Translate

mardi 17 janvier 2017

Thalassa

Méditerranée – Définition kabyle.

Il est des preuves que personne ne peut réfuter, en voici une. Pas évident de faire face à l’ « école des clercs », les dits « historiens », ou plutôt les traducteurs de l’évolution du monde en langue liturgique. Mais cette fois, et on s’en réjouit, l’oralité de l’école des peuples l’emporte haut la main.
Dans le billet précédent, on a vu combien il nous a été fatal de tourner le dos à la mer, à notre mer Méditerranée. Là on va voir, pour la Kabylie, que notre rattachement à la Méditerranée est demeuré intact mais sous une autre forme. En somme, le verre est à moitié plein, vu que l’on a assume notre identité à moitié seulement.


THALASSA
Beaucoup d’entre vous ont très probablement visionné le reportage de l’émission française Thalassa sur l’Algérie, avec un tout petit peu de Kabylie dedans et beaucoup de clichés comme d’hab avec les badinguetistes arabophiles assumés et ardents défenseurs de l’hypothèse du « miracle grec ». On va faire nous aussi un voyage à vol d’oiseau pour aller du nord au sud de la Kabylie pour voir qui d’eux ou de nous tient plus de la Méditerranée. En d’autres mots, on va du littoral de la Kabylie maritime pour arriver au versant nord ou sud du mont du Djurdjura. Notre itinéraire va nous mener de notre frontière naturel nord – la Méditerranée, jusqu’à la frontière naturelle sud de notre territoire – le mont du Djurdjura. Les monts de l’Atlas nord-africain qui nous protègent de l’enfer du désert. Le monde connu, notre monde, le droit, notre droit kabyle, s’arrêtent à nos frontières naturelles…
 

Thalassa (Θάλασσα), voire thalatta (Θάλαττα) en grec désigne la Mer en général sans donner une quelconque explication. Ce terme ne serait très certainement pas un vernaculaire grec, l’alphabet grec est d’ailleurs né du phénicien. Qu’est ce que donc Thalassa, la mer ? Et quelle mer ?
En kabyle, on penserait au rapprochement avec Thalla (source, fontaine), ce qui est légitime au vu de la proximité phonétique et de l’élément commun – l’eau. Mais en réalité, c’est un autre terme kabyle qui s’y prête on ne peut mieux pour donner une explication à la version (traduction) grecque Thalassa (mer) :
Thilissa, Thilas au plur. et Thalasth au sing. pour 1. Frontière, limite, borne séparant deux parcelles de terrain, deux propriétés, et par extension deux pays, etc. 2. Loi.
 

Thalasth se trouve entre 2 terres, une frontière départageant deux parcelles de terre, deux propriétaires (deux hommes aussi). Thalast est forcément au milieu pour les deux voisins. Pas compliqué maintenant de comprendre une chose essentielle :
Thalassa (mer) en grec, le kabyle Thalast (frontière) = Méditerranée (mer du milieu).
Le kabyle est bel et bien celui qui détient la définition authentique de « Méditerranée », une frontière (médiane, intra-), ou tout simplement un nom commun comme l’explique la réalité kabyle (oralité) via Thalast, chose que ne donne pas la version (traduction grecque) :
Thalassa en grec, via Thalast en kabyle = Méditerranée, Mer Intérieure.
C’est du 100%, même le plus brêle de leurs clercs-traducteurs le reconnaîtra, sauf s'il est de mauvaise foi. Passons maintenant à ce qui l’est moins, càd aux premières suppositions qui découlent de cette démonstration.
 

ATTENTION ! Ce qui va suivre est du vrac, je le partage avec vous dans le seul but de vous voir contribuer à la réflexion sur les premières conclusions qui pourraient être tirées à chaud, vous êtes donc avertis :)

1. LA CROIX
Thalast est une borne posé par l’arpenteur pour éviter les litiges – le meilleur moyen de faire la paix entre voisins –, avec une ligne imaginaire délimitant le territoire d’une propriété foncière, une ligne blanche sur fond noir (terre). Elle se métamorphose en frontière réelle, càd un afrag (clôture), terme kab qui est clairement très proche de berge en fr. et autres langues. Comme si on passait d’un point à un pointillé puis à un trait. Thalast serait comme une croix, un X. Une coordonnée fixe, « nouée », un repère, un nœud. Thalast en kab pourrait avoir une relation avec KTL de k’thill (mesurer, prendre des côtes) mais avec la croix dans d’autres langues : krest en russe, Cruz en espagnol, etc. Une croix de paix ? Thalast en kabyle pourrait être le nœud marin, une unité de mesure de vitesse, ce qui corrobore un peu plus la thèse « phénicienne », punique nordafe omniprésente dans la réalité kabyle et émise dans le billet précédent. Mais quelle croix au juste ?


