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dimanche 24 mai 2015

Gouraya - Mogador - Grenade

La Kabylie dans tous ses Etats...

Retour à Vegayeth (Bougie), à Yemma Gouraya. Nous allons voyager à l'est comme à l'ouest de la capitale kabyle, et nous allons voir comment et sous quelle forme se retrouve le nom Gouraya.

Insula
La notion d'Île est sans aucun doute parmi celles contiennent des sens figurés insoupçonnés et surtout d'une importance capitale pour comprendre notre histoire, notre passé. Voici qlqs autres nouvelles notions qui se cacheraient dans le terme Île. Un petit saut à l'ouest de Veyayeth (Bougie) pour aller voir Tigzirt (l'île). Voici pourquoi cette ville porte ce nom insulaire. Physiquement, qu'est-ce qu'une île ? Comparez à un dossier, par exemple, et ça donnerait ça :
Île ~ Annexe, rattachement
Annexe est formellement issu de nexus (nouer), en d'autres termes il s'agirait d'une croix, comme celle d'Agadez, et surtout la croix ansée égyptienne Ankh (la vie). nexus (nouer) en latin et nesos (île) en grec viendraient probablement de l'égyptien ancien Ankh ; le phénicien, le maillon intermédiaire entre la Kabylie et l'Egypte, le serait peut-être aussi. NB: le grec zoyé (vie) serait probablement, on le voit, à rapprocher de isola, insula (île) en latin. L'interprétation de ces nouveaux éléments est nécessaire pour mieux comprendre l'origine de l'apparition de la Césarée (Maurétanie césarienne) puis Alger, les deux étroitement liés à la notion d'île.
Quelle forme moderne la notion de noeud (ou croix) l'île-annexe a-t-elle pris ? Très simple : imravdhen (classe sacerdotale) en Kabylie, Almoravides plus à l'ouest où des Etats se sont formés plus récemment (par rapport aux temps puniques), à l'époque dite musulmane, lorsque les Etats ont disparu à l'Est d'abord (Carthage), puis au centre (Numidie, Maurétanie césarienne). RBT de ribat est la vraie forme sémitique arabe qui attesterait le sens de Forteresse autant que Île, retenez-le bien pour la suite de ce billet. En outre, l'île-annexe se retrouverait dans le terme kabyle arviv (fils adoptif ou d'un premier lit). Maintenant prenons la désignation de l'Île en latin :
Insula
Quel terme kabyle et tamacheq, deux peuples avec quasiment la même organisation sociale, ressemble le plus à insula ?
inselmen (les musulmans), ineslem (un musulman).
Nos frères Imouchaghs (Kel Tamacheq dits Touaregs) utilisent inselmen pour la classe sacerdotale, tandis que les Kabyles disent imravdhen. En réalité, c'est du pareil au même, on parle de la même classe sacerdotale qui est séparée de la classe des nobles citoyens ("kabyle" laïc en Kabylie) et des iklan (esclaves, artisans, etc.). C'est bien l'Île qui contiendrait le sens religieux depuis les temps anciens, depuis l'Egypte ancienne probablement en passant par le temps du culte de Poseidon puis le temps de Jules César et de l'empire romain, et la forme arabo-musulmane ne serait que la dernière version qui re-donne la notion de Paix à l'île, ainsi que celle de Salut (salam, shalom en sémitiques)... le Azul mazigh (berbère) ne serait-il pas d'ailleurs lié à l'île (isola) ?:)) Voilà ce qu'il faut retenir de l'Île dont les possibilités sont tout simplement immenses.

