Translate

samedi 8 octobre 2016

La Couronne d'Olivier

L'Afrique, la vraie, aux Africains, les vrais !

Prendre à témoin et pour compagnon l’ancien grec serait une aubaine pour la langue kabyle, comme on l’a vu avec le premier exemple dans le billet précédent. L’ancien grec serait qlq part une langue-temps charnière qui nous aidera à remonter le temps qui lui est antérieur, donc comprendre les désignations (adaptées) en grec ancien touchant à l’ancien égyptien et à l’Egypte ancienne (toponymes ou noms de divinités par exemple), tout comme le temps qui lui est postérieur pour comprendre le latin et les désignations en latin puis en romanes portant sur les sujets nous intéressant. Voici donc un deuxième exemple de cet étrange alignement du kabyle sur l’ancien grec…

Pour rappel, ifer en kabyle signifie « 1.aile (d’oiseau) ; 2. Feuille (végétale) », la racine /FR/ évoque ce qui est « caché, protégé (des regards) », afrux « oiseau », ainsi que le vol (flight) en général et/ou l’hélice : tiferfert (jeu d’enfants qui consiste à faire une hélice en courant), etc. Maintenant voici la comparaison kab vs grec pour le moins inattendue :
ifer « aile » en kabyle = ἧπαρ [hepar] « foie » en grec ancien.
En gros,
Foie ~ Aile.
C’est l’image fabuleuse (foie comme une aile) qui nous fera comprendre bien des choses ! D’abord, cette constatation relativement simple : Aile (ala en latin) va avoir une relation avec /WL/, ul « cœur » (parfois /WR/, ur) probablement et avec ayla, agla « bien, possession, propriété » en kabyle. Ensuite, et c’est le plus important, ce rapport Foie-Aile va nous ouvrir les yeux sur une autre conclusion qui veut que le sens central de Foie-Aile soit porteur d’une notion on ne peut plus clair :
Parents
(+ Patrons, Patrie, etc.)
Ceci laisse penser qu’il y a relation entre Hepar « foie » en grec et Parens « parents » en latin, chose jamais admise jusque-là.
On comprend désormais pourquoi en kabyle thassa « (le) foie » est étroitement lié à la mère (parent) et le pourquoi du gma tassa (littéralement « frère de foie ») : frère de même parents et/ou monozygotique (pour les jumeaux). Par ailleurs, les parents c’est d’abord l’appartenance (l’ascendance) de la progéniture, donc ayla, agla « propriété » pou Aile s’explique, tout comme la racine /WL/ dans i-mawlen « les parents, les propriétaires » (vav-a « le propriétaire (d’un bien), patron », père) en kabyle.
Le plus important est que cette découverte nous donne suffisamment d’éléments pour conclure à une notion très connue ayant trait à la dite Rome antique :
ifer « aile » kabyle, hepar « foie » en grec ~ Patriciens de Rome
Du coup, le foie Plaisance des Etrusques – soi-disant soumis par Rome – prend une tout autre dimension, loin des interprétations folkloriques largement répandues dans les milieux scientifiques. Plus curieux encore, cette racine /FR/ en kabyle semble donc nous renvoyer à un temps plus lointain, celui d’avant les Grecs anciens (que dire alors des Romains !), plus exactement au titre de Pharaon en Egypte ancienne – sans doute pour le sens de « Père, Patron, Patricien », à la racine /PR/ « maison » en égyptien ancien, qui, je le suppose pour la première fois, pourrait prendre le sens de « Porte » (à vérifier). Pourquoi ? Tout simplement le vav, vava « patron, père » en kab serait un emprunt au masri-arabe baba « père », bab « porte », lui-même sans doute un calque d’une « logique » égyptienne ancienne.

