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vendredi 22 janvier 2016

La Baie Kabyle

Partie 1 : Vol de nuit au-dessus de la Blanche du Milieu...

Voyage au petit pays légendaire collé à la Méditerranée comme la vésicule biliaire au foie, la Kabylie.


Cap sur Cap Carbon, la baie de Bougie. Une petite anse à l’abri de tout comme refuge d’un soir, histoire de méditer sur la raison d’être kabyle, les chiffres et tout le reste en observant la voûte céleste et en écoutant le déferlement des vagues. A la tombée de la nuit, au bord de la mer avec une bouteille d’eau douce pour ne pas avoir à boire la mer. 

Paraît-il, c’est un test qui a été conduit par des psychologues, les enfants dessinent souvent un fleuve ou une rivière avec deux berges, et la mer uniquement avec une seule rive. Normal, on ne peut traduire ce que l’on ne voit pas, la rive opposée étant simplement trop éloignée pour être vue à l’œil nu,  surtout quand on est un enfant. Mais maintenant qu’on est un grand garçon, les pieds dans l’eau, dos à Bougie et Yemma Gouraya, les yeux tournés tantôt vers le ciel, tantôt vers la Méditerranée nord, ne se doit-on pas de faire un effort pour sentir la rive d’en face ? La rive d’en face, on l’entend, on la sent, on la voit dans les vagues qui, on dirait, font un va-et-vient incessant entre les deux berges de ce « lac » méditerranéen. C’est la rive opposé qui nous renvoie la vague qui « descend » du nord vers le sud et inversement, un aller-retour naturel entre deux rives antagonistes, une berceuse non stop dans une mer animée, un échange d’ondes sans répit. Et parfois, on le sait, il y a les marées aussi, hautes et basses. Il suffit juste d’incliner sa bouteille d’eau à moitie vide dans un sens puis dan l’autre et lumière sera faite…

La rive d’en face, la berge opposée qui vous « crache les vagues » en retour est forcément hostile, c’est + pour – . La notion d’ennemi est quasiment prête : soit c’est la vague, soit la rive opposée (ex. en russe, vrag « ennemi » serait à rapprocher de bereg « berge, rive » ou de vague en fr.). Commercialement, les deux rives opposées sont des concurrents tout simplement. Le terme échanges (commerciaux) pourrait trouver son origine dans la vague ou dans les vaisseaux des navigateurs (wechsel "échange" en allemand aligné sur vaisseau – vaisselle ?) .
Peut-on pour autant considérer sa propre rive, sud de la Méditerranée dans notre cas, comme étant une berge amicale ? Oui, mais en partie seulement car la Berge serait peut-être Belliqueuse, tout comme Baie et la Cité maritime (voir billet « K-Bile »), qui expliquerait l’origine de Beylik (autre forme de Berge ?) en kabyle et argot nordaf, sans omettre le turc bien sûr, le beylek « domaine public, l’Etat par extension ». 


La bouteille que l’on incline comme un pendule (ML de mell, mall « incliner » en kab.) est simplement une vulgarisation des phénomènes propres à la mer : aux vagues, aux marées. C’est que le nom Mer  pourrait s’apparenter à la Marée et ensuite à Mel « incliner »… et à Mellal « blanc », tha-Mellal-t « œuf » en kabyle (même logique en masri/arabe : baydh pour « œuf – blanc »), chose importante lorsqu’on sait que la Méditerranée est appelée « mer blanche du milieu » en masri/arabe. Et dans certaines langues berbères, la mer (Méditerranée ?) est désignée par le terme illel, et la nuit en masri/arabe se dit lil, leyla. Rien d’anodin, il y aurait bien une relation entre ces mots de langues différentes, ajoutez-y le terme kabyle illili « laurier (rose) », fleur de laurier rose symbolisant la beauté et l’amertume en même temps. C’est que le nom kabyle authentique de la Méditerranée serait peut-être bien dans… tha-medith « la soirée », avec une probable relation avec le bleu (a-midadi en kab) et l’encre (midad en masri/arabe), c’est peut-être l’origine du Grand Bleu ou de l’Azur. Cette interférence entre le berbère illel "mer" et le masri/arabe lill, leyla "nuit"trouverait probablement son origine en Egypte : le Nil, blanc et bleu.


Là, je ne sais pourquoi, les paroles du chef-d’œuvre de Dda Lwennas, l’Everest du génie, semble plus opportun que jamais. Et chose étrange, le vocabulaire utilisé par feu Dda Lwennas dans cette chanson semble convenir à notre situation…
 

