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mardi 31 mai 2016

Le chevalier de Troie

Turk'eye - œil de turc
 

Décidemment, la trace « turque » me paraît plus saisissable au travers d’une image ! Mais une image fabuleuse. Après la « fabuleuse image du janissaire », voici une nouvelle image – j’ignore le nom de son auteur, mais je lui dis une chose : c’est génial ce que t’as fait pendant un moment d’inspiration exceptionnel un jour de grâce – montrant un ministre du pouvoir (janissaire d’Alger) justement en train de lorgner sur la poitrine d’une femme. Flagrant délit de voyeurisme, pas dégradant pour un ministre ça ?! J’espère que le ou la photographe ne sera pas poursuivi(e) en injustice par ce « kilou » (lourdeau) qui, s’il était un peu « qafez » (éveillé) – ça se voit qu’il n’est pas de l’Algérois ) – aurait dû mettre des Ray Ban ou des Carrera puisqu’il est explorateur amateur de vues plongeantes sur les deux sources d’inspiration d’une bonne moitié de l’humanité sans élever de soupçons ou gêner son entourage :) Cette image a valu à cet édile pas agile et pas du tout élégant dans sa démarche (« djayeh », c’est vrai !) d’être copieusement chambré par les internautes kabyles et argeliens. Plaisanteries à part maintenant, surtout que ce monsieur a, par le passé et récemment, tiré à boulets rouges sur les Kabyles, donc il va en prendre pour son grade, comme le veut la loi kabyle.
Il faut l’appeler à la manière turque (il est serviteur du janissaire d’Alger après tout !), càd Amar Oglü. En kabyle il aurait été Amar Akli, mais pas question de l’honorer de cette façon, c’est Amar Oglü et pas autrement. Amar Oglü, le voyeuriste :) Voici pourquoi ce rapprochement entre l’arabe ghoul, le turc oglü et le kabyle akli, des langues qui ont eu à évoluer ensemble à un moment de l’histoire, durant la Régence d’Alger (protectorat de l’Empire ottoman), et pas seulement !
 

GWL ou ghoul en arabe pour « ogre », fém. ghoula « ogresse » ;
Son équivalent kabyle (on reste dans le même espace algérois, nordaf) est WGZ de waghzen « ogre », fém. « Tsériel, ṭeriel ou teriel », parfois Tamza (mère de la belle Lounja). Mais ce n’est pas tout à fait le cas, car le Waghzen kabyle est un dandy qui n’a pas les allures d’un ogre, un double-face, un Dr Jekyll et Mr Hide en qlq sorte, alors que le ghoul en arabe désigne clairement un ogre à la force herculéenne (ou un « djinn » ?de grande taille (3afrit chez les vrais arabes d’Orient). Par cet indice, le ghoul en arabe algérois équivaut au « terrible Akli », Akli uzzal « le boucher/esclave diurne ». Et là, le kabyle avec cette racine « fardée, noire » de « mouvement » KL ou KhL (khal, kahlouche « négro » en algérois et argot nordaf viennent de là, et Carlos/Charles en romanes aussi), est la racine du Sol, Terre a-kal (k aspiré) en kabyle ! Un peu de grec et l’on déduit de quel personnage mythologique connu car raconté par les Grecs dont nous parlons du moins pour le version féminine :
Ghoula « ogresse » en arabe algérois ~ Gaïa la « Terre » en grec ;
(Akli en kab s’aligne sur Irakles/Heracles en grec, Hercules en latin pour le sens de Colosse : on est sur la trace de Gibraltar, Dejbel Tarek et Trajan.
Ghoul « ogre » serait un Gaillard, un Colosse très certainement, Hercules quoi !


L’histoire n’a pas commencé avec les « arabes » ou les ottomans en Afrique du Nord ! Le patronyme Gaya existe en Kabylie, Il y avait un roi numide portant le nom de Gaïa, et chose dont je suis à 99%, le nom de la capitale kabyle Vegayeth (Bougie en fr., Bedjaïa en ar.) possède la même racine « herculéenne, gaillarde, colossale, géante », et comme c’est une bougie, on comprend facilement que l’âme kabyle Vegayeth-Bougie serait comparable, outre Alexandrie (avec son phare) comme on l’a déjà dit sur ce blog, au colosse de Rhodes. Vous voyez ? Un nain voyeuriste au nom de génat (Ghoul), qui ne connaît même pas son histoire (et même pas foutu de prendre des Ray Ban pour aller à la chasse :) ), se permet d’insulter les Kabyles et nous lui démontrons combien il est ridicule et petit devant l’histoire de cette contrée. En un mot, Amar Oglü, voyeuriste par occasions et aveugle par vocation... arabo-islamiste, va !
 

Pourquoi Amar Oglü ? Parce que ghoul est un « ogre » (ici version miniature) avec un « regard de turc ». Oglü en turc est « fils de », comme Ben/bin en arabe, comme le kabyle Ou’ « De » (comme en romanes) au lieu de « fils de » pour désigner l’ascendance paternelle, donc l’appartenance au géniteur, à la lignée, au clan (Oumeziane « De Meziane »,  »par exemple). Ce Oglü en turc, suffixe répandu même chez les Grecs d’origine d’Asie mineure (ex. Mitroglu), serait peut-être l’équivalent de ahl en arabe. Cependant c’est le nom Turc lui-même qui m’intéresse le plus…

Je vais vous dire une chose : je ne crois pas trop à l’irruption subite dans l’histoire des Turcs ottomans venus des sables d’Asie centrale pour arriver à conquérir Constantinople (Istanbul) et bâtir un empire musulman. Le « Turc » serait un terme qui existerait depuis la haute antiquité. Donc un nom commun. Le « Turc » serait aussi un géant, un colosse. Et Jmaa Liman (parole d’honneur), je crois à ceci :
Turc médiéval ~ Troyen antique
- Les ancêtres des Turcs étaient bien en Asie mineure longtemps avant l’époque médiévale, donc au sein des Grecs byzanntins ;
- Les Turcs nous intéressent particulièrement car ils ne sont pas « arabes » et qu’ils sont eux-aussi par l’Egypte, on y reviendra une autre fois.
Par ailleurs le « turc », ce colosse ou géant, un grand ogre, serait … un Cyclope.

Tarek comme Tarek ibn Ziyad (personnage syncrétique à mon avis) est aussi un " Turc".
Le « regard de Turc » d’Amar Oglü sur la photo est un regard avec un « œil turc », càd :
Un Troisième Œil !
Un mauvais œil comme on dit. En kab c’est siqer je crois. Eh bien, dans la tradition turque il y a, justement, une amulette très ancienne contre le « mauvais œil ». On peut la conseiller à la dame sur la photo pour se prémunir des regards insistants des ptits ogres Oglü :) Mais on ne connaît même pas son nom ! Quoique… on va lui en inventer un, tout simplement : Hélène de Troie. 

Le comble que c’est un toponyme qlq part dans l’Oranais : Aïn el-Turk « source turque ou fontaine des Turcs », qui serait aussi l’œil turc (ayn = source, œil) ou la fontaine des Cyclopes (géants). La source/fontaine et œil (ayn en arabe) est Thalla en kabyle. Eh bien Thalla, on l’a vu récemment s’apparente au Grand, Italien, là c’est aussi clair que le kabyle Thalla « source, fontaine » s’apparenterait qla part à la Terre (Gaïa en grec = Thalla ou Thaya en kab?), à Troie, à « troisième » (œil) et simplement à Trois (3). On vérifiera ça ultérieurement.

Un bon plongeon dans l’histoire, n’est-ce pas ? Et tout ça grâce à l’inspiration d’une image, insolite pour certains et fabuleuse pour d’autres, qui montre un petit ogre islamiste, kabylophobe sans scrupules, en train de viser avec son « troisième et mauvais œil de Turc » (ça crève les yeux sans Ray Ban !) les sources d’inspiration d’une bonne moitié de l’humanité :))


Quelqu’un peut-il dire à Amar Oglü que la Chute de Troie, enfin la chute de Troie qu’il cherche mine de rien, se trouve de l’autre côté ? Et qu'il se comporte en chevalier dorénavant lorsqu'il ira se rincer l’œil de turc ! On attend la photo de cette nouvelle observation plongeante, et cette fois on veut une carte postale... pour attirer les touristes !

lundi 30 mai 2016

De Mères et d'Einstein

La Maman et ses Garçons kabyles

Une mère, un jour. C’était la Fête des Mères, hier. 
Un événement relativement récent...