Un autre élément, ou plutôt une autre institution de Rome qui ne serait en réalité qu’une réplique de ce qui a existé avant les Romains et même avant les anciens Grecs, très exactement en Egypte ancienne, car tous simplement les notions suivantes que l’on prête à Rome (et au Vatican) ne sont en réalité qu’une copie récente de ce qui a existé depuis l’Egypte ancienne, le Per ou /PR/ « maison » en égyptien ancien en est la preuve :
1. Sénat, sénateur, patricien, etc.
2. Souverain, Prince, Empereur ;
3. Esprit (spiritus) ;
Et encore plus proche de nous :
4. Florence (Firenze en italien), florentin.
Maintenant il suffit de regarder l’image, une « image fabuleuse », pour découvrir une autre interprétation que celle reconnue de cette devise romaine SPQR (sénat et peuple de Rome) pour deviner des notions romaines et romaines … ecclésiastiques, càd de l’Eglise Romaine, du Vatican, entre autres :
Eternelle (ville), pour Rome justement ;
Archevêque, Evêque, évêché (et église qui va s’apparenter à notre « aile »). NB : Pour info, évêché est phonétiquement de vétchniy « éternel »… en russe. Cette même logique devrait s’appliquer à la capitale kabyle, Vgayeth-Bougie dont les indices des sources latines sont la bougie (la cire) – je suppose que c’est elle l’« éternelle » – et l’évêché de cette cité. On y reviendra.
Esprit : le triptyque « Père, Fils et Saint-Esprit » devrait s’y trouver aussi.

AFRICA ROMANA
Après la confrontation aux langues occidentales, on va procéder aux comparaisons avec une langue orientale : le masri-arabe. A peine si les locuteurs de cette langue devient que leur GNH djanah « aile » est comparable à l’anglais KNG de king « roi » (donc prince, pharaon, etc), mais concentrons-nous sur le thème du jour détaillé plus haut. Aile en fr., i-mawlan « parents », ayla, agla « propriété, possession » en kab vont s’apparenter au masri-arabe 3aila « la famille » (en kab il y a le terme a-3gal « membre (de la famille) », mais les surprises viennent d’ailleurs…
Il y a certainement des indices de couleur dans ce que l’on vient d’évoquer, notamment pour ce qui s’agit du /PR/, per « maison » en ancien égyptien, d’Aile, etc. Et à l’ouest de l’Egypte, cette racine, on dirait, a muté pour devenir une autre mais le sens premier semble préservé. Mais d’abord, un petit rappel concernant un calque : Œuf et Blanc en kabyle (a-mellal, tha-mellal-t) tout comme en masri-arabe (abyadh, baydha) sont désignés par la même racine. Sans entrer dans le détail, cette fois du moins, voici cette très étonnante conclusion qui reste à démontrer :
tha-murth (tamurt) « le pays, la patrie, la campagne, etc. » en kabyle serait comparable à… imara (émirat) en masri-arabe (tout simplement le PR égyptien est devenue MR en masri-arabe pour 3imarat « édifices », imarat « émirats »), mais c’est surtout le titre égyptien ancien portant la racine /PR/ qui nous intéresse :
PR – Pharaon en ancienne Egypte ~ MR – Emir en masri-arabe.
Chez les Maures arabisés et islamisés, cette formule est encore plus clair comme en témoigne le titre le « Roi des Maures et Prince des croyants » (Maroc) ! Si en Occident, PR de pharaon a évolué vers Empereur, Archevêque et Pape (Père de la Nation/Communauté) – ce qui confirme mon hypothèse sur le titre de pharaon (lire Ramsès – souverain pontife d’Egypte) –, de ce côté de la Méditerranée il a donné Emir pour les Maures. Ce terme « maure » du grec mavro « noir » serait justement en lien avec notre mot de départ : ifer « aile, feuille », voire même avec averkan (aberkane) « noir » en kab (en berbère). Qu’en pensez-vous ? Perso, je pense que nous sommes en présence de la piste la plus prometteuse et la plus recevable pour expliquer la vraie origine du terme « Afrique » (africa des temps de Rome antique).
Reste, bien entendu, à élucider prochainement le terme thassa « (le) foie » en kabyle, et dès à présent je peux vous dire que ces deux termes thassa et ifer nous ramèneront encore une fois à Vgayeth-Bougie, la capitale du pays kabyle, l’âme du pays kabyle et, nouvelle piste, thassa (foie)… la « cire » (de bougie) qui fond pour illuminer le pays kabyle, mais aussi vers Carthage et sa mythique fondatrice, Elissa Didon.
Il est raisonnable de supposer qu’il ne peut y avoir de rupture sur le même espace, la Nordafe en l’occurrence, à cause du temps, mais plutôt une évolution à travers le temps. Ainsi, le nom « Africa » de la province Africa Romana (Afrique Romaine), à l’est durant l’antiquité, ne serait pas isolé ou n’aurait pas disparu mais aurait évolué en allant vers l’ouest pour prendre un autre nom au gré des siècles : Africa, puis Maurétanie (sétifienne, césarienne, tangitane), puis Maroc. Et là, il est relativement simple de constater qu’il y a eu une évolution des mots, des noms selon la langue de leur désignation :
F, V, voire B pour le kabyle – F, V, P voire B pour le latin (V, P pour le grec) g – M est clairement récent et d’influence masri-arabe et/ou sémitique. Par exemple, on peut supposer une relation entre FLK afalku « faucon » en kab et falcao/falcon/faucon en romanes et le sémitique-arabe MLK de malik « roi », ceci laisse penser que le royaume en arabe, mamlaka pourrait être « biblique ». FRQ d’Afrique va se sémitiser ou égyptanniser (masri-arabe) en prenant un M pour devenir MRQ de Maroc, voire de Maurétanie. Ce préfixe M de « grand remplacement » aurait influencé la langue kabyle apparemment. Tout ça reste à vérifier.