Hadrumète
Voilà un toponyme sur lequel butent les linguistes officiels : Hadrumète de Thunès (Tunisie). Une parenthèse avant de passer à son explication. On se pose souvent la question de savoir comment, quand et pourquoi la Kabylie et les Kabylies ont été largués de l'histoire de leur propre terre par les "autres", les "arabes" quoi. Si vous voulez mon avis, moi je suis de plus en plus convaincu que la Kabylie et les Kabyles, ou ce qu'elle était et nos ancêtres étaient dans les temps anciens, seraient très impliqués dans l'histoire antique en liaison avec la partie orientale de l'Afrique du Nord, càd durant les temps puniques et Carthage ; on le serait un moins ou en partie durant l'apogée de la nouvelle ère durant la fondation d'Alger par les Zirides (c'est l'époque musulmane) et on se serait complètement éclipsé lorsque les Etats commençaient à se former plus à l'Ouest, chez les maures-berbères arabisés du couchant, c'est à dire l'Algérie occidentale et le Maroc actuel, et l'Espagne du sud bien sûr (ex. les Almoravides).
Un Kabyle qui désigne son village par tha-dar-th (tadart) et son pays par tha-mur-th (tamurt) est loin de soupçonner dans ces désignations les notions de patrie et d'amour, respectivement. Plus généralement, le Kabyle moderne moyen est, disons-le honnêtement, incapable de comprendre toute la dimension de son identité, de sa langue. Pourquoi ? Parce que personne ne le lui enseigne, notre "élite" (je ne parle pas des fumiers soudoyés, mais de l'os blanc kabyle, les justes et serviteurs du peuple qui oeuvrent pour la survie et la renaissance de la nation kabyle) ayant tout simplement disparu suite à la pollution du milieu environnant. C'est le moment de relever la tête si on ne veut pas finir comme les dinosaures, et le salut passe par la création d'une table kabyle, d'un Etat kabyle quoi ! Voici probablement une autre forme de table :
C'est la lettre phénicienne heth (mur) qui a donné, entre autre, êta en grec. Le phénicien serait à mon sens le maillon intermédiaire qui nous lie à l'Egypte ancienne, et trouver une équivalence entre une lettre phénicienne et un hiéroglyphe égyptien ancien est d'une importance capitale pour nous, car la langue kabyle porterait la trace de ces lettres et mots, comme on l'a démontré pour la Tet "la roue" récemment. Cette lettre phénicienne heth signifie mur, comme en kabyle hidh et en arabe hit. On se retrouve exactement dans le même cas de figure que pour agadir partagé par les kabyle (mazigh/berbère en général) avec le phénicien.
Het est à la racine du toponyme Hadrumète, que les linguistes reconnus ont tenté d'expliquer, à juste titre, par le kabyle adhrum (1.division de village, administrativement ce serait un quartier, 2. clan, voire même court/suite ou sérail). Le kabyle adhrum devrait être transcrit Hadhrum, adhrar (mont) Hadhrar, etc. Cette lettre Het en phénicien serait adh (Hadh) en kabyle moderne, comme dans hadher (épargner, prendre soin de, etc.). Cette racine adh/hadh exprimerait probablement la notion de rive/berge/côte, digue/barrage/barrière, arrivée. Mais son sens serait tout autre dans Hadrumète, qui s'expliquerait par adhrim (hadhrim) "argent, deniers" en kab, drachma en grec, dirham chez les maures occidentaux. Hadrumète porterait un nom administratif et mercantile : Court (administration des monnaies), Trésor public, Banque, Réserve, Caisse d'épargne, fisc, statistiques, etc. Il s'agit en tout cas d'un attribut essentiel d'un Etat, une institution où l'on compte, les sous probablement.

La table de Jugurtha
Le terme table contient une foison de notions très intéressantes. Sa forme latine tabula viendrait de tabes (fonte de la cire), de quoi nous renvoyer à Bougie, puis expliquer a-dhevsi/tabsi (assiette, plat) en kabyle et en argot algérois. L'équivalent grec trapeza (table) qui signifie aussi banque, nous renvoie probablement vers la notion de trabajo (esp.), travail. La notion même de pyramide pourrait s'y trouver. Cette table merveilleuse serait liée à la notion d'Etat.
Rien d'étonnant que de faire le rapprochement entre /DW/ de dwa (médicament, remède) et dewla (Etat) que l'on en kabyle et qui existent en masri/arabe. Cette racine est celle de la Table, tout simplement, et un cachet (médicament) est comme une table ou une pièce de monnaie : plate, pleine, à deux faces. Un mont tabulaire serait synonyme de présence d'un Etat. La table de Jugurtha, évoquée dans Bellum Jugurthinum (La guerre de Jugurtha) de Salluste, et souvent associée à la montagne tabulaire dite "la table de Jugurtha" à Kalaat Senan en Tunisie, serait une parabole racontant l'Etat de Jugurtha.