Vous avez probablement visionné cette photo d’un brêle albanais (enfin, présumé albanais sur le net) et de sa femme-bête de somme portant un fardeau insoutenable. On ne sait pas ce qu’il en est au juste et ce n’est nullement l’occasion de jeter l’opprobre sur tout un peuple (albanais) ; c’est plutôt la femme rurale « exploitée par l’homme » qui nous intéresse. Elle a le dos large, la femme rurale. En Russie, la femme rurale est une femme forte aussi car c’est elle qui trime, le plus souvent la seule à trimer, comme le montre cette photo avec une touche d’humour. La Kabylie rurale n’échappe pas à cette règle paradoxale de la femme rurale « forte mais soumise » comme le montre la photo ci-dessous :
 

https://marges7225.files.wordpress.com/2013/01/39658576-img_6110_dxo_rawcopie.jpg
Prélude : Le pavé kabyle
Oui, ça se passe en Kabylie profonde. Le type d’homme « albanais » est rare en Kabylie, le plus souvent l’homme paysan conduit sa bête de somme (baudet ou mulet) chargée et sa femme le suit derrière avec sa hotte (aqeshwal) légèrement chargée. Il n’empêche que c’est la femme « forte mais soumise » qui fournit le plus d’efforts physiques et intellectuels. C’est elle qui remplit les tâches ménagères, les travaux de champ, les récoltes, etc. ; c’est elle qui s’occupe du métier à tisser, du foyer, de l’éducation des enfants (apprentissage de la langue et de la mythologie kabyles), etc. C’est elle qui s’occupe de tout quasiment. 

Mais que fait l’homme, son homme et mari (argaz) pendant tout ce temps là ? Soit il est à la guerre (rarement), au boulot, au café maure pour jouer aux dominos ou à l’agora (thajmayth) pour philosopher :) Pourtant l’homme kabyle est élevé dans le strict respect de la femme, à qui on ne manque jamais de respect, et il n’y a de pire insulte pour un garçon que celle qui vise sa mère, ses sœurs, enfin toute femme de sa famille. 

La preuve ? Jadis, en Kabylie, il suffisait d’une simple manip pour qu’éclate une bagarre entre deux garçons pourtant amis. L’astuce est simple : le manipulateur, plus âgé, prend un objet (un pavé, par exemple) et le pose par terre ou sur un support et dit au premier garçon « ça, c’est ta mère », ensuite il pose un deuxième objet par-dessus le premier et dit à l’autre garçon « ça, c’est ton père ». C’est ce que fait un arbitre sur un ring pour commencer un combat : fight ! ou box ! Le premier garçon est, bien entendu, le premier vexé, celui dont l’honneur est bafoué, donc c’est lui qui pète les plombs le premier et va naturellement enlever le deuxième objet/pavé (le « père » de l’autre garçon) du premier (symbolisant sa mère à lui) pour laver l’affront. A ce moment, c’est le deuxième garçon qui pète les plombs, offusqué à son tour de voir son géniteur « pavé-père » jeté donc insulté. Et là c’est le combat de coqs pour l’honneur de la famille qui commence sous les encouragements du manipulateur qui a remonté les deux amis l’un contre l’autre et des autres garçons. 

En règle générale, les deux pugilistes ont le même âge (6-10 ans) et ce combat de gamins-boxeurs de rues se déroule sans coups bas et dure 1-2 rounds (3-6 minutes). Je n’ai jamais vu un garçon kabyle, quelle que soit sa corpulence (j’étais le moins costaud de la compagnie mais combatif comme un sauvageon à cet âge :) ), manipulé et provoqué de cette façon, fuir un tel « combat » pour sauver l’honneur de sa maman (des parents en général), jamais ! C’est un duel pour l’honneur à mains nues, sans coups bas ni usage d’armes blanches (sinon t’es un voyou ou un akli « boucher, esclave » et on t’écarte de la compagnie). En quoi ce combat de gamins kabs diffère-t-il des duellistes qui se bâtaient pour laver un affront, le grand Pouchkine en est même mort sur ce « champ d’honneur... des femmes » (punaise, c’est un Français qui l’a tué, comme d'hab !) ? Le pavé kabyle, ou le piège posé par le provocateur pour semer la zizanie entre deux copains, c’est comme un gant jeté, un défi pour un combat que pas un seul garçon n’oserait refuser, prêt qu'il est à se battre jusqu’au jet d’éponge. C’est sans doute ce pavé de noblesse qui me laisse penser qu’il y a du chevalier dans le « kabyle »…

Donc, à la base, le garçon kabyle est noble dans son rapport à la femme ; mais que se passe-t-il lorsqu’il grandit et devient un homme, un vrai homme, un mâle féroce avec une épouse, une femme assez souvent soumise dans le milieu rural ? Certains deviennent eux-mêmes des « objets » et voient en leurs femmes des « objets » dans un rapport de dominée à dominant : elle en-dessous, lui en-dessus et ce n’est pas une bagarre de gamins pour l’honneur, mais un autre combat : celui du « nif du mâle dominant ». Ce phénomène de comportement « albanais » (caricatural) s’est d’autant plus amplifié ces dernières années dans les villes kabyles, contaminées par la coutume-virus venue du Moyen-Orient et d'Asie mineure : argaz (l’homme, le mari) est devenu lui-même un argazâne « hommâne » qui, à défaut de bois, va charger le dos large de sa femme d’un voile islamiste normalement interdit par la loi kabyle. C’est la femme-objet épouse d’un soi-disant homme, en réalité un homme-objet de manip de marionnettistes étrangers qui l’utilisent comme un pantin. Ce type d’homme, jadis paysan de campagne, un « albanais » classique, s’est métamorphosé en bédouin de ville, un « islamiste » classique. Et c’est la femme qui en pâtit en premier ! Et tout le reste s’effondre en conséquence : l’éducation et la langue kabyle, entre autres. Enfin bon, ce n’est pas le sujet de ce billet, laissons-tomber pour le moment.

Que porte la femme kabyle, la paysanne kabyle dans sa hotte et ou sur son dos ? (Ce dos même sur lequel elle a porté ou porte ses enfants en bas âge) La réponse va vous surprendre : du léger, de la lumière, des Lumières ! L’explication est dans le lexique kabyle correspondant :
S-GR asghar « bois mort (fossile) » en kab ~ L-GR de léger en fr., L-GT de light « lumière » en anglois.
S-GR est dans le kab a-saghur « Petit bois, Foin » (pour allumer le feu ou alimenter les bestiaux) : allumer et alimenter vont devoir s’aligner ;
S-GR en kabyle est probablement à aligner sur SKR de iskra « étincelle » en russe, tout somme SKR de « boisson, ivresse » en kab et en masri-arabe sakran ;


Que signifie le kabyle alim « paille » ? La même chose que « lumière » ou « allumer » en fr.
GR ou QR de gher, qar « lire, s’instruire » (en masri-arabe iqra « lire ») est une racine de cette même famille que celle dans a-sghar « bois mort (fossile) » : c’est lui… l’ancien Grec ! Un « instruit » !

Lecture en français devrait s'écrire Leghture ou Lechture, voire Reghture, donc Droit, Carré, Rectangle, etc.

C’est là que notre femme kabyle pourtant paysanne va prendre de l’altitude, car cette racine est celle de la Lune et « Mois » (agur, ayur) pour devenir la déesse de la Lune, Thiziri « clair de lune » :
Youm « jour » en masri-arabe, en hébreu = Lumene « lumière » en latin ~ Alim, ayim « paille » en kabyle : le terme Oum « mère » en masri-arabe et en sémitiques et Yem, Yemma « mère » et déesse vu le culte de Yemma Gouraya en kabyle seraient en lien avec ses notions de « bois/paille-lumière-jour » ;
SGR asghar « bois mort » en kab ~ SHR shah’r « mois » en masri-arabe et shah’riya « paie, mensualité » utilisé en kab = square (équerre, carré). Le bois mort est l’angle d’un triangle, l'angle droit d'un carré ou d'un rectangle ! Une bûche est un coin ! Ce qui laisse penser que Bois-Temps seront apparentés à la taille de la lune, càd aux Phases de la Lune : plus la surface de réflexion est grande, plus le bois est meilleur ou plus grand.
Mais le plus surprenant est dans le nom de Thiziri « clair de lune », où le Z kabyle serait l’équivalent du L ou R latin, càd que le zux ou zoukh « la frime » en kab et en « arabe » algérois, c’est le Luxe en fr., la Lumière « lux » en latin. Thiziri en kabyle – son équivalent grec est Séléné (nom de la fille de Cléopatre qui reposerait à Tipasa dans le « tombeau de la chrétienne ») – va se retrouver jusque dans la formule magique du génie Einstein, E = MC2 datant du 20ème siècle :
Thiziri « clair de lune » = Célérité en fr. = C2 = Carré de la vitesse de la lumière
De nos jours nous mettons un chiffre « 2 » (une puissance) en-dessus pour donner une expression écrite à la notion de carré, son équivalent d’antan serait simplement un Triangle !
Puissance (carré (2), cube (3), etc.) = Polygone de nombre d’angles moins un (-1) :
Un Triangle (3 angles) équivaut à une Puissance 2 (carré),
Un rectangle (4 angles) équivaudrait à une Puissance 3 (cube), et ainsi de suite.
 

