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lundi 23 mai 2016

Momo le Rital

Momo de La Fontaine

Voici l’hypothèse kabyle concernant l’Atlantide. Pas moins que ça, direz-vous ? Votre (probable) scepticisme ne doit pas vous empêcher cependant de raisonner et de vous faire votre propre idée sur ce sujet…

Commençons par un paysage familier, avec des noms familiers. Lorsque vous prenez la langue kabyle et l’argot « arabe » algérois, il faut bien se dire que ces deux langues ont évolué des centaines d’années côte à côte, dans un même milieu, ce qui explique que très souvent des expressions entières en « arabe » algérois sont des arabisations d’expressions kabyles à l’origine, pas étonnant alors que les vrais arabes d’Orient ne comprennent pas un mot à cette langue « arabe » algéroise.

Prenons l’opposition a-muqran, Mokrane « legrand, grand/aîné/adulte/chef/mature, etc. » vs a-mezian, Meziane « lejeune, jeune/cadet/junior/petit, immature, etc.. » en kabyle et voyons leurs équivalents en langue « arabe » algéroise. En fait, l’algérois use de l’arabe classique dans un cas : Kebir « grand » vs Sghir « petit » surtout pour distinguer deux événements (notion de temps), deux fêtes religieuses : Aid-el-Kebir (calque du kabyle L3eydh tha-muqrant pour « grand aïd ») et Aid-el-sghir (calque du kabyle l3edh tha-mezyant « petit aïd »), alors que l’arabe des vrais arabes d’Orient distingue par d’autres appellations arabes ces deux fêtes. 


Il en va autrement quand il s’agit de personnes, de noms et de sobriquets de personnes où il est question de gabarit, de taille. Ainsi, par exemple, Mohand-Amokrane (Momo Legrand) en kabyle va devenir Moh-Twill en algérois pour désigner qlq’un de grande taille (hauteur élevée), un longiligne, un basketteur si vous aimez. Ici Mouh est le diminutif de Mohamed, et l’adjectif algérois Twill est tiré, « ils » supposent, de l’arabe tawill « long », mais il y a la racine /WL/ de retour (welli, ughal, uqel) kabyle, utilisé en algérois mais qui n’existe pas en arabe (ardja3 « revenir, retour » en masri-arabe avec le même sens de retour, mais uniquement avec le sens de « suivant » (yalli, talli). 
Pour baliser ce machin, il suffit de se remémorer l’expression algéroise lexbar idjib’uh twalla qui signifie littéralement « les nouvelles seront rapportées par les derniers » (ceux qui sont revenus de l’autre monde ?) au sens de « On verra qui aura le dernier mot ». Voyons ça de plus près.
Moh Twill, donc. Ce n’est Le Grand Meaulnes -), mais Momo Le Grand, le longiligne. Vous savez ce que signifie ce nom ? Vous allez avoir la surprise de votre vie :
Moh Twill ~ Mouh Taliani en algérois ou Momo l’Italien ;
Moh Twill ~ Momo l’Atlante, et les Atlantes étaient de grande taille ! ;
Moh Twill ~ Momo (le dernier) né, le dernier envoyé/messager (« rassoul » en arabe) : Moh Twill, un simple sobriquet en « arabe » algérois une fois traduit en (vrai) arabe va donner quoi ? Exact, mais ce n’est vraiment pas notre problème !  Ainsi, quand on prend le nom d’Alexandre Le Grand, on comprend que c’est un « Amokrane » en kab et « Twill » en algérois, avec deux sens contradictoires (notion de temps) :
- Héritier : amokrane « legrand » ou l’âiné des fils est le premier héritier, le prince donc ;
- Dernier né (contradiction), ou dernier envoyé, dernier messager.
On peut conclure à un « fils unique » pour supprimer la contradiction : le seul garçon parmi des sœurs aînées. Mais c’est la piste italienne qui est la plus intéressante, et voici pourquoi :
Italie = Renaissance : ce qui est plus que vrai !
Un Italien est un re-né « Born again », un ressuscité, réincarné, etc.
Le terme péjoratif français pour désigner l’Italien, le Rital (« bordélique » et « sans religion » d’après l’intégriste français :) ), adhère on ne peut mieux au sens de résurrection, de retour et de renaissance, et simple coïncidence, avec Rissala, Rassoul « message, messager » en masri-arabe. 


