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samedi 31 décembre 2016

Le Petit Prince

Le titre, le nom et le chiffre de l’érudit
 

Etrange est parfois l’inspiration, comme celle qui vous incite à voir un lien là où il ne doit pas y être. Et elle ne s’explique pas, cette inspiration, alors autant faire avec. Ainsi, à un moment donné, une idée, saugrenue en apparence, est apparue et veut que des noms de lieux ô combien familiers, en l’occurrence Ihesnawen (Hasnaoua) près de Tizi en Kabylie et le mont Chenoua à l’ouest d’Alger, soient rapprochés du nom des Ptolémée pour expliquer cette étrange corrélation de différentes histoires, à savoir celle des Fatimides (conquérants de l’Egypte, fondateurs d’Alger, partis de Kabylie soi-disant) de l’époque musulmane avec celle des Ptolémée d’Egypte d’une autre époque, et les deux pouvant avoir une étrange relation avec l’histoire de la Nordafe punique (antiquité). En somme, ce sont des versions de l’histoire d’un même espace (nordaf) mais éloignées dans le temps. Toujours est-il que ce sont les Ptolémée d’Egypte qui constituent la cible prioritaire de notre investigation. Je ne sais comment, mais c’est en compagnie du petit prince des temps anciens de la chanson kabyle, reconnu depuis fort longtemps comme le maître incontestable et N°1 de la chanson kabyle, feu Ccix L’Hasnaoui, que j’ai pressenti qu’il y a vraiment une chance de découvrir ce pan de l’histoire kab’ et nordafe.

Compilation Ccix L'Hasnaoui
(Merci au passage à la youtubeuse kab’ Dalila pour cette excellent compilation et l’upload)
 

Je ne peux vous faire écouter toutes les chansons du maestro kabyle, je vous demande juste d’écouter trois passages : à la chrono 17:27, puis 26:10 et enfin à 34:10, avec toujours le même mot qui se répète : L’Vaz. Vous connaissez bien le patrimoine kabyle, les fables kabs? Eh bien, il vous sera facile de comprendre ce qui va suivre. Notons qu’auparavant, une hypothèse a été avancée qui veut qu’il y ait un lien entre L’Vaz (oiseau fabuleux, souvent apparenté au faucon, époux de Thanina, la femelle du faucon) en kabyle et le sphinx qui renaît de ses cendres. Maintenant la nouvelle donne nous donne les éléments nouveaux suivants :
- Lvaz est au masculin, et il aurait un féminin (étrangement, personne à ma connaissance n’a encore fait ce rapprochement) : Tha-LVZ, c’est-à-dire Thallafsa (hydre, serpent) en kabyle !
- L’Vaz en kabyle = Prince
Le petit prince est exactement à la 17:27 sur la clip du maestro L’Hasnaoui : Lvaz amectuh ! Lui-même mérite ce titre de petit prince de la chanson kabyle ! Et le maestro nous donne une clé pour comprendre l’histoire :
L’Vaz en kabyle (voire même la3vuva (crack)) = Juba, le nom des princes rois de la Maurétanie Césarienne (l’Algérois quoi) de l’antiquité selon l’histoire officielle. Le plus connu d’entre les Juba est le deuxième, en kab il est forcément le plus jeune, et voici une très belle surprise :
Juba II = Lvaz amectuh en kabyle moderne = Le petit prince en fr.
Et la confirmation maintenant :
Thanina est l’épouse de Lvaz dans la mythologie kabyle
Séléné II est l’épouse de Juba selon la dite histoire officielle
Autrement dit, Thanina (femelle de faucon) en kabyle, symbole de jeunesse et de beauté féminine, serait Séléné en grec. Le tombeau de la chrétienne à Tipaza serait, dit-on, celui de cette Séléné, une Thanina-princesse donc, épouse du « petit prince » Juba 2 et fille de Cléopâtre, une Ptolémée donc. NB : Juste pour la petite histoire, notre Thasekurth (la perdrix), symbole de l’élégance féminine chez les Kabs, serait, à première vue, une… courtisane, si l’on replace dans une cour, dans un vrai royaume au lieu de celui des oiseaux des fables kabyles.

http://2.bp.blogspot.com/-ijUK4rBUCPI/U4TqglVsI4I/AAAAAAAADCk/3O0D7-PNea8/s1600/buste_de_juba_ii_-_detail.jpg
Juba II – petit prince, Séléné 2 – Thanina son épouse, et tout laisse penser que le nom de la grande Cléopâtre, la mère de cette Séléné justement, devrait se retrouver en kabyle, peut-être que Cléopâtre 7 est simplement cette Thallafsa (hydre, serpent, ou (morsure de) cobra ?) kabyle.