La formule d’Einstein maintenant vue comme le triangle formé par Lune-Soleil-Terre :
E = MC2 où :
E l’énergie des physiciens modernes serait la Terre, le signe d’égalité de l’équation une balance ou une « Echelle », une notion récurrente sur ce blog. Ou peut-être que c’est la Terre notre Echelle et énergie ?
le carré de la vitesse de la lumière C2 = Thiziri (clair de lune, Lune) ou un Triangle : c’est un Prisme plus exactement : Einstein a amélioré le théorie de Newton sur la gravitation, mais il aurait (involontairement) vu le prisme de Newton (triangle ou carré de vitesse de la lumière) sans l’avouer :) ;
et finalement M la masse des physiciens devrait s’identifier au… Soleil selon cette idée « naïve ».
E = MC2
Terre = Soleil.Thiziri (Prisme, Triangle) : Une Pyramide ???


Les questions demeurent mais l’hommage, lui, est beau comme un clair de lune ! Le meilleur hommage pour la femme kabyle, et la femme en général, est de la regarder à sa juste valeur, n’est-ce pas ? Einstein aurait relativisé, bien sûr, mais nous on ne le fera pas :)) : hommage à ma maman, à votre maman, cher lecteur (chère lectrice), à toutes les mamans du monde, y compris celle d’Einstein !

mercredi 25 mai 2016

Canaux Riches

Relativité, mon Général !
Relatives, Sir !

Pour remonter ses origines, on a recours à l'arbre généalogique. Peut-on s’y prendre autrement, ou bien cette image ennuyeuse d’arbre-organigramme est la seule possible ? Affirmatif ! Voici une relativité particulière kabyle en phase« naïve » :)

Il faut donc établir la relation avec chaque membre de sa famille, de son clan en amont (ascendance), et en aval (descendance) le cas échéant. Et si l’on essayait de mobiliser tous nos sens pour voir comment flairer un proche et le distinguer d’un étranger ? D’abord, on a dès le départ deux lignes parallèles à cause du genre (masculin, féminin). Bon, on déboise le paysage pour laisser place à un simple cours d’eau au milieu d'un champ. C’est une rupture, un obstacle sur la route. En fonction de sa taille (largeur, profondeur), on peut : 1) enjamber ce cours d’eau (canal d’irrigation, ruisseau, ravine) « à mains nues », 2) ou l’on doit recourir à des techniques (nage) et des moyens immobiles (pont) ou mobiles (radeau, barque, vaisseau) pour traverser un cours ou plan d’eau important (rivière, fleuve, lac, mer). Question : à quel moment, ou à partir de quelle taille du cours d’eau, apparaît la notion de rives ou berges (2, gauche et droite) ? Question importante car c’est à ce moment que la « relation » apparaît entre un couple de rives, un lien entres les deux berges ? Tout est fonction de l’eau (de la taille du cours ou plan d’eau), mais aussi de la terre (le paysage traversé, le relief et la taille des rivages eux-mêmes). Lorsque la taille du cours d’eau est importante (fleuve, mer), on voit apparaître des frontières naturelles, l’eau (la masse d’eau, le courant, les vagues) se conduit comme un Etat qui délimite son territoire et établit des points de passage (des ponts) contrôlés. C’est à ce moment que nait la notion de territoire et qu’apparaissent les Affaites étrangères, le Ministère de l’Intérieur », l’Armée, la Poste, la Bourse, etc.


Logiquement, les berges vont représenter la lignée maternelle, d’un côté, et la lignée paternelle à l’opposé. Tout pont reliant deux rives est une union de deux êtres, deux clans, une bride reliant deux personnes de sexes opposés et de clans différents. C’est banal, mais le bridge « pont » en anglois est la bride en français ; et le zwadj « mariage » en kab et en masri-arabe serait un joug (et non un pont ou une bride). C’est vous dire toute l’importance que l’on doit accorder aux notions de « berge », « rive », « pont », « arc », « fleuve (cours d’eau en général) », etc. Plaçons-nous dans l’espace et dans l’espace-temps pour mieux saisir l’algorithme auquel obéit la langue kabyle, et le langage humain en général. Il suffit d’imaginer un simple Canal ou un Fleuve et d’établir l’énoncé du problème à résoudre, càd l’usage à faire de ce canal et comment s’y prendre pour joindre une berge à l’autre, donc faire de ce canal/fleuve un atout lorsque d’autres y voient un obstacle. C’est un peu ce qu’on fait les Hollandais comme sur cette illustration montrant un canal à sept ponts à  Amsterdam (Reguliersgrahct) :

a) Le canal ou fleuve vu en longitude est un atout « linéaire » à sens positif (gravitaire) qui vous pousse, ou négatif (contre-courant) lorsque c’est vous qui poussez (nagez) pour avancer ;
 

b) Le canal ou fleuve vu de travers est un obstacle car c’est une rupture de l’espace (terre, terrain de déplacement), une déformation du plan, un vide qu’il faut combler. Comment créer ce passage que l’on ne peut pas enjamber comme une banale clôture/cloison (n’fel a-frag en kabyle) ? Lorsque les pieds sont impuissants, c’est le cerveau humain qui met en marche l’imagination pour frayer un chemin à celui qui regarde en face et voit loin, à celui qui chercher à se reproduire et créer de la richesse, donc à celui qui poursuit un but précis. Imaginons un décor romantique et supposons que vous êtes un jeune homme sur la rive gauche et que vous voulez communiquer d’abord puis rejoindre la jeune femme campée sur la rive droite, seule, en danger peut-être (la pauvre !), en train de vous attendre. Quels sont vos moyens intrinsèques et imaginaires (donc mécaniques) pour réaliser vos plans qui consistent à arracher votre Dulcinée à sa berge et à la ramener vers la vôtre, ou plus rarement à la rejoindre sur sa berge en quittant la vôtre ? Il y a plusieurs solutions, mauvaises et bonnes, batolis (gratis) et chères en efforts. 

Que peut-on conseiller à un tel garçon ? Ceci :
 

- faire du surplace : ça ne coûte rien et ça ne rapporte strictement rien de rester figé sur une rive en train de chanter des sérénades comme Si Rano de Badjarah, gesticuler comme un arbitre de basket ou hurler à tue-tête « hemel-egh kem ! Je t’aime, a din qesam » (I really fucking love you), espérant que le vent emportera tes paroles à destination (le vent n’est pas un facteur, même pas un pigeon !). C’est qu’en face tu as une Lounja, et ce n’est pas toujours Pénélope !, à un moment donné elle te dira alhif-ik + qush-ik « Pauvre de toi, Casse-toi ! » et cherchera un autre « passeur » plus audacieux et plus intelligent ;
 

- ne sois pas un pêcheur : tu crois qu’en tendant ta canne à pêche (désolé d’être vulgaire:) )  tu auras la femme de tes rêves ? No way, dude ! C’est celle de ton lit, pas plus : une « sardine » ; quoique vas-y si les poissardes te font rêver :) ;
 

- avoir l’esprit sportif : fais-toi une perche et saute comme un berger guanché des Canaries ou Sergueï Bubka ou Lavillenie, mais dis-toi bien que tu dois battre le record du monde en la matière, et ça demande du temps, pas sûr que la Lounja va t’attendre tout ce temps là ;
 

- avoir l’esprit de la jungle (sauvage, va !) : tu peux essayer de jeter des cordes jusqu’à la rive d’en face, mais t’es sûr de vouloir vraiment faire de Lounja une Jane et que t’es capable de jouer à Tarzan ? Même pas Georges de la jungle ? Et en plus t’as le vertige ! Alors laisse tomber, ne joue pas au funanmbule, c'est pas ton truc ;

- faire preuve d’ingéniosité et de romantisme : arrête de hurler comme un singe ou Scoubidou !, et invente-toi une écriture, une signature, une image, un tableau, un rêve à partager. Fais-toi d’abord un arc et des flèches, et tel Cupidon, lance tes flèches pleines d’amour et d’espoir pour les planter sur la rive de ta fille de rêve. Tu verras comment elle va se métamorphoser ta Lounja : elle apprendra à nager comme une sirène (à crier aussi, mais ça tu le sauras lorsqu’il sera trop tard :) ) et c’est elle qui viendra vers toi, te rejoindre sur ta berge (on t’espère qu’elle sera seule, sans la belle-sirène :), sa maman) ;


