiques » avec des connaissances fondamentales importantes sans jamais être appliquées. Il pourrait y avoir d’autres explications, parfois insolites que génétique à ce mystère de la « roue statique » des civilisations amérindiennes…

Imaginer un disque, une roue sans supposer qu’elle puisse de reproduire (diviser, multiplier) et se jumeler une fois multiple, c’est une explication plausible du pourquoi les Mayas ne sont pas parvenus à joindre deux roues. La raison résiderait peut-être dans leur patrimoine génétique : le taux de jumeaux chez les Mayas aurait été peut-être très bas, si naissances gémellaires il y avait déjà chez ces populations (j’ignore si les scientifiques ont fait des recherches dans ce domaine). C’est l’autre paradoxe des jumeaux, appliqué dans notre cas aux Mayas, plus fort dans les cieux que sur terre, ingénieux en astronomie mais arriérés en mécanique.

Changeons de décor maintenant. On est chez les Kel Tamasheq dits « Touaregs », des nomades par excellence, les « hommes bleus » du Sahara avec leurs caravanes et leurs vaisseaux du désert. En tamasheq, le terme utilisé pour désigner le chameau est alam, talamt au féminin (chamelle), alors qu’en kabyle c’est alghem (ou alghum, pl. ileghman, fém. thalghemth). Cette différence entre /LM/ en tamasheq et /LGM/ en kabyle aurait son explication. On comprend facilement pourquoi le chameau occupe une place centrale dans la vie des « hommes bleus » et leur imaginaire – la grande et la petite ourse des Grecs sont la chamelle-mère et la chamelle-fille pour les Kel Tamasheq. Ce qui est loin d’être le cas pour le cas des Kabyles, pou qui le chameau n’existe que dans la fable, les contes, la dimension imaginaire. Ainsi, dans le conte kabyle « Le grain magique », on a une sœur (fille), 7 frères (garçons) et 7 chameaux. A vrai dire, si comparaison il y a avec l’imaginaire de la rive nord de la Méditerranée, nos 7 frères du « grain magique » seraient les 7 nains (la sœur unique – Blanche-neige), mais à quoi diable doit-on identifier les 7 chameaux ?! La réponse nous est donnée par l’étymologie du dromadaire en kabyle et en tamasheq :

/LM/ alem ou /LGM/ pl. ileghman  ~ Gemini (astr. Gémeaux, Jumeaux)

Gemellus en latin nous renvoie au Gimel en phénicien pour la lettre grecque Gamma à l’origine du C et du G latins (gimel « chameau » en hébreu, gamal, djamel « chameau, beau » en arabe).
http://islamosfera.ru/wp-content/uploads/2018/03/touareg1.jpeg
Reste à comprendre dans le détail toute la dimension de ce rapprochement chameaux – gémeaux, chameau – jumeau… Un chameau-jumeau équivaudrait à un roue, et la caravane d’antan (du Sahara) devient à une semi-remorque dans le monde moderne)) En termes de temps, un chameau-jumeau serait une roue dentée (un pignon) de la mécanique céleste, il serait une valeur de temps, une caravane de 24 chameaux serait une journée d’autant d’heures)) Et puis, en toponymie, de quoi Djamila (ex. La Madrague) ou Djemila sont-ils le nom ?

Deux pistes, deux hypothèses intéressantes se dessinent. La première voudrait que la lettre phénicienne gaml ou guimel, d’où dérivent gamma (C, G en latin), expliquerait parfaitement une particularité kabyle : les sons aspirés [k], [g], comme dans akli ou akniw, igeni ou agraw, qui remonteraient à cette gamma phénicienne. Ce C [k] aspiré (comme le ich allemand) ou G [g] aspiré en kabyle moderne peut nous suggérer le son punique (phénicien nordaf) qu’il aura remplacé avec le temps, c’est d’ailleurs la deuxième hypothèse que voici :

C [k] aspiré, voire G [g] aspiré en kabyle ~ ch /ʃ/  
ou une gamma punique chuintante, si j’ose dire.

Prenons nos jumeaux justement. En principe, le jumeau est dit akniw en kabyle, akniwen pour les jumeaux (avec un k aspiré). Il y aurait également la variante iken « jumeau, compagnon (inséparable) » dans les autres variantes de « berbère ». La relation nous donnerait un rapprochement particulièrement intéressant :
Ichenwiyen, autre composante berbérophone, ou les habitants du mont Chenoua et de ses environs deviendraient ainsi, en kabyle faut-il le souligner, des… Jumeaux, le mont Chenoua qui surplombe Tipasa serait un jumeau et un chameau au vu de ce qui a été dit plus haut. Là on est carrément au pied de la lettre, au pied du mont Gamma, le Chenoua – il faudrait monter au second degré pour saisir le sens caché de ce mont. Cet exemple n’est qu’un cas particulier, car cette notion de chameaux, gémeaux, jumeaux pourraient s’appliquer… même aux Chinois, et c’est loin d’être un vulgaire raccourci, croyez-moi. C’est vers une hypothèse qui voudrait qu’il y ait un rapprochement entre la lettre gamma et le double voire multiple, jumeaux et siamois (inséparables) compris. C’est l’hypothèse de la « gamma siamoise », une lettre jumelle, que l’on essayera d’étayer ou de démentir par la suite.

