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dimanche 13 mars 2016

LES 7 PAPES

La Terre Kabyle, partie 7 : Les 7 Saints d’Egypte
 

On s’enfonce de plus en plus en Egypte, c’est vraiment le cas de le dire. Voici un billet en 3 parties, le titre est en rapport avec la troisième, consacrée au plus grand des pharaons.

Misère de Kabylie 2.0
Vous avez, j’espère, suivi la démonstration concernant le « binaire kabyle », ou plus exactement le « binaire punico-berbère » de Tizi vs Agadir (Alger). Figurez-vous que j’ai retrouvé ce couple inséparable dans une merveille de notre chantre Dda Lounis Aït-Menguellet que voici (chrono 2:20 – 2:40) :
zigh dhi thizi nel hif, l’mumen y hdher – y tsily
lmumen dh’gma n’besif, yerna’d agadhir fell’y.

Eh bien, cette Tizi Nel Hif (littéralement : « le col de misère/mauvaise fortune »)va naturellement se traduire par « Misère de Kabylie 2.0 », après celle d’une autre époque décriée par le regretté Dda Albert Camus. Ainsi, après le légendaire « Ighil Nezman » (le col du temps) du regretté Dda Lmuludh Feraoun, voici Tizi Nel Hif, qlq part « Les jours d’infortune » (et de mauvaise passe pour le pays kabyle) de Dda Lounis auquel je rends un grand hommage pour son œuvre, y fait un constat terrible : le Kabyle est à la merci de l’arbitraire de son « frère contre-gré » (le khoroto quoi !) aux commandes de l’agadir (ici « hauteur-dominante, place-forte »), qui rejoint le rang des expressions proverbiales kabyles légendaires.


ZITOUNA
Je disais dans le billet précédent que déchiffrer l’origine étymologique de ZMR de a-zemmour « l’olivier », tha-zemurth « l’olivier (arbre) » est difficile, la trace égyptienne de l’olivier a été également évoquée. Eh bien, on a une piste prête pour élaborer une première hypothèse de travail concernant l’olivier :
ZMR d’Olivier en kabyle ~ GMR de Gumhuriya « République » en masri (arabe égyptien).
Il se trouve qu’en Nordafe seule la Kabylie, chaque village kabyle, est une République parlementaire, partout ailleurs ce sont des royaumes « arabes ». Le socle identitaire kabyle qu’est l’olivier serait bel et bien le symbole d’une République. La racine serait GM (en masri), DjM en arabe donc : celle-ci se retrouve en kabyle dans tha-jemayth « assemblée », l’djama « temple », et ZM en kabyle pour a-zemmur « olivier », izem « lion », zmer « pouvoir/puissance, capacité ». C’est aussi la notion d’Universalité que l’on y trouve, plus exactement d’Université : GM3 ou djama3a en masri/arabe. Ainsi Djama3 (temple, mosquée en l’occurrence) devenue aussi Djami3a « université » en arabe pour le cas de la Zitouna en Tunisie est un exemple pertinent : Zitouna (de zitoun « oilivier ») signifie lui-même « Université » et « Egyptienne ». 

Pour la petite histoire, le Copte va s’apparenter non pas à l’huile d’olive mais au Beurre : la zebda en arabe. Curieusement, le beurre en kabyle, udhy, va plutôt s’apparenter à celui du bas (wada), et vu le contexte égyptien, à awdhay « le judéen, l’hébreu, le juif ». Huile donc libre, beurre donc vassal ? Le nom même de l’Egypte en sémitiques Misr, mais en kab aussi Masr, a tout pour être comparé à Beurre/Huile en slaves, ex.russe : Maslo « huile, beurre ». 
On y reviendra plus tard, l’essentiel est que nous sommes dans une logique de Sainte République valable autant pour la Kabylie que pour l’Egypte ancienne. Juste à titre d’annonce : l’olivier arbre en kabyle tha-zemur-th (tazemurt) est carrément le grec Demokratia « pouvoir du peuple » pour Démocratie, et c’est sans appel : la République, la Démocratie n’est pas forcément une invention des anciens Grecs, les anciens Egyptiens auraient été peut-être les premiers, et la Kabylie est là pour en témoigner. On peut également supposer une tripartie de « démocratie » : Grèce-Egypte-Kabylie à un moment de l’histoire : l’époque des Lagides (les Ptolémée). A suivre donc.

RAMSES II
On l’a dit il y a longtemps : le grand pharaon Ramses II serait un Pape, et l’Egypte ancienne aurait été une République. Je vais vous montrer combien l’humilité et l’honnêteté intellectuelle, avec donc un autre regard sur l’histoire de l’Egypte ancienne, peuvent donner des résultats tout simplement incroyables. Pourquoi les savants occidentaux à pied d’œuvre en Egypte ne les voient pas ? Bonne question. Ben, d’abord ils ne sont pas Kabyles)))).
Le nom de Ramses II a été déchiffré par le génial Champollion le Jeune (Champollion a-méziane quoi !), déchiffré littéralement « le (dieu) Ré l’a engendré » ou « fils du dieu Ré ». On va y apporter du nouveau. D’abord, et j’insiste, l’ancien égyptien aurait recyclé et on y trouverait des traces dans le masri/arabe et dans le kabyle (le berbère) aussi, surtout dans les termes interférents à ces deux langues. Ensuite, voici un exemple concret de ce que j’avance.
Le nom Ramsès en ancien égyptien va être Khames de « cinq » utilisé tant en masri/arabe qu’en kabyle, notamment en toponymie kabyle (et berbère) pour le jour de la semaine propre à une région déterminé : Lekhmis + (nom de la localité). Ce 5 khamès peut signifier Saint, qui sait. L’explication ? Elle est dans les jours de la semaine : Ramsès (cinq, 5) est le fils/ou successeur de Sethi (six, 6), en ordre décroissant ! Dans la tradition du Nord de la Méditerranée (chez les « Chrétiens » comme on dit), chaque jour de la semaine de 7 jours est apparenté à un nom de dieu (et à un nom de planète) ; dans la tradition du Sud de la Méditerranée (chez les « Musulmans » comme ils disent), chaque jour de la semaine se voit attribuer un chiffre : 1 l’hed (dimanche), 2 lethnin (lundi), etc. 

Bref, il suffit maintenant de trouver les 7 pharaons-papes dont on une preuve matérielle de leur béatification, une momie quoi !, à commencer par Ramses II ! Mais il ne suffit pas de lire les cartouches des pharaons, leur titulature est assez complexe : lequel des 5 noms doit nous intéresser ?