- sois humble et intelligent, et aies l’esprit d’équipe : tu n’es pas le nombril du monde, ni dans le temps, ni dans l’espace. Tu n’es pas seul, Mohand, à braquer les yeux sur la rive de Lounja. Ne sois pas sourd et aveugle et tu verras et entendra qu’à tes côtés il y a Abou-Aladin, Gennaro, Michel, Ivan, John et même Siegfried von Schweinsteiger sur ta rive en train de viser la rive opposée, où se trouvent, outre Lounja, respectivement : Shérazade, Malena, Georgette, Natacha, Elisabeth et même Brigitte von Sachenbacher. Faut faire équipe pour bâtir, c’est le principe de base. Et là, t’as l’embarras du choix : Faire le « mécanicien » et construire un passage fixe, un pont permanent entre les deux rives, par exemple. Ou faire la « taupe » en creusant un tunnel sous l’eau (laisse-ça à Michel et John qui font la Manche :) ). Ou bien comme jadis au temps d’Hannibal et Sophonisbe (personnages imaginaires sans doute), sois léger comme le bois qui n’a pas besoin d’être jeté ou brûlé tant il peut te porter : fais le « phénicien », ou Noé si t'es vieux garçon :), c’est-à-dire construis avec ton équipe un radeau, une barque, un bateau en guise de « pont mobile » qui fera la navette entre les deux rives, et pas eulement : ton vaisseau voyagera de long en large sur le fleuve/canal, dans l’espace et dans le temps. La solution « phénicienne » est la meilleure pour réaliser tes rêves, te reproduire pour pérenniser ton peuple et l’humanité, pour créer de la richesse et fonder une famille, une cité de Lumières.
 

Revenons maintenant aux liens de parenté, aux relations et à la relativité. On comprend aisément que la Richesse est sur les berges (comptoirs phéniciens) sur lesquelles le voyageur (négociant) a mis pied. On comprend que Parents et Epargne sont quasiment synonymes, et qu’en kabyle M-WL de parents (imawlen), c’est le Capital (ras el-mal en masri-arabe et en kab), sans doute pour les enfants d’une femme (rive ou rivière, ou terre ?) féconde. Lorsque vous regardez cette image des 4 ponts de suite sur le même fleuve (Néva) à St-Pét, vous remontez le temps : vous regardez en arrière, et chaque pont est votre aïeul (un « nœud »), le premier pont est votre père, le deuxième votre grand-père, le troisième votre arrière-grand-père, le quatrième votre arrière-arrière-grand-père et ainsi de suite, c’est ça thajadith « les aïeux, les ancêtres » votre arbre généalogique est la barque qui vous transporte sur ce canal/fleuve du temps, c’est une Suite comme celle de Bougie expliquée et attribuée à Fibonacci. Vous regardez le passé en regardant cette suite de ponts, mais une seule lignée vous est accessible : la lignée paternelle. Si vous vous placez à la base d’une pyramide, à un angle précis (droit ou gauche), vous regarderez vers le sommet en escaladant un seul côté (arrête) du triangle (une face de pyramide). Idem lorsque pour les Suites de Fibonacci : vous êtes en bas à l’extrême et regardez vers le sommet, le début.

La Méditerranée est carrément dans la maison kabyle, la résidence kabyle (architecture) est un Zodiaque et même plus, et un élément essentiel indique la trace punique ou phénicienne : agadhir « forteresse, grenier collectif » ou en architecture kab tha-3arish-th (Ta3rict) la « sous-pente » en BOIS exclusivement au-dessus de l’étable et qui sert de petit grenier familial (non-collectif comme agadhir) pour stocker les réserves en huile, etc. Agadir et Ta3rict sont réservoir, épargne, stock et Richesse ! Cet élément d’architecture kabyle indique le pont mobile, le radeau ou la barque en bois de notre garçon avide de monter un foyer pour créer de la richesse et se reproduire pour perpétuer l’humanité. La Richesse est sur les berges, le pont (bridge, mariage aussi, donc échanges), le vaisseau et dans le canal lui-même. On y reviendra.
 

Relativité d’Einstein génialement expliquée par un Québécois. Merci, M.Durand.
 

Revenons à notre canal (ou fleuve) et aux relations. On le désigne en kabyle par tharga « 1.canal d’iirgation ; 2.rigole, fossé, canniveau ». Ce terme kabyle tharga s’apparente au mot Berge, mais c’est aussi l’équivalent du terme français…Cerveau, et du masri-arabe 3alaqa « relation », ce qui laisse penser que le kabyle alagh « cerveau » est aussi lié à cette « relation » en masri-arabe. Canal (+Berges)-Relations-Cerveau. La richesse commence par l’aménagement d’un réseau de canaux (relationnel) et une bonne irrigation (communication, échanges). Le cerveau humain serait comme un canal (un fleuve, une mer), càd une rupture dans le relief (continent), une déformation de l’espace qui forme ainsi l’espace-temps. Je l'ai dit depuis un bon moment, le Temps serait à mon sens une Intelligence artificielle. Le trou formé dans l’espace-temps par une masse (astre par exemple) qui explique la gravitation mieux que par la théorie de Newton, comme l’a génialement expliqué Einstein, est une fosse, une rupture, une anomalie : c’est comme un Cerveau. Un cerveau avec une suite de canaux riches en berges, un astre autour duquel le corps humain asservi tourne comme une planète. C'est LUI la masse divine qui fait tourner le monde.
A suivre…

mardi 24 mai 2016

Camella

L'énigme de Djamila
 

Retombées surprenantes du billet précédent.

Cette comparaison Grand/long vs Petit qui nous a conduits à conclure que Moh Twill ou Mouh Talla serait un Quasimodo italien de la Renaissance, Michelangelo (Michel-Ange) en l’occurrence, et par la suite à comparer Michelangelo vs Raphael et laideur vs beauté, offre d’autres explications que voici. Cette opposition Grand/Laid vs Jeune/Beau se retrouve jusque dans cieux :

Une petite anecdote. Vous connaissez sans doute l’adversité entre le Polonais et le Russe ? Eh bien, elle se retrouve même dans le lexique qui nous intéresse : Uroda est « beauté » en polonais, tandis que tout ce qui est Urod, urodina est « laid, laide, moche » en russe ! 

Maintenant une bonne trouvaille. Vous voyez sur l’illustration la Grande Ourse et à ses côtés la Petite Ourse qui indique le pôle Nord. Un petit coup de main des frères Kel Tamacheq (dits « Touaregs ») et on tient notre trouvaille : ces deux ourses pour les anciens Grecs sont deux dromadaires, la mère chamelle (grande ourse) et son chamelon (petite ourse) pour les « Touaregs », le chameau étant en tamacheq alem (alghem en kabyle). Etrangement, ces indices expliquent pourquoi en masri-arabe la même racine désigne le Chameau/la chamelle et la beauté : GML de gamel/djamel « chameau » et gamil/djamil, djamila « beau, belle ».Beauté serait sans doute associée à la jeune (petite) ourse/chamelle.
Peut-être qu’il s’agit de la lettre Gimel ou gamma (G, C en latin), où la grande lettre, laide en plus, serait un C ou G majuscule, alors que la petite lettre, belle, serait un « c, g » minuscule. Les belles lettres seraient alors des « lettres de lait », sur l’étoile polaire, la petite ourse ou le chamelon, comparables aux dents de lait. Et qui sait, la comparaison des étoiles avec les ratiches serait qlq part raisonnable. Par ailleurs, Camel, chameau et Djamila vont s’aligner sur Milk en anglois, moloko en russe (lait). NB : Jadis en Kabylie, les enfants jetaient les dents de lait tombées sur le toit de leur maison en émettant un vœu (on fait la même chose lorsqu'on voit une étoile filante).
C’est une relation toute logique qui se dessine :
Camella (chamelle) ~ émail (Smalt)
C’est l’émail des dents pour la « blancheur », couleur associée à la beauté en kabyle (shvah – ashevhan). C’est peut-être l’œuf, qui en kabyle est associé au blanc/clair (a-mellal), comme d’ailleurs en masri-arabe pour baydh-abyadh (c’est un calque).
Cet indice « de lait » de beauté/jeunesse lié à l’étoile polaire intrigue… 


Pourquoi pas le lien avec la « Voie Lactée » ? Mystère. Et que signifient vraiment L’Aïd majeur et l’Aïd mineur ? Pas de réponses pour le moment même si la réponse est clairement à chercher dans la mécanique céleste. Ainsi, le « grand/laid » Atlas va être le Verseau qui sera associé à la Grande Ourse ou au grand chariot, et la « jeune/belle » (Djamila) associée à la Petite Ourse serait un autre symbole du zodiaque : Libra, la balance. C’est peut-être le bon outil pour trouver la bonne réponse à notre « énigme de la chamelle », qui sait, c’est peut-être l’histoire de la Belle et de la Bête :) Ou bien Gamila-Djemila, Camilla serait une Blancheneige des temps anciens ?
 

