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mercredi 19 octobre 2016

Cadix-Agadir

Le Boiteux Dormant

A table, sans couverts ni mets, pour un voyage dans le temps tout simplement, voila de ce que je vous propose. Une table tout à fait ordinaire, avec quatre pieds, une hauteur, une largeur, une longueur et des chaises, bien entendu. C’est un outil redoutable, à peine si l’on peut soupçonner de premier abord tout ce que la « table kabyle » peut nous faire découvrir. Et là, tout dépend de votre rapport à cette table, vous qui êtes assis à cette même table imaginaire que moi :)


A vrai dire, l’intuition laisse penser qu’il suffit de voir cette table dans tous ses états pour glaner des éléments aussi inattendus qu’intéressants, par exemple, la frappante proximité des langues « normalement » éloignées les unes des autres, si l’on se tient au classement des lingocrates, qui, par exemple, ne verront et ne reconnaîtront jamais de lien de parenté entre le terme qui désigne la « aire, surface (superficie) » dans msh de misaha ou même masa1 (soir) en masri-arabe et celui qui désigne le « mois », mens en, dites-vous bien, « indo-européen », msh en sanskrit, car ce n’est pas de la linguistique (linguistocratie plutôt) mais de la géométrie, alors que cette relation « mois-surface » a été démontrée sur ce blog grâce au kabyle qui veut que le mois kab ayur, agur (aire ?) soit l’agora en grec, la faucille et la récolte MGR indiquant le sens de « moisson » pour la notion de « mois ». Enfin bref, passons à notre billet du jour et regardons notre table autrement.

Il suffit de faire perdre sa stabilité à la table pour ouvrir la « source ». Une table qui bouge est une table qui boîte, qui bascule. On a déjà la notion de bascule (balance, libra) opposée à la table. On devine sur-le-champ d’où vient le terme anglois boat « bateau » : du verbe fr. boiter (claudiquer). C’est le « pied marin » de la table qui bouge). En réalité, nous sommes en présence, peut-être, d’une table merveilleuse symbole de la civilisation humaine, la cité-Etat, etc. Je ne vais pas, cette fois, parler des notions de poids, de puissance et de pouvoir, d’Etat, de pesanteur, des divinités comme Poseidon, des jeux, y compris d’échecs, que l’on devrait y retrouver. On va se limiter à une racine phénicienne ancienne, ou plutôt punique de Agadir, car elle se retrouve toujours dans les langues berbères nordafes et en kabyle surtout :
GD gad « rempart, mur » en phénicien, punique nordaf qui a donné de nos jours agadhir (Agadir) « (le) grenier collectif, (la) forteresse », qui en kabyle se retrouve dans tha-3rish-th (petit agadir) « grenier individuel, soupente en bois servant au stockage de l’huile d’olive », agadhir au sens de « place dominante en hauteur », ig’idher « aigle » et dans plusieurs autres termes comme KT, WT, WD : kath, weth « battre », wada « bas », awedh « atteindre, arriver à terme ».
Il suffit de donner une forme latine phénicienne, punico-berbère et kabyle pou saisi tout son sens, en rajoutant un simple N, sorte d’échafaudage linguistique, inexistant dans la forme kab :
N+GD, N+KT, N+WT, N+WD : ce sont d’abord les notions de Nuit, Nocturne et de Point (tha-nuqit en kab, nuqta en masri-arabe) que l’on y voit. C’est d’ailleurs plus simple à comprendre dans le cas de idhes, dtes « sommeil, dormir » et idh « nuit ». C’est peut-être aussi une notion de Temps, à vérifier.
Bref, il me semble avoir une réponse à une question que je me posais il y a un bon moment : pourquoi est-ce que le toponyme Agadir en berbère (Cadix ou Cadiz en espagnol) est réservé à cette partie de la Nordafe, alors que, par exemple, Alger aurait tout aussi convenu (lire Tizi-Alger sur ce blog) ? La réponse est relativement simple : Agadir et Cadix, à la différence d’Alger qui se trouve sur la Méditerranée, ont cela de particulier pour les lieux qu’ils désignent :
- Crépuscule, Couchant (Ouest), Occident (ce qui est dit « maghreb » en masri-arabe) ;
- Océan.
Ces deux cités fondées par les Phéniciens (Agadir et Cadix) sont du côté du couchant, sur l’océan atlantique justement. C’est l’océan du couchant.


Ms’hidhel « boiter, claudiquer » et akawan « (le) boiteux » (idem en argot « arabe » algérien, en masri-arabe c’est a3radj), et l’on comprend d’où vient cette interférence :
Océan en fr. issu du grec = akawan « boiteux » en kab !
Le verbe s’hidhel « boiter » en kab, sans le S de la forme factitive, serait peut-être : 1) lié au hidh « mur intérieur, paroi » en kab (ici le « h » est un intrus) et hadid « fer » et hit « mur » et surtout mouhit « océan » en masri-arabe ; 2) s’hidhel « boiter » en kab pourrait s’aligner sur sideros « fer » en grec (voir sidérurgie), chose que l’on démontrera plus tard surtout qu’on a les dieux boiteux des forges : indices de « métal », « fer », etc. Il serait logique de supposer que ce akawan « boiteux »-océan est un géant, une divinité ancienne (dieu forgeron de la métallurgie, au moins).
 

Maintenant revenons à notre table qui bouge et à la langue kabyle. Nous disons en kabyle Le kabyle contient aussi d’autres éléments de réponse : DL de idhal (itij) « (soleil) couché, en-dessous de l’horizon », DLQ de dhleq « s’allonger, se coucher », adhar « pied » (plat donc), idheli « hier », etc. Et voici le rapport :
Atlante (grand, géant) = DLQ dhleq de celui qui est allongé en kab ;
Hadhara « civilisation » en masri-arabe = ? adhar « pied » en kab.
Pour faire simple, nous avons, autour de notre table merveilleuse, l’Atlantide de Platon, l’idée d’une république idéale des fils d’Atlas avec Poseidon comme divinité, qui se situerait très clairement du côté du couchant et aurait une origine punique, punico-berbère nordafe et ibérique.
Cet atlante est peut-être un géant allongé ou un boiteux dormant, Poseidon peut-être, ou Atlas peut-être ou un dragon, qui sait, que l’on essayera de réveiller de sa longue léthargie sans provoquer son ire pour qu'il nous épagne les secousses telluriques et autres mauvaises surprises :)
 

Cadix-Agadir, à suivre…