1
2
3
4
5
6
7
Jour
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
(Anglois et autres langues)
Monday
Tuesday
Wednesday
Sreda (ru) = moyen/milieu
Thursday
Friday
Saturday
Sunday,
Voskrenénie (ru) = résurrection
Divinité/Planète
Lune
Mars
Mercure/Hermès
Jupiter
Vénus
Saturne
Soleil
Divinité EGYPTIENNE équivalente
Amon ?
Ptah ?
Thot
Ptah ?


Ré, Ra ?
Osiris ?
PHARAON correspondant
Toutankhamon ?

Toutmosis ?



Ramsès II
Signification






Le Pieux ?
Equivalent Romain (Pape du Vatican)







Pie

 Voici un petit devoir pour toute personne éprise de vérité sur l’immense civilisation égyptienne ancienne. Et, camarades égyptologues, move it, donnez-nous des réponses, c'est tout de même votre métier ! Bon courage !

samedi 12 mars 2016

La République de Platon

La Terre Kabyle, partie 6 : Le Socle Egyptien

Le billet précédent nous a offert – c’est un cadeau de la providence :) – la dualité Tizi vs Alger (Agadir), qui, à certains égards, est aussi intéressante que le « binaire égyptien » Per-Ankh « maison de vie » en termes de chiffres, numéros et de perspectives. Chose étrange, plus j’avance vers mon but de voir la langue kabyle en chiffres, donc numérisée, plus j’avance d’une égale distance dans l’autre sens du temps (je recule donc !) vers l’immense Egypte ancienne. Et ce n’est pas sans surprises et lesquelles !!!

La première est celle qui concerne l’illustration ci-dessus : Gizeh serait sur le « binaire kabyle », ou pour être plus juste, sur le « binaire berbéro-punique » soit Agadir (et donc Alger), soit Tizi. On pencherait plutôt vers Agadir parce que c’est un plateau (comme agadhir « grenier » en kab) et qu’il y a les pyramides (des « greniers », nous dit-on, des « prismes » je suppose), en plus le terme Gizeh – ce n’est pas exclu – aurait été repris plus tard en arabe comme Djizeh ou plus exactement djazira, djuzur « île(s) » puis Djazair (Alger) et qu’on on sait que sur ce plateau se trouve le temple funéraire du pharaon Djéser (nom avec la même phonétique que djazira) ; Tizi « col, crête » qui serait aussi proche de Gizeh pour d’autres raisons surtout que c’est une banlieue en dehors de la ville (ce qu’on appelle a3ziv, laaziv en kab). En tout logique, cette opposition Tizi vs Agadir (Alger) pour le cas de Gizeh donnerait le royaume des Vivants vs le royaume des Morts (Gizeh étant une nécropole), ou le royaume de la Lumière vs celui des Ténèbres, ou Connu vs Inconnu, ou bien tout simplement soleil Levant vs soleil Couchant (occident, « maghreb » en masri/arabe) : Osiris ou Oziris n’est-il pas celui qui est à la tête des occidentaux (entendez des morts) ? Enfin bref, la piste tant désirée pour établir un lien entre nos contrées et l’Egypte antéislamique pour la période dite punique est quasiment acquise, et on y reviendra à plusieurs reprises je suppose.

VASSAL
Cette opposition Tizi vs Agadir (Alger) peut se décliner sous différentes formes et s’appliquer à différents domaines comme on l’a vu en partie dans le billet précédent. On peut continuer sur la même logique et dire que dans 3,14 l’entier 3 est Agadir (Alger) et les décimales 1,4 des Tizi. C’est qu’il y a asservissement de Tizi à Agadir (Alger). Prenons un exemple assez particulier, la désignation des habitants de Tizi-Ouzou, ceux d’entre eux qui parlent un argot qui se veut proche de l’algérois, càd un mélange de kabyle, de masri/arabe et de français. On les désigne par le terme « Zdimouh », un terme péjoratif aux yeux des Kabyles clean car ces « zdimouh » pour qui les khorotos constituent une référence sont comme un emballage perdu pour la Kabylie, et croyez-moi, il n’est point question d’un présumé aïeul Jedi Mouh (pépé momo). Oui, l’aïeul dit jedi en kabyle est comme en arabe, mais c’est certainement de l’ancien égyptien recyclé en masri (arabe égyptien) puis récupéré par l’arabe ; et puis ce jedi est GD de agadir « grenier, forteresse » et iguidher « aigle » en kab, alors… Pour revenir aux zdimouh de Tizi, c’est de vassalité qu’il s’agit et voici pourquoi :
- Agadir (Alger) sur le plan religieux serait un Autel mais aussi synonyme de Sacrifice, Offrande, Aumône (on reviendra là-dessus une autre fois). Tiens, l’exemple d’un autre Agadir dans notre histoire est cité par Salluste : c’est la Table de Jugurtha où soit disant était caché le trésor de guerre de ce dernier ;
- Tizi, à l’opposé, serait une crête, une pointe qui sue au profit de Agadir (Alger), comme les décimales qui suivent /des fractions qui forment un entier. Bref, Tizi en kab serait en d’autres termes synonymes de Taxe, Impôt, et plus exactement la Dîme : 10%. Le terme correspondant à Tizi en masri/arabe est, d’abord, la Djizia "tribut", et ensuite… taqs « le climat, la météo, le temps » (on verra ça en détail une autre fois). Ainsi, les Zdimouh sont naturellement des dhimmis, ce qui correspond à la réalité sur le terrain, car le Kabyle clean, citoyen libre montagnard ou de Kabylie maritime (Iflissen en premier lieu), n’a jamais payé un sou aux janissaires d’Alger (les motherfuckers ! Beylik thevra yemmas !) ! En plus de l’impôt, Tizi en termes de monnaie serait une fraction d’un entier, soit un Centime, on dit de nous jours Douro en Kabylie et en Algérie voisine ; de même Dinar du latin denarius (deniers) aurait une relation avec dîme, avec Agadir ou Tizi. Pour mémoriser ce rapport de vassalité de Tizi à Agadir (Alger), il suffit de prendre 3,14 où autres la frontière de Tizi est marquée ici par la virgule qui sépare l’entier de la décimale : vassal en français est en relation avec le masri/arabe fassila « la virgule ». Et finalement, il n’est pas exclu que le rapport de Tizi à Agadir (Alger) soit une constante, la constante Pi.