Le paradoxe (et le tort !) des Mayas est de ne pas avoir (suffisamment) de jumeaux ou de ne pas s’en être assez inspiré, sinon ils auraient eu, comme les civilisations de la Méditerranée, une lettre jumelle, des attelages, des chars et une mécanique appliquée à la hauteur de leurs connaissances en mécanique céleste.

A prochainement !

Post Scriptum
Un tout petit point avant de terminer. Le terme tha-yuga « la/une paire » (de chaussures, de bœufs par ex.) en kabyle, proche de jugum « joug » en latin, pourrait également être porteur d’autres sens, de notions insoupçonnées : union, alliance ? Une paire c’est lorsque l’un ne va jamais sans l’autre, n’est-ce pas, donc c’est une relation très étroite sinon fusionnelle entre égaux ou entre maître et asservi, nouée grâce à un joug pour ce qui est des bœufs. A la différence de la relation entre nos chameaux-jumeaux est purement accidentelle (aléas de la génétique), voire divine pour certaines, à défaut d’être consentie, celle qui lie deux bœufs est préméditée, forcée – c’est un joug après tout. Il serait intéressant de voir quelle autre notion se cacherait derrière le taureau, les bœufs jugulés qui tirent la charrue...

lundi 29 avril 2019

Césarée divine

Les Chérifiens

 
Comme si notre passé était un champ de ruines. On va essayer de relancer la machine à remonter le patrimoine, histoire d’y remédier…

Antique et pittoresque Tipaza, au pied du mont Chenoua,  avec ses ruines romaines sur fond de mer bleue. Une beauté divine ! Vestiges d’un passé romain, dit-on, ce qui fait que nul n’en revendique l’héritage. Qu’attendre d’un peuple en rupture avec son patrimoine, son histoire ?

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9b/Tipaza_basilique.jpg
Ces vieilles pierres ont traversé les siècles, sauf que personne ne veut les voir. Des pierres encombrantes pour les esprits arides pour qui le passé prend racine le jour où ils vinrent au monde. Tout un pan de l’histoire du pays demeure inexploré, et ça ne dérange personne, même pas les plus éveillés. Etonnant quand même ! Quoique… ne devrait-on pas déjà se réjouir que ces monuments soient toujours là, alors qu’ils auraient pu subir le même triste sort que l’antique Palmyre.

Plus surprenant encore, c’est la docilité moutonnière avec laquelle tout le beau monde des scientifiques et des décideurs de ce pays accepte la seule et unique version des faits émanant de sources latines, donc étrangères. Pas grave qu’on vous traite de vilains pirates ou de « farouches barbaresques » (barbares sauvages quoi !), maaliche. Accorder crédit aux thèses d’autrui sans fouiller soi-même dans sa mémoire, c’est céder sans coup férir et se condamner au statut d’« homme sans Histoire », donc dépourvu d’avenir. C’est le déni de soi, de son Histoire. La capitulation devant le soft-power étranger, occidental (français – miroir aux alouettes) et oriental (arabe – tyrannique). Faut-il s’étonner du nombre effrayant d’esprits serviles et d’asservis dans ce pays ?


Venons au sujet de ce post maintenant. A vrai dire, il ne s’agit que d’une supposition, pas encore une hypothèse de travail mais suffisamment raisonnable pour vous en parler. La finalité est d’établir une passerelle entre ce passé antique romain et les époques ultérieures via les langues en usage à ces époques (latin et arabe respectivement). Il y avait à l’époque trois royaumes nordafs : la Maurétanie Césarienne au centre, la Maurétanie Sidifienne à l’est (capitale Sétif ) et la Maurétanie Tingitane (capitale Tanger, au Maroc) à l’ouest. Les termes analysés sont surtout les toponymes de la capitale antique du royaume de Juba II, Cesarea (Césarée de Maurétanie), actuellement Cherchell. L’hypothèse veut que :
 

Césarea ou Césarienne antique ~ Chérifien (royaume), chérif, chorfa, etc.
 

C’est la marque d’une ascendance noble pour ne pas dire divine.

Discutable comme rapprochement ? Peut-être. Cette hypothèse repose en fait sur un argument de taille : si auparavant je disais que les deux figures syncrétiques de deux origines différentes seraient très probablement une seule et même figure (Jules César = Jésus Christ) – hypothèse d’ailleurs avancée par Francesco Carrotta –, là je dois introduire une troisième figure : Pierre, Saint-Pierre plus précisément, qui serait l’autre candidat pour la place de César (un titre), de roi ou roi-héritier. La basilique de Saint Pierre au Vatican aurait remplacé le Temple de César de Rome.


Vous connaissez mes convictions, je cherche à remonter jusqu’à la source d’inspiration des peuples de la Méditerranée, à l’immense Egypte ancienne : Saint Pierre devrait s’aligner sur une divinité plus ancienne : non, ce n’est Osiris (ça me consterne !) mais Ptah, le démiurge de Memphis, qui a donné son nom grec Aegyptos à l’Egypte. Les Chorafa (caste religieuse chez les Kabyles) ou les chérifiens pour le royaume du couchant (le Maroc), tout comme la Caesarea de Juba II, ou bien la sublime Petra en Jordanie, ce sont des termes avec la même racine divine probablement. L’Egypte elle-même serait donc chérifienne.