On délaisse la beauté de la voûte céleste pour nous concentrer sur notre mer Méditerranée ce soir d été. Et l’on y devine tant de métiers et de professions dans ses vagues ! C’est la vague de la guerre, du commerce et de l’économie (et même de la finance !) qui va de la rive sud à celle d’en face, puis de la rive du nord vers celle du sud. Je ne pensais pas trouver le capitalisme sur les vagues d’une Méditerranée animée de jour comme de nuit.
Commençons par le commerce. Les rives opposées de la Méditerranée sont éloignées l’une de l’autre pour s’observer, pour établir un contact visuel, mais les hommes ont appris à transposer leurs berges en inventant la navigation : la berge devient le bord (bâbord, tribord) du vaisseau, et le navigateur un négociant. On en vient à l’histoire des Phéniciens telle que racontée dans les manuels étrangers. Une fois que le sud et le nord de la Méditerranée se retrouvent bord contre bord grâce à leur flotte des deux parties, les deux belligérants commencer l’échange de coups (de hâche !), de marchandises, d’idées, etc : les échanges nord-sud, guerre et commerce. L’abordage pourrait simplement symboliser le troc (barter). Et les légendaires pirates exclusivement issus de la rive sud "puniques, barbaresques" selon les « historiens » du nord le plus souvent, seraient tout simplement… des inspecteurs fiscaux ou des douaniers d’antan. Le terme Fisc et fiscal pourrait être aligné sur le pêcheurs. Témoignage d'une organisation digne d'un Etat moderne, complètement retourné pour dénigrer les Nordafs clean.


Le terme Economie est, nous dit-on, issu du grec oikonomia « gestion de la maison ». A y réfléchir, axxam ou akham « maison, foyer/famille » en kabyle aurait-il un sens « économique », et l’économie n’est elle pas d’abord une question d’échanges, lorsqu’une partie écho trouve chez son alter ego, sa deuxième moitié, une quetsion de parité obligatoire pour que l’échange puisse avoir lieu, c'est-à-dire un Couple, au minimum, ou 2 ou plus, càd le Pluriel ? Oui, l’économie et axxam « foyer, maison » en kabyle, c’est une question d’Echo aussi. Oui, l’ouïe d’or ferait de son détenteur le meilleur économiste. L’économie, c’est l’intendance, la gestion des arrivées/sorties d’argent, d’avoirs et de biens ; mais là, sur la mer, de quoi aurait-elle l’air ? Un régulateur de débit ou manipulateur de flots d’eau, des digues par exemple, ou une Porte, simplement une vanne, un robinet, et pour un Etat, c’est avant tout un Port avec ses Douanes. A la maison, par contre, il s’agit toujours d’une bonne caboche qui contrôle la porte (un Suisse !) : intendant(e), gouvernante.

Des mythes kabyles on connait un personnage rusé et petit-poucet : Meqidesh (il a un semblable avec un autre nom : Beladjout), QDS étant aussi dans a-qedash « servant, domestique, valet » et a-kudash « nain » en kab. Here we are, les amis. L’économe de la maison, c’est une affaire de Gnome. Le premier intendant/économiste/capitaliste serait un personnage tout droit sorti des mythes des anciens grecs : Ulysse (Odysseus en grec), son histoire dans la grotte du cyclope Polyphème est comparable à celle de Meqidesh coincé dans le réservoir de l’ogresse (Tseriel en kab). Vous savez que le Capital est dit en kabyle Ras-Lmal, supposé être un emprunt au masri/arabe à cause de ras « tête », mal « argent » en masri/arabe, alors que mal/lmal est « animaux, cheptel » en kabyle. Le capital se compte en cheptel, en têtes de quels animaux ? A coup sûr, il s’agirait de Moutons (blancs en plus), peut-être que le Capital serait dans les moutons du cyclope Polyphène pour la version grecque et/ou dans l’œil blanc de la fille de Tseriel (l’ogresse) pour la version kabyle. Un troupeau de brebis/moutons en kabyle, c’est comment ? Ulli, Ully. Comparable au nom latin Ulysse du rusé personnage grec Odysseus, un personnage rusé et maipulateur. NB : Si le mouton (blanc), càd le troupeau de moutons est un terme d’économie, que serait alors la brebis kabyle tixi, thikhsi, la taxe ? Je disais plus haut que l’économie, c’est aussi une histoire d’écho, d’ouïe. Donc une question d’oreille, qu’on peut boucher si on en éprouve le besoin. L’économie, Ulysse ou Meqidesh (Mékidèche), c’est simplement l’Auriculaire qui sert à manipuler les oreilles. C'est-à-dire c’est vu-mezugh « un oreillard », comme le lapin (awthul) par exemple, qui a servi à Fibonacci « l’Italien de Bougie » pour expliquer ses suites, il est vrai qu’à l’époque il n’y avait pas encore Playboy :)).
La mer continue sa danse-balance, on dirait un paon, Tawes...
Etrangement, dans ce silence face à la mer, c’est une refrain non-kab, càd du voisinage qui me vient en tête : « Win n’batou idha tah lill » (Où allons-nous passer la nuit une fois la nuit tombée ?) en argot arabe nordaf, un tube chanté depuis les années 50, en style algérois, andalou et constantinois
Il se trouve que Bat « passer la nuit », c’est Bêta, puis Beyt, Beth « maison » en sémitiques. Et nous, on le sait, c’est soir Per « maison », soit Ankh « vie » en ancien égyptien la vraie source d’Alpha et Bêta. Le port est la maison, Per ou Bêta, et l’anse où je passe la nuit (nes « passer la nuit, bivouac/stationnement » en kabyle, il est dans le nom Thunès, Tunis-Tunisie) serait la croix ansée Ankh « vie ». Bat au sens de passer la nuit est aussi utilisé en kabyle sous le forme de Lembath qui signifie le lieu de stationnement de nuit (la gare pour un train), qui serait aussi Lembudh « entonnoir » en kabyle, imbuto en italien, embudo en espagnol pour le même sens d’ entonnoir. C’est peut-être la notion d’Impôt qui se cacherait dans cet entonnoir, et plus largement dans Per ou Bêta « maison », pour trésor, Etat, etc. NB : Bizarre, mais l’entonnoir en russe voronka s’aligne sur ... le Franc peut-être, et sur le kabyle vren « tourner » d’où tha-vernin-t « le robinet », sans doute avec l’idée du tourbillon ; et le terme en usage en kabyle a-verrani « un étranger, forain/foreigner » et en argot nordaf berrani designerait exactement « (celui) d’outre mer ».