L’arpenteur, donc avec des compétences en géométrie, ferait forcément un bon astronome. Bref, Thalast pourrait indiquer la Croix du Sud. C’est le moment de saluer nos frères Imuchaghs, les Kel Tamacheq dits Touaregs, qui habitent la mer de sable (le Sahara) : Azul, ayethma ! Après le rapprochement fait, il n’y a pas longtemps, sur ce blog, entre le tamacheq -kabyle via Ténére (désert)-Thiziri (clair de lune), voici une deuxième clé : Thalast (frontière, ici sud) vs Croix d’Agadez pour la Croix du Sud indiquant le pôle sud. Vous l’aurez compris, nos frontières réelles, càd géographiques, pôle nord, nord (la mer Méditerranée) et sud (mont de l’Atlas, Djurdjura) ont des équivalents imaginaires, càd magnétiques : N et S, pour le nord et le sud magnétique. C’est une histoire de grands voyageurs et de navigateurs, très probablement. Un indice de boussole très certainement. Je l’ai déjà dit, les Kabs et les Tamacheq, s’ils font équipe, ça va barder pour de vrai !


Deux mots maintenant issus de traductions récentes, en latin et en arabe, indiquant la même chose : le mons ferratus (montagne de fer) des textes latins au sujet du Djurdjura et/ou l’Atlas + le masri-arabe qui associe le fer (hadid) et la frontière (hudud). Thalast va certainement nous indiquer un métal et donc un âge – l’acier, le fer, ou l’étain qui est par excellence un indice phénicien, et ce sont des Iflissen les armuriers, au moins, et des Ath Yeni pour la bijouterie que nous viendra la réponse, je présume. On y reviendra. Thalast pourrait être aussi une croix en bois, donc un arbre, lequel ? Olivier, figuier ?


La Croix de Fer des Prussiens et Allemands d’une certaine époque ou même la Croix de Malte sont une version très tardive de la Croix d’Agadez des Kel Tamacheq, qui, elle, a au moins raison d’être puisque la Croix du Sud est un guide pour les Kel Tamacheq qui traversent les routes à cette latitude ou aux marins navigateurs qui arrivent à ces latitudes de l’hémisphère sud : ce n’est pas en mer Méditerranée ou en mer Baltique (hémisphère nord) que l’on trouvera cette croix et jamais on n’a entendu parler jusqu’à très récemment de grands navigateurs-explorateurs venus du nord (Européens), qui ne connaissaient même pas la boussole (hormis les Vikings, mais ces gars n’ont jamais exhibé de croix de fer, de Dieu, croix gammée ou croix goumi :) vers le sud comme c’était le cas pour les « Phéniciens » de l’antiquité, cette croix européenne serait apparue, au plus tôt, après la conquête massive de l’Amérique !


2. BLANCHE
Méditerranée est dite en masri-arabe la « mer blanche du milieu ». Milieu, on n’a compris, mais pourquoi blanche ? Par opposition à la mer Rouge d’Egypte, à la mer Noire ? Je pense que la couleur pourrait indiquer autre chose : libra (balance, blanc-blanche ?) en latin, càd une mer tranquille, calme, sans grands courants, peut-être pour la différencier de l’océan. A vérifier.
Cette blancheur, évoquée dans la traduction arabe pour la Méditerranée, pourrait se voir dans l’autre mer, càd dans le mont de l’Atlas, le Djurdjura avec son manteau de neige, ou tout Mont blanc, enneigé. Peu argumentée comme supposition, j’en conviens, mais ce rapprochement d’indices pourrait expliquer certaines choses. Ainsi, la Kabylie, coincée entre la mer et la montagne, avec ses deux frontières naturelles nord et sud, sa face et sa pile, serait donc liée à un indice « blanc » (le sud, le dos) qui la rattache à « sa » mer – la méditerranée ; je prends une autre contrée coincée entre la mer et la montagne, le Monténégro (mont noir) dans les Balkans, et leur indice sera « noir », leur mer d’origine serait la mer Noire ! Idem, un pays coincé entre le désert (à la place d’une montagne) et la mer aura une couleur aussi : la mer Rouge, pour l’indice du désert (le dos) on peut supposer. Bref, ce ne sont que des réflexions, on y reviendra le moment venu si nécessaire.