Le dit « tombeau de la chrétienne » (mausolée royal de Maurétanie) serait le temple de l’épouse de Juba II, Cléopatre Séléné, une Ptolémée, « romaine orientale » ou « grecque » d’Egypte. Le chemin vers ce temple est envahi par les ronces de l’oubli (tu parles de valorisation du patrimoine), mais une piste intéressante se pointe à l’horizon, on ne va pas désespérer.


Pour la petite histoire, Jean pouvant être Momo (voir billet Jean Momo), notre Moh-Chrif (Mohand-Chérif) serait peut-être, de l’autre côté de la rive du grand bleu, tout simplement Jean-Pierre. Conclusion : les inscriptions (noms ou autres) antiques gravées en latin, à Tipasa ou ailleurs, auraient leur calque (traduction), un équivalent en usage actuellement ou à des époques en tout cas plus proches de nous que l’antiquité. Il suffit de les trouver…


A prochainement !

jeudi 18 octobre 2018

Jean Momo

Il était une fois Jean Momo, 
ou une histoire qui reste à inventer.

Nombreux sont ceux qui pensent que leurs noms de famille trouvent leur origine dans l’état-civil français d’Algérie, sur la forme et même sur le fond. Pourtant, la toponymie locale est demeurée intacte globalement, sans empreinte de francisation vraiment durable. Personne, même pas les franchouillards ou les esprits serviles du bled, n’a jusque-là revendiqué ou parlé d’une origine française des prénoms des « indigènes », car tout simplement, là, le mensonge aurait été trop grossier au vu des référents religieux différents des uns et des autres.  Chose curieuse, le Français faisait du 50-50 en la matière mais jamais il n’a composé l’identité entière de l’indigène en un seul lieu, sur un même registre (écrit vs oral) : le Français aurait donné un nom patronymique à l’indigène au bled et baptisait volontiers l’indigène lorsque ce dernier venait en France (pour travailler, généralement), histoire d’avoir un prénom plus commode à l’usage, voire même un sobriquet. Pour autant, est-ce que vraiment tout parallèle (entre prénoms français et kabyles, par exemple) est exclu en la matière ? Aussi étrange que cela puisse paraître, il y aurait bel et bien des rapprochements légitimes entre les deux, et l’origine de cette étrange similitude remonte assurément à des temps très anciens, il serait plus légitime de substituer le latin au français dans ce cas…


Je n’ai pas de réponse à cette question, cependant une corrélation frappante que voici nous manquerait pas de susciter la curiosité de ceux qui arrivent à concevoir la Méditerranée dans toute sa dimension et composer avec ses deux rives et sa longue histoire. Voici le tableau de quelques prénoms composés, avec une comparaison prénoms français vs kabyles parmi les plus populaires : 



Kab.
Fr.
Mohand-Akli (Moh’dh’Akli)
Mohand-Ali ?
Mohand-Amar ?
Mohand-Améziane (Moh’dh’Améziane)
Mohand-Amokrane (Moh’dh’Amuqran)
Mohand-Arav
Mohand-Arezki (Moh’dh’Arezki)
Mohand-Chérif (Moh’Chrif)
Mohand-Idir (Moh’dh’Idhir)
Mohand-Saïd (Moh’Seyd)

Jean-Charles (Juan Carlos, esp.)
Jean-Baptiste
Jean-Claude
Jean-François
Jean-Jacques
Jean-Louis
Jean-Luc
Jean-Marc
Jean-Marie
Jean-Michel
Jean-Paul
Jean-Pierre

NB : Le prénom emblématique Mohand, kabyle surtout mais existant au Rif aussi, ne serait pas forcément une variété du prénom arabe Mohamed, et M’Hend en kabyle ne remplace pas Mohand à tous les coups.

On ne peut exclure que Mohand le Kabyle (Momo quoi !) serait l’équivalent et alter ego de Jean le Français, au vu de leur place dans les prénoms composés. Ainsi, Mohand-Akli (Mohdhakli en kabyle familier) serait peut-être bien l’équivalent de Jean-Claude ou Jean-Charles. L’idéal est d’aller chercher la variante latine du prénom français. Mais d’où viendrait cette corrélation, si elle venait à être corroborée par des exemples bien fondés ? Un fond religieux et/ou administratif commun ou proche ?

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/55/Ivankupala.jpg
Pour aller plus loin, jusqu’païens, jusqu'à l’Egypte ancienne notamment, une hypothèse mérite notre intérêt : et si le prénom kabyle fabuleux M’Hend-Ouchen (pour le renard/chacal) était l’équivalent de Jean-Baptiste, illustre personnage de l’imaginaire chrétien, et thameghra b’ouchen « la fête/les noces du chacal » pour l’arc-en-ciel (eau+lumière)  aurait un lien avec le baptême de conversion (ou métamorphose) ? Si lien il y a, ce serait sans doute un maillon intermédiaire qui permettrait de localiser le personnage du panthéon égyptien ancien, qui aurait servi de référence par la suite pour échafauder le personnage illustrant le baptême. Par ailleurs, thameghra b’ouchen « la fête/les noces du chacal » pourrait avoir des interférences avec la fête (nuit) de Ivan Kupala chez les Slaves, pour le solstice d'été.  Rien de vraiment sûr, mais ça promet…

A prochainement ! 

jeudi 5 juillet 2018

GENESIS

Sacrée « sainte » histoire !