Demeure la question : qui sont les Ptolémée version nordafe de chez nous ? A supposer que ptolémée ait été un nom commun (ex. droit, orthodoxe, etc.) à un moment donné de l’histoire, les Ptolémée version de chez nous ont tout pour être… les Kabyles, ce qui expliquerait pourquoi l’on prête aux Kabyles la création de la dynastie Fatimide, et mieux encore, établirait un lien entre Lagides et fameux aïeux kabyles : lejdud. On verra si cette hypothèse se confirme, mais déjà que l’on connait la particularité culturelle des Kabyles par rapport à leur entourage immédiat de par leur langue et leur culture profondément méditerranéennes, de par leur organisation sociale et politique (démocratie grecque vs démocratie kabyle, imravdhen –classe sacerdotale kabyle- vs église grecque), on se dit que cette hypothèse est plus que probable. Un autre petit quoique étrange prince n’a-t-il pas qualifié la Kabylie qui vivait ses plus sombres heures, humiliée et réduite qu’elle était à la misère par les envahisseurs un siècle durant, de « Grèce en haillons » ?


Qui est vraiment notre petit prince ? L’intuition et la simple logique suggèrent que c’est probablement le prince érudit, dont le chiffre serait 2 – sin en kabyle, celui du savoir, de la connaissance aussi : sen. NB : Séléné 2 en kabyle Thanina, aurait pu prendre le titre Thania (deuxième) en masri-arabe, mais il n'y a aucune trace de nom/titre arabe dans cette histoire. 

Prince érudit comme Juba 2, et le monument de son épouse Séléné 2 dit, à tort ?, « tombe de la chrétienne », aurait tout d’un monument à l’érudition, aujourd’hui planté en plein milieu du désert intellectuel de l’« Algérie arabo-islamiste », où le nul est prophète dans le pays des « djmal sahra » (dromadaires du désert, intellectuel s’entend !), et nul n’est prince dans son pays car Kabyle il est.
 

Ainsi s’achève ce deuxième volet entièrement dédié à la mémoire du petit prince puis grand maestro de la chanson kabyle, le regretté Ccix L’Hasnaoui. Sur ce, chers amis, vous avez mes meilleurs vœux pour l’année à venir : 
Assugas amegas ! 
Bonne année !

vendredi 30 décembre 2016

Le Patriarche

Le Grand Prêtre ou Si la Kabylie pieuse m’était contée…

Eh bien comme elle m’a été contée – et c’est une chance ! –, il m’incombe de la comprendre, à me la traduire même puisque pour replacer la Kabylie dans le « cartésien » français, par exemple, il est essentiel de comprendre ce que l’on a à la base : les « coordonnées » kabyles. C’est une condition sine quoi none pour mettre fin à la Kabylie mal interprétée, mal comprise ou carrément incomprise par ses propres enfants, que dire alors des étrangers, surtout les malintentionnés du voisinage immédiat. Petit voyage avec le patriarche et monument de la chanson kabyle « old school », feu Ccix L’Hasnaoui, le plus grand maître dans son domaine, et d’ailleurs un fin connaisseur de cette Kabylie pieuse d’antan, avec ses Saints et autres protecteurs.


