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mercredi 27 avril 2016

Le Fils de la Toussaint

La Réincarnation de Saint-Augustin
 

Des jours que le bon Dieu fait, il y en a un de très particulier, car il est long, très long, éternel même. Nous irons aujourd’hui à la découverte de la Cité de Dieu et d’un deuxième Saint-Augustin version médiévale. Et chose étrange, la Nordaf serait qlq part condamnée à avoir un troisième, puis un autre, un énième « Bienheureux »…
La Cité de Dieu
Le billet précédent consacré au toponyme kabyle DME et de son probable équivalent chez les anciens Egyptiens, Héliopolis « cité du soleil » en grec (Onou, Iounou en ancien égyptien), nous a permis de dégager deux indices : le « 1 » (un, uni) et le « temps ». C’est très facilement que je suis arrivé à la conclusion que la ville d’Héliopolis en Egypte ancienne est ce qui sera plus tard en Europe la cité de Greenwich, un méridien de référence. En gros, Héliopolis aurait été probablement le méridien de référence, le Grennwich antique, en Egypte ancienne. Les Anglois n’ont pas inventé, mais repris ce qui était déjà connu depuis des millénaires. On sait que notre globe est divisée depuis très longtemps en cercles imaginaires (des lignes sur les cartes), notamment en 5 cercles « horizontaux » (latitude) que sont les 2 pôles, les 2 tropiques et l’équateur. Par contre, on fait si comme les anciens ne connaissaient pas la notion de longitude, comme s’ils n’avaient pas leur Greenwich, ce qui est faux. Je présume que le nombre de cercles imaginaires « verticaux » pour les méridiens seraient au nombre de 12, comme pour les mois du calendrier, ou comme pour les apôtres, si ça vous convient.


Cette notion de méridien de référence (Greenwich) aurait été interprétée autrement durant l’antiquité, en Egypte ancienne notamment. Héliopolis « cité du soleil » serait la cité du « Temps = 1 », càd de « Temps universel » , voire même « Tout le temps », « Toujours ». Hélios serait aussi la Cité de Dieu (c’est le titre de l’une des œuvres de St-Augustin), c’est peut-être la « cité sainte » ou la cité du « jour saint », plus précisément ça serait la cité de Tous les saints ou de la Toussaint. Ces « tous saints » seraient rationnellement « tous les méridiens » (longitude), peut-être tous les 12 apôtres, les 12 heures d’une horloge, les 12x2 (24) fuseaux horaires, tous les 12 mois (réunis), càd « An, Année » (comme Halloween ?) qui colle justement avec le nom égyptien d’Hélipolis Anou, Iounou, avec l’anglois One ou le kabyle yiwen (un, 1).
Par ailleurs, ces cercles imaginaires (lignes sur une carte) de longitude, les méridiens, seraient comme des colonnes sur un tableau, et leur fonction probable serait le Zéro (0). Ils indiqueraient donc les Dizaines (10, 20, 30, etc…), sinon les Douzaines (12, 24, etc…). Le kabyle idij « soleil » va naturellement s’aligner sur dtezina « dizaine » ou « douzaine » que l’on peut rapprocher de « toujours » aussi. Pour la petite anecdote, le kabyle duzan (outils) viendrait de la dizaine/douzaine  et de la Toussaint ! Les Outils sont d’abord des Moyens, terme altéré en lemwa3en (outils, ustensiles) en kabyle, donc alemas « moyen, médian » en kab devrait prendre ce sens aussi. Ces méridiens en cercles imaginaires (longitude) seraient probablement comparables à des Ponts aussi. La « cité de Dieu » serait 10 probablement, sinon 12. On développera ce sujet « Greenwich » une autre fois, mais disons tout de suite que ces méridiens seraient aussi des arbres, l’arbre de référence serait un arbre « toujours vert » (Greenwich devrait son nom à cette notion) au feuillage persistant. Ainsi, l’arbre mythique des peuples du nord, Yggdrasil, serait ce méridien de référence, l’axe céleste du temps. C'est peut-être un frêne (a-slen en kab) ou un olivier (a-zemmour en kab), qui sait. On y reviendra un de ces quatre.

ST-AUGUSTIN BIS

Venons maintenant au sujet de ce billet. La Nordafe à l’est de la Kabylie aurait enfanté Saint-Augustin au 4ème siècle, celle à l’ouest de la Kabylie aurait enfanté un autre St-Augustin au 15ème siècle, un personnage dont a parlé à plusieurs reprises ces derniers temps sur ce blog (lire au moins La joconde d'Afrique). Et le parallèle est inévitable, c’est peut-être une seule et même histoire reprise 11 siècles après celle de l’enfant de Thagaste (de nos jours Souk Ahras où Ahar serait le lion en berbère) un « enfant de la Toussaint », un homme universel, un saint homme :
Saint-Augustin = Hassan Al-Wazzan (« bon peseur ») dit Léon l’Africain
Et c’est sans appel ! J’en suis personnellement stupéfait et même très perplexe vu qu’il devrait y avoir un remake de cette histoire, comme s’il s’agissait d’un Messie (un « Mahdi » en masri/arabe) que la Nordaf enfante de temps à autre…
Hassan « bon, beau » en masri/arabe serait-il le Saint ?
Wazan « peseur » en masri/arabe ne serait-il pas Augustin, d’un côté, et Bienheureux, de l’autre ?
La balance, le poids prendrait le sens de « tout », « tous », donc « uni, universel ». Un peu comme la pesanteur, la loi universelle de la gravitation qui serait connue (g = 10 au lieu de 9.81 de la science moderne ?) et fêtée depuis l’antiquité un jour saint, le jour de la Toussaint ou/et de la Achoura (comme ashra « dix, 10 ») ? Une chose est sûre : l’histoire de Hassan Al-Wazzan dit Léon l’Africain ressemble très fortement à celle d’un autre grand esprit nordaf ayant conquis et frappé les esprits des voisins du nord, Saint-Augustin.
Tableau de comparaison de ces deux illustres personnages :