Il est fort possible que ce lien de parenté ou cette proximité de deux notions opposées (grande laide vs jeune belle) dans ce couple céleste Grande Ourse vs Petite Ourse soit reflété dans ma mythologie kabyle à travers le conte de la sublime Lounja fille de la laide ogresse Tsériel (c’est un peu le cyclope-femme kabyle) ou Thamza : pour repérer la Petite Ourse dans le ciel nocturne on passe toujours par la Grande Ourse, n’est-ce pas ? Il en va ainsi dans le conte kabyle correspondant, et dans la vie aussi : pour obtenir la main de la Belle, il faut passer par la Belle-Mère (ah les Français ! ils ont vraiment trouvé le bon terme, bravo !) ; pour avoir Lounja, il faut passer par sa maman ogresse Tseriel (Tamza), la dévoreuse d’hommes ! Et qui sait, c'est peut-être aussi un indice de lettres alphabétiques, Thamza utilisé moins souvent que Tsériel, Teriel pour désigner l'ogresse est quand même proche de la hamza en masri-arabe pour le coup de glotte ou "1,a" (chercher ses racines en ancien égyptien donc) qui a une forme de casserole qlq part, et ainsi, Lounja fille de Tamza serait peut-être la gamma descendante de la hamza ou autre lettre à identifier (U en latin, ou accent en fr.: circonflexe, cédille, etc...). A vérifier.
Autre casse-tête, la désignation berbère du chameau, LM ou LGH, alem en tamacheq ou alghem en kabyle. Enfin bref, Djamila fait tout pour nous retenir et nous faire revenir, et son nom, Djemila, est aussi un toponyme (Cuicul ?), d’où l’importance qu’on lui accorde.


P.S. : Pour les Kel Tamacheq, l'étoile polaire qui guide le voyageur, le pôle est associé à un « puits ». Génial comme rapprochement ! Le pôle-puits est pour l’observateur un repère, un point conventionnellement fixe par rapport à quoi le monde est mesuré par le cerveau humain. D’une certaine façon, c’est une « relativité imaginaire » qui fait que le pôle-puits déforme l’espace-temps (dans notre imaginaire seulement), ce qui fait que toutes les étoiles gravitent autour de ce puits-pôle (c’est notre impression). C’est, bien entendu, une illusion volontaire du cerveau qui s’auto-hypnotise ainsi à des fins très pratiques : ne pas se perdre dans l’espace et ne pas s’égarer dans son perpétuel voyage.

lundi 23 mai 2016

Momo le Rital

Momo de La Fontaine

Voici l’hypothèse kabyle concernant l’Atlantide. Pas moins que ça, direz-vous ? Votre (probable) scepticisme ne doit pas vous empêcher cependant de raisonner et de vous faire votre propre idée sur ce sujet…

Commençons par un paysage familier, avec des noms familiers. Lorsque vous prenez la langue kabyle et l’argot « arabe » algérois, il faut bien se dire que ces deux langues ont évolué des centaines d’années côte à côte, dans un même milieu, ce qui explique que très souvent des expressions entières en « arabe » algérois sont des arabisations d’expressions kabyles à l’origine, pas étonnant alors que les vrais arabes d’Orient ne comprennent pas un mot à cette langue « arabe » algéroise.

Prenons l’opposition a-muqran, Mokrane « legrand, grand/aîné/adulte/chef/mature, etc. » vs a-mezian, Meziane « lejeune, jeune/cadet/junior/petit, immature, etc.. » en kabyle et voyons leurs équivalents en langue « arabe » algéroise. En fait, l’algérois use de l’arabe classique dans un cas : Kebir « grand » vs Sghir « petit » surtout pour distinguer deux événements (notion de temps), deux fêtes religieuses : Aid-el-Kebir (calque du kabyle L3eydh tha-muqrant pour « grand aïd ») et Aid-el-sghir (calque du kabyle l3edh tha-mezyant « petit aïd »), alors que l’arabe des vrais arabes d’Orient distingue par d’autres appellations arabes ces deux fêtes. 


Il en va autrement quand il s’agit de personnes, de noms et de sobriquets de personnes où il est question de gabarit, de taille. Ainsi, par exemple, Mohand-Amokrane (Momo Legrand) en kabyle va devenir Moh-Twill en algérois pour désigner qlq’un de grande taille (hauteur élevée), un longiligne, un basketteur si vous aimez. Ici Mouh est le diminutif de Mohamed, et l’adjectif algérois Twill est tiré, « ils » supposent, de l’arabe tawill « long », mais il y a la racine /WL/ de retour (welli, ughal, uqel) kabyle, utilisé en algérois mais qui n’existe pas en arabe (ardja3 « revenir, retour » en masri-arabe avec le même sens de retour, mais uniquement avec le sens de « suivant » (yalli, talli). 
Pour baliser ce machin, il suffit de se remémorer l’expression algéroise lexbar idjib’uh twalla qui signifie littéralement « les nouvelles seront rapportées par les derniers » (ceux qui sont revenus de l’autre monde ?) au sens de « On verra qui aura le dernier mot ». Voyons ça de plus près.
Moh Twill, donc. Ce n’est Le Grand Meaulnes -), mais Momo Le Grand, le longiligne. Vous savez ce que signifie ce nom ? Vous allez avoir la surprise de votre vie :
Moh Twill ~ Mouh Taliani en algérois ou Momo l’Italien ;
Moh Twill ~ Momo l’Atlante, et les Atlantes étaient de grande taille ! ;
Moh Twill ~ Momo (le dernier) né, le dernier envoyé/messager (« rassoul » en arabe) : Moh Twill, un simple sobriquet en « arabe » algérois une fois traduit en (vrai) arabe va donner quoi ? Exact, mais ce n’est vraiment pas notre problème !  Ainsi, quand on prend le nom d’Alexandre Le Grand, on comprend que c’est un « Amokrane » en kab et « Twill » en algérois, avec deux sens contradictoires (notion de temps) :
- Héritier : amokrane « legrand » ou l’âiné des fils est le premier héritier, le prince donc ;
- Dernier né (contradiction), ou dernier envoyé, dernier messager.
On peut conclure à un « fils unique » pour supprimer la contradiction : le seul garçon parmi des sœurs aînées. Mais c’est la piste italienne qui est la plus intéressante, et voici pourquoi :
Italie = Renaissance : ce qui est plus que vrai !
Un Italien est un re-né « Born again », un ressuscité, réincarné, etc.
Le terme péjoratif français pour désigner l’Italien, le Rital (« bordélique » et « sans religion » d’après l’intégriste français :) ), adhère on ne peut mieux au sens de résurrection, de retour et de renaissance, et simple coïncidence, avec Rissala, Rassoul « message, messager » en masri-arabe. 


L’Atlante, on l’aura compris, n’est qu’une version très ancienne d’hommes « grands de taille », le thème de la résurrection, de la renaissance date de l’immense Egypte ancienne. Voici d’ailleurs une parenthèse nécessaire au sujet du « binaire égyptien » Per-Ankh que l’on a déjà apparenté à « alphabet », « guerre et paix », etc :
Per-Ankh « maison (de) vie » ~ Re-Naissance, Renaissance
Et c’est sans appel ! Il faut se faire tout petit devant l’immense Egypte ancienne, certains camarades en sortiraient grandis. NB : Pour la petite histoire, le « t » du féminin en ancien égyptien que l’on retrouve autant en kabyle qu’en masri-arabe, devrait être prononce « s », Kemet « Terre noire » pour désigner l’« Egypte » en ancien égyptien, serait Kemes, on y reviendra.