CLIP 1
Le terme Ccix (chikh) en kabyle (et en algérois aussi) n’a rien d’un emprunt à l’arabe Cheikh (chef de tribu) comme l’affirment les (bruyants) détracteurs de la Kabylie, et ce terme Ccix (Chikkh) signifie en kabyle maître d’art (maestro), maître d’école ou enseignant, dont l’équivalent arabe est ma3alam (patron, maître d’art), mu3alim (enseignant), pas de Cheikh donc :)) Egalement, ce Ccix (chikh) kabyle est attribué au Ccix l’djama (maître du temple), il est parfois utilisé avec beaucoup d’ironie pour Ccix L’Kanun (maître de l’âtre/foyer ou esprit du feu ?) un maître imaginaire (philosophe ?), inexistant, si j’ai bonne mémoire. On fait plus simple : Platon serait aussi un Ccix kabylement parlant. Aristote, le mentor d’Alexandre le Grand, aussi ! Et un Ccix l’kanun s’il n’a pas réellement existé ))) En kabyle familier d’il n’y a pas longtemps, y avait aussi l’expression « anaam achikh » (oui, mon vieux !; mais si ; si si ; bien sûr que oui) pour confirmer, appuyer ses dires, feu Mohia en faisait usage dans ses œuvres assez souvent. Ce terme Ccix (chikh) en kabyle aurait peut-être un lien avec le terme ascète, mais une chose est désormais sûre, sa vraie traduction est la suivante :
Ccix (chikh) « maître » en kabyle = Archer
Chikh Amokrane serait Archer Grand ou Grand-Archer, un archer en chef. Ou bien un Archi-Père, car amuqran (le grand, l’aîné, senior, le chef) est clairement paternel, Pater, voire patricien. En fait, le R aurait sauté en kabyle, comme en masri-arabe d’ailleurs. Achivan en kab, chibani (doyen ?, vénérable ?) en argot « arabe » algérienne, serait Archivan, le préposé aux archives ou l’archivé. Maintenant il suffit de réécouter la chanson « Ccix amuqran », déjà « grand archer » pour comprendre une chose assez simple mais combien importante pour comprendre justement la Kabylie pieuse :
Ccix amuqran (Chikh amokrane) en kabyle = Patriarche
Le mausolée du Chikh Amokrane des Ath-Zellal en Kabylie est simplement équivalent au Tombeau des Patriarches. Le premier pas vers la valorisation du patrimoine kabyle est fait, reste plus qu’à le capitaliser en faisant de ce site un haut-lieu de tourisme avec des retombées économiques concrètes pour la région en question et certainement une façon d’éloigner l’élément intégriste religieux (étranger) des mausolées kabyles.

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Un autre Chikh Amokrane, un patriarche kabyle issu de la classe sacerdotale kabyle imravdhen, est connu sous on nom arabo-francisé Cheikh El-Mokrani, le chef de l’insurrection kabyle de 1871 contre l’occupant français et symbole de la répression aveugle et cruelle des fils de… Badinguet contre les Kabs et synonyme de la déportation des Kabs en Nouvelle-Calédonie. El-Mokrani serait peut-être aussi un Patricien de par son nom et son statut. Ce qui nous amène à supposer que ce Ccix amuqran ou Chikh Amokrane, el-Mokrani serait un Patriarche, le Grand-Prêtre pour se référer à la désignation des anciens Egyptiens. Patricien et prêtre seraient, à mon sens, deux termes issus d’une même racine.
CLIP 2
Je ne sais combien de fois, sur ce blog ou sur l’ancien, j’avais partagé avec vous ma ferme conviction de la relation entre les Egyptiens de l’époque de la dynastie macédonienne lagide (Ptolémée), soi-disant descendants d’Alexandre le Grand et la Kabylie + Alger de l’époque dite des Maurétanies (antiquité, règne de Juba II), voire même de l’époque punique. Ces « Egyptiens grecs » et/ou « Macédoniens » sont à chercher dans la classe sacerdotale kabyle : imravdhen, et plus loin encore dans le temps et dans l’espace, dans les Almoravides pour le Maroc et l’Andalousie. Ce simple Ckikh Amokrane - Patriarche me conforte dans ma conviction que la Kabylie pieuse aurait qlq chose de grec, orthodoxe, à sa façon bien sûr, sans faire référence à une quelconque religion d’appartenance, la ressemblance se trouve dans le poids (excessif) du droit canonique et des deux institutions respectives elles-mêmes, les plus riches comme par hasard – imravdhen jadis en Kabylie et l’église orthodoxe chez les Grecs même de nos jours – sur la société.
Et notre histoire va maintenant prendre un accent algérois, c’est donc le moment d’aller à Alger ! Voici une très belle reprise du « Chikh amokrane » par le maître de châabi algérois, Abdelkader Chaou. Y a pas que son accent algérois dedans, il y a mis du cœur aussi pour ce morceau du maître kabyle L’Hasnaoui. Dans le billet précédent, on a déjà évoqué le nom du « Turc » d’Alger, Dey Hussein de la Régence d’Alger. Si c’était un nom d’arabe, il s’aurait écrit dans l’ordre inverse : al dey houssein, pas autrement. De nos jours, Hussein-Dey, c’est un quartier d’Alger. Un nom que tout le monde prononce Lussein-dey, à part les arabisants invétérés, de la même façon qu’en kabyle Hocine est toujours L’hocine, L’Ho pour les intimes. Vous voulez un lien concret entre la Kabyle + Alger et les Lagides d’Egypte ? Le voici :
Hussein-dey = Alexandre
Comme Alexandre le Grand quoi ! Et c’est sans appel ! Reste plus qu’à retrouver « le grand », ou Mokrane, Mokrani en kab plus proche du grec Macro « grand » et mégalo « grand », dans le nom d’Alger et/ou en Kabylie.
Autrement dit, le quartier Hussein-Dey d’Alger est une Alexandrie (Iskandaria en arabe).
Le nom l’Hocine ou son diminutif L’Ho seraient des équivalents de Alexis, Alex, voire Alexandre. On y reviendra ultérieurement avec plus de détails sur ce sujet.
 