Saint-Augustin
dit le Bienheureux
Hassan al-Wazzan
dit Léon l’Africain
Remarques
Origine
Africain, Berbère ?
Andalous, Maure ?

Epoque
4 – 5 siècles
15 – 16 siècles
Fin de l’antiquité en Noradaf vs fin du règne maure-musulman en Espagne
Ville de naissance
Thagaste
Grenade
- Témoin de la chute de Grenade prise par les Castillans ;
- Thagaste est de nos jours Souk Ahras où Ahar serait le Lion (Léon)...
Ville-lieu d’études
Carthage

Ville-lieu de travail
(Annaba actuellement)
Fès?
Témoin de la chute d’Hippone assiégée par les Vandales
Séjour en Italie, cité :
Milan 
(Médiolanum)
Rome
- Conversion d’Augustin ;
- Conversion de Hassan al Wazzan baptisé Léon l’Africain
Séjour en Italie, compagnon/protecteur :

Lieu de sépulture
Pavie près de Milan
Inconnu

    
Ainsi, Augustin - Africain - Wazzan seraient comparables probablement ; idem pour Fès vs Carthage ? Thagaste ou Hippone vs Grenade ?, etc... 

Voilà en gros ce qui ce dessine au jour d’aujourd’hui. Evidemment, il va falloir creuser un peu plus pour comprendre l’histoire de ces deux personnages. Moi ce qui me laisse pantois c’est la destinée de Messie (le Mahdi « médian » pour messie ?) qui se cacherait derrière ces deux personnages, un gars pas comme les autres car c'est un fils de la Toussaint…

dimanche 24 avril 2016

Flagman

Delta, La Bannière Kabyle

Ce 20 avril 2016 la Kabylie a commémoré son « Printemps 80 » en masse et en beauté. C’est du baume sur le cœur de tout Kabyle clean, surtout s’il se trouve très loin de son pays natal.

Cette commémoration annuelle du « Printemps kabyle 80 », c’est comme la crue du Nil : sans elle, notre terre kabyle deviendrait ara...aride et notre culture disparaitrait. Le peuple kabyle investit les rues, bat le pavé dans le calme, main dans la main, tous unis contre l’oubli et pour un avenir meilleur. C’est la Liberté toute fraiche qui s’arrache des monts kabyles pour irriguer et fertiliser les consciences sur son passage avant de retourner au bercail et se jeter dans la Méditerranée. Ainsi, au moins une fois par année, la Kabylie se désaltère, souffle et respire à pleins poumons son identité méditerranéenne.

Ce fleuve kabyle du peuple qui marche pour sa mémoire et ses enfants illustre on ne peut mieux le fossé qui nous sépare de notre triste voisinage, le contraste flagrant avec le milieu environnant avec sa foule de « ghachi » (foule), sa « rue arabe » et le désert intellectuel et spirituel, et la soif qui y règnent. Il est vrai, on n’a pas la même langue, on n’est pas sur la même longueur d’onde, on n’est pas sur la même longitude non plus, quoique se trouvant à la même latitude et logés à la même enseigne « argélienne ». Les ennemis du peuple kabyle et du Créateur auront tout essayé pour détourner ce fleuve, ou y cracher leur haine, ou bien y faire un piquage d’eau pour apporter l’eau au moulin des détracteurs de l’idée kabyle, comme le font certains boujlima (bouffons), rien n’y fait – le fleuve creuse son lit et arrose ses berges dans la sérénité, et son niveau ne fera que monter avec le temps. Ce contraste se retrouve ailleurs, un contraste d’une autre nature, en Egypte avec le Nil et son Delta en vert qui se détache du désert qui l’entoure des deux côtés…

L'Egypte ancienne justement. C’est à travers la toponymie que le parallèle entre elle et la Kabylie peut se faire, avec des résultats très étonnants comme nous allons le voir pour notre exemple DEM.
DEM pou Draa-El-Mizan en Kabylie, nom de lieu à consonance arabe donné durant la période dite « turque », les « Turcs » y auraient construit un bordj (citadelle), nous dit-on. Mizan signifie « balance » en masri/arabe, mais aussi en kabyle, et ce n’est pas tout : on l’a vu pour l’histoire de Hassan Al-Wazzan « le peseur » dit Léon L’Africain (lirs les billets correspondants de ce mois) que c’est aussi la pesanteur, la physique, etc. ; eh bien, ce ZWN ou MZN sera aussi une Image, une Icône, chose vers laquelle nous reviendrons à part une autre fois. Pour le moment on se limite au préfixe Draa, soi-disant du masri/arabe dira3 « avant-bras, bras, fléau ».