Cathédrale
Revenons à lettre Het (mur) en phénicien qui s'explique mieux par le kabyle. En effet, idh (nuit), awedh (arriver à terme, mur (à point) expliquerait mieux Het (mur), car ce serait le point final, le point tout court, et la nuit : nuit et point seraient apparentés. Pour info, nuit est leyla en arabe, en plus nuqta (point) est trops proche de noctem/nox en lation pour nuit, alors on les débarque sur le champ :) D'autre part, kath serait une autre variante de cette même racine en kabyle : weth/kath (battre, frapper), la monnaie par exemple, en plus kthil (mesurer) serait en lien avec l'ombre (thilli), et le nombre avec ombre ? Quasiment le même terme, thili (otherwise en anglois), expliquer l'alternative (ou, choix : pile ou face), voir la notion de contraire. L'ombre est l'autre, alter-ego. On a la notion de géométrie suivante :
Hauteur : c'est le sens de mur (het).
Het en phénicien, hit (mur) en masri/arabe, hidh/l'hidh (mur) + thilli (ombre), wedh, idh, weth/kath (atteindre, nuit, battre, à point/mûr) + kthil (mesurer) en kabyle vont dans ce sens. Le kabyle peut expliquer facilement que l'universel en grec Katholike (catholique) est en lien avec kthil (mesurer) qui ne serait qu'une autre version aspiré /kth-l/ de la forme occlusive /gd-r/ de agadhir que nous verrons plus loin, et de /hd-r/ de hadher (épargner, préserver, protéger) comparable à het (mur) : dans tous les cas, il s'agit d'une racine commune au kabyle et au phénicien. Deux autres notions religieuses s'expliqueraient aussi de la même façon :
Cathédrale : /kth/ kabyle ou het phénicien pour "mur, hauteur, épargner/préserver, etc." Cathédrale serait probablement Haut-siège, donc un évêché comme Saldae jadis, Yemma Gouraya serait son symbole.
Autel : voilà la table et mur de notre het, kath, gadh. Lire plus sur l'autel de Carthage.
C'est l'autel le mur phénicien (la lettre het) et kabyle hadh, keth, gadh, et la table , bien sûr ! Spécialement pour ceux qui sont payés pour nous faire mal (ah les sadistes !), cette table-mur Het en phénicien, keth/hadh/gadh en kabyle, serait aussi probablement celle de Santé et/ou Hôpital, voire médecine.
Plus intéressant encore, ce mur se retrouverait dans mur des lamentations étroitement lié au temples : Het, le mur, serait la table = temps = temple. Je laisse les camarades sémites développer cette piste, c'est leur histoire pas la nôtre. Pourquoi la table serait-elle liée au temps ? Tout simplement par le Point (mûr) ~ Nuit évoqué plus haut, ou si vous voulez nuqta (point) = weqt (temps) en masri/arabe mais en kab aussi (donc fond commun phénicien et/ou égyptien ancien).
Mogador
Cette lettre phénicienne Het (mur) exprime la crainte en hébreu, et ça va dans le bon sens, car gad (rempart) en phénicien exprime aussi la peur, la crainte en kabyle et chaoui agadh, ugadh, et surtout il se trouve dans le nom de la ville antique au nom mazigh/berbère Timgad. C'est donc la notion de mur/clôture dans le nom de ville. 
Il apparaît clairement que het (mur) et gad (rempart) en phénicien seraient très proches. Il suffit d'ajouter cet H d'Etat au a en kabyle, mazigh (berbère) en général, pour avoir Hadhrar au lieu de Adhrar (mont, montagne), un terme panberbère qui explique tout ce que het et gad contiennent ! Pour info, mont/montagne est djebel en sémitique-arabe, rien de plus ou moins proche du phénicien het ou gad. Le mont kabyle (mazigh) adhrar-Hadhrar est celui de "protection" et de "vie" (der), de village (thaderth) et de patrie probablement.  A quoi faut-il le comparer ? Au Per (maison) égyptien ancien. Notre mont adhrar-Hadhrar serait sans doute comparable au grec Hepar (foie) - ou "qui protège, épargne" ? épargner ne serait-il venu de là, donc hepargner ? -  peut-être une interprétation dy Per égyptien ancien. On peut supposer que la notion de Patrie soit une question de foie et de foi, thassa (foie) en kab donc.
Le terme agadhir (grenier) en kabyle est forcément plat et haut, on dit aussi tha-arish-th (taaricht) en architecture : c'est l'explication idéale d'un mont tabulaire. Agadir (fort) est le terme de référence pour comparer le phénicien au kabyle (mazigh en général), car gadh (rempart) en phénicien laisse penser à une origine phénicienne sous-entendu sémitique. Voyons, voyons ! D'abord, cette racine /GD/ ou /GD-R/ a donné iguidher (aigle) en kab et mazigh, rien de tel en sémitiques, même l'allemand adler (aigle) est plus proche du kab qu'eux vu que le rempart/mur est avant tout un rocher/mont (adhrar, hadhrar). Ensuite, cette même racine se trouve dans un autre toponyme datant de l'antiquité pré-araboislamique (règne de Juba II) et toujours chez nos frères imazighen du couchant : Mu-Agadir ou Mogador, les îles purpuraires, soi-disant arabisé (toz !) en Essaouira. C'est ici que l'on comprend la différence entre le het (mur) phénicien - associons-le à une berge - et le gad (rempart) qui serait une clôture, une enceinte (Sour en kab, mais aussi en arabe) - associons-le à une île. Et ici Yemma Gouraya de Bougie se retrouve sous la forme Mu-Agadir, ce dernier prenant un sens très clair : Corps..., désigné en kabyle par Ssoura, tandis qu'en sémitique-arabe c'est badan :) Il y a aussi la notion de Clef, tha-saruts dans cette île, et dans Essaouira qui n'est au final qu'une énième variante de tigzirt (île), isola, insula, etc. Cette relation Île-Clef-Corps sera étudiée une autre fois.
Grenade
La vague civilisationnelle serait sans doute partie du centre, de l'immense et éternelle Egypte antique, vers l'ouest. Les dits arabes d'Afrique du Nord et leur dite culture arabe ou leur dite civilisation arabo-musulmane n'est qu'une version ultérieure à celle ou celles qui l'ont précédée durant l'époque punique (et les dits phéniciens qui seraient le maillon intermédiaire entre nous et l'Egypte), à laquelle serait sans aucun doute serait melée la Kabylie ou ce qu'elle était à cette époque-là, et ce fut une civilisation qui n'accusait pas de retard sur ses voisins du nord, comme c'est le cas aujourd'hui. Bien entendu, les maures-berbères arabisés du couchant ont développé des Etats et une civilisation très digne sur ls traces des anciens territoires punique en Afrique du Nord et en Espagne (Andalousie), mais limitée quand même car au final ils ont perdu la bataille face à la civilisation occidentale nous entraînant nous aussi dans leur chute vers les ténèbres de leur "idée arabe", ou pire encore "islamiste", caduc et obscurantiste par définition. Faut arrêter ce gâchis et repartir sur de nouvelles bases, saines et débarrassées du fardeau de ces faux-frères encombrants et qui, après tout, ne pratiquent que le déni, la haine et le terrorisme identitaire à l'égard des Kabyles et des Mazigh en général. 
Un petit coup d'oeil sur le mont de Yemma Gouraya de Vegayeth (Bougie). Un autre sur la table de Jugurtha. On a en tête Agadir aussi. Maintenant regardons Al-Hambra de Grenade. C'est certes une colline et non pas un mont tabulaire, mais quand même la continuité est assez visible, rien que dans le nom de Grenade, par le grain, avec le Grenier, soit Agadhir en kabyle (mazigh). C'est à dire que tout ce qui a été dit plus sur le mur, le rempart, le fort et grenier, etc, serait simplement un Grenier de savoir, un Foyer civilisationnel !