Avant de boucler ce billet, juste pour l’annonce, le nom de Maure, Maurétanie (césarienne pour l’Algérois) est toujours présent dans la langue kabyle et jusque dans la chanson du maestro kabyle L’hasnaoui qui nous a accompagnés durant ce petit voyage en Kabylie :
MWL – imawlan (les parents) en kabyle = Maures.
Et ça, ça promet pour la suite, croyez-moi ! A votre avis, quelle est la différence entre Mohand-Amokrane (Momo Sr, donc l’aîné/le 1e, premier/héritier) et Mohand-Améziane (Momo Jr, Momo Le jeune, le 2ème) ? Et si je vous disais que l’on ne peut pas exclure que ce soit, respectivement, le fils à papa (un prince !) et le fils à maman (déshérité) . fils de maître vs fils de maîtresse, fils de prêtre vs fils de prêtresse ; et l’impair vs le pair : on est en plein dans les chiffres !  

NB : Une dernière chose : une nouvelle piste est à étudier, celle-là très importante car elle touche à l’immense Egypte ancienne, au sujet de « grand prêtre » justement : amuqran, amokrane, mokrane (le grand, l’aîné, le chef, adulte, sénior, etc) en kabyle, mais en berbère (chaoui, tamacheq/touareg, etc.) aussi ne serait-il pas le terme kabyle/berbère moderne équivalent, d’un côté, du nom du dieu Amon ou surtout Amon-Rê en ancien égyptien et, de l’autre côté, du terme moderne en masri-arabe, repris d’ailleurs en kabyle, imen (foie, religion) mu1min (croyant) dit l'mumen/l'mumnin (croyants) en kab ?

A suivre donc…

mardi 20 décembre 2016

La Claque Punique

Beylicat – La Banque Egyptienne(A)
 

Durant toutes ces années, que ce soit sur ce blog ou sur l’ancien, des notions récurrentes sont apparues me laissant penser qu’elles devraient mener à qlq chose de bien concret : île, échelle, balance. A plusieurs reprises, il m’a été donné de dénicher un tout petit détail de cette « balance » sans pour autant avoir un plan d’ensemble de qu’elle cacherait vraiment. Aujourd’hui est un jour de grâce, du moins pour ce qui est de la balance ! Il suffit en effet de regarder le monde, une ville ou un village kabyle sous un autre jour, avec un œil de peseur-archi, càd en coupe. Le profil kabyle ainsi obtenue ressemble à une balançoire ô combien intéressante…

On l’évoque souvent en kabyle même de nos jours : Baylek, terme générique qui désigne le Domaine publique, le Trésor public et par extension l’Etat, le gouvernement. On dit aussi en kabyle y-ečak baylik [yétchak beïlèque] littéralement « le Baylik t’as bouffé » au sens de « l’Etat t’as spolié/exproprié/saisi ou confisqué tes biens ». En langue populaire on remplace le Baylek par un chien au nom de renard anglois : y-ečak Fox en kabyle et kl-ak Fox en derdja ou « arabe » algérois. Vous pensez vraiment que ce sont les Turcs ottomans qui on inventé ce Beylik ? Voici la surprise de votre vie :
Baylek en kabyle, Beylik en arabe/turc = Punique, Punica en latin
Et ce n’est pas tout :
- ce Baylek = Punique est une Balance ;
- ce Baylek = Punique est une Banque (d'épargne), un Bureau, une Berge aussi - on y reviendra ;
- et le plus important, Baylek et Punique sont une version plus récente de… Per-Ank (maison de vie) en ancien égyptien (voir Le livre des Maures).
 

NB : L’autre version de Beylik, celle du Maroc, le Makhzen en l’occurrence, ferait référence au Mizan (balance) en masri-arabe, idem en kab.

