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vendredi 25 novembre 2016

Babylone

Agadir - Le vent en poupe.

Pour apprivoiser le temps, ou du moins le comprendre pour s’y situer, l’homme a dû non seulement le diviser, mais aussi trouver des noms à toutes ces divisions de temps, aux repères d’espace-temps. L’homme inventa l’échelle du temps, les calendes, et les religions avec sans doute. Mais à quel moment, plus loin dans le temps, l’homme prit conscience du cours du temps, d’un avant et d’un après, d’un « présent, passé, avenir/futur ». Et puis oui, les verbes et la conjugaison des verbes seraient apparus à quel moment ? :))

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C’est l’occasion de parler de la terminologie kabyle correspondante. Vous connaissez peut-être l’expression kab « qavel-wavel » (« dans un an, deux ans » comme « demain on rase gratis » en fr.) en guise de réponse à une promesse non tenue ou qui tarde à être tenue. Ce sont en réalité des termes propres pour désigner l’année prochaine (qavel, dans 1 an), wavel (après-année prochaine, dans 2 ans), mais on connaît-on vraiment l’étymologie de qavel et wavel ? Moi pas, pour le moment. Par ailleurs, on retrouve des notions d’espace pour décrire le temps, par exemple « amont, aval » en français, ou en kabyle dans l’expression « s-ya dh-assawen » (littéralement « d’ici jusqu’à la pente montante », càd, à partir de maintenant, dorénavant) où assawen signifie une pente montante : il y a toujours un bas et un haut ; il y a toujours un avant et un après, antériorité et postériorité, un amont et un aval ; il y a toujours un ordre bien établi, un cours (d’eau, du temps) à deux sens : une « pente descendante » gravitaire, dans le sens du courant (vers le futur ?) et une « pente montante » à contre-courant (vers le passé ?). Le plus curieux, c’est que l’homme a parfaitement intégré les règles de la nature (la gravitation par exemple) pour diviser le temps en prenant comme unités de base le Jour (révolution de la Terre autour de son axe) et l’Année (révolution de la Terre autour de son astre, le Soleil), comme on va le voir dans le lexique touchant à notre thème.

VOSTOK

Le présent0, le présent+1, +2 (futur), le passé-1, -2 (passé) à l’échelle d’un jour, d’une année dans différentes langues, en langue kabyle en particulier qui utilise deux prépositions de temps Send, Sell comme suit :
illindi = an passé (1 an en arrière) ; Sell illindi = 2 ans en arrière.

* illindi (an dernier) kab comparable à leyenda-légende en romanes ?
idheli = hier ; send idhelli = avant-hier.
azeka = demain ; sell azeka, send azeka (selon les régions) = après-demain.
Que signifient exactement Send, Sell utilisées pour avant et après ? Pour le comprendre, prenons azeka (demain), que l’on a comparé dernièrement avec son homonyme mais avec un zed emphatique aẓeka, aZeka (tombe). Notre azeka (demain) avec un zed normal (voisé) peut être divisé en deux syllabes : az+ka. Difficile pour vous sans doute, mais pour moi il est très simple de voir très rapidement cette même logique dans une autre langue familière (pour ma caboche !), le russe en l’occurrence : Vostok (orient) de vos (res, re) +tok (cours, courant), prononcer « vastoque ». Le kabyle use de la même logique pour désigner une notion de temps, le russe pour une notion d’espace. L’orient russe est le demain kabyle :). Puisqu’on évoque la Russie, donc les grands espaces, très grands même, sans parler de l’espace (cosmos) qui fait partie intégrante de ce pays, on va comprendre assez facilement le sens de Sell, Send appliquées à des notions de temps en kabyle en les plaçant dans l’espace, sachant que le « demain » kabyle est l’« orient » russe :
Sell azeka, Send azeka (après-demain, dans 2 jours) = Extrême-Orient.
Logiquement, Send idhelli (avant-hier) serait l’Extrême-Occident. Pas besoin d’un schéma pour comprendre que l’antiquité, les ancêtres, les aïeux sont du côté du couchant, tandis que la descendance (petit-fils, arrière-petit-fils) seront du côté du levant.
Donc Sell ou Send prendrait le sens de « extrême », un préfixe « d’éloignement » dans les deux sens (avant-arrière, passé-futur).

