Translate

mardi 22 décembre 2015

Le Bohémien

... Et les Muses

Troisième et dernier volet de la trilogie chinoise. Après les billets "La Chinoise" et "Le Mandarin", nous allons voir un tout autre aspect de cette histoire. On saute du coquin à l'âme, ou plus exactement à ce qui fait vibrer l'âme humaine. La photo d'illustration ci-dessous vous permettra de deviner notre thème du jour, il vous faudra pourtant mettre un son sur cette image...
Le parallèle effectué dans les deux derniers billets entre le Chinois et le Portugais via l'orange/la porcelaine et entre le Mandarin et le Lusitanien via la mandarine, et en plus avec l'Andalous via l'amande, nous aura permis de comprendre l'origine de certaines choses ; là nous allons carrément discuter d'art, de la musique plus exactement avec à la clé un lot de surprises comme d'hab.
Voici qlqs conclusions qui s'imposent :
Le Lusitanien serait Le Musicien et voire même Le Gitan ;
Muse de musée, musique serait en lien avec Luz "lumière" en portugais, Luz "amande" en masri/arabe et en kabyle (luz ou juj), c'est Luz dans les noms Andaluz, Lusitanie.

C'est ici, dans le thème Andalous de Luz "lumière ou amande", que se trouverait très probablement l'explication du nom de la plus belle créature des mythes kabyles : la sublime fille aux cheveux de feu, Lounja. Ce mythe est d'ailleurs présent chez nos voisins maures-arabisés : Loundja bent l'ghoula "Loundja la fille de l'ogresse" en argot arabe, une adaptation du kabyle Lounja yellis Temza. Ce mythe tel que je me le rappelle renverrait probablement aux arts de table, voire même le rangement ou l'ordre, et Lounja serait une fille de palais : lire le post Lunja, l'étiquette. Son nom d'ailleurs, Lunja, serait en lien avec -unja de ghunja "cuillère, louche" et de nez aquilin a-ghenjur en kab, et l'on ne peut pas exclure que le prénom féminin kabyle contemporain Ouiza ou même Louiza soit une version récente de Lounja.   
La porcelaine y serait pour qlq chose très certainement non seulement pour sa translucidité mais pour le "chinois", càd le son ! On l'a dit dans le post précédent, apfelsin (pomme de Chine) en allemand serait une autre forme de porcelanosa/porcelaine en romanes. Mais il y aurait, au moins, deux autres notions qui s'y apparentent :
Porcelaine ~ Pur-Son ou un son pur ;
Et plus étonnant encore :
Sang pur ou Pur-Sang (cheval-étalon), comme le pur-sang arabe ou turkmène ;
Et ici on trouve enfin une explication à l'étrange relation entre le cheval et la poire : la même racine 3WD/OUD désigne le cheval en kabyle (a-3wdhiw) - voir aussi Ludha "la plaine, les marais"-, la poire en argot nordaf (bou3awida) mais jamais en arabe et... le Luth en masri/arabe (3ud, Oud) pour sa forme de poire probablement. Une conclusion s'impose sur-le-champ :
Luth ~ Luz "lumière" (transparence ?) en portugais, Luz "amande" en masri/arabe et en nordaf, Luz de Lusitanie et de Andaluz (Andalousie).
Cette même racine 3WD mais sous une forme plus soft, aspirée, HWT, donne hout "poisson" en nordaf  et ahewthiw "le poisson" (en général) et le verbe haweth "supplier, implorer", et en masri/arabe hawt "la baleine". C'est la forme de ballon du poisson et de la baleine surtout qui nous suggère que Baleine serait comme le Luth et Hout (poisson) comme Oud (luth). Par sa forme, la baleine, l'orque (sur la photo ci-dessus) ou le dauphin, rappelle... un porc (à mons avis, ça serait la chair de dauphin qu'il faudrait déclarer non-halal et non-cacher !), et sur le fond, ses capacités d'émettre des sons aurait inspiré les hommes : le chant des baleines aurait peut-être inspiré le chant des sirènes des mythes grecs anciens et... les youyous des femmes nordafes que l'on appelle thigrathin en kabyle (thighri étant "cri"), et à la différence des autres régions où les femmes arabes lancent des youyous la bouche ouverte, les femmes kabyles recouvrent légèrement (sur le coin de) la bouche d'une main pour des raisons esthétiques et acoustiques (battement de la main).