Vous imaginez maintenant comment va être bousculé l’histoire de la Nordafe, lorsque Punique (antiquité) rejoint le Beylik (moyen âge) et le tout nous renvoie à l’immense Egypte ancienne (très haute antiquité) ? Mais vous n’êtes pas au bout de vos surprise aujourd’hui…  

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HUSSEIN-DEY
Le Dey qui commande le Beylicat serait notre Peseur, en l’occurrence un canidé (renard, chacal, chien) : Dey s’apparente au Dib (chacal, renard) en argot arabe nordaf seulement qui est un calque du kabyle Ushen (Ouchène), lui-même apparenté au terme wazan, al-wazani (le peseur) en masri-arabe, un patronyme nordaf et andalous  surtout. Le nom du dernier « Turc » de la Régence d’Alger, Hussein Dey, serait un pléonasme en sabir kabyle-arabe algérois :
 

Hussein-Dey = Ouchène-Dib (Chachal/renard en kab+en arabe algérois)
 

NB : Le Dey Hussein aurait pu prendre la forme populaire Dda L’Ho (Dda Lhoucine, Dda Ouchenen voire Mhand Ouchène le maître-renard – personnage rusé dans la tradition orale kabyle, ex. Belyazid), on ne peut l’exclure.
 

C’est une véritable claque (punique !) que l'on vient d'infliger à tous les doctes de zaouiyas et douctours de madrassas, ainsi qu’à leurs alliés, les « immortels » de la Métropole qui nous saoulent avec leurs histoires « arabes », « turques » de la Nordafe qui ne tiennent pas debout.

A prochainement !

mardi 13 décembre 2016

Shakespeare

Colombier, Sir !

Le théâtre commence par les planches… du « petit agadir » kabyle. Lever de rideau...

Deux personnalités issues de deux planètes différentes, chacun ayant laissé derrière lui une œuvre monumentale. Deux personnalités comparables – la bien-pensance ou la hiérarchie établie voudrait qu’on dise en pareils cas « toutes proportions gardées », mais on s’en fiche royalement ! - malgré le fossé qui les séparent en termes de notoriété. Un éminent Anglois et un éminent Kabyle, dramaturgie angloise vs fable kabyle. Shakespeare vs feu Dda Slimane.

Rien à dire, la Kabylie est fabuleuse ! Pas besoin de faire valoir des vieilles pierres en guise d’appartenance à un monde supposé et civilisé, la mémoire populaire suffit pour étriller les ennemis de la culture kabyle et les esprits serviles qui les suivent. Vous allez voir, encore une fois, le patrimoine immatériel kabyle est d’une richesse immense pour celui qui veut et peut le comprendre. La république des hommes est la réalité kabyle, le royaume est strictement imaginaire et jamais humain : royaume des oiseaux, royaume des animaux. C’est le royaume de l’imaginaire kabyle : la fable, les contes, les mythes, la sagesse populaire. Je disais récemment que le nom de « Maure » ou bien du « Turc » (d’Alger) serait un nom d’oiseau (au sens propre). Le souverain du royaume des oiseaux est celui qui a plus d’envergure : ig’idher (l’aigle), le plus sage dans ce royaume est celui qui en a moins : sybus/seybousse (roitelet, le plus petit de soiseaux), réputé être le plus sage. Là nous allons découvrir un tout autre « rôle d’oiseau »…
On fait usage en kabyle du terme afrux/afroukh-ifrax/ifrakh (oiseau-x) pour le réel et du terme dTyr/ledhyur (oiseau-x) pour ceux des fables (paraboles) et contes. Ce dernier se retrouve en masri-arabe ta1r (oiseau). Que signfie ce Tyr, ces oiseaux ledhyur forcément « irréls » car habitant les contes en kab ? Ceci :
Tyr (oiseau) en kab, ta1r en masri-arabe ~ (jeu de) Théâtre  en fr. issu du grec ;
Ledhyur (oiseaux) en kabyle ~ Acteurs,...

