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lundi 7 mars 2016

Icône

La Terre Kabyle, partie 2 : Image

Le peuple, le folklore, ça va ensemble. La terre des hommes regorge de mythes, légendes, poèmes, récits épiques, contes, fables et autres histoires, lorsque l’imaginaire se mêle ou se substitue carrément à la réalité grâce à l’esprit fécond de l’homme. Et si l’on allait voir à la source de cette « production intellectuelle » prolifique ?


L’idée de base consiste à dire qu’il y aurait une relation entre le Peuple, le Feu, l’Imaginaire et donc la Fable (mythologie) et un Personnage ou une « divinité » qui l’incarnerait, un animal ou un oiseau par exemple. Ainsi, le « faucon des montagnes » (l’vaz idhurar), qui dans la tradition kabyle serait un oiseau fabuleux, un pur produit de l’imagination des hommes, serait le premier candidat à ce rôle. Ce ne sont là que les premiers éléments de futures hypothèses de travail, et l’intérêt d’en parler dès à présent est d’un importance capitale :
Le faucon Horus, la divinité égyptienne ancienne, est le plus à même d’indiquer le début de l’écriture du vécu (histoire), et voire même de l’imaginaire des hommes (mythologie). Pour faire simple :
Horus serait le père (le « dieu ») de l’histoire (et de la mythologie ?)
Son alter-égo de l’autre côte de la Méditerranée ? Peut-être, qui sait, Hérodote des anciens Grecs serait un personnage réel, un homme considéré comme étant le « père de l’histoire ».

Essayons d’aller plus loin dans le temps, des millénaires en arrière, du temps des peintures rupestres au Tassili (Sahara) ou l’art rupestre des grottes préhistoriques en France et autres pétroglyphes d’Egypte. Les hommes se sont toujours réunis autour d’un feu pour échanger, communiquer, se parler, se socialiser, etc. Imaginons une taverne préhistorique, où des hommes et femmes d’un clan sont réunis autour d’un feu pour se réchauffer et discuter. Quels seraient à votre avis les membres de ce clan les plus prompts à dessiner, peinture sur la roche ? L’artiste-peintre des grottes par excellence serait à mon avis celui que la narration autour de l’âtre ou du feu n’intéresse pas, et ce n’est pas par caprice propre mais par celui de la nature : le sourd-muet ! La gestuelle des mains est le seul moyen de s’exprimer pour celui-ci, et le geste de sa main imprégnée de cendres du feu éteint de la narration aurait sans doute donné naissance à l’art rupestre, à la représentation d'une scène réelle ou imaginaire par l’image, à la peinture en général.

Le terme Icône, issu du grec « petite image », est étrangement proche du terme kabyle a-agun (agoune) « le muet, le sourd-muet », peut-être par coïncidence mais force est d’avouer qu’il n’y a pas de meilleur explication à une représentation figée, statique : elle est muette. Le terme latin par contre, imago ou image devrait nous renvoyer plutôt au feu : la source de la narration, de l'imaginaire, des fables, des mythes et de l’histoire des hommes.