ROMAIN
Pensez-y, à la lumière de ce que l’on vient de voir, pourquoi le Français s’appelle un Français, le Franc un franc donc « libre » ? Ben tout simplement parce que le Franc est avant la virgule, il est un entier, un Agadir (Alger) sur notre binaire. Et pourquoi appelons-nous le Français a-Romi ? Ok, c’est valable pour le Romain, le Latin, voire même le Chrétien, l’Européen (du sud). Un coup d’œil sur la photo de Gizeh : le terme masri/arabe ahram « pyramides » peut avoir un lien avec le a-Romi le Romain, le Français (pour un Kabyle), et probablement avec le slave/ukrainien hramoda « Cité-Etat, Etat, Puissance » (et, pari risqué, même avec… aghrum « le pain » en kabyle : zimaginez un peu le Français avec sa baguette de pain à Paris ? c’est un symbole d’Etat :) ). Bref, le Franc ou le Romain est libre, entier car il a un Etat (et une culture), et il aurait sa pyramide. 

 
Aussi le Kabyle clean, le Kabyle libre est celui qui est avant la virgule qui le sépare des Kabyles zlabia, citoyens après la virgule, vassaux des khorotos. Et le Kabyle clean a perdu beaucoup de ses territoires, les plaines surtout, et s’est réfugié dans ce qui représente aujourd’hui la Kabylie, la montagne surtout, pour rester libre et ne pas être relégué après la virgule par des motherfuckers à la tête de l’agadir (Alger). Ceci explique en grande partie pourquoi la Kabylien pourtant assez pauvre en terres arables, soit si densément peuplée : c’est un refuge. Aujourd’hui, le Kabyle clean doit construire son propre Agadir, son propre Etat, développer sa propre Culture et aller à la reconquête de son espace vital : les plaines jadis perdues surtout, et mettre ses adversaires après la virgule kabyle càd faire d’Alger khorotisée une vulgaire décimale. 
Vous l'aurez compris, dans ce bas monde, y en a qui vont à pied et d'autres qui vont à cheval : soit on est Rome ou Romain, soit on est son Vassal.
Maintenant deux moments qui me taraudent tout particulièrement, et ils concernent, vous l’aurez deviné, nos liens avec l’Egypte. D’abord, concernons le termes « origines, aïeux/ancêtres » que l’on désigne par i-zuran « les racines » (GDR djudhur en masri/arabe : c’est Agadir !), tha-jadith, il y a aussi thi-gejdha (Tikjda) en référence à a-jegu « colonne, pilier » en kabyle. Je suppose que l’on a ici un truc intéressant : nos « ancêtres » en kabyle = les « colons ». Il faudra aller chercher une relation avec le phénicien ou punique (berbère) GD de gad « rempart/mur » qui a donné Cadix, Agadir « forteresse, grenier », i-guidher « aigle » en kabyle/berbère, avec kath « battre », gadh, u-gad « avoir peur, frayeur » que l’on retrouve dans d’autres noms de cités comme Mogador (période punique puis maurétanienne) et Timgad (époque romaine et numide) en pays frère Chaoui.J’en suis quasiment certain, ce lien avec l’Egyptologue nous viendrait d’un nom d’oiseau (au sens propre, hein !) : aigle (pour Agadir/Alger, dans la tradition greco-romaine ce serait le culte de Jupiter), faucon ou vautour (pour Tizi), qu’étrangement le masri/arabe désigne par le même terme : Nasr. Bon, c’est déjà un tuyau pour comprendre l’origine de la dynastie andalouse des Nassrides, puis il y a ce que nous appelons « les origines » asl en masri/arabe, idem en kab l’asl et tha-naslith qui désigne la fidélité à ses origines notamment à sa langue, sa culture, ses traditions, sa religion. Vous savez ce que j’en pense ? Masr ou Misr en sémitiques soit disant, mais en kab aussi, serait ce nasr (oiseau de proie), asl « origines » (a-zar "racine/origine, veine" en kab y serait apparenté) ! Et les i-nasliyen en kabyle « les fidèles aux origines (langue, culture, religion, etc.) » ne seraient qu’une autre forme de i-masriyen « les Egyptiens ».
Ensuite il y a un symbole kabyle quasiment sacré qui serait en lien avec l’Egypte : l’Olivier. C’est le socle identitaire kabyle par excellence. J’avoue que j’éprouve d’énormes difficultés pour déchiffrer l’origine de la racine kabyle ZMR de a-zemmour « l’olivier ». Par contre, pour la variante présumée sémitique zeytun ou zitoune (à un moment j’avais avancé l’hypothèse d’une relation avec le nom grec du dieu Poseidon), dont est issu le terme zyth « huile » en kabyle - et dans l'Algérois, l'huile d'olive est tout simplement désignée par "zit qbayel", soit l'huile kabyle - , tout comme aceitunas « olives » en espagnol, les choses sont plus simples :
Zeytoun = Egyptien
Egypte étant un nom grec issu du nom égyptien de la divinité Ptah, on peut donc supposer la relation entre deux anciennes divinités d’origines différentes :
Poseidon = Ptah
(C’est peut-être un indice du Trident ?)
Et lorsqu’on sait que dans toute la Nordafe, seule la Kabylie qui a la culture de l’olivier (l’autre exemple, dans la région de Sfax en Tunisie, est purement économique de nos jours), elle en plus une civilisation méditerranéenne, il y a de quoi se poser des questions sur ce lien entre l’olivier et l’Egypte… Je suis tout simplement perplexe devant cette réalité indéniable et ce que la suppose en termes de conclusions relatives aux origines des Kabyles, sans parler du récit de Platon sur l’île de l’Atlantide et le culte de Poseidon : encore une « île », sans doute un « agadir », pourquoi pas une « République » ? Le culte de Poseidon s’apparenterait à la culture de l’olivier ? La république de Platon, why not, mais pourquoi pas s’en inspirer pour construire une république des justes, une Sainte République de Kabylie ?


Maintenant la cerise sur le gâteau. Le plus grand défi pour la Kabylie, une fois débarassée des khorotos, est d'affronter la modernité et la concurrence face aux voisins du Nord, intellectullement d'abord. Bon, désolé les amis, mais voici un des symboles du monde grec, LA référence de la civilisation européenne, qui passe à la trappe :
Plateau de Gizeh nous donne Plato ou Platon : encore un personnage syncrétique !
Le Plateau, le Plat (ou Plan ?) ou la Table (montagne tabulaire) est synonyme d'Etat. Le bilad "pays, nation ?" arabe aussi viendrait de là, le bled en français ayant pris un autre sens. La République de Platon sur un plateau égyptien !
On les a croqués, hein, les amis ! Ce sont eux les blédards aujourd'hui :)))

jeudi 10 mars 2016

TIZI - ALGER

La Terre Kabyle, partie 5 : L’âge kabyle
 

N’est considérée comme terre kabyle que la terre qui marche à l’heure kabyle et sous la loi kabyle. Les événements dramatiques de 2001 ont montré que désormais Alger, jadis réglée à l’heure kabyle, est bel et bien conquise par les khorotos et veut imposer à la Kabylie de vivre à l’heure d’Alger, une heure d’un autre âge, ce qui constitue un « clear & present danger » pour le pays kabyle. L’ignorer serait une grave erreur pour le futur de la Kabylie et il est grandement temps soit de reconquérir cet espace vital kabyle ou de le répudier et de s’en débarrasser une fois pour toutes en coupant les ponts avec cette ville qui pille et oppresse la Kabylie. Le Kabyle clean doit cesser d’alimenter la main qui l’oppresse et rompre le lien avec la médiocrité zdayriniste !