La fable, les contes kabyles c’est aussi de la littérature, de la dramaturgie, etc. Ce sont des histoires imaginaires en tout cas, et les acteurs jouent dans une représentation, interprètent un rôle, ils ne sont pas dans le réel. Ce qui explique parfaitement pourquoi le kabyle sépare l’oiseau de la réalité (afrux) des oiseaux de « théâtre » (dyr, ledhyur). Et ce terme kab ne vous dit rien, je m’adresse plus spécialement à nos philologues ?
Ledhyur (les oiseaux, de l’imaginaire s’entend) en kabyle = Littérature
La philosophie signifie carrément pihilein (aimer) + sophia (sagesse), probablement la philo, du moins pour les Kabyles, tiendrait très probablement de l’aile/feuille : ifer en kab, et la sagesse (sophia en grec) du plus petit des oiseaux et le plus sage : Sybus (seybousse). A l’opposé de ce dernier, se trouve ig’idher (l’aigle), le roi des oiseaux, ce qui nous permet là, sur-le-champ, de supposer que l’autre nom GDR avec cette même racine punico-berbère GD – gad « rempart, mur» en phénicien, kath « battre » en kab qui auraient une relation avec la notion d’« onde » je présume – , soit agadhir/agadir (grenier, forteresse, etc., exclusivement en bois dans l’architecture kabyle avec son « petit agadir » dit tha-3risht « soupente » – une estrade, les planches comme au théâtre) va prendre une autre signification, encore une !
agadhir, Agadir en kab/punico-berbère = Théâtre
Normalement , tha-3rish-th (soupente, ptit grenier) serait le féminin de ahrish (partie) et prendrait le sens de Acte (d'une pièce théatrale).

Démonstration magistrale, hein les amis ! Sacrée Kabylie ! Sacrée Méditerranée !
Les anciens Grecs, dit-on, ont reçu leur alphabet des Phéniciens. Qu’en est-il pour le théâtre, la littérature ? Perso, je suis convaincu que ce « masque d’oiseau » serait antérieur à l’antiquité et remonterait à l’Egypte antique : regardez autrement maintenant les divinités représentés avec des têtes d’oiseaux ou d ‘animaux – regardez-les comme si c’était des acteurs et non des divinités, surtout si vous êtes Kab:))

Othello le Maure, Roméo et Juliette, Hamlet, Mc Beth, le roi Lear… - extrait de la liste des personnages mondialement célèbres du célébrissime dramaturge anglois William Shakespeare. Beaucoup se demandent s’il est vraiment le seul auteur (pléthorique) de cette œuvre colossale. Perso, je me demande s’il a réellement existé)) un peu comme pour Sir Isaac Newton. Plus sérieusement, il y a maintenant, au moins, deux moyens d’enquêter sur ce sujet pour déterminer si telle ou telle œuvre est une création de William Shakespeare ou pas :
- faire analyser la langue dans laquelle est écrite la pièce par des non-Anglois maîtrisant la langue de Shakespeare mais aussi l’ancien grec, le latin, les langues de la Méditerranée antique du sud ;
- faire un inventaire des noms des personnages des pièces Shakespeare et les comparer… aux noms de divinités anciennes, et chez nous en Kabylie, aux noms d’oiseaux des fables populaires. Il en va de même pour les noms de la profession : dramaturge, metteur en scène (régie), acteurs (interprètes).
 

Le « royaume des oiseaux » des fables kabyles (imaginaire) serait l’équivalent du Royal Theater (réel) de la littérature anglaise. Il est évident que le terrible Othello est le premier à cibler tant il peut être la première et bonne passerelle entre les planches kabyles du « petit Agadir » et celles angloises du théâtre du Globe. To be or not to be, là n’est pas la question, il faut d’abord traduire et adapter au kabyle les chefs-d’œuvre de William Shakespeare, les meilleurs pièces traduites et adaptées sont le meilleur moyen de booster la littérature, le théâtre – forcément un royaume et forcément avec le nom « Agadir » – en Kabylie et partout en Nordafe. C’est d’ailleurs le meilleur moyen de tomber sur une possible « traduction » du génie anglois, en plus d’apprendre la langue !

Vous avez peut-être entendu de « William Shakespeare arabisé » par les arabisants-à tour de bras et voleurs de mémoire : Boualam Cheikh-Zoubir :) Risibles, comme d’hab d’ailleurs.
Etant Kabyle, je ne peux évidemment pas m’adonner à ce genre de supercherie. However… Toujours est-il que tout ce qu’on vient de voir – le « petit agadir » ou ta3risht (soupente) kabyle, exclusivement en bois ou Agadir qui date de l’époque punique en guise de Théâtre, les oiseaux acteurs de théâtre, etc. – ainsi que le nom du théâtre de Shakespeare, le Théâtre du Globe me laisse penser à ce qui suit, quitte à devenir, pendant un certain moment, la risée de ceux qui vont me lire ; Shakespeare, s’il pouvait et devait prendre un nom kabyle, un nom théâtral donc d’oiseau (pour les Kabs), il prendrait celui-ci :
Shakespeare ~ ithvir (pigeon) en kabyle

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C'est surtout la Plume (William ?) de pigeon (ithvir - shakespeare ?) qui nous intéresse, peut-être serait-il le symbole de la littérature et/ou du théâtre. Ce qui est certainement vrai c’est cette comparaison illustrée sur l’image plus haut :
Théâtre = Agadir en kab/punico-berbère = Colombier, pigeonnier