ORION
Ces termes de temps indiquent clairement la présence d’un vecteur du temps, d’une flèche du temps, nécessaire d’ailleurs pour que la vie ait un sens. C’est que le terme azeka (demain) en kabyle serait probablement altéré, sa forme complète serait az+kath, où ce dernier kath (battre) est le gad (rempart) phénicien, punico-berbère (ex. Agadir), très bien conservé en kabyle dans kath, weth (battre, chute ou précipitations ex. neige, pluie), wada (bas). Deux choses importantes :
- azeka (demain) serait azekath, voire azegadh ou as (jour)+gad (rempart) : a-segad (le chasseur) en kab, sayad (chasseur, seigneur) en masri-arabe, sagita (flèche) en latin. Plus haut, je disais que le Demain kabyle (azeka) découle de la même logique que l’Orient russe (vostok). Ce demain kabyle complet azekath, asegad sera le Chasseur au nom de Orion le chasseur (oriens en latin ayant donné orient y serait issu alors). Là on peut supposer que azeka, azekath, asegad (demain) sera le « jour du chasseur », le « jour de l’Archer », voire « jour du Seigneur ». Peut-être que l’anglois tomorrow (demain) contient-il arrow (flèche) d’où arc en français ;
- ce terme phénicien occidental ou punico-berbère gad (rempart, mur) pourrait porter le sens de « Arc » tout comme de « Onde ». Compliqué ? Prenons ce qui a de plus simple : ce gad pourrait être celui que l’on voit dans les termes interférents kab vs masri-arabe comme jed (aïeul, grand-père), djadid (nouveau).

BABEL
On sait que le gad (rempart) phénicien est surtout bien ancré en Nordafe, dans le berbère, il faut plus parler de punique ou de punico-berbère. Les toponymes issus de gad (rempart), Agadir (grenier collectif, forteresse) en kab et en berbère – c’est une institution chez les Berbères, un trésor public quasiment, de plus le « petit agadir (grenier) » est très bien attesté dans l’architecture kabyle : taaricht (soupente en bois) servant à stocker l’huile d’olive surtout, les liquidités en somme :)) – ou Cadix en Andalousie démontrent bien cette origine nordafe occidentale.
Outre agadir (grenier), on le terme kabyle et berbère ig’idher (aigle) issu de ce même gad phénicien, punico-berbère. Comment dit-on un aiglon ? Voici une quasi certitude ou une conviction personnelle à ce sujet :
igujal (orphelins) en kabyle = 1.Aiglons, 2. Pupilles.
C’est que ce Gad (rempart) phénicien, punico-berbère (Agadir, iguider), ou bien le kath (battre) en kab – ici k et g sont aspirés en kab, leurs équivalents en masri-arabe, en sémitiques et en latin et grec seraient des « b, p » :
Gad (rempart, mur) phénicien, punico-berbère = Bab (porte), Baba en masri-arabe, en sémitiques (arabe, hébreu).
Regardez autrement maintenant le terme Agadir, ainsi que la maison traditionnelle kabyle avec son « petit agadir », soupente en bois. Ce terme berbère Agadir nous raconte une très longue histoire, et son équivalent sémitique vous est familier :
Agadir (grenier, forteresse) en kab, berbère = Babel en sémitiques (arabe, hébreu).
C’est la tour de Babylone. NB : Les sémitiques ne peuvent pas prétendre en même temps à Babel et à Agadir, n’est-ce pas ? Gad, Agadir, Cadix sont clairement puniques, non-sémitiques. Seule la trace sumérienne pourrait interférer avec la nôtre, notamment pour cause de mythes proches Enki sumérien vs Anzar kab, berbère.