Mais alors pourquoi dit-on Moh Twill en algérois, on pense que c’est sans ancrage sur le kabyle. A tort ! Souvenez-vous, on avait fait la rapprochement entre ighil « bras, coudée (Etalon de mesure) » kabyle avec l’Italie sur l’ancien blog. Eh bien, le toponyme kabyle, outre Ighil, qui serait « italien » et « atlante », c’est Thalla « la source, la fontaine ». Bref, Mouh Twill « momo le grand » en algérois n’est pas, ou pas seulement l’équivalent du kabyle Mohand-Amokrane, mais le calque d’un nom ou plutôt sobriquet kabyle qui désigne l’origine géographique (référence au toponyme, lieu d’origine) :
Mouh Twill en algérois = Mouh Talla en kabyle soit Momo de La Fontaine
(Pour infoi, le génitif n’Thalla « de la fontaine/source » devient Talla généralement)
Par la même occasion, on peut supposer que chez nos voisins éloignés du Nord, Jean de La Fontaine serait un Jean Legrand... et Jean le Rital : sacré coup pour les frenchies intégristes :)))

Mais le plus intéressant se trouve chez nos proches voisins Italiens (partie méditerranéenne) et en Kabylie, bien sûr. C’est grâce au toponyme Thalla « la source/fontaine » que l’on peut facilement remonter vers des choses ô combine intéressantes pour repousser encore plus loin thillas ou thilissa « les limites, les frontières » du connu. Je parie que Mouh Twill ou Mouh Talla serait très probablement le géant porteur de la voûte céleste, un personnage mythologique apparenté à la Nordaf : Atlas ! 
Et comme Thalla est la source, la fontaine, un lieu exclusivement féminin chez les Kabyles, ce Mouh-Twill ou Mouh Talla, l'Italien, l'Atlante et Atlas, serait simplement le Verseau, qui est souvent rapproché de la notion angélique: Ange. Chose curieuse, n'ghell signifie renverser (de l'eau), retourner donc, en kabyle, en tamacheq (touareg, berbère) aneghlus signifie ange et le terme ange, angelos lui-même aurait été introduit en grec par le natif de Madaure (de nos jours M'daourouch dans le pays frère Chaoui), Apulée de Madaure. Avouez que ça fait quand même trop de coïncidences. Rien à faire donc, Moh Twill en algérois ou Mouh Talla en kabyle, c'est bien entendu un Rital, mais pas un Italien de le Renaissance, avec un nom angélique : Michelangelo en italien ou Michel-Ange en français. C'est sans appel !

Terminé. Ne me demandez pas d’en faire un sur Moh Smina « Momo le gros » :) ou de chercher Raphaël à Alger et en Kabylie (il serait Ameziane "Lejeune" qui tient de la racine /zyn/ de beauté contrairement au pas très beau Michel-Ange pour Moh Twill ou Mouh Talla, avec oppostion beau/éphèbe/éphémère et périssable vs moche/durable ou vivant longtems) , car là on est plein dans… la relativité d'Einstein ! Pas moins que ça ! 

A suivre donc...

vendredi 20 mai 2016

Golden Finger

DEM-3 : Le Doigt du Monde


Suite des deux billets précédents s'inscrivant dans le cycle DEM.


Bienvenus à l’école buissonnière qlq part en Kabylie, pourquoi pas DEM pour son nom de balance. Souvent je me pose cette question : Se trouvera-t-il un Kab suffisamment visionnaire et prêt à parier sur des projets à priori extravagants pour ne pas dire ridicule ? Par exemple, lancer une Soummam-2. Non, ce n’est le « Congrès de la Soummam – 2 », mais la première pierre d’un « édifice » qui s’appellera la « Soummam Valley » pour permettre à la Kabylie de se mettre dans le bain des nouvelles technologies (IT) et plus généralement pour avancer. Et là il faudra apprendre à exploiter à fond et correctement ses ressources humaines d’abord en se basant, entre autre, sur l’algorithme de « l’intelligence collective kabyle », soit l’imaginaire et la langue kabyles. C’est d’abord une question de mental et de conviction, donc de prise de conscience. Ce ne sont pas les nababs ou les édiles de l’Etat qui sont derrière la Silicon Valley, mais des esprits libres, et électrons libres donc. Se trouvera-t-il un garçon ou une fille kabyle pour apporter la première pierre (de silice, tha-nisha) à cet édifice qui propulsera demain la Kabylie vers le haut pour l’arracher au tiermondisme et au désert intellectuel de son voisinage ? Je l’espère, et quelque part, je sais, il se trouvera un tel ou une telle parmi mes congénères…
Pour le moment, pas de quoi pavoiser, on laissera ce plaisir aux générations futures :) A l’heure actuelle, la Kabylie vit une époque charnière mais « naïve ». Charnière car c’est un tournant, une véritable révolution que vit la conscience collective du peuple kabyle actuellement : c’est de bon augure pour faire évoluer les mentalités rapidement et dans le bon sens : celui de l’histoire et de la modernité, à condition de bien négocier ce virage. Naïve parce que la Kabylie a longtemps stagné car isolée du monde en permanente évolution, ce qui fait que les mentalités évoluées et les compétences lui font cruellement défaut. On n’apprend pas à nager dans un marais ou un dans un hamam de zaouiya :), il faut se jeter à la mer. Ce que la Kabylie a fait depuis 1980, sans nager pour autant, avec « Tamazight – langue officielle » comme bouée de secours autour de la taille et la main toujours accrochée à la perche de sauvetage – en réalité c’est une perche qui conduit au naufrage – que lui tend son « bienveillant tuteur » argelien qui passe ainsi pour son sauveteur et bienfaiteur, alors qu’il est celui qui le tient à sa merci et le conduit droit aux abysses de l’obscurantisme. C’est ça la naïveté kabyle, et c’est cette mentalité d’égarés qu’il faut faire évoluer, ou casser carrément. La langue écrite, Tamazight quoi !, reconnue à demi-mots, est une étape nécessaire et un outil pour permettre à la langue kabyle (dans un « cadre berbère » en plus !) de garder la tête au-dessus de l’eau tout en faisant du sur-place : pour combien de temps ? Il faut beaucoup plus que ça pour évoluer, pour ramener tout son corps à la surface pour le rendre au monde des Lumières. Il faut voler de ses propres ailes, nager en l’occurrence, battre des pieds et des mains, faire des vagues, se battre quoi ! Tout sauf l’immobilisme ! C’est une sorte d’examen de conscience qu’il faut. Il faut ouvrir les yeux, relever les manches et regarder de quoi la langue kabyle est faite, de quoi l’imaginaire collectif est fait, et le tout à la lumière des Lumières de la modernité. L’image que se fait le Kabyle de sa langue est dessinée par les autres, c’est une image biaisée, et c’est peu dire. L’image kabyle, la vraie, repose en grande partie sur un Arc, ce n’est pas pour rien que le mythe fondateur kabyle (mythe d’Anzar) met en scène l’arc-en-ciel, donc un arc de roue. C’est la roue kabyle qu’il faut mettre en marche désormais et cesser d’être à la remorque de ceux qui vont droit au mur !

Touchons terre maintenant. Une clairière qlq part à DEM. On aurait voulu y inviter Sir Newton, Galilée et Einstein himself ! pour discuter des plans inclinés, de la chute libre, de la pomme et de la relativité, mais bon ! Si vulgariser la science est utile, à quoi bon banaliser le monde, hein ? Restons dans l’imaginaire, dans l’image que ce fait notre cerveau de ce monde qui nous entoure. Et comme on est humbles en Kabylie, on va se contenter d’un simple berger qui contemple, dans un silence chantant, le monde depuis la terre kabyle. Le dodo à la belle étoile offre un spectacle époustouflant avec une voûte céleste gorgée d’étoiles, mais une petite sieste, en plein air un après-midi de printemps en Kabylie, offre ses avantages aussi. Ce tête-à-tête avec les cieux fait partie de l’existentialisme kabyle :). Qu’est ce que le ciel ?
i-geni (prononcer iguéni) « le ciel, la voûte céleste ».
La racine /GN/ ne laisse aucun doute sur la forme « courbée », c’est la même d’ailleurs en fr. (ex. genou) ou en russe (gnut « courber »). C’est le premier Arc, c’est l’arc du génie. C’est la première image kabyle.
Notre pasteur, en bon Kab, regarde le ciel « les yeux dans les yeux », les yeux ouverts en plus :), pour aller au fond de sa pensée et, par la même occasion, comprendre que lui-même, par ses yeux, n’est que le reflet des cieux. Un arc sur la forme, et sur le fond qu’est-ce que le ciel ? Un fond justement ! Ce que le Kabyle désigne par /GN/ de igeni « ciel », le Russe l’utilise pour autre chose : /DN/ de dno « le fond ». Ou plus exactement, une « profondeur », un puits sans-fond, une tunnel sans fin, une source intarissable probablement. igeni « ciel » kab va naturellement s’aligner sur le 3ayn « œil, source » présumé sémitique, terme que le kabyle utilise aussi mais pour désigner la3yun pour « sourcils,  arcades sourcilières » avec toujours la forme d’arc. La première image kabyle est un Arc, c’est aussi valable probablement pour le reste de l’humanité. C’est l’image « angélique » du endless world, le monde sans fin, l’univers donc, qui se reflète dans les yeux du berger existentialiste kabyle…