ALGER
Par leur démarche aussi ignoble que ridicule de donner une consonance arabe à tout ce qu’ils ont spolié – un massacre de mémoire – , les khorotos veulent d’abord se donner une légitimité que le peuple (kabyle en l’occurrence) et le Créateur leur refuseront toujours. Le cas du nom d’Alger est un exemple parmi d’autres, les khorotos jurent sur tous les toits que c’est El-Djazaïr, soit-disant « les îles » en arabe. Hallucinant ! D’abord, le pluriel de « île » (al-djazira en masri/arabe) c’est al-djuzur et non pas el-djazaïr ! Ensuite, réfléchissez un peu quand même !, pourquoi cette allusion aux « îles », voire même « archipel » ? pourquoi le prenez-vous au sens propre et non au sens figuré, ce qui serait plus conforme à la réalité du terrain (il y autant d’îles au large d’Alger que de volcans à Paris :) ) ???
Or, et on le sait très bien, ce nom d’Alger qui se décline L’Dzayer ou Dzayer en kabyle comme en parler algérois, et donc Al-Djazair en masri/arabe, n’est rien d’autre que l'Algérois d'antan, soit le nom Césarée de l’antiquité (Maurétanie Césarienne) pour la partie centrale Nordafe. Si l’on poussait le ridicule à ses limites (il ne tue malheureusement pas !), avec cette logique de khorotos « on arabise le nom/toponyme, et l’on devient les maîtres légitimes du lieu, de son histoire, etc. », eh bien le Russe peut aussi venir nous dire : « Alger est russe, car son nom a une consonance russe ». Explications :
Лучезарная
LTchZR : « Luchézarnaya » « La radieuse »
LDjZR : « Al-djazair » en masri/arabe
Et oui, Alger est appelée « La blanche » mais aussi « La radieuse » (el-Bahdja en arabe).
L’explication ? La voici :
« Jules César » (Césarée) pour le deux cas (masri/arabe, russe)
NB : Pour ceux qui ne le savent pas encore, je ne suis pas de deux qui croient à l’existence d’un personnage réelle du nom de Jules César, ça serait une invention des camarades religieux-historiens ; c'est juste un calendrier, une datation.
Alger El-Bahdja « La radieuse », ou plus exactement l’Allègre en arabe, se résume à un seul nom féminin kabyle : Thiziri « Le clair de lune ». Son masculin est DZR de ziri, dziri « algérois ». En réalité, on a suffisamment d’éléments pour étudier l’origine du nom d’Alger. Le nom phénicien de cette cité aurait été Ikosi en punique ou icosium en latin, nous dit-on, l’île aux mouettes : on retient la référence surtout au symbole, à l’oiseau en question. Puis on a Césarée, on en a parlé. Ensuite, dans pareils cas, il est toujours judicieux d’essayer de comparer à l’exemple d’une autre ville. Ainsi, l’allusion au pluriel (al-djazair) dans le nom arabe d’Alger se retrouve ailleurs : Athènes, toujours au pluriel en grec Athinaï, un nom qui fait référence à la déesse Athéna dont le symbole est un oiseau qui symbolise la sagesse : la chouette. 

Cette piste grecque est d’autant plus intéressante que la Casbah d’Alger est comparable à l’Acropole d’Athènes, et que la Césarée nous fait remonter à l’époque de Juba II, des Ptolémée (Grecs d’Egypte) et à Séléné (fille de Cléopatre, une Lagide ou Ptolémée) qui, selon la légende, repose dans le « tombeau de la chrétienne » à l’ouest d’Alger, càd dans le pays frère du Chenoua. Ce nom Séléné signifie Lune en grec, on aurait peut-être pas tort de faire le rapprochement avec le kabyle Thiziri « clair de lune » ou plus probablement, dans ce cas précis, « princesse clair de lune ». A vrai dire, c’est la piste greco-égyptienne qu’il faut suivre, l’Egypte ancienne restant à mon sens LA référence (c’est ainsi qu’on a pu comprendre que notre capitale kabyle Bougie – Vgayeth est une « Alexandrie »). Il y a l’époque des Ziri fondateurs d’Alger moderne, des fatimides en lien avec l’Egypte : ils ont fondé le Caire ; il y a celle des Prolémée (les époques fatimide et protlémaique peuvent s’avérer être une seule et même histoire, pas moins que ça !) et enfin il y a l’époque de Néfertiti, la « vraie Shérazade » comme on l’a dit dans le billet précédent, voire même le premier prototype de Cléopatre aussi.
On le voit, Alger est une longue histoire des peuples de la Méditerranée – ajoutez à cela l’épopée française récente –, et il est ignoble et malsain de faire main basse sur cette mémoire en déclarant Alger « arabe », exclusivement en plus !, et en condamnant l'histoire et la mémoire de ce pays à la négligence, comme le font les khorotos.
TIZI
La Reconquista passe d’abord par la reconquête des consciences avant celle des terres. Et la bataille d’Alger commence en Kabylie, et l’histoire est là pour nous donner raison. Le patrimoine immatériel du pays kabyle, c’est aussi sa mémoire, y compris sa toponymie qui demeure le plus souvent interprétée à la légère alors que c’est une prouesse intellectuelle hors du commun. Prenons le nom Thizi ou Tizi comme on le transcrit, un préfixe toponymique très répandu en Nordaf. Ce terme, je présume, aurait le même âge que les termes « Thiziri » et le nom Dzayer « Alger ». Maintenant un petit exercice :
ЧАСЫ : c’est du russe, du cyrillique.
Chasy ou Tchassy « la montre » (c’est un pluriel « les heures » de tchass « heure »)
Quel terme kabyle y vois-t-on ? Pour moi, c’est simple, je sais, mais rien de sorcier pour vous non plus ! Voici la réponse :
Tizi
Oui, c’est thizi « le col » au sens premier (relief), le « carrefour, croisée des chemins » au figuré. Ce rapprochement, très naturel pour moi au vu de la cohabitation de ces deux langues en mon for intérieur, est avant tout intéressante par le fait que le terme russe tchassy « montre » (et « heures ») le terme kabyle Thizi expriment la même idée, l’idée du Temps : heures, jours, ans, et l’Âge aussi. Des Tizi il y en une multitude en Kabylie, à commencer par Tizi-Ouzou, malheureusement traduit de manière folklorique « Le col des genêts ». Ce nom Tizi est une notion de temps, d’espace (relief), il aurait d’autres significations pratiques, administratives par exemple. Voici une liste non exhaustive des interprétations de ce terme Thizi ou Tizi :
- Âge : thizya, thizyiwin = même âge. Ici on peut supposer que le féminin Thizi aurait comme masculin ishew « corne », ce terme en masri/arabe qarn donne « corne » et « siècle », idem en slaves rog « corne » (en russe) identique à rok « an » (en ukrainien), il n’est donc pas exclu que la même logique puisse s’appliquer au kabyle ;
- Choix et/ou Echéance : c’est le moment de vérité, l’heure du choix (le croisement du chemin) ou la deadline = l’heure ou la date butoir. Mais ça peut aussi être la « solution » ou le « moment de solution » d’un problème ;
- Crête : Tizi , c’est la crête sur un graphique d’une fonction, ou d’une sinusoïde par exemple, c’est la crête d’une onde, d’une vague (hauteur maximale pour le col) ;
- Tri et Echange : Du point de vue pratique, Tizi serait un relais, un lieu de triage et d’échange (poste, gare de triage pour les chemins de fer), un poste de douanes, une cour des comptes, etc. ;
- Pile ou Face : Tizi serait le côté « Pile », l’inverse de Agadir qui serait le côté « Face ». On peut supposer qu'un tirage au sort peut aussi se trouver à Tizi ;