D’abord, il faut comprendre qu’un toponyme kabyle, nordaf en général, indiquerait la position du lieu dans l’espace et probablement son « indice hydrique » (lieu sec, humide, aquifère, inondable, etc.). Ce sont des éléments précieux car l’homme a besoin de compter les flux, ce qui coule : la lumière et le temps, et l’eau. Le temps pour faire des prévisions et connaître la carte hydrique de son lieu d’habitation pour arroser ses cultures, mais aussi pour ne pas être emporté par les flots saisonniers, c’est donc un lieu de « balance hydrique » que l’homme aurait toujours cherché. 


Ensuite, ce toponyme DEM ou Draa-El-Mizan « fléau de balance » ne peut pas être isolé, le préfixe Draa « bras, fléau » serait probablement proche de Hydra, hydro « eau » en grec, mais aussi de Delta, terme issu de daleth « porte » en phénicien. On peut bien sûr essayer de trouver un équivalent en Nordaf à ce toponyme DEM, par exemple ighil + qlq chose, peut-être ighil-mizan, ighil-izan pour Relizane, par exemple. Mais c’est vers l’Egypte qu’il faut tourner le regard, vers le Nil et son delta pour comprendre et y trouver un équivalent au toponyme DEM :
Draa El-Mizan ~ Héliopolis « cité du soleil » en grec
Héliopolis est dite ayn-a-chams « œil/source du soleil » en masri/arabe, et plus important, JWNW (Iounou, Onou) en ancien égyptien.
La comparaison DEM vs Heliopolis peut vous paraître incongrue, mais les indices correspondants la corroborent pourtant. Regardez attentivement la position d’Héliopolis sur la carte, elle est sur le sommet du triangle (Delta). Maintenant voici qlqs surprises pour la signification de Draa, qui en kabyle signifie uniquement la « force », et de Delta :



- draa/delta = flagellum (fléau) nekhekh, attribut régalien des pharaons ;
- draa/delta = flag (drapeau) et… Village, bourg : tha-der-th (tadert) « village » ou adhrum (quartier de village) en kabyle, voire Hadrumète en punique, le bordj de DEM est simplement un « bourg », le tout serait lié à Daleth « porte » en phénicien : porte et bourg seraient apparentés. Oui, « bourg » aurait donné « bourgeois », mais faut penser plus au « bourgeon » car en kabyle DR c’est le « vivant », la verdure du delta ou les berges d’un fleuve par exemple ;
- draa/delta : chiffre 1 qui est un flagellum avec une tige rigide et une partie molle ou flottante. C’est la même logique pour un drapeau ou un porte-drapeau, pour une ombrelle, un parapluie, ou bien pour une serpillière. La racine DR en kabyle, c’est aussi Dari « se protéger, se mettre à l’abri », peut-être c’est aussi une Bannière. La forme du chiffre 1 est donc connue depuis que le flagellum égyptien existe. Le monothéisme aussi peut-être...
 

Maintenant revoyons le nom d’Héliopolis en ancien égyptien : JWNM, Iounou, Onou. Est-ce que ça vous dit qlq chose ? C’est le One (un) anglois, mais c’est surtout le Yiwen (1, un, donc Union, Unité) en kabyle : l’union fait la force (draa), tout comme yawan/lawan « moment de temps » en kabyle idem à al-awan en masri/arabe pour le même sens. Là tout devient simple : en toponymie un draa de dira3 « bras » ou ighil en kabyle, c’est surtout la forme allongé comme le chiffre « 1 », c’est une notion longitudinale. Et la longitude, c’est une question de temps, de même temps sur le même méridien. Ce qui nous amène à déduire assez facilement que la cité du soleil Héliopolis en Egypte ancienne aurait été le GMT ou le méridien de Greenwich de l’époque. C’est-à-dire que la référence au Soleil (cité du Soleil) évoque d’abord cette fonctionnalité : méridien/temps de référence. 
NB : Le Un (1) serait le symbole du temps ? Effectivement, ça en a l’air. En masri/arabe WHD de wahid « un, 1, unité » bs WQT de waqt « temps ». Un tele toponyme, Heliopolis ou DEM, devrait indiquer 13.00 h ou le midi solaire probablement (journée) et le Dimanche (ahed en masri/arabe) de la semaine. On reviendra une autre fois vers le toponyme kabyle DEM, un élément très précieux dans notre reconquête de notre identité kabyle.

Tout noble citoyen descendu dans la rue avec un drapeau pour honorer la Kabylie en ce 20 avril serait donc un flagman ou porte-étendard, une unité précieuse. Et toutes ces unités réunies font la force tranquille du peuple en marche sous la bannière kabyle…

mercredi 20 avril 2016

Le Triomphe du Sphinx

Arrêt sur images

20 avril 2016

Voici un bref aperçu de ce qui pourrait demain changer notre vision de l'histoire, à commencer par tout ce que la Kabylie a de noms et toponymes, de signes et de symboles...
TRIOMPHE
Le mythe fondateur d'Anzar des Kabyles et, dans une moindre mesure, des Berbères nordafs est personnifié par l'arc-en-ciel. Par ailleurs, et je l'ai affirmé à plusieurs reprises sur ce blo comme sur l'ancien, Newton ne serait pas le premier inventeur de la loi universelle de la gravitation, il est évident que les anciens Egyptiens connaissaient cette loi. Voici maintenant une autre invention de Newton, à savoir la découverte du spectre visible de la lumière blanche (avec un prisme) qui aurait été très certainement connue des anciens Egyptiens et Nordafs, car elle est jusque dans le nom de l'arc-en-ciel, mais aussi de l'angle ou du cône :
Arc-en-ciel = Terre-Angle = Terre-Ciel = Triangle
Le prisme de Newton aurait pu s'appeller jadis tout simplement "Le triomphe de Neptune" (mosaïque de Constantine) ou simplement Thislith b'anzar "La mariée d'Anzar" du mythe kabyle. La lettre V en latin de victoire pourrait être issu de ce triangle-prisme.