3. GUERRE A CHERCHELL, PAIX A TIPASA
Qui n’a pas entendu de Mare Nostrum (notre mer) pour la mer Méditerranée, symbole de la domination romaine sur la Méditerranée ? Très forts, les camarades clercs-traducteurs et scénaristes de l’histoire, leur Hollywoodei )). Mare Nostrum pour Méditerranée « notre mer » ? Nana-k (ta (grande) sœur, ta tante !), piètre traducteur ! Mare Nostrum serait une traduction de Mer Intérieure, la Thalassa expliquée plus haut pour la Méditerranée. Ni plus, ni moins.
Ces notions frontières géographiques (Méditerranée vs Djurdjura) et magnétiques (Pôle nord vs Croix du Sud) auraient été utilisées pour désigner des notions de structures d’un Etat moderne, et ce n’est ni celui des Grecs, ni celui des Romains, ni celui des Arabes ! Devinez un peu ce que deviendraient le nord et le sud…

Frontière Nord de la Kabylie – Méditerranée, mer intérieure = (ministère des) Affaires Intérieures ;
Frontière Sud de la Kabylie – Djurdjura, croix du sud = (ministère des) Affaires Extérieures.
Et ce n’est pas du délire si l’on se réfère à l’histoire de l’antique Maurétanie Césarienne. Regardez un peu ça :
Djurdjura, Jerjer en kab – Cherchell donc le MAE ou Foreign Office, disons « ministère de la paix », de la Maurétanie Césarienne de l’antiquité ?
Thilissa (frontières) en kab, thalassa (mer) en grec – Tipasa donc le MI ou le Home Office, disons « ministère de la guerre », de la Maurétanie Césarienne de l’antiquité  ?

Tipasa ou Tipaza n'a-t-elle pas une consonance espagnole La Paz (la paix) plus que romaine (la paxa romana) ? Cherchez la guerre à Cherchell donc :)
Un grand azul aux frères Ichenwiyen du Chenoua !
 

A vous de juger, ou plutôt de réfléchir sur l’opportunité d’un tel rapprochement, surtout si affinités il y a, càd si vous êtes connaisseurs de l’histoire de la Maurétanie Césarienne et des sites de Cherchell et Tipaza. Il pourrait s’agir d’autres institutions, par exemple un parlement et un sénat, ou l’une religieuse et l’autre mondaine, mais une chose est sûre, et elle est révélatrice que l’histoire phénicienne nordafe s’est bel et bien concrétisée en Maurétanie Césarienne. Pourquoi ? Les deux frontières (nord – Méditerranée, sud- Jurjura) sont deux faces d’une même pièce – la Kabylie, et les deux institutions césariennes supposées (Cherchell – guerre et Tipasa – paix) sont deux faces d’un seul et même Etat, elles ont coexisté ensemble. Et là on va dézinguer leurs piètres traducteurs d’histoires phéniciennes nordafes : Utica (colonie, ancienne ville ?) et Carthage (ville nouvelle), ils nous disent, càd ancienne capitale et nouvelle capitale, càd qu’elles n’ont pas coexisté, alors que Utica (Utique actuellement) et Carthage devraient coexister et être deux faces d’une même pièce ; deux pôles d’un même axe (magnétique, N vs S) qui vont toujours ensemble ; deux états du temps – guerre ou paix ; deux institutions d’un même Etat comme le seraient Cherchell et Tipasa pour la Maurétanie Césarienne !

TIKJDA
Les termes et noms correspondants restent à comprendre, mais cette logique est très certainement juste et va nous permettre de démanteler toutes ces inepties romaines au sujet des Phéniciens nordafs, des guerres puniques (une autre version des « croisades », on en a déjà parlé), de Carthage, etc. La Maurétanie Césarienne, soit la Kabylie plus le grand Algérois jusqu’au Chenoua, au moins, apporterait les bonnes réponses. De plus, en matière de démocratie, la Kabylie est elle-même une référence qui n’a rien à envier à celles des Grecs, brandie par les « immortels » et leurs émules comme seule et unique référence valable en la matière. Il disait quoi, le moujik romain, c’est quoi déjà son nom…, Caton, oui, Caton l’Ancien ! Probablement, une invention de leurs clercs-traducteurs et scénaristes du Hollywoodei au service des maîtres de Rome )) Delende est Cartago (Il faut détruire Carthage), disait-il en exhibant des figues fraîches (figues de Barbarie, je présume) ? Nana-s ! Cela nous donne un indice de figuier pour Carthage, pas plus, et donc pour Cherchell comme indice de guerre ; je présume que l’arbre de paix, pour Tipasa et Utique, serait le socle identitaire kabyle par excellence, l’olivier. Pas compliqué de deviner les vraies origines de la religion de paix et de la religion de guerre en Nordafe.