Mais quand est-ce que l’humanité arrêtera de chercher ses racines et les origines de son monde ?! Jamais, probablement. Des hommes d’horizons divers nous offrent, sur un plateau !, des origines diverses de notre monde, de notre ethnie ou « race », de notre nation ou « Oumma » (grande communauté religieuse) ou de notre peuple, le pedigree de notre clan et notre famille, et même le curriculum vitæ du bon dieu ! Lorsque ces différentes hypothèses convergent, ça va encore, mais lorsqu’elles divergent, bonjour les dégâts ! 

Ainsi, l’humanité ne cessera probablement jamais de se chamailler pour cause de ses racines et des origines de son monde qu’elle croit connaître, se forgeant ainsi des croyances, des mythes, des dogmes, une vision rigide du monde, des repères existentiels, les écritures, une religion, UN Livre avec sa langue sacrée et, au final, des esprits serviles bercés par des certitudes le plus souvent douteuses, conséquence de la réduction d’un monde insaisissable à une échelle humaine – une interprétation erronée du monde qui réfuté la raison, une vision créationniste qui est tout sauf fidèle à la réalité. Alors fait-il bon d’être croyant au premier degré alors que notre monde serait nettement plus vaste, plus complexe, plus difficile à cerner que ce que prétendent les prêtres de la pensée humaine, soient-ils cléricaux ou scientifiques, ou est-ce une perte de temps et donc de vrais repères ? L’issue de ce monde est incertaine, pourquoi alors penser le contraire au sujet de son origine, de sa genèse ? 
Exemple plus simple : vous croyez vraiment que la Chine antique, Empire céleste ou Empire du milieu, était vraiment isolé du reste du monde et aurait évolué d’une façon radicalement différente de l’Egypte ancienne ou de la Méditerranée, par exemple ? Je n’y crois pas un seul instant. Tout est question de conviction – la mienne n’est forcément la vôtre.


LA LOI

Passons donc à notre hypothèse du jour.
Pour ne rien vous cacher, il m’arrive, des fois, de tomber sur des mots « anormaux » –  à mon avis, bien sûr –  dans telle ou telle langue, et des langues j’en connais )) « Certainement pas des vernaculaires », je me dis dans ces cas. En voici un exemple, qui va, d’ailleurs, nous servir d’outil ou de l’élément de départ de notre hypothèse du jour :
GNH en djenah « aile » en masri-arabe, tout comme en argot Dz.
La logique veut qu’il y ait des interférences, via des calques, entre des langues géographiquement très proches même s’il s’agit de langues d’origine différente. Par exemple, a-mellal « blanc » et son féminin tha-mellal-t « œuf » en kabyle est comparable à l’argot DZ (derdja), et ici au masri-arabe également, qui donne a-byadh « blanc » et son féminin baydha.t « œuf ». Cet « œuf blanc » est commun aux deux langues, c’est un calque d’une langue sur l’autre ou, plus probablement, un calque hérité par ces deux langues d’un tiers lointain et commun, l’égyptien ancien, par exemple.
Voici pour ce qui est de mon hypothèse quant à cette racine d’aile /GNH/ en masri-arabe :
1) GNH, djenah « aile » en masri-arabe ~ Genèse du grec geneseôs « origine »
Liber Genesis, le livre de la Genèse justement, le premier livre.
En kabyle, le mot correspondant est ifer, yfer « 1. Aile (oiseau, papillon), 2. feuille (végétation) ». Alors, ifer/yfer en kab peut-il avoir un lien avec le liber « livre » latin ? La « feuille » dans ifer et la proximité phonétique nous suggère que c’est fort possible.
Le livre de la Genèse est dit dans l’autre langue sémitique des Ecritures, en hébreu, Sefer Bereshit, où sefer est le livre. Ça ne vous dit rien ? M’est avis que le terme kabyle moderne a-sefru « poème » serait, d’abord, en lien avec ifer « aile, feuille », avec liber « livre » en latin et sefer « livre » en hébreu – ça fait beaucoup de monde, ce qui laisse penser à un origine commune lointaine, égyptienne ancienne de ce terme –, et, ensuite, a-sefru aurait jadis désigné également un poème épique. Cette piste kabyle nous donne un indice capital : inspiration. Et par extension, on tient notre domaine : spirituel, esprit pour cette Aile.
2) GNH « aile » en masri-arabe ~ Genèse : même racine que dans King « roi » en anglois et Kœnig en allemand, Kniaz « duc » en russe, d’un côté, et que le terme kniga « livre » en russe, de l’autre. Petite vérif de cette association aile-roi : wing vs king en anglois, krylo vs korol’ en russe – la proximité phonétique en plus de la même racine le confirmerait. Notre éventail d’indices s’allonge donc : aile-genèse (origine)-roi-livre (feuille).