CHAR ET CANON
Avant le triomphe, il faut, bien entendu, batailler sur un champ. Regardez bien cette image de la fête kabyle du sacrifice du boeuf dite Timechret. On y voit des rangées bien ordonnées, c'est peut-être Le champ de bataille, et la chair de boeuf y déposée sied on ne peut mieux à l'expression (française ?) "La chair à canon". Dans le contexte kabyle, et du nom de sa capitale Bougie (antique Saldae), il peut aussi s'agir de Cire à canon. Et ça peut-être aussi un Damier ou un Echiquier. Ou d'un jeu de stratégie, comme Les soldats de plomb (étain, cire, terracota). C'est vous dire toute l'importance de cette tradition kabyle et de la nécessité de la comprendre pour l'interpréter comme il se doit.
LA CROIX
Regardez la fabuleuse image du janissaire-porteur de soupe ci-dessus. C'est un remake d'une image qui existe depuis l'Egypte ancienne. Seulement le porteur de cuillère dans la version médiévale "turque" était un porteur de... croix ansée, l'Ankh "la vie", une divinité (Horus su l'image) ou bien un prêtre ou un pharaon par exemple :
C'est-à-dire qu'avant de l'ouvrir et crier sur tous les toits que les derniers venus et arrivistes ont inventé le monde, il faut un minimum de respect pour les anciens Egyptiens ! On retrouvera avec le temps le kazan, la marmitte du janissaire dans les images de l'Egypte ancienne. Il est évident que le terme kabyle GNJ de cuillère, louche (tha-ghundjayth, a-ghundja) et du nez aquilin (a-ghendjur), mis en lien avec le janissaire, seraient très probablement issus du Ankh égyptien ancien, la cuillère ou la louche auraient le sens de croix et d'anse plus généralement.
LA BAIE
Si l'on regarde le symbole urbain chez les anciens Egyptiens, en l'occurrence l'hiéroglyphe Niwt ci-dessus (croix dans un cercle) signifiant "plan, cité, ville", à quoi devrait-il ressembler en kabyle ? Exact, à l'abeille de Maatkas (symbole sur poterie kabyle) ci-dessous. 
J'avoue que je n'y ai pas encore pensé, mais l'écriture kabyle est tout simplement sur notre poterie kabyle et sur nos tapis kabyles à motifs géométriques dominants. Des enthousiastes ont étudié ces symboles, mais personne n' abordé ces symboles kabyles (poterie) sous l'angle d'un linguiste. Et bien, c'est ce qui sera fait. L'abeille, son miel et sa cire sont à la base du nom de Vgayeth-Bougie, et c'est là une très bonne opportunité pour remonter l'histoire de la Kabylie par ses signes et symboles. Juste pour l'anecdote, vous savez pourquoi je pense que l'anglois copie le latin/français ? Ben, par exemple, leur Bee "abeille" va naturellement s'aligner sur la Baie (fruit charnu) : en kabyle les abeilles (tizizwa) et les baies ou mûres de ronce (tizway, tizwal) ont la même racine. La ronce à baies (inijel en kab) va peut-être symboliser une Rose, et même une chenille (pour la soie). La ronce kabyle inijel va aussi, d'une certaine façon, s'aligner sur le palmier-dattier nekha en masri/arabe et sur Ankh en ancien égyptien peut-être et Phoeniké en grec pou Phénicien. 
Mais c'est surtout le lien phénicien que pourrait porter inijel, la ronce kabyle à mûres, au sens d'écriture et au sens de couleur : le gamin qui mange trop Tizway a la bouche qui se peint en violet. Et là, c'est la trace du murex, donc du pourpre phénicien qui se dessine. La comparaison est banale : inijel "la ronce" (qui pique) ressemble à un oursin ou au murex (mollusque). La Baie (mûre) devient aussi, sous les eaux, une Perle. Ainsi de suite. On y reviendra le moment venu.
SYPHAX
Vous connaissez le contre kabyle du Sybus - agellid ledhyur "Roitelet - roi des oiseaux" ? Normalement, c'est i-guidher "l'aigle" le roi, puis il y a Lvaz "faucon", mais c'est bien le roitelet le plus malin parfois :) D'où vient alors ce nom Sybus ou Seybousse comme pour le nom d'une rivière dans le Constantinois ?
Quand on dit d'un gamin i-zem aghillas (izem = lion), on pense que aghillas signifie "lionceau" ; c'est peut-être aussi chérubin, qui sait. Eh bien, ce terme kabyle aghillas (arilès en fr., ghilas) serait très probablement Regulus, nom d'une étoile, mais qui signifie d'abord Roitelet ou petit roi. Eh bien, le nom Sybus "roitelet" serait très probablement issu, et c'est un calque du regulus en latin qui lie lion au roitelet -, du terme sba3 "lion" en masri (arabe égyptien) et en argot nordaf (en arabe c'est assad "lion") : Sba3 "lion" aurait donné Sybus "roitelet". Et chose intéressante, ce nom de roitelet Sybus pourrait être celui du roi numide Syphax..., mais surtout ce mélange lion-oiseau nous renvoie à un symbole très concret : le Sphinx de Gizeh, mi-lion, mi-homme (oiseau = prince ?).
La Kabylie renaîtra de ses cendres grâce à ses enfants, à ses signes et symboles, à ses noms et toponymes aussi !