La nuit touche à sa fin, on devine déjà l’ombre des embarcations qui arrivent au port voisin et on entend les chants des marins au lointain. L’aurore quasiment. Non, ce n’est pas tha-frara, l’aurore c’est plutôt comme à la naissance d’un enfant : est-ce un a-qrur ou une tha-qrur-th, un garçon ou une fille. De nos jours, la mer est désignée en kab par Levhar interfère avec le masri/arabe al-bahr « la mer », et le marin est souvent a-veri en kab. Et là, je comprends que a-menay, i-menayen «les chevalier(s), cavalier(s) » d’éclair et de vent comme le veut la légende kabyle, peuvent aussi être des marins une fois qu’ils ont troqué la selle de leurs chevaux pour une barque sur vagues. Que si le mouton blanc est lié au capital, la vache tha-funas-th en kab, voire même le taureau, serait liée à la navigation et … aux Phéniciens. Qu’Alger, liée aux îles, serait en fait liée aux presqu’îles (demi-îles si j’ose dire) – la péninsule serait peut-être à l’origine de la supercherie de l’Algérie arabe et pour cause : l’Arabie est une péninsule, Alger est liée aux îles « djazair » – Alger la demeure du terrible Akli, le démon du milieu de la journée, tandis que Vegayeth, Bougie serait exactement l’opposé d’Alger : une baie (opposé de presqu’île), la demeure de Bichouhe le cruel, le démon du milieu de la soirée, mais aussi de l’orge Waghzen comme on le verra prochainement. Et deux choses encore tout simplement fondamentales :


1. La Baie, le cas de Bougie, est synonyme de Paix, et son symbole serait une Anse. C’est-à-dire que c’est la croix ansée Ankh des anciens Egyptiens qui a donné la notion de Religion de Paix, qui devint par la suite Islam, muslim « musulman » en arabe alors que le kabyle comme le tamacheq (touareg) auront sauvegardé l’origine insulaire et d’anse : ineslem, inselmen « musulman(s) ». Plus largement, la rive sud aurait été considéré comme la Rive de Paix, donc Rive Droite, tandis que la rive nord, par simple opposition, la Rive de Guerre, la Rive Gauche : a-romi « le Romain, le Latin », puis le Français dans la tradition kabyle. C'est la Pax Romana vs la Baie (paix) Kabyle entre autres. Bref, ceux qui habitent les baies de la rive sud de la Méditerranée sont des inselmen « musulmans », des anse-lmen (rive droite) depuis la nuit des temps de l’Egypte ancienne. Seuls les riverains, de la Kabylie maritime par exemple, seraient des inselmen « musulmans » au sens strict des anciens.

2. Le jour commence à se lever, et après une nuit blanche passée à écouter la Méditerranée, c’est le moment de regarder en face la capitale kabyle : Bougie, Saldae durant l’antiquité. La baie de paix pour fonder une Cité-Etat résume à elle-seule la Kabylie : tha-dart-th (tadart) le village « mini-république parlementaire » a été calqué sur la baie de Bougie, sur l’anse Ankh « vie » en ancien égyptien : DR de der en kabyle c’est bien « (être) vivant » (to be en anglois, hay/hayat en masri/arabe) et dari « être à l’abri/protégé » (une anse). C’est peut-être HDR (d’hydre ?) et non DR comme racine, et j’avoue que sur le binaire égyptien, elle adhère tant à Per « maison » sur la forme que à Ankh « la vie » sur le fond. Mais ce qui m’intrigue le plus, c’est que derrière cette racine « vivante » kabyle DR ou HDR se cacherait un symbole des navigateurs phéniciens : le Cèdre. Avec sans doute le sens de Voiliers, voire même de Voilé (protégé, fer). Et les villages kabyles thudhrin ou thudar seraient… des poumons. Le village tha-darth apparenté au cèdre, la division de tha-darth est adhrum "quartier, puis tha-kherouv-th de "petit quartier, ou cour de qls maisons" : a-kheroub "le caroubier" une division du cèdre-village, il y a une logique cachée dedans...

Le jour s’est levé, c’est le moment d’aller prendre un thé à la menthe :) 

I’ll be back pour la deuxième partie.

A suivre…