Et comme la sieste ne peut pas durer éternellement, le berger existentialiste se lève et prend son bâton. Et son temps aussi. Pour réfléchir. A y voir de près, ce bâton idéal a de quoi nous surprendre. Chaque roue a besoin d’un essieu, hein, et ce bâton est un morceau de bois après tout ). Le berger le tient par le milieu (alemas), son centre de gravité, pour le peser et penser. Ce bâton est une bascule qui montre aussi de quoi la langue du berger existentialiste a l’air. Il suffit d’éloigner ses doits du milieu pour que le bâton passe en état de déséquilibre, donc un angle d’inclinaison par rapport à l’horizontale, pour faire naitre une opposition, une dualité, deux antipodes : Haut vs Bas, Aval vs Amont, un Avant vs un Après. Et de visionner les expériences de Galilée et de Newton :) Et de comprendre que le bâton du berger est l’axe (incliné) de rotation de la Terre : le wada (bas) va être l’équateur chaud et diluvien alors que le fella (haut) sera le pôle froid avec sa calotte (adfel « neige » en kab vient de ce fella « haut » ?), c’est la vallée vs le sommet de la montagne kabyles :)
/WD/ wada « le bas » vs /FL/ fella « le haut ».
Ce sont des notions d’espace à priori, mais lorsqu’une préposition S « de (from) » leur est associée, ces termes deviennent des notions de temps aussi :
S + /WD/ swada « du bas » (espace), « du/depuis le début » (temps).
Et là c’est une source intarissable d’indices qui jaillit, et l’on a pas assez de récipients pour les stocker tous en même temps : c’est vraiment une mer à boire :)


Cette racine kabyle du « bas » /WD/ est la même que celle des langues dites IE pour désigner l’eau : water en anglois, wasser en allemand, voda en russe. Mais c’est aussi la même racine que /WD/-/KT/-GD en kabyle de weth, kath « battre, battement (de pluie) », aweDH « atteindre (arriver à un point de destination » » et, bien sûr, la racine /GD/ kabyle, berbère et punique de Agadir « forteresse, grenier »de gad « rempart, mur » en phénicien, iguidher « aigle » en kab. Voilà de la matière à traiter, mais pour le moment j’aimerais attirer votre attention sur de très surprenantes interférences entres plusieurs langues, qui obéiraient à un même algorithme. Voici qlqs exemples qui découlent du kabyle S+WD de swada « du bas », « depuis le début », cette proposition S « de, depuis », parfois signifiant « avec » (associé à, avec qui/quoi, un « moyen » qlq part) et qui marque l’arrêt, ressemble étrangement à la même préposition russe S (iz « de »), S « avec », mais elle n’existe pas en masri-arabe par exemple. Bon, une comparaison avec le latin/fr. :
S+WD de swada « du bas, depuis le début »= De + But pour Début. Ainsi WD, KT, GD en kab serait comparable à But, objectif, etc. en fr.
Par ailleurs, en plaçant les différentes racines WD, KT, GD de « battre » en kab devant la préposition kab S « de, depuis », on peut obtenir des résultats pour le moins curieux :
S + GD : sagita « flèche » en latin, segad « chasseur » en kab (sayad en masri-arabe) ;
S+KT : skath comparable au sqef (Toit) en kab soi-disant emprunté au masri-arabe, et voire même au russe skot, skotina « bétail, cheptel » (animaux) et de… la scuderia (non, ce n’est pas Ferrari uniquement, mais une écurie en général en italien) : adaynin (étable, écurie) ;
S+WD swada en kab expliquerait la provenance de awdhay « juif, Hébreu, Judéen » en kabyle, car tout simplement Swada « du bas, depuis le début » va s’aligner sur le Chabat, Sabatto ou Samedi, le jour de la semaine sacrée ou férie dans la tradition juive. D’ailleurs, le jeudi (jour de dieu Jupiter) s’expliquerait aussi au moyen de cette même combinaison S+WD, surtout que le aS est le « jour » (illuminé) en kabyle ;
Swada « du bas, depuis le début » est comparable au…Soudan u masri-arabe aswad « noir, foncé » : l’opposition Fella « haut » vs Wada « bas » en kabyle va prendre aussi le sens de Clair/Lumineux vs Foncé/Obscur. 


Encore un exemple en utilisant la « mécanique kab » :
S + M1 ma1« eau »(1 est alif « coup de glotte ») = Sama1 « ciel » en masri-arabe ;
S+ Vod (voda « eau », vodit « guider ») = Svod « voûte » voire même Svet « lumière » en russe.
On arrive assez facilement à comprendre qu’outre l’Arc, il y est question d’Eau et de Lumière. Tout comme de Noces (mariage). C’est le mythe fondateur kabyle d’Anzar « dieu des eaux » et sa mariée/fiancée Tislit « l’arc-en-ciel » que l’on dit être « les noces du chacal » en kabyle qu’il ne faut jamais pointer du doigt (swaadh) :
Wedding « noces, mariage » en anglois est de même nature que les racines /WD/, /KT/, /GD/ en kab ; swada s’aligne aussi zwadj « mariage » sous sa forme masri-arabe reprise en kabyle. Le mythe d’Anzar et de sa belle mariée (l’arc-en-ciel) existe ailleurs sous une autre forme, hélas littérale et dogmatique, et son illustration est l’image que vous voyez en haut de la page comme il a été peint par Michel-Ange sur la plafond de la chapelle Sixtine du Vatican : c’est le mythe de la création. Ce qui nous incite à déduire que la racine kab /WD/ ou /KT/, /GD/ serait celle du « doigt de dieu », l’Index du pasteur existentialiste kabyle de DEM. Pour le petite histoire, la datte du sud algérien, la meilleure, dite « deglet nour » va dans le même sens de « doigt de lumière » ou golden finger disons, une baguette magique qui fait jaillir la lumière, càd la réflexion, l’intelligence, la cognition, la prise de conscience, la conscience, la morale, le savoir, etc. 

C'est que ce Doigt en fr. est qlq part le lumière en masri-arabe (DHaw) et rayonnement (de la lumière dans l'espace) en kabyle (idhwa). Le doigt est le toit, le ciel qui fait rayonner et répandre la lumière. Mais ce Doigt est ce que le kabyle tout comme le masri-arabe désigner par waqt, soit le Temps. Le moment de la Création sur le tableau de Michel-Ange serait qlq part le Big Bang des bigots, le moment zéro du décompte du temps.
C'est bon, le berger existentialiste lève le camp l'index pointé vers le ciel, et ce n'est pas un fuck (chez les Kabs on utilise le majeur à ces fins vulgaires), ni un fake d'ailleurs...
A suivre.

mardi 10 mai 2016

L’intelligence mécanique

DEM-2 : Le Nom d’Amon

Nous poursuivons notre exploration du toponyme Draa-el-Mizan (DEM) en Kabylie, généralement traduit comme « fléau de balance » (voir billet précédent). En réalité, le préfixe Draa ou draa « bras, avant-bras » en masri/arabe (ighil « coudée, bras, avant-bras » en kabyle) pourrait être tout simplement « hydrique » ou carrément une altération du kabyle adhrar « mont » ; mais aujourd’hui c’est le nom Mizan « balance » qui nous intéresse tout particulièrement, et lui aussi recèle des indices très intéressants.

Pour rappel, le terme MZN ou WZN de mizan « balance », wazn « poids » en masri-arabe, aussi en usage dans la langue kabyle (donc un fond égyptien ancien en serait la source probablement), a été évoqué et étudiée à plusieurs reprises dans le contexte d’un curieux personnage andalous, Hassan Al-Wazan « le peseur » dit Léon l’Africain (voir billet « La Joconde d’Afrique » et autres). Cette fois, on devra faire un voyage en Egypte ancienne pour faire des découvertes ô combien intéressantes. Que contient ce mot al-mizan en masri-arabe, l’mizan en kabyle pour « la balance » ? Les amis, il faut dépasser la banalité et aller au-delà de la signification pratique même lorsqu’il s’agit d’un toponyme…DEM, Draa-el-Mizan est un nom de lieu concret certes, mais c’est aussi un lieu où la réalité rencontre l’imaginaire, lorsqu’un simple toponyme en Kabylie nous renvoie à des temps anciens, à l’Egypte ancienne :
 

Draa (ighil)-el-mizan = Réel + Imaginaire (et… = Ra-Amon, donc Amon-Rê ?)
 

C’est le principe d’une balance (échange tarifé marchandise vs argent et non pas troc), donc l’équivalence du réel (une pastèque par ex.) et de l’imaginaire-inventé (chiffres : poids et prix de la pastèque).
Le nom pris à part maintenant, et c’est sans appel :
Mizan « balance » ~ Machine (mécanique), Emotion, Moteur, Mouvement, Imaginaire (et monnaie par exemple ?), Robot, etc.