20 Avril 2016. La Kabylie n'est pas figée, on s'en réjouit. 
La longue marche vers un avenir meilleur demande des efforts que chacun doit consentir. Cultiver la mémoire des anciens, de ceux qui ont sacrifié leur vie pour la Kabyle est un devoir. La Kabylie s'en sortira, c'est évident.

mercredi 13 avril 2016

L'ACCENT PUNIQUE

LA TERRE DE MELQART

Vous avez du blair ? Si oui, à table, les amis ! Nous allons faire un voyage dans le temps, interpréter des images et expliquer l'histoire antique grâce à... des couverts. En fait, le mythe kabyle de la belle Lounja (Lounja et l'étiquette) remonterait à l'antiquité, à l'époque punique qui s'est mieux conservée justement dans la mémoire kabyle.
L'image ci-dessus est un détail d'une autre image déjà évoquée sur ce blog : c'est la fabuleuse image du Janissaire qui montre le chorbadji - porteur de cuillère et serveur de soupe et en même temps le cher des janissaires. C'est une époque récente dite Turque. On a supposé (lire "Adieu ma jolie" et autres) que ce Janissaire serait comparable à un "Messager" (Rassouol en masri/arabe) et aussi à un "Peseur". Voici pour rappel cette image dans son intégralité, une vue d'ensemble de laquelle on a tiré un gros plan, un détail : la cuillère.
Je ne vais pas vous encombrer de détails, voici tout simplement un résumé des interprétations de ces images qui vont probablement ébranler votre perception de l'histoire, mais qui vous aideront à mieux comprendre la personnalité et l'histoire nordafe punique mais aussi l'hisoire kabyle.

MELQART
Le chorbadji sur la "fabuleuse image du janissaire" est une version récente, médiévale d'une histoire nordafe ancienne. Ce chorbadji, ou "messager" était une divinité punique, phénicienne occidentale : Melqart ou Melqart. Oui, ça nous ne vous dit pas grand chose, mais regardez son autre nom, son nom d'adaptation à Rome (comme Hassan Al-Wazzan rebaptisé Léon l'Africain) :
Melqart ~ Mercure (c'est Hermès pour les Grecs).
C'est donc aussi un Messager, dieu du commerce, etc. Les Romains ont repris Meqart en occident, càd des Puniques nordafs et du sud de l'Espagne. Donc l'hypothèse de Taaut dieu phénicien du commerce est fausse, c'est Melqart le dieu du commerce entre autres. Par ailleurs, Meqart serait probablement comparable à Amon des anciens Egyptiens, c'est un sujet que l'on traitera à part une autre fois. NB : Juste pour info, le "Turc" pour le janissaire est aussi un terme commercial (idem pour le Touareg) : Torg "commerce, négoce" en russe. Le "Traducteur" serait l'autre fonction de ce "Turc".
LA LOGIQUE
Venons maintenant aux couverts, et commençons par la cuillère puisque c'est elle que tien le chorbadji-serveur de soupe et chef des janissaires. Cette cuillère signifie et symbolise... la Langue et la Logique, terme issu du grec logos "discours, raison" (donc équilibre, balance). La logique est la louche en français, la luz (louche) "lumière en portugais, la cuillère en russe : lojka. Le terme masri/arabe qui désigné la cuillère est mil3aqa, et c'est une aubaine pour nous : M-L3Q où L3Q est logique en grec, ce qui nous permet de prendre le 3Q en masri/arabe comme équivalent de GQ, GK, GC/GS ou même GT en grec et en latin ; et c'est vachement important car ce 3a (ayn) sémitique obnubile l'origine des mots qu'il a envahi y compris en kabyle, par exemple, si3qa (dans ashu n'se3qa agui ! "What the hell !") ou si3qa est "foudre" je crois en masri/arabe, serait la sagita "flèche" en latin.