Le Calame, qu'on dit issu du grec kalamos (roseau) - dit aghanim en kabyle, proche de anima (âme) en latin : Animation ou bois animé pour le théâtre, ka littérature, le cinéma ?, anubish en berbère de Siwa -, ne serait-il pas plutôt issu de Colombe, du pigeon ? NB : Si l'indice de calame ou du roseau (grec) est vrai pour le théâtre, la piste de Siwa peut nous donner le nom du Shakespeare des anciens Egyptiens : (la divinité) Anubis, à la tête de chacal, peseur d'âmes/de coeurs. Anubis aurait sans douté donné nefs (respirer, souffle) en kabyle, tout comme nafs (soi, esprit, souffle) en masri-arabe.
Simple hasard, golub en russe - proche phonétiquement de Globe - signifie « pigeon ». Le Théâtre du Globe de William Shakespeare ne serait-il pas le Théâtre Colombier ? La ressemblance est en tout cas très frappante. Le plus marrant est que le terme Club pourrait s'avérer être en lien avec Clébard, de kelb (chien) ou galb (coeur) en masri-arabe, un canidé, comme Anubis des anciens Egyptiens, le peseur d'âmes, l'âme ailleurs/plus tard apparentée à la Colombe (Saint-Esprit)... Peut-on envisager cette hypothèse : Shakespeare = Shake-spirit (Saint-Esprit), jackal-spirit (Anubis quoi !) ? Why not après tout :) Ce roi de l'inspiration anglois comparé au chacal Anubis des anciens Egyptiens n'a rien d'anodin, la preuve : la Scène semble s'apparenter à Ushen, le chacal/canidé en kabyle !
 

Baisser de rideau. A prochainement.

jeudi 1 décembre 2016

Kahlras

Le Verre Kabyle Corsica

Après la « table kabyle », voici un nouvel outil : le « verre kabyle » – Introduction. Les yeux rivés vers le pôle, bien entendu, mais d’abord un avant-propos s’impose.


Préambule
Très souvent, on entend de la bouche des stipendiés de la « madrassa arabo-islamiste » – par ailleurs à l’origine de la médiocrité endémique de l’école algérienne et du naufrage identitaire et civilisationnel de l’Algérie – que la langue kabyle aurait emprunté ceci et cela, presque tout quoi !, à la langue sémitique arabe. Il y a malhonnêteté sur toute la ligne, c’est le moins que l’on puisse dire. Déjà qu’il n’y a pas de dictionnaire étymologique de cette dite langue sémitique arabe. Ensuite, ces pourfendeurs de la langue kabyle et du patrimoine authentique de la Nordafe et farouches opposants à la modernité font fi de deux fondamentaux qui déterminent l’espace vitale des langues confrontées (kabyle vs arabe), en l’occurrence l’Egypte (ancienne surtout) et la Méditerranée. A vrai dire, il n’y a pas de langue arabe (au sens d’arabe des Arabes orientaux) en Nordafe et il faut utiliser, comme je le fais, la désignation masri-arabe (égyptien-arabe), et surtout comprendre que les interférences entre la langue kabyle vs la langue arabe devraient trouver leurs explications dans une langue méditerranéenne tierce, l’ancien égyptien et le grec ancien en premier lieu, le latin en second. Par exemple, zudj, zwadj (pari, mariage) en lien avec le grec zeugon (joug), ou bien belar/avelar (pot en verre, cristal) en kabyle vs beloura (cristal) en masri-arabe qui possède un « tiers témoin », l’ancien grec en l’occurrence avec le terme béryl, beryllos (pierre précieuse), probablement c’est une idée de tout ce qui brille ou est translucide (diamants, perles, pierres précieuses). Ce terme de verre ou cristal va nous servir justement pour le présent billet. Quant à une origine égyptienne ancienne des termes interférents (kab vs masri-arabe), en voici un poignant exemple : on l’a dit sur ce blog (lire « La Grande Illusion »), l’Etoile Polaire serait associée à un puits, à un centre (repère fixe). Il se trouve qu’il a un terme homonyme, commun aux trois langues (égyptien ancien, kabyle/berbère et masri-arabe) : niwt (cité, plan) en ancien égyptien (lire « Héliopolis ») vs a-nou (puits) en kabyle et berbère (par ex. préfixe du toponyme Nouakchot) vs naw, new (noyau) en masri-arabe ; et pas seulement car cette racine commune NW se retrouve en latin et en germanique dans nux, nucleus (noix, noyau), nuts, etc.