Que voit-on encore dans Agadir, comme institution berbère, en le comparant avec le monde du nord, occidental ? Le Vatican :)), par exemple, la Papauté ! Le gad ou le asegad (chasseur) serait peut-être un « pape » punique. Ou à une échelle plus modeste, agadir prendrait le sens de « Abbaye » avec son abbé (abbas en latin).
Dans la maison kabyle, le « petit agadir », plat évidemment, soupente en bois sur laquelle est stockée l’huile d’olive, nous suggère quels rapprochements ? La notion de support en papier, un Papyrus peut-être. Même si vous n’avez pas le pied marin, vous devrez y voir un terme kab et nordaf assez répandu… le Babor (bateau), d’ailleurs le français nous donne clairement l’indice (bat+eau) de gad (rempart), kath (battre) en punique et kabyle ! Avant je me disais que l’vavor, babor (bateau) serait un altération de bas-bord ou de vapeur (bateau à vapeur) ; là je me dis que ce Babor, disons agadir en punico-berbère, daterait de la très haute-antiquité et qui sait, peut-être que ce bateau-babor-agadir serait associé à un nom d’animal : alligator, ou crocodile. Sans blague et voici pourquoi.

- C’est de Agadir et Cadix que l’on va attaquer la version officielle de la découverte, fortuite nous dit-on, de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492. Les caravelles de CC seront nos crocodiles justement :)), quant aux noms Christophe Colomb, Amérique (Amerigo Vespucci) et Diego (fils de CC), San Salvador (point d’arrivée) ou même San Diego, c’est simplement du pain béni pour celui qui aimerait mettre en difficulté les auteurs de la version officielle du Nouveau-Monde par CC. Il va de soi qu’une hypothèse alternative d’une découverte de l’Amérique avant les Espagnols, durant les temps puniques ou andalous par exemple, doit être prise au sérieux.


- Les indices données par Agadir, tels que « bateau » (voire bâtiment), « babel/babylone » renvoient plutôt à des notions cosmogoniques, bibliques concernant la création du monde ou le Déluge par ex. Me vient en tête la chose suivante qui m’a profondément marqué en lisant un excellent livre d’un auteur français réputé, où, lorsqu’il arrive aux mythes des peuples « primitifs » de l’Océanie, l’auteur fait montre d’une condescendance sans pareil et ironise sur la « naïveté » de ces peuples (de Papoue Nouvelle Guinée, je crois) qui placent un alligator, le crocodile au centre de leur cosmogonie, de leur mythe de la création du monde. Un « immortel » arrogant ne peut en effet pas prendre en compte de ces « sauvages et primitifs ». On procédera autrement, càd avec humilité, pour accorder autant d’importance aux mythes de ces peuples isolés de la civilisation moderne que pour ceux des autres peuples dits civilisés et avancés car conduits et dominés par des Etats, des élites. Ce crocodile en bois-créateur des « sauvages » de l’Océanie ne serait-il pas une mémoire collective tout aussi comparable au mythe du Déluge, ou bien est-ce peut-être un souvenir très lointain du bateau (crocodile) de leurs ancêtres qui leur permit d’atteindre ces îles, leur nouveau monde à eux ? La mémoire des hommes est avant tout une mémoire porteuse d’indices très importants, malheureux celui qui sous-estime son fond juste parce que la forme n’est pas à ces standards.


- Alger maintenant, pour qui la Kabylie est l’« antichambre secrète », la dépositaire de son identité. L’histoire officielle, souvent mensongère, la religion ou la mythologie officielle, préméditée, càd écrite et approuvée pour raison d’Etat, c’est comme un rouleau compresseur qui lamine tout sur son passage, y compris la vérité du peuple et surtout les mentalités des pauvres d’esprit. C’est le plus gros problème actuellement en Kabylie, dans l’Algérois et dans toute l’Algérie : une mentalité de soumis, doublement en plus. Il y a d’abord le poids de l’humiliation de la colonisation française, que certains naïfs pensent avoir surmonté le jour de l’indépendance. Ensuite vient la supercherie arabo-islamiste et le bricolage identitaire d’apprentis-sorciers propulsés sur le devant de la scène algéroise (et algérienne) en 1962. Il va falloir faire sauter le « bouchon français » et la chape de plomb arabo-islamiste pour sortir les gens de la sublimation, autrement dit de l’esclavagisme identitaire, et leur redonner des repères authentiques. Moïse, dit-on, aurait mis 40 ans pour sortir les siens de la mentalité d’esclaves…