LA VILLE
Prenons maintenant la fourchette.C'est tout simplement une flèche. Et celui qui l'utilise est un archer (un ogre qui se met à table !), un chasseur (a-segad "chasseu" en kab vs sayad "chasseur" en masri/arabe en lien avec sagita "flèche" en latin dite siham en masri/arabe). Archer est l'autre sens du personnage ou divinité concerné. La fourchette-flèche c'est aussi la Ville et son auteur-manipulateur ou créateur est un Architecte. La fourchette est le carrefour, le croisement, la croix que l'on retrouve dans le Niwt "plan, cité, ville" hiéroglyphe égyptien ancien de l'urbanisme. C'est probablement aussi le Trident de Poseidon, lui aussi un "peseur".
LE NIF
Here we're ! Inutile de vous expliquer ce qu'est le Nif surtout chez un Kabyle, et dans une moindre mesure pour ses voisins algérois et algériens de l'est surtout. Le nif c'est l'amour-propre, la dignité, la fierté, l'arrogance parfois, le respect d'un code d'honneur, mais c'est aussi un pedigree. En kabyle, avoir un a-ghendjur, un "nez céarien" ou nez aquilin est synonyme de noblesse : ce terme s'aligne sur le nom du dieu Anzar mais aussi sur le Janissaire et au nez "anzaren" (pluriel, tinzert "narine") et pas seulement. Le Nif, on croit, serait issu du masri/arabe nif "nez", mais il est aussi associable au terme anglois knife "couteau" (c'est lui le nez !), le couteau étant dit l'mus en kab et mous en masri/arabe qui serait, comme alemas "moyen, du milieu" en kab, simplement une autre forme du nom du dieu grec Hermès. Ce Nif n'est pas seulement un nez, mais un nez noble ; pas knife "couteau" mais un king "roi" en anglois, kniaz "prince, duc" en russe, knight "chevalier" en anglois = amenay en kabyle qui renvoit sans aucun doute au dieu Amon. Le Nif est le symbole même de l'époque punique : les Puniques ou Phéniciens occidentaux étaient des Princes, Ducs et/ou Chevaliers et des gens qui ont du nif !, mais aussi des gens qui avaient du flair dans les affaires : Nez s'apparente au Négoce. Ansi, nous le voyons clairement, c'est bien le Kabyle qui tient plus du Punique ou Phénicien occidentale de l'antiquité bien plus que ses voisins algérois ou algériens arabisés (donc sémitisés), ce qui laisse penser que la piste exclusivement sémitique et orientale des origines des Puniques ou Phénciens nordafs serait erronée.

LE NEZ KABYLE
Le nez noble ches les Kabyles dit a-ghendjur, traduit le plus souvent comme "nez aquilin", est un nez imposant et ce terme peut être rapproche de janissaire, tout comme de... arche-ange ou archange, et de... Echangeur : agh "acheter" + nz ou enz "vendre" qui revient à échanger, terme approprié surtout que l'on parle du dieu du commerce (Melqart = Mercure = Hermès et même Amon) et probablement de la comunication (langue, parlement). On aura ça : agh en kab = Ex. Extérieur et nez, enz = In, Intérieur. Ce agh "acheter, prendre/acter, etc.." en kabyle est comparable à l'Arche, à l'Arc et à... Ardh "terre" en arabe dans QRT de Melqart ou Carthage, earth "terre" en anglais. Par ailleurs, ce nez noble kabyle a-ghendjur est associé non pas au couteau mais à la cuillère (tha-ghundjay-th) et à la louche (a-ghundja) : normal, une cuillère permet de remuer (mélanger) et la louche de servir la soupe. Et quelle soupe !  Cette soupe serait... le Cerveau, la cuillère "logique" simplement la langue, le parler.

Vous savez ce que je pense ? Le Niwt égyptien ancien de "ville, cité" est aussi le Cerveau. QRT "cité, ville" dans Cirta ou Carthage et ardh "terre" en arabe ou earth en anglais renverraient vers Arc mais aussi vers le Cerveau. La plus belle maintenant : le mythe fondateur kabyle du dieu Anzar personnifié par sa "mariée" l'arc-en-ciel signifie ceci : l'arc-en-ciel ou le spectre visible de la lumière serait la Terre elle-même, une vision de notre planète Terre de l'intérieur (seuls les cosmonautes/astronautes ont pu physiquement l'observer de l'extérieur au 20ème siècle). Le mythe d'Anzar avec, on le voit, une vision de la planète Terre à travers serait simplement génial !
XANTI
Nous allons prendre un exemple concret de l'époque punique : la ville de Cirta (Constantine, Xantina en kab et argot nordaf) ou Qirta de QRT "ville, cité" en phénicien/punique comme pour Carthage "ville nouvelle". Si on devait prononcer ce nom Cirta ou Qirta de nos jours en kabyle, on aurait soit thi-sirth (tisirt) "roue de meule à grains, meule", soit th-isly-th (tislyt) "mariée, fiancée" (d'Anzar). L'accent punique, c'est aussi Cirta : un Xantini (Constantinois) est fier de son accent comme Septime Sévère, c'est celui qui parle avec un accent punique (le xéno "étanger" grec serait l'accent), celui qui a du nif, celui qui a un nez noble a-ghendjur en lien avec la cuillère tha-ghundjayth en kab : le Punique c'est simplement celui qui prononce les (voyelles) nasales (à la différence du français par exemple), le Phénicien était après tout un alphabet consonantique ! NB : Je présume que la notion de Pont ou de Poids (Peseur) se cacherait derrière la "cuillère", "consonne" et dans le nom Punique...

Ainsi, la cuillère pouvant être une consonne, le couteau et/ou la fourchette des voyelles, le cours d'étiquette de la belle Lounja des contes kabyles devient tout simplement l'Ecole de Lounja. L'école kabyle, primaire et maternelle du moins, doit absolument se baser sur "l'image fabuleuse" pour développer la mémoire, la logique, le raisonnement, le flair au lieu d'exacerber le nif; etc. 