On ne sait pas s'il y a une relation entre l'harpe et l'harpon pour la chasse à la baleine mais on imagine facilement le parallèle entre l'harpe ou l'instrument de musique à fils et les nageoires de la baleine. Le nom de baleine en russe, kit, serait peut-être lié à Kitaï (la Chine), encore la Chine ! Donc le son. Le terme baleine en fr. aurait peut-être un lien avec BLR de a-velar en kab pour "tout récipient en verre, cristal", supposé être un emprunt du masri/arabe beloura "le cristal"... et pourquoi pas avec hablar (avlare) "parler" en espagnol puisque là aussi il s'agit de son !
Vous imaginez, il y a des joueurs de glass music, du son de verre ! Vous avez sans doute entendu parler du cristal de Bohème en Tchéquie et entendu le son émis par le cristal. C'est que, surprise !, Bohème serait d'abord assimilée à la Baleine, le son de cristal à celui de la baleine (sirène). Et ce n'est pas fini ! La bohème, d'où le bohémien est comme le gitan, le lusitanien : un musicien errant. Peut-être un joueur de luth, ou de mandole, ou de toute autre instrument à cordes. Ou peut-être un fabricant d'instruments à cordes, comme le célèbre italien Stardivari.
Il y a un peu trop de surprises dans ce thème. Les musiciens de Brême seraient aussi des musiciens de Bohême, des bohémiens simplement. Ainsi, le Luth va se retrouver dans Ludha "plaine, marais", helwedh "bouillie" en kabyle, et le parallèle s'impose: boloto (balota) "marais" en russe va lui aussi s'aligner sur le Luth. Et tous les trois vont s'assimiler au... Litre. Le terme kabyle a-3atar "le mendiant" serait le même que guitare en fr.- voire même que osetr "esturgeon" et ikra (caviar) en russe -, et la3tar "le musc, le parfum" en argot arabe nordaf, et les noms d'instruments de musique tels que a-mendayer, a-vendir ou bendir + la mandole dans toutes les langues renvoient au mendiant, à l'aventure, voire même au ventre (plein) !, et au parfum, à l'essence (de bois ?), d'où le lien :
Luth-Luz ~ Musc (parfum), Muse
Vous voyez sur la photo ci-dessus un véritable bohémien, mais aussi lusitanien, gitan, tsygane. Le terme même cigale en fr. serait en lien avec tsygan (gitan). La cigale est appelée warzagen en kabyle pour RZ emphatiques de rez "casser, briser" ou RZG de rzag "amer". Et l'on comrpend que Xylo "bois" en grec de xylophone pourrait avoir une relation avec XL ou KSL de kisly "acide" en russe. On y voit aussi de la translucidité des ailes de la cigale, donc du verre, donc du son. La cigale est réputée être un vrai casse-tête pour le vacarme incessant qu'elle produit. C'esy l'idée du casse-tête...chinois. C'est aussi l'idée donc d'un labyrinthe. Et au final, c'est l'idée du musicien-mendiant-bohémien ou de luthier ou de tout joueur de mandole. C'est simplement le Minotaure ! La musique aurait ainsi trouvé sa place sous forme de cette parabole chez les anciens habitants de Crète.  
Notre entourage est surtout un royaume de Oud (Luth) et de Centaure, alors que la Kabylie est une république de Mandole, l'instrument prisé par nos maîtres et nos amateurs et artisans (1, 2, 3). C'est que le Oud (luth) serait un Centaure, un instrument de cour, de musique de chambre, alors que la Mandole serait le Minotaure, un instrument plus "démocratique" des musiciens des rues, des musiciens libres. 
Mais d'où vient le terme kabyle Nitra pour désigner la guitare ou la mandole ? Nitra est peut-être une version kabyle de Litre ou même de Citron ou Centaure. Mais l'hypothèse la plus plausible serait celle qui voudrait que la Nitra kabyle soit simplement... une Note de musique. Il y a au total 7 notes de musique, les 7 muses du bohémien. 

Salut les artistes, bravo les bohémiens !