- Tour : thizi et agadhir étant des hauteurs dominantes et des lieux d’observation par excellence, je présume que si Agadir est une Forteresse, Tizi serait une Tour, une tour de contrôle, une tour de château, une guérite où une Sentinelle (a-assas) monterait la garde. Si Agadir est le Trésor public, Tizi serait la Cour des comptes. Agadir est associé à l'aigle i-guidher, logiquement Tizi serait associé à un oiseau de haut vol, probablement à isghi "perncoptère, vautour". Cette opposition Agadir vs Tizi témoigne de l'administration de l'époque punique, elle n'existe que chez les Berbères nordafs. L'opposition des termes thizi vs agadhir est valable pour les noms de villes, Tizi (Tizi-Ouzou par exemple) contre Alger ou Césarée. C'est que tout simplement, Alger serait... Agadhir ou Agadir, un nom berbère et punique (phénicien gad "rempart, mur d'enceinte" dans Agadir, Cadix).
- Cardinaux : Sur une horloge, comme dans un château à quatre tours, Tizi serait chaque point cardinal : tour nord, tour sud d’un château, etc. Bref, Nord-Sud, Est-Ouest. Tizi serait simplement un multiple de trois (x3) : 3, 6, 9, 12, 15, 18, 21, 24 h sur une horloge. Tizi-n’Tleta (tlala = 3) est un exemple pertinent en la matière. Il y a aussi l’astronomie où Tizi prendrait un sens bien précis que l’on essayera d’identifier. Et ce n’est pas tout !
Voilà pour une première tentative improvisée, sans analyse ni recul de que le nom kabyle Tizi peut signifier. Des Tizi on en a à gogo : Tizi-Ouzou « Col des genêts » (zaâma, ah ! « soit-disant » !) ; Tizi-Hivel le village de feu Dda Lmuludh Feraoun ; Tizi-Ghenif ; Tizi-B’ouchène « Col du chacal/renard » (zaâma !), etc. A vous de jouer en essayant de comprendre le pays kabyle par ses noms de lieux.

Une distance de 100 bornes sépare Tizi-Ouzou et Alger ; le fossé intellectuel et spirituel, quant à lui, maintient Alger qui vit à l'âge "khoroto" à des années-lumière des Tizi qui tournent à l'heure kabyle, et ce sont elles qui un jour sonneront le glas de l'ère khoroto, soit le début de la vraie bataille d'Alger ! Thanemirth.

mercredi 9 mars 2016

La Vraie Shérazade

Terre Kabyle, partie 4 : Néfertiti

Aussi bizarre que cela puisse paraître, c'est du pays kabyle que l'on voit le mieux la mise à sac de l'héritage de l'immense Egypte ancienne, de son patrimoine matériel et immatériel par les camarades à l'est de la mer rouge. Ce pillage ou vol de mémoire va jusqu'à la domestication de personnages de contes populaires et/ou de personnage historiques, donc au plagiat. Souvenez-vous, on a écrit sur ce blog que le vrai Aladin, personnage des Mille et Une Nuits, serait probablement Toutankhamon. Donc c'est d'abord une histoire née en Egypte ancienne, les arabes n'ont fait que la reprendre sous une autre forme, en bons champions de traduction, recylcage et récupération qu'ils sont :). Voici un autre exemple, avec un autre personnage égyptien ancien qui s'est retrouvé domestiqué par les Cheikhs et Ayatollahs dans leur livre de Mille et Une balivernes qui n'ont que trop duré...

