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vendredi 13 novembre 2015

KAB' QUEST

La Queue de Poisson

Les Kabyles seraient-ils de grands enfants ou des adultes à l'esprit tourmenté ? Je me pose la question. L'homme et le labyrinthe en somme !

Les autres langues ne peuvent rivaliser en termes de "questionnement" avec la langue kabyle qui possède un gamme très large de "pourquoi" :)
ayen (ay'en),
aygher (ay'gher),
ashimi (ash' imi) : même famille que iwumi (iw'umi " what for ? ", " dans quel but ?"," à quoi ça sert ? ", etc.,
afaydheg (af'aydheg), etc. Ajoute les autres variantes dans les autres langues berbères, par exemple mayemi en rifain, et vous comprendrez que le Kabyle (le Berbère en général) se questionne sans cesse, comme s'il était dans un labyrinthe et se voit forcer de comprendre les raisons et surtout de chercher des réponses, un sens, un objectif, et tout simplement l'entrée-sortie ou la sortie du labyrinthe. Vous le faites à chaque fois que vous vous retrouvez dans un lieu fermé : où suis-je ? où est l'Entrée et la Sortie :) Un peu comme la vie dans ce monde des humains, un éternel questionnement : par où commence et se termine le monde, la vie ; où est la tête et où est la queue, le début et la fin, etc. Et il impératif de s'en sortir des dédales de la vie pour le commun des mortels. 
On peut dès à présent supposer que le but final, la sortie du labyrinthe serait une bouche (d'où imi "bouche" dans le kabyle ashimi, iwumi de "raison, but. objectif, sens), cependant c'est le labyrinthe lui-même et le questionnement qui nous intéressent plus particulièrement aujourd'hui. C'est le Quest, le jeu d'aventure, très à la mode chez les jeunes paraît-il, au menu du jour !   
Et comme je suis Kab, je me questionne sans cesse :))) Faut bien trouver des réponses, des solutions, n'est-ce pas. Par exemple, sur le plan linguistique, il fallait - et je l'ai signalé il y a longtemps sur l'ancien blog - trouver les sons altérés par les intrus masri/arabe ou sémitiques-arabes 3a ou ayn, h et H dans la langue kabyle, l'objectif étant de comprendre et réhabiliter le lexique kabyle contaminé par ces sons étrangers. Je crois avoir trouvé la bonne réponse concernant le son [h] comme dans have, hear en anglois, un son marqué et non pas aspiré en kabyle pour cause de l'influence du masri/arabe probablement.
[h] en kabyle ~ QU, equ-, aqu-, en latin/romanes
HWS dans le verbe kabyle hewes "se promener, s'enquérir/demander (de/après qlq'un/qlq chose) est tout naturellement, dans sa forme latine/romane, Quête (conquête, question, etc.) d'où Quest en anglois. Le verbe séquestrer y serait aussi apparenté, et il va comme un gant à celui qui se pose beaucoup de questions coincé qu'il est dans le labyrinthe de sa vie.
Une image pour baliser cette correspondance entre le h en kabyle et le Qu latin :

C'est le personnage star du danois Hans-Christian Andersen : une Sirène. Une roussalka en russe.
Indice 1 : la Queue de poisson, c'est elle la Fin, la Sortie du quest-labyrinthe.
Indice 2 : les Ecailles de poisson.
HWT en kabyle et argot algérois de hewth, hawt "poisson" est simplement QWT aquatique, et ce n'est pas l'arabe hawta "baleine" son origine, le poisson étant samek en sémitiques ! 
HW est dans QW latin, dans le terme Queue qui apporte beaucoup de réponses à nos innombrables questions et, par la même occasion, permet de rapprocher les langues de différents peuples. Ainsi, le Quest se retrouve dans le russe Хвост [Khvost] "queue". Il est dans la frime aussi :) un khvastoune "vantard, fanfaron" se résume à celui qui bat de la "queue", ici de la langue plus probablement. Idem en kabyle pour haweth "supplier (qlq'un)", donc qwt, porte le sens de mouvement répété ou parole répétée pour conquérir son vis-à-vis.

Une fois la vraie forme du [h] identifiée (QU), les mots correspondants deviennent évocateurs et l'on a désormais la possibilité de se les expliquer et surtout foutre en l'air le voile opaque du masri/arabe qui couvre le lexique correspondant. Ainsi, lorsqu'on dit en kabyle hwadj-egh "j'ai besoin de", ou htadj en argot nordaf (souvent ils disent n shaq, le vrai arabe étant a stahek je crois), c'est "je requiers" tout simplement, toujours dans la quête quoi ! 
La queue de poisson ou la sirène, c'est peut être simplement une girouette, un capteur ou radar pour capter le sens, la direction du vent, peut-être le westerly de la conquête (de l'Ouest forcément !), ou d'un courant marin. Et ça peut être aussi un instrument de navigation, une barre de direction qui permet de changer de direction, pourquoi pas ? Les écailles de poisson ou de la queue de poisson ou de sirène, en termes de jeux, ça peut être un mouvement en échiquier, un damier de jeu de dames ; c'est simplement un tablier, une protection comme une cotte de mailles par exemple. C'est probablement aussi l'idée d'un mouvement alterné. A suivre.