Avant de boucler ce billet, un petit truc relatif toujours à nos couverts qui sont en argent (métal), encore un socle identitaire kabyle indéniable. Les historiens nous disent que l'Afrique sub-saharienne ou l'Afrique noire (Mali, Ghana) était riche en or. Je ne suis pas persuadé de la véracité des ces thèses d'historiens. Je pense que c'est une parabole, un schéma. C'est juste pour différencier l'Afrique blanche (méditerranéene) du nord de l'Afrique noire au sud du Sahara. L'Afrique du Nord ou l'Afrique blanche sur la Méditerranée est en Argent (notre symbole) vs l'Afrique sub-saharienne noire est en Or. On voit d'ailleurs la même approche chez les anciens Egyptiens, la Nubie au sud aurait la même réputation de fournisseur d'or et dont le nom pourrait avoir donné "or" (dhah'b en masri/arabe). A mon sens, cette version est beaucoup plus rationnelle que celle des historiens officiels.

lundi 11 avril 2016

Notre-Dame d’Afrique

Le Bel Héllène,
Les Peuples de la Mer
 

Aujourd’hui nous allons voir comment l’on peut démonter deux clichés qui ont la vie dure. Le premier est un cliché populaire, le deuxième un dogme ou une référence scientifique, les deux étant en étroite relation avec l’Afrique du Nord et son histoire.
 

LA BELLE HELENE
On en a parlé déjà (lire billet « Kaiser Sosie »), du pourquoi de ce cliché kabyle y shvah am u Romi « (il est) beau comme un Romain » (terme élargi au Français, Européen, Latin, etc.) comme  le dit avec humour l’artiste Fellag (chrono 1:15). Le terme équivalent du kabyle a-Romi chez les Maures arabisés est « gawri » (Européen, chrétien, Blanc). A quoi ressemble ce terme ? Tout simplement la guerre (prononcé gwerra en espagnol/italien) et au WRG de a-wragh « jaune, or » en kabyle et berbère. Mais pas seulement ! En effet, ce terme maure-arabe gawri va naturellement s’aligner sur un nom kabyle emblématique : Gouraya, terme probablement issu de agur, ayur « la lune, le mois » qui équiavut à Agora en grec.Maintenant reprenons ce « beau » Romain pour comprendre qui est-il vraiment. 

Ce beau Romi dans la tradition kabyle renvoie à une croyance, à une divinité ; et il daterait de l’antiquité. Ce terme Romi en kabyle est indéniablement lié aux noms des Grecs… qui se désignaient par Romaioi « les Romains » à la fin de l’antiquité. Le nom « Grec » est celui que le kabyle a conservé dans agour « lune, mois » et le maure dans gawri « Européen, chrétien, etc. ». L’autre nom des Grecs, les Héllènes serait lui aussi lié, tout naturellement, à… la Lune et au mythe de la Belle Helène ou Helène de Troie. Je ne sais pas, peut-être que « Lune » devrait prendre tout simplement le sens de « Déesse », mais il est évident que le mythe de la Belle Hélène nous donne un « déesse de beauté et de la guerre » qui expliquerait pourquoi Beauté et Guerre ont la même racine (Bel, bellum en latin). La relation Beauté et Jeunesse est par ailleurs attesté au sud, en croisant le masri/arabe pour cheb « jeune » et le kabyle sheb’han « beau, blanc ». Ainsi se forme une « chaîne logique »Beau-Blanc-Jeune-Guerrier (belliqueux) en lien avec le mythe de la Belle Hellène (à l’origine de la guerre de Troie) et d’une déesse à antique qui reste à identifier. On récapitule :
Le « beau » a-Romi en kabyle = un Hellène ;
agur « lunes, mois » en kab = lien avec le Grec et avec Agora en grec ;
ayur « lune, mois » en kab = lien avec Ionien (Grec), Yunan en masri/arabe.
La déesse de la Lune ou lié à la Lune la plus appropriée serait Aurore chez les Romains ; c’est Eos chez les Grecs : la sœur d’Helios le soleil et de Séléné la lune (justement, Séléné « lune » épouse de Juba avait un frère appelé Alexandre…Hélios « soleil » !). C’est peut-être le clair de lune, soit thiziri (Césarée ?) en kabyle. Et à la lumière de ce que l’on vient de dire, le « tombeau de la chrétienne » - on suppose que c’est le tombeau de la fille de Cléopatre (une lagide donc Grecque de la période hellénistique en Egypte), Séléné « la lune », épouse de Juba II – est interprété comme « tombeau de la romaine » à tort car il est question à l’initial de « tombeau de la Grecque/Hellène ». Ce mausolée peut être tout simplement celui de la mythique Belle Hélène…Enfin bref, le « beau Romi » dans la tradition kabyle, c’est avant tout un Bel/Beau Héllène qui aurait pour attribut la « brillance » (jaune-or, blanc-argent, brillant-diamant, éclat du teint, couleur, etc.).