On revient, encore une fois, vers notre yfer/ifer « aile, feuille » kabyle. Placé dans ce contexte noble, royal (on suppose que le calque s’applique au kabyle aussi), la seule option qui se présente pour apparenter ifer kabyle à une altesse royale est le terme égyptien ancien pour le titre de Pharaon, issu de per-aa « grande maison » en ancien égyptien, croit-on savoir. Per « maison, palais » en égyptien ancien a été, pour rappel, rapproché, sur ce blog, de DR.T de tha-darth « village, cour » en kabyle et berbères et du daleth « porte » en phénicien. Cette trace égyptienne est d’ailleurs indéniable pour les origines de liber « livre » en latin ou idem, sefer « livre » en hébreu.
Plus curieux encore, et j’en suis convaincu, le pharaon égyptien serait identique au dragon – version chinoise du pharaon. Voici en bref des indices très intéressants :
- Ici la voie royale est la voie légale : Roi et Loi font ménage, s’ils n’ont carrément pas la même origine. La loi, c’est le roi ;
- Que ce soit ifer/yfer « aile, feuille » kabyle, le liber « livre latin, ou le per « maison, palais » et le Pharaon en égyptien, ou bien le dragon égyptien, on a ici deux indices qui ne mentent pas : PAPIER ou papyrus (pour le livre) – justement une invention chinoise et égyptienne, respectivement –, et… l’Hydre pour le Droit tout simplement, la Loi donc, loi écrite forcément, sans doute les Ecritures.
Au final, notre « aile royale » serait, à mon sens, synonyme de LOI DIVINE.
Et les lois divines ne seraient rien d’autre que des réponses théoriques, métaphysiques, spirituelles à des questions matérielles, pratiques, existentielles. Par définition, il ne peut y avoir de réponse ou preuve matérielle à chaque question, encore moins de preuve matérielle éternelle, d’où la nécessité de recourir au spirituel pour pérenniser la mémoire. Une sorte de « philosophie exacte », autrement dit la foi.


LA FOI
C’est elle la LOI, ou la foi comme un recueil de « lois divines universelles ».
Et là, techniquement, nous sommes dans le droit de supposer une équivalence que voici :
F, Ph en kabyle, voire en grec ancien et en égyptien ancien ~ L latin et langues européennes modernes
Fath de tha-fath « la lumière » en kabyle, voire phos « lumière » en grec ou faith « foi » en anglois ~ Lux « lumière » en latin, luz en portugais, lutch « rayon de lumière » en russe.
Si l’on s’amusait à transcrire le kabyle fath de tha-fath « lumière » à la manière angloise, l’on aura faght : d’ailleurs le terme kabyle/berbère existant tha-fugth, tha-fukht « soleil » (synonyme Itij) va dans ce sens ; et plus loin, fath anglicisé sera light « lumière ». Idem pour le terme Léger en français, 
Et l’on peut deviner ici une relation entre la création, la lumière, la foi, le divin, la loi divine et les saintes écritures. Mais c’est une chose que l’on vérifiera plus tard. Pour le moment, on va griller un mythe, voire même deux :

http://www.loisirs-chanzy-tampons.com/57-thickbox_default/alphabet-latin.jpg
tifinagh en Tamacheq (« touareg »), thi-finagh en kabyle, pour les écritures dites berbères, terme le plus souvent interprété comme « écritures » et surtout « phénicien » par certains spécialistes, à la lumière de cette formule L-F, signifierait probablement aussi… (le) latin. Mais il y a plus important que ça : le latin serait également une Sainte Ecriture ! Le latin serait la langue des chrétiens d’occident. Du coup, l’histoire du latin comme langue des Romains pré-chrétiens ne tiendrait plus la route, et croire à l’histoire officielle, ou la « sainte histoire » seule à faire foi, qui nous donne une Rome antique païenne qui aurait utilisé le latin, serait absurde.

A prochainement !

mardi 12 juin 2018

UN GRAIN MAGIQUE

...DANS LE GRENIER PUNIQUE
De quoi Agadir est-il vraiment le nom ? Voilà une bonne question. Toujours sans réponse définitive. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé, vous le savez ! On revient à la charge, histoire de voir si l’on peut faire bouger les choses…

LE COMPTOIR
L’intérêt est que la racine phénicienne gad « rempart, mur, enceinte » dans Agadhir en berbère et dans le nom de lieu espagnol Cadiz ou Cadix, peut nous apprendre beaucoup de choses sur le paysage linguistique méditerranéen antique.


Rappel :
- agadhir est une institution, un grenier collectif, chez les Berbères du couchant ;
- le « petit » agadhir ou grenier individuel (familial) est un élément d’architecture de la maison traditionnelle kabyle, appelé tha3risht « soupente », un élément en bois et surélevé pour stocker les  provisions liquides, l’huile d’olive notamment ;
- cette racine punique gad « rempart » est on ne peut présente en kabyle : /KT/ ou /WD/ dans kath, weth « battre, battement », wada « bas », awedh « arriver (à terme, au point) ».
Je me suis posé une question raisonnable : ne devrait-il pas y avoir également une interférence avec la derdja (argot arabe nordaf), d’autant plus que le phénicien est normalement une langue sémitique également (qui s’écrit de droite à gauche, donc) ? Au final je suis arrivé à la… ruse que voici pour débloquer les choses (on est dans le domaine d’hypothèses, je rappelle) :
On suppose que le kabyle aurait perdu un N dans la racine KT, WD équivalente du GD de gad « rempart » phénicien. Ainsi, la racine complète serait, respectivement, NKT, NWD et NGD.


On conclut ce qui suit :
Cette racine du kabyle kath « battre », ou le rempart phénicien gad, aurait un équivalent en derdja et plus généralement en masri-arabe : NQT de nuqta le « point ». C’est bon pour le déclic !
Du coup, le fait que les toponymes correspondants, ex. Agadir au Maroc et Cadix en Espagne, qui se trouvent du côté occidental, du couchant, pourrait trouver son explication dans le point qui boucle la phrase « à l’ouest » (à gauche), si l’on va de droite à gauche, bien sûr. 

