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jeudi 1 décembre 2016

Kahlras

Le Verre Kabyle Corsica

Après la « table kabyle », voici un nouvel outil : le « verre kabyle » – Introduction. Les yeux rivés vers le pôle, bien entendu, mais d’abord un avant-propos s’impose.


Préambule
Très souvent, on entend de la bouche des stipendiés de la « madrassa arabo-islamiste » – par ailleurs à l’origine de la médiocrité endémique de l’école algérienne et du naufrage identitaire et civilisationnel de l’Algérie – que la langue kabyle aurait emprunté ceci et cela, presque tout quoi !, à la langue sémitique arabe. Il y a malhonnêteté sur toute la ligne, c’est le moins que l’on puisse dire. Déjà qu’il n’y a pas de dictionnaire étymologique de cette dite langue sémitique arabe. Ensuite, ces pourfendeurs de la langue kabyle et du patrimoine authentique de la Nordafe et farouches opposants à la modernité font fi de deux fondamentaux qui déterminent l’espace vitale des langues confrontées (kabyle vs arabe), en l’occurrence l’Egypte (ancienne surtout) et la Méditerranée. A vrai dire, il n’y a pas de langue arabe (au sens d’arabe des Arabes orientaux) en Nordafe et il faut utiliser, comme je le fais, la désignation masri-arabe (égyptien-arabe), et surtout comprendre que les interférences entre la langue kabyle vs la langue arabe devraient trouver leurs explications dans une langue méditerranéenne tierce, l’ancien égyptien et le grec ancien en premier lieu, le latin en second. Par exemple, zudj, zwadj (pari, mariage) en lien avec le grec zeugon (joug), ou bien belar/avelar (pot en verre, cristal) en kabyle vs beloura (cristal) en masri-arabe qui possède un « tiers témoin », l’ancien grec en l’occurrence avec le terme béryl, beryllos (pierre précieuse), probablement c’est une idée de tout ce qui brille ou est translucide (diamants, perles, pierres précieuses). Ce terme de verre ou cristal va nous servir justement pour le présent billet. Quant à une origine égyptienne ancienne des termes interférents (kab vs masri-arabe), en voici un poignant exemple : on l’a dit sur ce blog (lire « La Grande Illusion »), l’Etoile Polaire serait associée à un puits, à un centre (repère fixe). Il se trouve qu’il a un terme homonyme, commun aux trois langues (égyptien ancien, kabyle/berbère et masri-arabe) : niwt (cité, plan) en ancien égyptien (lire « Héliopolis ») vs a-nou (puits) en kabyle et berbère (par ex. préfixe du toponyme Nouakchot) vs naw, new (noyau) en masri-arabe ; et pas seulement car cette racine commune NW se retrouve en latin et en germanique dans nux, nucleus (noix, noyau), nuts, etc.

Si vous avez eu l’occasion de sabrer un magnum de champagne ou, si vous êtes têtus :), un litre de selecto bien froid, vous aurez donc compris toute l’importance de la forme de ce verre,  une coupe ou une flûte plus exactement. Regardons-le autrement, comme si c’était des verres de lunettes reposant sur une monture ou, excusez-moi, un corps humain sans tronc, donc avec la caboche qui repose sur le pied long. Quels sobriquets et noms nordafs suggère cette flûte ?
1. vu-qerru (Boukerou)= littér. grosse caboche, pour le sens de Têtu. Sa traduction littérale vers l’arabe donnerait le nom algérien Bouras, qui n’a strictement rien à voir avec une interprétation arabe orientale genre « abou+ra1s » (père+tête), c’est du délire tout simplement.
2. vu-adhar (celui qui un seul pied ou un long/grand pied), au plur. vu-idharen (Boudarène, patronyme répandu en Kabylie) = Longpied, bigfoot en anglois. Celui qui a le pied long pourrait être un souffleur de verre de métier, mais sachant que le nom découle de l’origine géographique de son titulaire, il indiquerait une direction bien précise, peut-être le pôle sud (pied) par opposition au pôle nord (caboche).


Revenons au têtu. Même en kabyle, on fait usage d’un terme nordaf (pas arabe !) pour désigner le têtu, voire même un Malchanceux, voire Courageux (sous réserve, à vérifier donc) : kahl-ras (black head ou tête noire), de k’hal (noir, nègre de la racine « fardée, noire et de mouvement KL » en kabyle, ex.Akli, thikli) en nordaf + ras (tête en phénicien, puis en masri-arabe). Un simple calque nous donne la variante turque Karabas, dont je ne connais aucun exemple d’utilisation en Algérie. Par contre, je crois y deviner la kahraba (électricité) en masri-arabe et même la karh’ba (automobile, sans doute pour « carburateur » et le Char, carrose) en argot tunisien :)), et dans Kahlras avec Kl, on devine le Kilo : le Kahlras (tête noire) de « têtu, borné » aurait une tête d’un kilo, d’ailleurs un « kilou » (kilo) en argot algérois moderne signifie à peu près la même chose : une tête de pioche :)) Le vu-qerru (grosse caboche, têtu) kabyle s’apparenterait à quoi à votre avis ? Tout simplement au Bocal dit avuqal (coupe, bocal) en kab - la coupe est ka1s en masri-arabe -, et l’argot algérois confirme cette logique kabyle : m’buqel (un cancre/nul) serait am-uvuqal (comme un bocal/une coupe), une (tête de) cruche quoi !
Et le Bouras en argot algérien à quel récipient s’apparenterait-il ? A la porcelaine (transparente) probablement, reste à déterminer l’origine géographique correspondante (le nord polaire peut-être).
 

Plus sérieusement, ce Kahlras auraient d’autres significations dépassant les frontières nordafes. D’abord, je suis convaincu que le ras [rash] phénicien de « tête », idem en masri-arabe, serait en lien direct sinon une version du nom d’une divinité ancienne égyptien : le dieu Ré, Ra qui aurait peut-être évolué vers QR en kabyle/berbère (la bouteille en kab et en arabe contient cette racine QR) et vers RS (ra1s, d’où raïs) en masri-arabe. Ensuite ce Kahlras se trouve juste en face de nous et son drapeau est sans équivoques :
 

Kahlras (tête noire) = Corse
 

Eh oui, quoi que pensent les Corses à ce sujet, la tête de maure sur le drapeau corse daterait d’une autre (lointaine) époque et remonterait à un mythe méditerranéen commun. Lequel ? Il faut aller le chercher. A la louche, cette « tête noire » (Kahlras, Corse) pourrait indiquer une unité de mesure : le kilogramme, kilo (le maure, le noir, Akli ? = kilo) ; elle pourrait porter le sens « insulaire » et « Perle » (conforme donc à l’Île de Beauté, une perle noire ?) et d’une façon générale avec les pierres précieuses : le Corail rouge pourrait constituer l’élément commun entre la Nordafe et la Corse ; le Charbon aussi peut-être ; elle pourrait avoir un rapport avec le Cœur et Courageux;  avec les navigateurs, les corsaires ou pirates (grade par ex.). L’enquête corse :) ne fait que commencer, on ne peut donc écarter aucune piste pour le moment.

A prochainement.