YEMMA GOURAYA
Nous somme clairement face à un culte très fort de Méditerranée, y compris chez nous. Ironie du sort, les colons français, des chrétiens modernes et « Romis » de dernière heure, vont involontairement perpétuer ce culte, sous une autre forme certes, mais avec le même sens au fond en fondant la jolie basilique de Notre-Dame d’Afrique sur les hauteurs d’Alger. Ce monument n’est en réalité qu’une réplique du Mausolée royal de Maurétanie dit « tombeau de la Chrétienne » à Tipasa, dans le pays frère Chenoua à l’ouest d’Alger. Et ce n’est pas tout, car cette basilique est aussi une réplique d’un sanctuaire emblématique pour les Kabyles, à fortiori pour les habitants de sa capitale Vgayeth-Bougie :
Yemma Gouraya ~ Notre-Dame d’Afrique
Et c’est sans appel ! Sur le fond, la basilique-de-la-Garde d’Alger (NDA) équivaut au sanctuaire de la sainte-patronne et gardienne des mers à Bougie (YG). Sur le forme, voyons pourquoi Afrique pourrait s’apparenter à Gouraya ou agour « lune, mois ». Le terme Africa serait, selon les sources romaines, un terme punique repris par les Romains, mais dont le sens reste flou (pays ?). J’ai une meilleure idée pour l’expliquer : la province dite « Africa » ou Afrique proconsulaire dite « romaine » pourrait être un indice que Afer en punique signifiait Romain (au sens large, y compris celui vu plus haut pour la Belle Hélène) à cette époque. En d’autres termes, Afer en punique serait « hellène » avant d’être « romain, chrétien, etc. » au sens de « beau, belliqueux, brillant, etc. » et serait en lien avec le culte de la lune. Peut-être que Afer a un lien avec le berbère moderne afalkay « le beau ». Ironie du sort, Afer d’Africa serait tout sauf noir : blanc-argent, jaune-or, brillant-diamant, coloré, illuminé. La « couleur » peut se trouver dans agour « la lune », d’ailleurs lawn « couleur » en masri/arabe est assez proche de Luna en latin. Au final, se dessine sans doute la plus belle des pistes pour aller chercher l’origine du nom Afer, Africa, mais aussi de comprendre les cultes méditerranéens anciens. Oui, Gouraya en kab pourrait être Aurore, mais chez nous on fait les choses sans fanatisme, donc pas de monuments :). On y reviendra.
 

LE BEL HELLENE
Ce « beau comme un dieu » a-Romi de la tradition kabyle renvoie à coup sûr à l’époque antique et serait une référence aux Héllènes, aux Grecs, à leur mythologie. A une divinité grecque plus exactement. Ce beau a-Romi est, et je l’ai souligné à plusieurs reprises sur l’ancien blog, est le plus sympa des dieux grecs. On n’aurait tort de faire dans le féminisme et de nous limiter à la Belle Héllène, car il devait y avoir une version masculine de cette histoire, il devait y avoir un Bel Héllène…
Le beau a-Romi dans la tradition kabyle, c’est simplement le dieu grec Hermès. Son nom ‘Ermes aurait donné a-Romi en kabyle bien avant l’avènement de l’époque romaine (Hermès devint Mercure chez les Romains). Pourtant, c’est bien le terme kabyle alemas « médian, moyen, du milieu, etc » que l’on devrait comparer à Hermès, dieu du commercer, entre autre, et messager des dieux (Hermès, c’est aussi un autre « janissaire » mais plus ancien, un autre « peseur » aussi). En fait, il n’y a pas de contradiction si l’on suppose que ce « milieu » est une balance (commerce) ou simplement la Méditerranée dite « mer blanche du milieu » en masri/arabe.

Cependant Hermès n'explique pas la relation entre beauté et guerre... Peut-être que ce beau a-Romi de la légende kabyle serait un "beau comme un dieu", non pas comme le dieu Hermès mais comme le dieu Apollon dieu archer, dieu de la guerre entre autre.
 

LES PEUPLES DE LA MER
Changeons de registre, et passons de beauté à cruauté. Eh oui, il le faut pour casser un autre cliché, une autre idée reçue. Cette fois c’est un « cliché officiel », une référence scientifique. Ibn Khaldoun et son « histoire des Berbères », vous connaissez ? C’est une référence pour les historiens… dont je ne fais pas partie :), et je laisse toujours de la place au doute quand à l’existence même de cet éminent historien. Grand bien m’en a pris car je peux avancer librement sans idées reçues. Ibn Khaldoun est justement l’auteur de la fameuse phrase « Un pays conquis par les arabes est bientôt ruiné », c’est lui qui nous a appris à détester les terribles Hillaliens qui auraient ravagé l’Afrique du Nord au 12ème siècle de notre ère. C’est qlq part une histoire qui nous arrange… Perso, je préfère une vérité qui dérange. Et cette vérité, la voici :
Hillaliens (Banu-Hillal) du 12 siècle après JC ~ Peuples de la mer du 12 siècle avant JC
Indice : hillal « croissant (de lune) » en arabe vs illel « la mer » en berbère.

C’est une histoire ancienne, voire même un mythe ancien qui date de l’époque de Ramsès III, Ibn Khaldoun et les autres auteurs de la Geste Hilalienne n’ont fait que traduire et donner une version arabe plus récente dans le temps. C’est un mythe à mon sens. Dans la tradition chrétienne, ces farouches et destructeurs « peuples de la mer » et « hillaliens » seraient, à certains égards,  les « cavaliers de l’apocalypse ». Peut-être que le phénomène de l’éclipse solaire par la lune a-t-il donné naissance à ce mythe, d’ailleurs la date de la présumée destruction d’Ougarit par les peuples de la mer coïncide avec une éclipse du soleil par la lune au même moment dans cette région, et ça a été le cas le 21.01.-1192 (av JC) (chrono 16:00 sur cette vidéo). No comment !