Anecdotique mais peut-être pas totalement faux. Ce point est bien un rempart (gad phénicien), qui peut s’avérer être le minimum ou l’unité de base dans un système de mesure et de poids antique (un pound antique). Ou tout simplement un GRAIN, après tout agadhir est un grenier en berbère. Le gad étant un « rempart », on peut interpréter notre grain dans un autre sens : la plus petite partie insécable de la matière, jadis l’atome pour les Grecs anciens, jusqu’à récemment on considérait le quark comme la particule élémentaire (fondamentale), depuis y a eu des évolutions,  je crois.

Autre supposition, ce point-rempart pourrait être un repère, un « point ultime ». Je vous épargne le détail, mais je pense que ce gad « rempart » serait comparable au « point rouge » du pays du soleil levant, le Japon. Un peu comme les Indes, ici on a deux points-repères. A suivre.


Le battement kath en kabyle (de la pluie par exemple) laisse penser… au supplice de la goute, mais pas seulement : c’est avant tout une question de compteur, de décompte. D’où la supposition que cette racine de kath « battre » en kabyle et du gad « rempart » phénicien, dans Agadir et Cadix, prendrait le sens de Comptoir, quoi de plus phénicien ! 


Un agadhir pourrait également indiquer une table (en bois et élevée, comma la soupente). Ce gad « rempart » et point-repère pourrait indiquer un fond tout simplement, et par extension, on est devant une notion « fondamentale ». Et si la racine éclatée, complète, avec un N, est vraie, il pourrait s’agir d’un nœud.


LE ROI DES OISEAUX
Maintenant, il faut voir si ce N a disparu des autres mots correspondants, devant le k ou g aspirés en kabyle. Il n’y a aucune raison de généraliser, donc prenons cette hypothèse avec des pincettes. Néanmoins, si tel était le cas, je crois que nous serons en mesure de comprendre pourquoi l’on prête à Apulée de Madaure l’introduction en grec d’un terme qui désigne un personnage mythique, biblique.
Voyage dans l’imaginaire, au temps où les oiseaux avaient le don de parler, comme l’on dit. Non, bien sûr, il s’agit juste de métaphore, l’oiseau étant une projection de l’homme dans l’imaginaire de celui-ci. La fable kabyle désigne toujours le chef : ag’lidh ledhuyr, le roi (prince) des oiseaux.


Prenons le ag’lidh « roi », mais avec un N rétabli devant le k aspiré, et l’on aura le terme introduits en grec par Apulée de Madaure : aggelos en grec, soit angelos « ange » en latin. Déjà, ig’idher « aigle » est de le même racine que agdhir. En plus, l’ange et l’oiseau ont une chose en commun : les ailes, et on ne pas le nier )) Mais l’intérêt est ailleurs, je ne sais pas si vous le saisissez là, sur-le-champ : qui est vraiment cet ag’lidh ledhuyr, le « roi des oiseaux » – rôle qui échoit tantôt au ig’idher « aigle », tantôt au afalku « faucon » (un prince plutôt) et parfois même le petit poucet, le sybus « roitelet » vient bousculer la hiérarchie et prendre les rênes grâce à sa sagesse inégalable (un vrai manager !) –  dans les fables méditerranéennes de Kabylie ? Sur le coup, j’ai une short-list fin prête : archange, archange Gabriel, Alexandre le Grand et… une lettre (la dernière ?) de l’alphabet, mais lequel ?

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C’était le grain punique, lointain ancêtre du grain magique kabyle (littéralement le « grain parlant » en kabyle). Ceci est un modeste hommage à l’icône parlante du patrimoine immatériel kabyle, la regrettée Nna Taos Amrouche, adh phellas yaafu Rebbi.

A prochainement !

lundi 19 mars 2018

Les paradoxes de Carthage

L’histoire traduite de l’antichambre de Rome.


L'histoire nous réserve des surprises et même des paradoxes...
 

Paradoxe N°1
Il a été déjà dit, sur ce blog, que la racine /DR/ kabyle, berbère de tha-darth « village (en kabyle), cour (en chenoui), maison (en chaoui) », tout comme le Dar « maison » en derdja ou arabe nordaf, serait directement en lien avec Daleth « porte ? » en phénicien conventionnel, les deux remonteraient ou auraient un lien avec l’égyptien ancien Per « maison ». On aura mentionné que le nom kabyle Idir serait comparable à Victor, entre autre. Le triomphe n’est pas loin dans tout ça… On a vu également, toujours sur ce blog, que le toponyme kabyle Tha-darth ou’fella (le village du haut/en amont, littéralement) pourrait être rapproché du grec ancien Philadelphia (amour fraternel, semble-t-il).  Tha-darth dans le temps et dans l’espace, ce serait également une date et une adresse. Ce rappel n’a rien d’anodin, car ce qui va suivre a tout pour corroborer toutes ces hypothèses « naïves » faisant office d’indices intermédiaires.