Si vous avez eu l’occasion de sabrer un magnum de champagne ou, si vous êtes têtus :), un litre de selecto bien froid, vous aurez donc compris toute l’importance de la forme de ce verre,  une coupe ou une flûte plus exactement. Regardons-le autrement, comme si c’était des verres de lunettes reposant sur une monture ou, excusez-moi, un corps humain sans tronc, donc avec la caboche qui repose sur le pied long. Quels sobriquets et noms nordafs suggère cette flûte ?
1. vu-qerru (Boukerou)= littér. grosse caboche, pour le sens de Têtu. Sa traduction littérale vers l’arabe donnerait le nom algérien Bouras, qui n’a strictement rien à voir avec une interprétation arabe orientale genre « abou+ra1s » (père+tête), c’est du délire tout simplement.
2. vu-adhar (celui qui un seul pied ou un long/grand pied), au plur. vu-idharen (Boudarène, patronyme répandu en Kabylie) = Longpied, bigfoot en anglois. Celui qui a le pied long pourrait être un souffleur de verre de métier, mais sachant que le nom découle de l’origine géographique de son titulaire, il indiquerait une direction bien précise, peut-être le pôle sud (pied) par opposition au pôle nord (caboche).


Revenons au têtu. Même en kabyle, on fait usage d’un terme nordaf (pas arabe !) pour désigner le têtu, voire même un Malchanceux, voire Courageux (sous réserve, à vérifier donc) : kahl-ras (black head ou tête noire), de k’hal (noir, nègre de la racine « fardée, noire et de mouvement KL » en kabyle, ex.Akli, thikli) en nordaf + ras (tête en phénicien, puis en masri-arabe). Un simple calque nous donne la variante turque Karabas, dont je ne connais aucun exemple d’utilisation en Algérie. Par contre, je crois y deviner la kahraba (électricité) en masri-arabe et même la karh’ba (automobile, sans doute pour « carburateur » et le Char, carrose) en argot tunisien :)), et dans Kahlras avec Kl, on devine le Kilo : le Kahlras (tête noire) de « têtu, borné » aurait une tête d’un kilo, d’ailleurs un « kilou » (kilo) en argot algérois moderne signifie à peu près la même chose : une tête de pioche :)) Le vu-qerru (grosse caboche, têtu) kabyle s’apparenterait à quoi à votre avis ? Tout simplement au Bocal dit avuqal (coupe, bocal) en kab - la coupe est ka1s en masri-arabe -, et l’argot algérois confirme cette logique kabyle : m’buqel (un cancre/nul) serait am-uvuqal (comme un bocal/une coupe), une (tête de) cruche quoi !
Et le Bouras en argot algérien à quel récipient s’apparenterait-il ? A la porcelaine (transparente) probablement, reste à déterminer l’origine géographique correspondante (le nord polaire peut-être).
 

Plus sérieusement, ce Kahlras auraient d’autres significations dépassant les frontières nordafes. D’abord, je suis convaincu que le ras [rash] phénicien de « tête », idem en masri-arabe, serait en lien direct sinon une version du nom d’une divinité ancienne égyptien : le dieu Ré, Ra qui aurait peut-être évolué vers QR en kabyle/berbère (la bouteille en kab et en arabe contient cette racine QR) et vers RS (ra1s, d’où raïs) en masri-arabe. Ensuite ce Kahlras se trouve juste en face de nous et son drapeau est sans équivoques :
 

Kahlras (tête noire) = Corse
 

Eh oui, quoi que pensent les Corses à ce sujet, la tête de maure sur le drapeau corse daterait d’une autre (lointaine) époque et remonterait à un mythe méditerranéen commun. Lequel ? Il faut aller le chercher. A la louche, cette « tête noire » (Kahlras, Corse) pourrait indiquer une unité de mesure : le kilogramme, kilo (le maure, le noir, Akli ? = kilo) ; elle pourrait porter le sens « insulaire » et « Perle » (conforme donc à l’Île de Beauté, une perle noire ?) et d’une façon générale avec les pierres précieuses : le Corail rouge pourrait constituer l’élément commun entre la Nordafe et la Corse ; le Charbon aussi peut-être ; elle pourrait avoir un rapport avec le Cœur et Courageux;  avec les navigateurs, les corsaires ou pirates (grade par ex.). L’enquête corse :) ne fait que commencer, on ne peut donc écarter aucune piste pour le moment.

A prochainement.