Shérazade ou Shéhérazade, un personnage central des Milles et Une Nuits. Un conte Quand ce n'est pas d'origine arabe, c'est du persan. Comme toujours ! Et l'Egypte ancienne, on en fait quoi ? Eh bien, l'astuce est très simple : équilibrer le débat en mettant un poids de l'autres côté, càd à l'ouest de l'Egypte pour enrayer le déséquilibre causé par l'orient. 
Quel conte kabyle serait proche, par moments, du conte de Shérazade ? C'est celui du personnage mi-Cendrillon - mi-Shérazade dont le nom diffère d'une région de Kabylie à autre - Aicha, le plus souvent (merci au passage à l'auteur de cette vidéo et surtout à sa maman la narratrice de ce conte)-, mais l'essentiel est que cette dernière est belle et très intelligente, sage ; elle est l'épouse du roi ou sultan mais aussi et surtout sa conseillère (juridique surtout :)) et carrément sa tête pensante : c'est elle la régente des affaires de la cour. On peut donc légitimement supposer que l'Egypte y serait aussi concernée par une histoire ou un contre sur une femme belle et intelligente aux destinées du royaume puisque cette histoire existe dans la tradition orale kabyle à l'ouest de l'Egypte et dans les écrits des camarades arabes et perses à l'est de l'Egypte.
Deuxième élément que la tradition kabyle peut apporter : le nom de ce personnage, de cette femme fantastique, aussi belle que sage et intelligente. Il est évident que Aicha est un emprunt récent du kab à l'arabe, le nom de ce personnage devrait avoir une consonace kabyle à l'image de Louja par exemple, autre fille mythique dans la tradition kabyle. C'est là que je me suis penché sur l'étymologie et la signification du nom, des noms de cette femme fantastique qui dirige le sultan et son royaume. Shérazade ou plutôt Shéhérazade est, nous dit-on, issu du persan "née/arrivée + (dans la) ville". La version arabe - c'est la langue de ce récit d'ailleurs - de ce nom est on ne peut plus évocatrice : shahr (mois) + zad (né), soit logiquement nouveau mois ou nouvelle lune. Et là ça a fait tilt ! Mais bien sûr, dans la tradition kabyle, c'est une autre fille fantastique dont le nom est Thiziri "le clair de lune", voir la déesse de la lune (on penserait plutôt à la pleine lune) ! Ce nom féminin kabyle Thiziri serait d'ailleurs en lien avec l'étymologie du nom d'Alger, le royaume fondé par les berbères Ziri ou Zirides, des fatimides étroitement liés à l'Egypte et au chiisme (exclusivement iranien/perse de nos jours) justement. On y reviendra le moment venu. Bref, le nom kabyle Thiziri (à l'ouest de l'Egypte) serait comparable au nom persan ou persan-arabe de Shérazade, Shéhérazade (à l'est de l'Egypte). Reste maintenant à localiser ce personnage au centre de ce monde : dans la tradition ou dans l'histoire de l'Egypte ancienne.
Très probablement, la femme fantastique, aussi belle que sage - une déesse quoi ! - dont il est question, la Shéhérazade des Mille et Une Nuits, la première Thiziri et la vraie Shérazade serait celle que vous voyez ci-dessus sur l'illustration : Néfertiti.
Et c'est sans appel !  Et ça va jusqu'à l'étymologie du nom : zad "née, venue" en persan, zad "né" (ou djat "elle est venue") en arabe dans le nom de Shéhérazade est dans le nom de Néfertiti "t-jty". Néfertiti était rayonnante de beauté, d'intelligence et de sagesse ; Néfertiti était aux commandes, c'était elle qui gouvernait. Et son mari était Akhénaton qui, d'après ce qu'on nous dit, aurait déclenché une revolution en remplaçant le culte d'Amon par un nouveau culte : celui du dieu Aton, le soleil rayonnant. Akhénaton s'est-il pris pour le Roi soleil en considérant que son épouse Néferiti était la déesse Lune ? Des Rois-Soleil l'histoire en a connu :) Plus sérieusement, au lieu de voir dans l'histoire du culte d'Aton instauré par Akhénaton le début du monothéisme (point de vue des chercheurs et égyptologues occidentaux), ne serait-il pas plus raisonnable d'y voir, par exemple, la substitution d'un calendrier par un autre, ou bien de voir dans cette hérésie la première version ou les origines de l'apparition du clivage entre Sunnites (culte d'Amon ?) et Chiites (culte d'Aton ?) en Egypte ancienne ? L'histoire de répète souvent ! Après tout, Néfertiti a bel et bien été transposée dans le temps pour trouver place dans l'imaginaire des Perses justement, auxquels on attribue la paternité du personnage Shéhérazade, qui, à mon avis, serait une Néfértiti bis. 
Elle est immense l'Egypte ancienne, immense !...

P.S.
A ma connaissance, si la momie d'Akhénaton a été identifiée et retrouvée, celle de Néfertiti ne l'est toujous pas. Curieuse histoire... ou conte de Mille et Une Nuits ? Et puis, strictement sur le plan étymologique, la comparaison de NFR "beauté" en ancien égyptien dans le nom de Néfértiti au kabyle ZR ou TZR de Thiziri donnerait peut-être qlq chose d'important.

mardi 8 mars 2016

Le Marathon Kabyle

La Terre Kabyle, partie 3 : Hartadem
 

On a parlé précédemment du folklore et de la force de l’image. Eh bien en pays kabyle, on est bien servis en la matière ! Voici une fantastique randonnée en Kabylie, en mots et images, qui, une nouvelle fois, nous démontrera combien le terroir kabyle est riche, très riche en termes de mémoire. 
Visite en Kabylie profonde, chez le laboureur de champs (accidentés il faut le souligner), le vénérable Dda Ali (visionner la vidéo). Le labour (thayarza) en Kabylie diffère à peine de qu’il était dans la haute antiquité : le fellah (agriculteur) ou a-mekraz (le laboureur) attèle une paire de bœufs (thayuga) et manie la charrue attachée au joug pour labourer le champ, comme sur cette illustration de ce métier en Egypte ancienne.
Maintenant, si vous permettez, je vais me permettre de remuer de fond en comble votre cerveau pour la bonne cause : tirer le maximum de cette image du laboureur. Prenons l’image ou plutôt l’icône du laboureur à pied d’œuvre :
Maintenant je vous propose de la regarder la terre vers le bas, la même image mais symétrique (voir ci-dessous). Armés de notre lexique correspondant, quel autre métier que celui de laboureur de terre voyons-nous sur cette image ? Ce pas est fondamental pour la jugeote kabyle, car si notre langue regorge de fables, d’expressions imagées jusqu’à présent, c’est que l’algorithme de la langue kabyle s’y prête. Et aujourd’hui, en plus de mieux comprendre sa langue, il faut aussi savoir en faire un meilleur usage et l’aiguiser comme une arme. Alors que voyons-nous sur cette image si on l’a transposait sur un autre élément que la terre : le feu (une autre fois), l’air ou l’eau ?
KRZ de krez « labourer, sillonner » en kabyle va le plus normalement du monde s’apparenter… à la charrue, le Plug en russe ou Plough ou Plow en anglois et avec la notion de « Densité » en russe plot "chair, corps", plotnost "densité", plotnik « menuisier-charpentier » (le métier de Jésus) et surtout – ici le Kabyle Dda Ali, le laboureur de terre kabyle va prendre un pied marin et devenir un Carthaginois maître de la mer Méditerranée – avec la notion de Flotte, de flottabilité d'un corps expliquée par sa densité (poussée d'Archimède). C’est sans appel, le détail sera rapporté ultérieurement si nécessaire.
On retourne l’image de 180° pour la remettre à sa place usuelle. Anglois, take gare (gare à vous, quoi !) Cette idée de tourner-retourner l’image-icône du laboureur m’est venue alors que j’avais la tête en bas et pendante et la pomme d’Adam tombante en train d’observer le monde à l’envers. Je ne sais ce que Sir Isaac Newton a reçu comme pomme sur la caboche, mais je suis sûr d’une chose : une loi universelle est une loi qui marche dans les deux sens : dans le sens droit (normal) et inverse (symétrique), tête en haut et tête en bas. D’une certaine façon, c’est une loi valable pour un hémisphère (nord, droit pour le cerveau supposons), comme pour l’autre (sud, gauche pour le cerveau supposons). Et cette loi, c’est la Mesure. En kabyle, c’est KTL de k'thill « mesurer » car le laboureur kabyle comme Dda Ali sillonne donc quadrille le champ et le mesure avec ses pieds (podomètre)… qui s’apparente naturellement au terme supposé grec Katolikos « général, universel » qui a donné Catholique « universel ». C’est le principe de Loi Universelle, en kabyle on diraita plutôt Mesure Universelle ou simplement K'thill. Bref, la découverte de la Loi Universelle de la Gravitation est aussi sur cette image du laboureur tourné et retourné, elle fera objet d’un billet à part le moment venu, les jours de Newton sont comptés en tout cas.
Equinoxe
Cette mesure catholique, valable dans un sens comme d’un autre, témoigne d’une égalité ou équivalence. Par exemple, la hauteur d’une tige (ou bâton vertical ou de la Grande Pyramide de Gizeh) égale à la longueur de son ombre, donc le soleil fait 45°avec la verticale. Ou bien deux côtés d’un triangle isocèle. Ou bien le versant illuminé (a-samar) est égal au versant ombragé (a-malou). Ou tout simplement la Terre à l’équinoxe de printemps et d’automne, justement aux périodes de labour en pays kabyle et pas seulement. Le labour pourrait être ainsi apparenté aux équinoxes, harthadhem serait alors l’équinoxe d’automne. On y trouverait aussi la notion d'Equation. Tranposée sur notre astre satellite, ce fifty-fifty universel donnerait une demi-Lune.