Notre outil maintenant : la dualité WD vs FL ou bien l’opposition des antipodes wada « bas/aval » et fella « haut/amont ». Pour mieux les illustrer, comparons le village du haut Tha-Darth ou’fella versus le village du bas Tha-darth b’wada. Maintenant il vous faudra cesser de prendre les choses au premier degré et uniquement au premier degré. Voici ce que seraient ces villages kabyles – d’office Républiques parlementaires – opposés dans l’espace sous un autre angle de vue, dans un autre contexte :
 

tha-darth b’wada (village du bas/en aval) – Chambre basse (Assemblée, voire Congrès) ;
 

tha-darth ou’fella (village du haut/en amont) – Chambre haute (Sénat)

Oui, tha-darth village (kabyle), maison (chaoui), cour (chenoui) serait une Chambre, une chambre bicaméral apparemment ))) Et cet indice parlementaire est attesté dans la réalité de micro-République parlementaire que constitue par définition chaque village kabyle qui se respecte ! Alors, la démocratie, une invention occidentale, comme l’affirment « les immortels » ? Niet, camarades )))
Quid du premier paradoxe de Carthage ? D’abord, QRT « cité » dans QRT.HDST « ville nouvelle » ne porte pas le /DR/ nordaf (berbère ou derdja), donc le Daleth phénicien, mais se décline, à première vue, sous une forme plus proche des sémitiques : QRT comme qariyah « village » en masri-arabe, une langue trop récente (après le 9ème siècle après JC) pour s’appliquer à un toponyme antique (fondation au 8ème siècle avant JC) !


Logiquement, le nom Carthage serait une appellation récente et non pas antique et, par conséquent, l’histoire de Carthage aurait subi un rebranding à une époque récente si elle n’est pas intégralement fausse carrément. QRT ou qariyah en masri-arabe devrait également être comparé à Camera en latin pour chambre ; QRT.HDST de Carthage serait comparable au kabyle tha-darth b’wada « village du bas/en aval (voir du delta) » avec le sens d’Assemblée (populaire). Le paradoxe de Carthage se résume au fait que son nom Carthage, Carthagena, Cartago s’apparente à une chambre/assemblée et évoque le terme Parlement alors que l’on sait – c’est ce que nous disent les éminents historiens !  – que Carthage était une République oligarchique.

C’est histoire traduite de Carthage – un vrai supplice ! –, qui semble être une supercherie de deux « écoles de traducteurs », de deux langues qui ont dominé au même moment la Méditerranée : le latin au nord et le masri-arabe au sud. Les premiers ont traduit l’histoire ou carrément légitimé des mythes, les deuxièmes ont donné une consonance orientale, sémitique ou arabe aux noms de lieux qui sont passés sous leur domination – ils le font toujours d’ailleurs, même les personnages ne leur échappent pas : William Shakespeare relooké en Boualam Cheikh Zoubir - quel drôle et pertinent exemple de domestication et de récupération !  

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Paradoxe N°2
Delende Carthago, disait un certain sénateur romain. SPQR – le sénat et le peuple de Rome. Rome qui fait la guerre à Carthage. Les guerres puniques, on dirait la guerre des deux roses plus tard chez les Anglois ))) Non, ce n’est pas Rome, mais le Sénat romain, soit la Chambre Haute, qui a fait la guerre à Carthage, qui pourrait être, selon notre hypothèse étalée plus haut, une simple Chambre Basse, le Parlement.
 

Et si « Delende Carthago » n’était qu’un appel d’un sénateur à faire sauter la pétaudière dans une lutte des classes qui ne dit pas son nom ?
 

Le deuxième paradoxe de Carthage, la présumée grande rivale de Rome, réside dans le fait qu’elle aurait pu être non seulement une chambre basse (assemblée) mais tout simplement l’antichambre (du Sénat) de Rome. Le grenier de Rome alors ? Grenier justement, agadhir en kabyle/berbère, tout droit venu du phénicien nordaf-ibérique Gad (ex: Cadix; Agadir), toujours là sous la forme KT (kath), WD (wada) « bas » en kabyle.
 

Plantons une dernière banderille pour « soigner » les deux compères traducteurs de l’histoire de Carthage : QRT dans le nom de Carthage aurait la même racine que QHR de Qahirah « (la) victorieuse » pour le sens de « éternelle ». Rome, la ville éternelle porte en elle-même la racine de Carthage !
 

Comme quoi, les amis, il faudra remonter à la source, chercher l’original de l’histoire nordafe histoire de raviver la flamme de Carthage… sans bûcher, vrai ou inventé par les compères traducteurs, bien entendu )))

A prochainement !

dimanche 18 mars 2018

Les Francs-Maçons


Le jour des roux.
 

Il a une réputation entachée lorsqu’il est franc, mais à l’origine, le maçon est un métier comme les autres sinon plus. Alors quelle est la vraie distance qui sépare un maçon de l’ombre (franc-maçon) d’un simple maçon et pourquoi le monde se méfie tant de ces francs-maçons aux multiples étiquettes : affairistes, secte diabolique ?

Le maçon tout court vs le maçon affublé, le maçon des échafaudages vs le maçon des arcanes – tout est dans la pesée, et parfois même dans la pensée. En clair, ils auraient en commun les indices de poids et mesure tels que « peser – poids  – peseur, mesure – pensée – penseur, pont – menteur, pesée – monnaie » entre autres. On se limitera cette fois aux francs-maçons, et l’on verra certaines interférences très surprenantes entre des langues très différentes.