Utica, repris comme Ithaque en grec, 3atika? en masri-arabe, Utique de nos jours, aurait le sens de colonie, nous disent ces piètres traducteurs de tous bords (grecs, romains, latins, arabes, français). Utica aurait le sens de « colonne, pilier », Tipasa est serait son équivalent mais au pluriel pour ses « colonnes », et ça, ça rappelle une chose très importante à tout Kabyle clean, les socles, les piliers de son pays de son identité : ajegu (pilier, colonne), thi-gehdha (les piliers, les colonnes), d’où le nom Tikjda sur le versant sud du Djurdjura. Utique, Tipasa, Tikjda – si cela venait à se confirmer, ça serait de très bon augure pour avancer. Indice encourageant : Thalast (borne, frontière), détaillée plus haut, serait le féminin de a-salas (poutre portante), le croisement de ajegu (pilier, colonne) et de cet a-salas (poutre) est sur quoi repose le toit de la maison kabyle, la tête de l’identité kabyle. NB : Comment ne pas rendre hommage et ne pas avoir, surtout en pareils moments, une pensée pour le regretté Méziane Rachid pour sa chanson emblématique sur Fadhma n’Soumeur où il évoque ce socle, et son œuvre de valorisation de notre patrimoine ?! Adh phell-as y’aafu Rebbi. Thajemilt thamuqrant et merci.


https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a5/Djurjura_enneige.jpg

LES AUTRES COLONNES
Un petit truc avant de boucler ce billet. On avance vers l’ouest de la Kabylie, vous l’aurez probablement compris. La trace punique ou phénicienne est désormais indéniable en Kabylie + Grand Algérois ou simplement l’ex. Maurétanie Césarienne. La preuve viendra par la langue, l’alphabet, vous verrez. Et l’on avance lentement mais sûrement vers la péninsule ibérique, vers l’Andalousie, l’Espagne d’aujourd’hui. Et plus j’avance, plus je crois deviner la figure de Bocchus, plus je comprends qu’il y aurait eu deux faces de l’Andalousie (la péninsule ibérique dans son ensemble) étroitement liée à notre page punique, à ce qui est aujourd’hui le Grand Algérois et la Kabylie. En d’autres mots, l’Andalousie dite « arabo-musulmane » serait une deuxième phase d’un passage punique maurétanien-césarien, une langue (l’arabe) a supplanté une autre (le punique), arraw n’wakha ont supplanté arraw l’dzayer + leqvayel sur ce chemin, ou les dynasties marocaines ou maures occidentales auront remplacé les centrales, celles de la Maurétanie Césarienne. Le grand remplacement a eu lieu à un moment de l’histoire, il faut comprendre à quel moment exactement. 

C’est un « Bocchus » (thevra yemmas !) qui aurait apporté les « braises arabes », ou la langue liturgique arabe en Nordafe et en Ibérie. Il faut localiser leur école de ces piètres traducteurs (vers l’arabe) au service de marchands, en Andalousie et/ou au Maroc. J’insiste : ce serait une délocalisation, un « translating center », une zaouiya - école de traduction ?, en Andalousie (école de Cordoue ?) ou au Maroc la première école de traduction et de facto une « centrale d’arabisation » qui a couvert le « marché » andalous puis nordaf, via leurs missionnaires (Almoravides, marabouts) : la thèse d’une usurpation, d’un grand remplacement des Imravdhen (classe sacerdotale) authentiques kabyles par des « marocains » à un moment donné de l’histoire semble se confirmer, mais, de grâce, il ne faut aller vite en besogne et généraliser ! La première « centrale d’arabisation » serait la première zaouiya ou la première université, à Fès (Maroc) justement ! De quoi exacerber encore plus le sentiment de méfiance légendaire des Kabs à l’égard des bigots et du perfide Makhzen :) J’espère que cela ne va pas se répertorier sur les simples gens, les relations de bon voisinage sont nécessaires surtout que de côté de la Nordafe il y a les Berbères du Souss, du Rif, de l’Atlas pas forcément bigots. 
La désarabisation des mentalités devrait commencer là où elle aurait commencé : à l’ouest, par Gibraltar, son tremplin vers la Nordafe et l’Ibérie. Il faut comprendre à quel moment exactement et par quel pont ou moyen a atterri l’arabe en Ibérie et en Nordafe occidentale : par le nord, l’Europe, dans les bagages des marchands juifs ibériens ? ou par le sud, dans les bagages des nomades et/ou pèlerins marocains revenus d’Arabie ? Maintenant que nous avons identifié nos colonnes, depuis celle d'Utica jusqu'à celles de Tikjda en passant par celles de Tipaza, il faudrait, peut-être, acculer l’éternel Bocchus contre les colonnes d’Hercule pour arriver à comprendre ce parachutage de braises d'Arabie en Méditerranée occidentale, car l’histoire officielle de la « glorieuse conquête arabe » de l’Andalousie et de la Nordafe est, on l’a compris depuis longtemps, du festi (inepties) puissance dix, la génétique vient d’en apporter la preuve, encore une : il n’y a pas de gênes arabes en Espagne, 0%. C’est le grand walou (néant), comme dit l'artiste !

A prochainement !