Harthadem
Selon le calendrier agraire kabyle, Harthadhem (Hartadem) est la période de labours de fin d’automne. Ce n’est le verbe kabyle KRZ krez « labourer, sillonner » mais la forme arabe/masri HRT mehrath « charrue » qui est utilisé. On dit aussi kredh « creuser-gratter » en kab. L’intérêt est ailleurs : harthadhem n’est utilisé qu’en kabyle et il est exactement le même que Kerthagen ou Cathagen pour Carthage, Carthaginois. C’est sans appel, et ce thème sera développé dans un billet à part le moment venu. Pour le petite histoire, celle qui va venir plus loin, le terme Hartani « fou amoureux, amateur de femmes/de sexe ou sorte d’obsédé sexuel » vient de là, de harthadhem. Ce terme hartani pourrait être en lien avec les Haratins ou "maures noirs" (pléonasme !) de Mauritanie et serait notre équivalent du grec értythréen pour « rouge ». On y reviendra.


Tayarza
Quelle autre hypostase sied à notre laboureur kabyle Dda Ali et quel serait le terme grec à rapprocher du kabyle krez « labourer, sillonner » et tayarza « labour » ? La réponse va vous faire "vaciller" : Eros, d’où érotique. Eh oui, tayarza « le labour », c’est Erotika ! et notre laboureur kabyle est Eros. Pour faire simple, « laboureur » = « amoureux ». Le labour est l’amour, pas autrement ! On développera ce thème séparément surtout que Eros en grec est Cupidon en latin et Amour chez Apulée (ici le lien avec le cœur « ur, ul »n  voire même de hemel "aimer" en kab serait indéniable). 


Marathon
Notre laboureur kabyle Dda Ali a peut-être une tête de maure aves son turban de fellah « agriculteur, paysan », mais c’est une tête ! Il témoigne du fait que le métier de laboureur est un métier noble même s’il est pénible : c’est un métier de marathonien. La notion de « fois », en kab thi-kelt, avridh plus mera que l’on partage avec le masri/arabe, serait liée à la tête ("tête de maure") et au labour. Marathon serait 40 dans le système de mesure. Bref, ce thème de marathonien sera développé ensemble avec le thème de Carthage dans un billet à part prochainement.

Le Chemin de Croix
Maintenant voyons l’aspect ou l’interprétation de cette image du laboureur qui se retrouverait dans les textes religieux. Il suffit de regarder l’image ci-dessus d’une scène qui date de l’Egypte ancienne. La croix ansée Ankh "vie" des anciens Egyptiens y est. Notre marathon évoqué ci-dessus va simplement devenir le Chemin de Croix, et l’indice de 40 serait la durée (quarante jours) du jeûne chez les Chrétiens qui se termine par le Vendredi saint. Logiquement, le Ramadan « jeûne, carême » chez les Musulmans selon le calendrier hégirien équivaudrait au « marathon », à Harthadem « labours de fin d’automne » sur le calendrier agraire kabyle. A démontrer.

Pour terminer, une toute petite comparaison. L’attelage dans le pays kabyle est apparenté surtout à tha-yuga (2, la paire de bœufs de trait), dans le pays russe il l’est à la « troïka », trois chevaux, 3. On peut en tirer beaucoup de choses intéressantes, et la première d’entre-elles est que « thayuga » kabyle et « troïka » russe nous amènent droit aux notions de… triangle, diagonale, et de Géométrie plus globalement. Eh oui, notre laboureur ou le « maître des bœufs » - vu-yzgaren ou Bouyezgarène en kab – est non seulement un géomètre (il mesure la terre qu’il laboure) mais aussi un fin calculateur, mathématicien et spécialiste ou prof de géométrie !

On termine ce billet par un chant de Dda Yidhir sur la tradition agraire kabyle, je la dédie à cet humble et vénérable laboureur kabyle Dda Ali et ses collègues dans le pays kabyle et partout ailleurs dans ce monde.

lundi 7 mars 2016

Icône

La Terre Kabyle, partie 2 : Image

Le peuple, le folklore, ça va ensemble. La terre des hommes regorge de mythes, légendes, poèmes, récits épiques, contes, fables et autres histoires, lorsque l’imaginaire se mêle ou se substitue carrément à la réalité grâce à l’esprit fécond de l’homme. Et si l’on allait voir à la source de cette « production intellectuelle » prolifique ?


L’idée de base consiste à dire qu’il y aurait une relation entre le Peuple, le Feu, l’Imaginaire et donc la Fable (mythologie) et un Personnage ou une « divinité » qui l’incarnerait, un animal ou un oiseau par exemple. Ainsi, le « faucon des montagnes » (l’vaz idhurar), qui dans la tradition kabyle serait un oiseau fabuleux, un pur produit de l’imagination des hommes, serait le premier candidat à ce rôle. Ce ne sont là que les premiers éléments de futures hypothèses de travail, et l’intérêt d’en parler dès à présent est d’un importance capitale :
Le faucon Horus, la divinité égyptienne ancienne, est le plus à même d’indiquer le début de l’écriture du vécu (histoire), et voire même de l’imaginaire des hommes (mythologie). Pour faire simple :
Horus serait le père (le « dieu ») de l’histoire (et de la mythologie ?)
Son alter-égo de l’autre côte de la Méditerranée ? Peut-être, qui sait, Hérodote des anciens Grecs serait un personnage réel, un homme considéré comme étant le « père de l’histoire ».