LIBYA
Pour en avoir le cœur net, il suffit de comparer les Kabyles aux Maures arabisés (disons les Marocains) et pas seulement leurs langues respectives. Les Kabs vivent en République et ne sont pas dupes pour être de sujets : les rois n’ont leur place que dans les fables kabyles (une morale donc), par exemple ag’lidh ledhuyr (au lieu de ifrax) pour « roi/prince des oiseaux ». Eh bien, je présume, que ce « prince des oiseaux » des fables kabyles – imaginaire donc – est ce qui est chez les Maures (Marocains) une réalité : le roi et « prince des croyants », le titre des rois des Maures du Maroc. Et il serait juste de supposer que ifrax, ifrakh (ifragh ?) « les oiseaux » en kab seraient des sujets d’un roi, ou simplement le peuple, des croyants et des… Africains. Je me demande maintenant si l’Afrique romaine, la Nordafe, voire même l’Afrique (le continent) toute entière n’a pas été apparentée, à un moment de l’histoire, au foie (hepar en grec vs ifer « aile, feuille » en kab – voir début du billet), surtout que chez les anciens Grecs, chez Hérodote, cette Afrique portait un autre nom : Livya ou Libya, et ce ne sont pas les Anglois avec leur liver « foie » qui vont dire que cette hypothèse n’est pas recevable ! Et là on comrpend pourquoi on utilise en kab, outre ifrax, le terme ledhyur (oiseaux), idem en masri-arabe ta1r, tyr : ce seraient des Libyens ces ledhyur peut-être pour cause - à première vue - des plumes qu'ils portaient depuis la haute antiquité comme en témoigne la fresque sur la tombe du pharaon Séthi I, sauf que ces plumes libyennes ont tous de rameaux d'olivier, un haut symbole chez les Kabs même de nos jours (a-zemmur). Cette couronne d'olivier, sur la tête des Libyens antiques constitue, chers amis, une image fabuleuse, un artefact providentiel pour ceux parmi les nôtres qui espèrent à reconstruire notre histoire de façon clean. 

Désolé si ce billet est compliqué, avec le temps les choses seront plus claires et l’on pourra reconstruire l’histoire (délabrée) de notre contrée maillon par maillon pour redonner la mémoire à ceux qui l’habitent. Je ferme ce billet sur une prophétie qui date d’une période noire de l’histoire kabyle et dont l’auteur est le sage Cix Muhand U’Lhucin lorsqu’il enterra son fils patriote tombé au champ d’honneur dans un combat noble face à l’armée régulière des envahisseurs français :ifer ivawen, yegman d asawen,
xellun-ţ ɛecṛa. yeḫya-ţ-id yiwen

(Allégorie : feuille/plante de fève qui pousse (vers le haut), que dix peuvent anéantir, un seul suffira (pourtant) pour la ressusciter)
Un seul mot kabyle, ifer « feuille, aile » vient d’en fournir la preuve, que dire alors des ciseleurs et autres amoureux du verbe kabyle ! Dont give up, folks !, on y arrivera un jour !