Amon n’est pas « Invisible » mais plutôt « imaginaire », comme la mécanique céleste, une loi universelle ou tout génie créateur. Par le même occasion, on peut étudier la pertinence d’un rapprochement entre le kabyle ighil « coudée, bras, avant-bras » et le nom égyptien ancien de la divinité Ra ou Ré. Pour l’instant, on va surtout se limiter au nom d’Amon pour en déduire une formule qui nous permettra, entre autres, d’assainir le kabyle en le débarrassant du « ayn » (3a) sémitique qui obnubile le sens des mots et de mieux comprendre les mots de notre quotidien :
JMN (Amon) ~ MJN, MGN, MCN
Cette même règle de permutation s’appliquerait au « ayn » (3a) sémitique. Voici deux exemples pertinents pour appuyer cette hypothèse :
1)
3SR de 3ashra « dix (10) » en masri-arabe, usagé en kabyle aussi.
3SR ~ S3R, SGL, SChL, SCL
3ashra « dix  (10) » = Echelle, scala, etc.
2)
Ayn, ayen « œil, source » en masri/arabe et en sémitiques.
3YN ~ Y3N, YGN
3ayn « œil, source » en masri/arabe = igueni « ciel » en kabyle, ijeni en chaoui, chenoui (berbère).
Le sens de i-geni (g aspiré : iguéni) du « ciel, voûte céleste » en kabyle et berbère fera l’objet d’un billet à part tant il est vaste et intéressant. L’essentiel pour aujourd’hui est d’avoir percé le secret du nom d’Amon. Un petit truc cependant avant de boucler ce billet : Amon devrait peut-être se loger dans l’infiniment petit et dans l’infiniment grand, dans le « micro » et le « macro » en grec. Pour le kabyle et le berbère, c’est la comparaison des deux frères Mohand-Ameziane (Momo Lejeune) vs Mohand-Amokrane (Momo Legrand, le sénior, mature, chef) qui serait la piste vers celui dont la demeure est à Siwa toujours berbère malgré le temps et les circonstances : Amon. Rien n’est sûr pour le moment, mais il me paraît tout à fait possible que le Chikh Amokrane chez les Kabs pieux serait le Grand-Prêtre ou le Prêtre (de) Amon-Rê, et que Lejeune (petit, junior) kabyle/berbère Ameziane serait un « mécanicien ». A vous de deviner qui de Meziane (Ameziane) ou de Mokrane (Amokrane) est manuel, qui automatique ; qui manuel et qui intellectuel ; qui mécano et qui intello ; la fratrie formant une redoutable intelligence mécanique ou mécanique intelligente. En somme, même si ce n'est que virtuelle pour le moment, la Robotique existe dans le kabyle et le Kabyle.
I'll be back...
A suivre quoi :)

lundi 9 mai 2016

Bakchich

DEM-1 : La Figue Turque

Par moments, on se prend à rêver d’une machine à remonter le temps. Vers le passé comme vers le futur. D’abord, vers le passé, histoire de comprendre toutes ces légendes que l’on nous raconte, genre les « figues de Carthage » ou la « pomme de Chine » (orange). Le présent billet entame un cycle de voyages dans le passé en surfant sur les mots, et son appellation DEM repose sur le toponyme Draa-El-Mizan en Kabylie.

D’après les sources officielles, non-kabyles donc, ce toponyme à consonance arabe Draa-El-Mizan (DEM), traduit comme « fléau de balance », aurait été donné à ce lieu kabyle par les Turcs à l’époque médiévale ces Turcs (Régence d'Alger) y bâtirent leur Bordj (fort, citadelle). Maintenant faisons le ménage surtout que nous sommes chez-nous en Kabylie :). Donc on reprend ces indices de la version (légende) officielle concernant DEM mais sans l’interprétation que l’on veut nous inculquer : DEM, « turcs », bordj (fort).
On va couper la poire en deux, càd DEM en D et M, et même si le plus beau morceau se trouve dans le nom (M, mizan, l’mizan « balance ») comme on le verra dans les prochains billets, c’est par le préfixe D (draa « bras, avant-bras, fléau (de balance) ») qu’il faut commencer. Ce terme supposé masri/arabe dra3 « bras, avant-bras » – terme utilisé en kab au sens « draconien » pour dire s-dra « avec force, de force, contre gré » qui rappelle sideros (fer) en grec donc la force – est remplaçable par le terme kabyle ighil « avant-bras, bras, coudée, force », mais l’intérêt est ailleurs. Le toponyme Draa-el-Mizan (DEM) devrait avoir un ou des sens précis et devrait donc contenir, entre autres, des indices hydriques, ce dont je suis sûr à 100%. En d’autres termes, le Draa « bras » dans ce nom de lieu kabyle serait d’une certaine façon comparable au grec hydra, donc au bras d’hydre ou bras d’un fleuve, voire même endroit où le fleuve forme un coude, ou carrément le delta du fleuve. C’est une logique valable lorsque grand fleuve il y a (le Nil pour l’Egypte que je comparerais volontiers au kabyle ighil de coudée, bras ou avant bras), ce qui n’est pas le cas de la Kabylie et de DEM particulièrement, mais la vocation agricole (céréalière ou autre) du lieu ne laisse guère de doutes. Cependant la comparaison de systèmes toponymiques kabyle et égyptien ancien serait très probable, la consonance arabe ou la présence turque ne sont que des dérivés de ce qui est d’abord égyptien...

Maintenant une version difficile à démontrer mais très intéressante surtout qu’elle nous permet de mettre à l’épreuve l’indice turc dans le nom de DEM. En effet, le Dra3 « bras » de DEM pourrait aussi avoir un lien (ne serait-ce que par sa proximité phonétique + contexte approprié) avec un autre terme kabyle, à la seule différence que c’est un L au lieu d’un R pour le kabyle : Dela3 « pastèque (Baie en général ?) », le melon étant dit fequs. Le terme équivalent du melon d’eau (pastèque) en masri/arabe est batikh et en turc c’est karpuz, mais c’est le terme bakh’tcha « melonnière » qui nous intéresse dans le turc. Pourquoi ? Ben tout simplement parce qu’il est attesté dans des toponymes turcophones (ex. Bakhtchi-saray - que j'ai visité :) - soit littéralement « melon-sérail ») et qu’il est phonétiquement très proche, d’abord, du terme kabyle vaxsis, tha-vakhsis-th « la figue » (ficus en latin) et, ensuite, du terme turc Bakchich « pourboire » devenu synonyme de pot de vin en occident. Sans cette connotation péjorative, la figue serait plus synonyme de générosité, une offrande, voire même un cadeau. Ainsi, nous devons maintenant regarder autrement les légendaires « figues de Carthage » exhibées par Caton pour convaincre le sénat de détruire Carthage (Delenda Carthago), une légende pour enfants sans doute ; mais surtout on devrait plus penser à la « figue turque », pas au sens de bakchich, mais au sens « draconien » (draa dans le toponyme DEM) et martial (armée), càd que la « figue turque » symboliserait le « joug turc » ou protectorat turc ottoman comme en Nordaf médiévale. A vrai dire, le Turc devrait être placé sous le signe du Dracon apparemment...

Un autre élément « turc » dans cette histoire, en relation avec le « bordj » (fort) construit à DEM au 16ème siècle. J’insiste : il n’y pas d’impact direct arabe et turc sur le kabyle, toutes les interférences existantes en Kabylie et dans la langue kabyle viennent ou ont transité par l’Egypte et l’égyptien. La trace turque est encore plus récente que la trace arabe (masri/arabe), et l’on doit regarder l’influence turque (en toponymie par exemple) comme une influence turque-égyptienne. Pour faire court, c’est la dynastie égyptienne antérieure aux Turcs ottomans qui attirent notre curiosité : les Mamelouks ou les Circassiens. NB : Pour info, le lien étymologique entre les noms « mamelouk » et « circassien » avec (1) la cerise et (2) le sarassin serait indéniable à mon avis. En plus, la désignation de cette dynastie ne ferait pas référence à une origine ethnique (tchekesse), elle s’inscrirait dans la tradition égyptienne ancienne. Les Circasssiens d’Egypte donc. Les mamelouks bahrites (du fleuve Nil), puis les mamelouks burjites (du bordj « fort, citadelle »). C’est cette opposition qui nous intéresse dans notre cas de figure : DEM devrait avoir un antonyme, Draa-el-Mizan (DEM) serait « continental », à l’intérieure du pays, tandis que son opposé serait sur un fleuve ou, en cas de manque de celui-ci, sur mer, et dans notre cas, c’est Alger, peut-être bien Bordj-el-Bahri ou le Fort turc (bordj) de Tamentfoust, le supposé antonyme ou l’opposé de DEM, et les deux toponymes datent d’à peu près la même époque. Peut-être serait-ce une baie (pastèque par ex.) ou une figue fraîche, y compris la figue de barbarie (karmus en kab), le premier pas vers l'explication de notre toponyme kabyle DEM.
 

Ainsi se termine cette introduction mi-figue mi-raisin au cycle consacré au toponyme kabyle DEM.
A suivre…