Essayons d’aller plus loin dans le temps, des millénaires en arrière, du temps des peintures rupestres au Tassili (Sahara) ou l’art rupestre des grottes préhistoriques en France et autres pétroglyphes d’Egypte. Les hommes se sont toujours réunis autour d’un feu pour échanger, communiquer, se parler, se socialiser, etc. Imaginons une taverne préhistorique, où des hommes et femmes d’un clan sont réunis autour d’un feu pour se réchauffer et discuter. Quels seraient à votre avis les membres de ce clan les plus prompts à dessiner, peinture sur la roche ? L’artiste-peintre des grottes par excellence serait à mon avis celui que la narration autour de l’âtre ou du feu n’intéresse pas, et ce n’est pas par caprice propre mais par celui de la nature : le sourd-muet ! La gestuelle des mains est le seul moyen de s’exprimer pour celui-ci, et le geste de sa main imprégnée de cendres du feu éteint de la narration aurait sans doute donné naissance à l’art rupestre, à la représentation d'une scène réelle ou imaginaire par l’image, à la peinture en général.

Le terme Icône, issu du grec « petite image », est étrangement proche du terme kabyle a-agun (agoune) « le muet, le sourd-muet », peut-être par coïncidence mais force est d’avouer qu’il n’y a pas de meilleur explication à une représentation figée, statique : elle est muette. Le terme latin par contre, imago ou image devrait nous renvoyer plutôt au feu : la source de la narration, de l'imaginaire, des fables, des mythes et de l’histoire des hommes.

dimanche 6 mars 2016

Les Gauloises

La Terre Kabyle, partie 1 . Les Gauloises

Circonstances obligent, changement de cap : à plus tard Cap Carbon, bonjour la Kabylie profonde ! Les adversaires de la Kabylie ont beau la caricaturer et résumer sa culture multiséculaire à du « simple folklore sans intérêt », la Kabylie trouvera toujours le moyen de descendre en flammes ses détracteurs et leur interprétation pour le moins malhonnête du patrimoine culturel kabyle. Et l’on commencera par le folklore justement, le pays kabyle faisant toujours usage de la fable comme nulle part ailleurs en ces temps de la modernité.

 
Le monde des oiseaux, des insectes et des animaux a toujours servi de repère aux hommes. Ainsi, les oiseaux de proie (et de haut vol !) sont généralement nobles, idem pour les fauves pour ce qui concerne les animaux, de même l’insecte travailleur est considéré comme noble. La fable, une parabole où les animaux ou oiseaux prennent la place des hommes, c’est d’abord une leçon de morale. Le folklore, lui, comme nous le verrons plus loin, est par le peuple et pour le peuple, il est le peuple lui-même.

La tradition kabyle oppose le vilain au beau et élégance. Ainsi, la poule (tha-yazidt) est bécasse par sa jugeote, vilaine par sa marche et surtout elle ne vole pas même si elle pond ! La poule est à l’opposé de tha-sekurt (la perdrix) qui symbolise l’élégance (et l’éloquence aussi !), la grâce dans son vol (et dans son champ) : une vraie princesse. Idem, le coq (a-yazit ou a-yazidh) est opposé à i-hiquel (le perdreau) . Au summum, il y a l’oiseau fabuleux, imaginaire que l’on apparente au faucon : l’vaz (faucon mâle) que personne n’a vu en Kabylie pour la simple raison qu’il s’agit d’un oiseau mythique, imaginaire ; tha-nina (faucon femelle), elle aussi imaginaire, qui symbolise beauté, élégance, grâce et éternelle jeunesse : c’est la reine de beauté.

Elégance rime avec éloquence, et la poule illustre cette logique kabyle. En effet, un bègue en kabyle est dit a-qew-qaw, sans doute à cause de a-qavuv, n’qev « bec, becqueter ». C’est-à-dire que la poule béquette et mange grain par grain, c’est ça : ………... En pointillé. L’éloquence c’est l’inverse : parler d’un trait comme l’on mange en tas, avec une cuillère : tha-ghundjay-th « la cuillère » est à coup sûr en relation avec a-ghendjur « nez aquilin » en kab, aquilin qui symboliserait un parler clean, l’éloquence (à la Cicéron !). Le petit nez retroussé de poule/de coq ou un nez camus symboliserait exactement le contraire : la bègue, ou toute personne ayant un défaut de langage (par rapport à un autre), par exemple, celui ou celle qui parle gras, à l'instar des Gaulois et Gauloises, Français et Françaises qui grasseyent sans pitié le R (en « gh »). Ce « défaut de coq/poule » de R grasseyé chez les Gaulois et Gauloises, Français et Françaises, se retrouve chez les Kabyles aussi, mais là il s’agit non pas du R mais soit de la gutturale Q, soit le Djim (dadjadja "poule" en arabe), soit de la gamma occlusive Ga en remplacement du Q et Dja, souvent chez les « arabes » algériens du sud et en masri (arabe égyptien). 

Vu du côté sud de la Méditerranée, le "parler de poule" avec le R grasseyé est un parler barbare :) Vu du côté nord, le "parler de poule" avec une gutturale Q est un parler barbare :) Comme quoi personne n’est parfait !

Post-Scriptum
Qlqs remarques s'imposent. 
D'abord, la racine kabyle GNJ ou GNZR de a-ghunja "la louche", tha-ghunjat-th "la cuillère" et a-ghenjur "(nez) aquilin" aurait un lien avec 1)... le Janissaire, au travers la cuillère du chorbadji-serveur de soupe et leur capitaine (lire La fabuleuse image du janissaire) et 2) avec le Khodja "secrétaire, greffier ?". C'est une piste à exploiter. 
Ensuite, il y a le Djim en masri/arabe (pour gamma, G ou C) qui, on l'a dit plus haut, supplanterait parfois la gutturale Q ou la gamme occlusive Ga, serait aussi un 2 comme pour le (chiffre du) cygne. L'intérêt de cet élément est qu'il peut nous servir à remonter jusqu'à l'écriture des anciens Egyptiens, notamment pour comprendre le passage des hiéroglyphes (on desssin des objets, animaux) à leur forme simplifiée, à l'écriture hiératique (signes, symboles). On y reviendra le moment venu.