Domingo
Une pause relax en compagnie de feu Dda Slimane pour une partie de dominos, l'activité principale dans les cafés-maures. Après tout, cette lettre phénicienne Het (mur) n'est pas sans rappeller une pièce de dominos, ou même le principe d'alternance du damier. Chose curieuse, ce mur Het aurait peut-être donné l'Hed (dimanche) en kabyle, al-ahed en masri/arabe. Le jeu de dominos serait-il le jeu de domingo, dimanche ?
Peu importe; l'essentiel est de retenir que cette lettre phénicienne H est celle d'Etat, de civilisation et, bien entendu que la notion de Hauteur en fr. est la montagne adhrar (hadhrar) en kab.
 
P.S. :
Honnêtement, je ne sais pas si cette lettre Het (mur) peut aussi symboliser la hache. Mais ça pourrait être le pied ! au sens propre comme au sens figuré. Pourquoi ? Logiquement, un foyer (civilisationnel) a besoin de bûches pour l'alimenter et entretenir la flamme, et donc de bûcherons avec leurs haches  (holy shit ! je m'attendais à tout, mais pas à cette rencontre avec des bûcherons dans un contexte aussi intellectuel !:). Il se trouve que le masri/arabe utilise le terme hadhara pour civilisation, c'est sans doute le Hed (mur), mais aussi ahdrar-hadhrar (mont, montagne) + adhar (hadhar) "pied" + qedar (hacher, couper les arbres) en kab. Et cette hache porte la racine QV ou qua- (aqavash) comme dans la désignation de Kabylie et kabyle (aqvaily): sens de "civil" ou "peuple" ? comme pour Séville en Andalousie? Cette piste de hache et surtout de mur-table-mont/montagne = civilisation est à étudier avec prudence, mais elle promet beaucoup. 
Sinon il faut arrêter de faire les maures "ingénieurs" de dominos, des bras KC quoi !, et prendre le bon chemin (hommage à Dda Lounis), la voie du progrès et des lumières qui nous mènera vers la restauration de l'Etat kabyle, le cas contraire notre peuple restera un demeuré et la risée du monde civilisé, et disparaîtra sous peu de temps.