A l’origine, l’idée est de supposer que le peseur, personnifié par une divinité durant les temps anciens (Ptah en Egypte ancienne ou St Pierre chez les chrétiens, par exemple), serait à l’origine de maçon, franc-maçon. A vrai dire, le nom d’un certain illustre personnage, Léon l’Africain ou Hassan El Wazan serait un candidat idéal pour prendre un « nom maçonnique » : Wazzan (peseur en masri-arabe) serait un maçon ou franc-maçon dans le sens de « premier, pionnier, visionnaire, chercheur, penseur, messager, etc. ». Il en va de même pour Isaac Newton, ces deux personnages ayant été rapprochés précédemment, ici sur ce blog, lorsqu’il était question non pas de pesée mais de la pesanteur. 


Voici une piste aboutie. Au départ, le personnage le mieux loti pour représenter le peseur et franc-maçon est celui que l’on désigne en kabyle par WSN : ushen pour chacal (au sens propre) et renard, rusé, malin, génial, intelligent (au sens figuré), d’où le nom de famille Ouchène. Un canidé roux, en somme. Pourquoi Ouchène alors ? Voyez-vous, j’ai acquis la certitude qu’ailleurs, en allemand si éloigné de nous, le terme de maçons Bau (construire) ne serait rien d’autre que le Bow (arc, arc-en-ciel) en anglais, autre langue germanique, et l’arc-en-ciel en kab évoque thameghra b’ouchène « noces/fête du chacal/renard » en kab (âars dib en argot algérois) et suggère le lien entre arc-fonder/maçon/construire et le chacal/renard.


Personne n’a fait le lien, mais moi j’insiste qu’il est recevable : WSN de chacal/renard kabyle interfère avec WZN « peser, poids » en masri-arabe, repris en kab, et avec le masri-arabe WDN de oudhen « oreille », et pas seulement comme on va le voir. Notre personnage est un oreillard ))) Cette piste nous amène à un autre illustre personnage de l’antiquité, romaine cette fois : Marc-Aurèle. Aurélien irait dans le sens de « jaune/doré » mais aussi de « brillant, ardent » donc intelligent et/ou visionnaire.  Mais c’est un autre personnage, tout droit sorti des mythes, qui nous intéresse…
WSN de Ouchène « chacal, renard » en kabyle et WDN « oreille » en masri-arabe interfèrent à coup sûr avec… WDN de Wednesday  « mercredi » en anglois, c’est-à-dire que notre chacal/renard est comparable à un personnage des mythes nordiques Odin et, bien entendu, à son équivalent romain Mercure, en grec c’est Hermès. Et ce ne sont pas les attributs qui manquent pour Hermès/Mercure/Odin et donc Ouchène !


- Messager (voire « envoyé, ambassadeur ») des dieux : il sied on ne peut mieux à tout homme de savoir à fortiori s’il est un génie, car c’est un don de la providence ;
- La connotation négative voire péjorative pourrait s’expliquer par une relation avec le dieu Hermès/Mercure – dieu du commerce et des voleurs. Pour rappel, on a supposé, sur ce blog, qu’un autre personnage mythique anglois, Robin Hood ou Robin des Bois ou l’Archer vert, « Chaavan ag isgharen » en kab paraît-il ))), le prince des voleurs, serait tiré du mythe d’Hermès/Mercure ;
- Mercredi ou le milieu de la semaine (mitwoch en allemand, sreda en russe) serait-il le jour du maçon voire du franc-maçon ? ))) Très probablement, il y aurait un lien avec Solde : salaire/paie, soldat, sou en fr., asordi (l’argent) en kab, etc. On peut supposer que c’est le jour du marchand/négociant, le jour du mercenaire,  voire même le jour mercantile ou le jour des riches/cupides /comptables – le franc-maçon s’y retrouve dans les deux cas au vu du rapport de la société à son égard.
- C’est également l’occasion d’analyser l’origine du jour équivalent chez nous : Yarva/Larbaa (4-ème jour) dans les toponymes kabyles correspondants (Larba Nath Yirathen, ex. Fort-National, par exemple). Etrangement, c’est cette piste qui pourrait nous aider à débusquer des indices et des éléments de réponse pour expliquer l’origine étymologique de Saldae et Vegayeth ;
- La divinité nordique Odin, rapprochée de Mercure, serait encore plus proche d’une autre divinité ancienne : Anubis le chacal de l’ancienne Egypte. Dans la tradition angloise, à chaque jour de la semaine correspond un nom d’une divinité et/ou d’un astre (ex. Sunday « jour du soleil ») ; en masri-arabe c’est un adjectif numéral : premier (jour), deuxième, etc. ; dans notre cas, si le milieu de la semaine ou 4ème jour est vraiment lié à un animal, le chacal/renard en l’occurrence, on devrait trouver des confirmations, des noms d’animaux comme symbole d’un jour de la semaine, y compris dans les toponymes nordafs :  Souk Ahras fait référence au lion (au fauve plus généralement) Ahar, c’est peut-être un jour précis de la semaine, le dimanche par ex. A vérifier.

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Ainsi se termine cette première ébauche concernant les francs-maçons. Je n’ai pas déniché d’indices allant dans ce sens, mais je n’écarte pas pour autant la rousseur de la liste des explications de ce rapport négatif entretenu par la société à l’égard des francs-maçons : roux, rouquin, « rougi », l'homme aux cheveux de feul ou poil de carotte a longtemps été un souffre-douleur dans la société européenne médiévale; les rousses étaient  tout simplement considérées comme des sorcières. Les Templiers, dit-on, étaient également des francs-maçons, mais dans quel sens exactement ? Enfin bon, le maçon est sur le chantier, c’est déjà ça )))
A prochainement !