Alger donc. Parait-il, son histoire a commencé à l’âge médiéval des Barbaresques de la Régence d’Alger sous domination turque :))), on fait fi de l’antiquité, de la Maurétanie Césarienne notamment. No way, folks ! Le titre Dey (pacha en turc) va probablement se retrouver dans la « petite maison kabyle dans l’antiquité » (plus qu’un zodiaque, c’est aussi des calendes, un ordre, une hiérarchie), sous le petit agadir dit taarisht (soupente), soit adaynin (l’étable). Sans blague. On sort de l’architecture pour voir la toponymie. Alors, vous dites, Baba Ali (entrée ouest d’Alger) serait le nom d’un dey d’Alger ? Non, c’est l’inverse : le toponyme donne le nom, ici il s’agit d’un sobriquet indiquant l’origine géographique de l’intéressé. Figurez-vous que ce sobriquet toponymique existe en Kabylie, et je l’atteste car j’avais des copains d’enfance que l’on appelait par le prénom X plus le sobriquet indiquant l’origine géographique de résidence comme Baba Ali qui indiquerait un point cardinal (Ouest) et/ou un lieu hautement situé, un Agadir en somme. Regardez attentivement de Baba Ali et prononcez-le plusieurs fois de suite… Alors ? Bon, voici comment on va dézinguer et les khorotos du bled et les « immortels » d’en face :
Baba Ali = Barbare, barbaresque, voire berbère, agadirien (temps punique), babylonien : c’est un nom commun.
Les côtes méditerranéennes dites barbaresques par les « immortels » ne peuvent l’être car il s’agit exclusivement d’une notion d’espace, d’une origine géographique bien précise : extrême-occident. Autrement dit, les vraies côtes barbaresques sont là où il y a un Agadir (ou Cadix), càd les côtes atlantiques.
Le sens péjoratif de barbare depuis les Grecs anciens pourrait faire référence à une notion de temps : « très-ancien » (équivalent de « extrême-occident » pour la notion d’espace), « prébiblique », « Babylonien » « antédiluvien », ringard quoi. C'est le même rapport de l'Eglise (et l a Bible) vs la Tour de Babel, ou de la religion musulmane vs l'Egypte ancienne dite dhahiliya (époque de l'ignorance)  sans doute pour l'époque des pyramides :))) En somme, c'est le même discours de la propagande officielle de différentes officines dominantes, pour qui Pyramide, la tour de Babel ou la forteresse Agadir sont le fief des impis aux yeux des bigots.


Une chose étonnante maintenant. On nous dit qu’il n’y aurait jamais eu de relations entre la Régence d’Alger et l’Andalousie, et chose très étonnante, le Grand Turc (ottoman), pourtant protecteur d’Alger, n’est pas intervenu pour sauver ce qui restait de l’Andalousie musulmane, Grenade, durant sa chute. Néanmoins, il y a bel et bien une relation entre l’Andalousie et Alger plus la Kabylie, peut-être même datant de l’époque punique. On essayera de développer cette hypothèse une autre fois, mais juste pour l’anecdote, le terme algérois qarnit (pouple) qui signifie aussi « radin, pingre » pourrait être un… Grenadin ! Plus sérieusement, le terme kabyle aγenǧur/a-ghendjur (nez aquilin, ), probablement de a-ghunja (louche), signifierait un nez conformé, beau (noble ?) et synonyme de bonne fortune chez les Kabs, et ce serait un nez… andalous ! Ce aγenǧur, nez aquilin kabyle (ig’idher « aigle » même racine que agadir !), serait peut-être andalous, occidental, agadirien, babylonien, voire atlante, et il signifierait très certainement « avoir le vent en poupe ». 

 Quoi de mieux qu’un vent favorable pour ce nez-voilier punique pour traverser les fleuves de l’oubli, les mers de mensonges et les océans de doutes afin d’atteindre la rive de la renaissance !