L’Atlante, on l’aura compris, n’est qu’une version très ancienne d’hommes « grands de taille », le thème de la résurrection, de la renaissance date de l’immense Egypte ancienne. Voici d’ailleurs une parenthèse nécessaire au sujet du « binaire égyptien » Per-Ankh que l’on a déjà apparenté à « alphabet », « guerre et paix », etc :
Per-Ankh « maison (de) vie » ~ Re-Naissance, Renaissance
Et c’est sans appel ! Il faut se faire tout petit devant l’immense Egypte ancienne, certains camarades en sortiraient grandis. NB : Pour la petite histoire, le « t » du féminin en ancien égyptien que l’on retrouve autant en kabyle qu’en masri-arabe, devrait être prononce « s », Kemet « Terre noire » pour désigner l’« Egypte » en ancien égyptien, serait Kemes, on y reviendra.

Mais alors pourquoi dit-on Moh Twill en algérois, on pense que c’est sans ancrage sur le kabyle. A tort ! Souvenez-vous, on avait fait la rapprochement entre ighil « bras, coudée (Etalon de mesure) » kabyle avec l’Italie sur l’ancien blog. Eh bien, le toponyme kabyle, outre Ighil, qui serait « italien » et « atlante », c’est Thalla « la source, la fontaine ». Bref, Mouh Twill « momo le grand » en algérois n’est pas, ou pas seulement l’équivalent du kabyle Mohand-Amokrane, mais le calque d’un nom ou plutôt sobriquet kabyle qui désigne l’origine géographique (référence au toponyme, lieu d’origine) :
Mouh Twill en algérois = Mouh Talla en kabyle soit Momo de La Fontaine
(Pour infoi, le génitif n’Thalla « de la fontaine/source » devient Talla généralement)
Par la même occasion, on peut supposer que chez nos voisins éloignés du Nord, Jean de La Fontaine serait un Jean Legrand... et Jean le Rital : sacré coup pour les frenchies intégristes :)))

Mais le plus intéressant se trouve chez nos proches voisins Italiens (partie méditerranéenne) et en Kabylie, bien sûr. C’est grâce au toponyme Thalla « la source/fontaine » que l’on peut facilement remonter vers des choses ô combine intéressantes pour repousser encore plus loin thillas ou thilissa « les limites, les frontières » du connu. Je parie que Mouh Twill ou Mouh Talla serait très probablement le géant porteur de la voûte céleste, un personnage mythologique apparenté à la Nordaf : Atlas ! 
Et comme Thalla est la source, la fontaine, un lieu exclusivement féminin chez les Kabyles, ce Mouh-Twill ou Mouh Talla, l'Italien, l'Atlante et Atlas, serait simplement le Verseau, qui est souvent rapproché de la notion angélique: Ange. Chose curieuse, n'ghell signifie renverser (de l'eau), retourner donc, en kabyle, en tamacheq (touareg, berbère) aneghlus signifie ange et le terme ange, angelos lui-même aurait été introduit en grec par le natif de Madaure (de nos jours M'daourouch dans le pays frère Chaoui), Apulée de Madaure. Avouez que ça fait quand même trop de coïncidences. Rien à faire donc, Moh Twill en algérois ou Mouh Talla en kabyle, c'est bien entendu un Rital, mais pas un Italien de le Renaissance, avec un nom angélique : Michelangelo en italien ou Michel-Ange en français. C'est sans appel !

Terminé. Ne me demandez pas d’en faire un sur Moh Smina « Momo le gros » :) ou de chercher Raphaël à Alger et en Kabylie (il serait Ameziane "Lejeune" qui tient de la racine /zyn/ de beauté contrairement au pas très beau Michel-Ange pour Moh Twill ou Mouh Talla, avec oppostion beau/éphèbe/éphémère et périssable vs moche/durable ou vivant longtems) , car là on est plein dans… la relativité d'Einstein ! Pas moins que ça ! 

A suivre donc...