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mercredi 28 septembre 2016

Le Dernier Messager

Table Kabyle-2 : Mégalo fils de Philippe
 

Suite du billet précédent (de référence) consacré à la « table kabyle » dans la maison kabyle. 
http://antikforever.com/Egypte/Dyn/Images/Mace_ptolemee/Alexandre%205.jpg

Je vais vous épargner le détail, vers lequel nous reviendront de toute façon dans les prochains billets, retenons l’essentiel, à savoir une équivalence phonétique entre la kabyle moderne et le grec ancien, le tout étant tiré de cette fameuse « table kabyle » (un outil ultra-performant) :
Phi grec, le son « F » équivaut au son G, K aspiré en kabyle, c’est sûr, et au K, G occlusif dans certains cas (à vérifier). C’est une avancé fondamentale car on est sur la trace du libyco-punique et du phénicien. Cette relation, je présume, daterait de l’époque antique, probablement due au voisinage des deux langues en Tripolitaine et en Cyrénaïque antiques.


Pour baliser cette relation d’équivalence entre le kab’ moderne et le grec ancien, y a pas mieux qu’un personnage illustre de l’histoire grecque, ou présumée comme telle (perso je suppose que la paternité revient à la langue – le grec – et non pas aux locuteurs de par leur origine ethnique) :
Philippe en grec = ag'lidh, aguelidh (g aspiré) « roi, prince » en kabyle. 

Remarquons que chez les Kabs, qui vivent en république, ag’lidh « roi, prince » est appliqué strictement à des personnages fabuleux, les oiseaux le plus souvent (ag'lidh ledhur pour prince des oiseaux).
Etymologiquement Philippe en grec viendrait de philein « aimer » et hippos « cheval ». Il suffit d’appliquer cette formule d’équivalence (Phi grec = K, G aspiré kabyle) pour revaloriser notre lexique ne serait-ce que par comparaison avec le grec. Tenez, par exemple, agraw (congrès, cercle ou demi-cerlce, demi-sphère ?) en kab est la sphère en grec, a-3agun (Agoune) « (le) muet » en kab va prendre la forme grecque …+ phon de phonétique du grec phoné = voix, dans un certain temps on pourra composer le terme « téléphone » (télé et phoné du grec) à partir de vernaculaires kabyles !
 

Revenons à table pour y détecter le fils de Philippe, de l’ag’lidh. Une table normale, de forme rectangulaire, avec une largeur, une longueur, etc. Regardons dans le sens de la longueur de la table (tavla en kab, tawila en masri-arabe), on y verra la parole/le verbe kab’ (awal), on y verra aussi des « Italiens », tout comme Moh Twill (Momo le Grand au sens de longiligne) en algérois ou Muh Talla (Momo de la Fontaine en kab). C’est une piste particulière vers laquelle on reviendra plus tard, cette fois-ci nous cherchons un personnage (grec) précis.
 

Vous êtes Kab’, donc vous savez que l’on confond toute le temps en kabyle a-megaru avec a-negaru « le dernier, l’ultime ». Vous connaissez un peu l’algérois, donc l’expression « arabe » algéroises lexbar idjibuh twalla (littér. « les nouvelles seront apportées par les derniers ») au sens de « on verra qui aura le dernier mot/le mot de la fin », donc le Résultat, la confirmation. Les derniers sont donc des témoins-clés de l’issue d’un pari, d’une discussion ou les derniers porteurs de nouvelles ou d’un verdict, donc des messagers. Ou simplement le moment final, la dernière minute par ex., ici il s'agirait peut-être de Dernier (12-ème ?) Mois : Décembre pour les uns, celui du pèlerinage pour d'autres (hadj en masri-arabe est-il alors équivalent à mégalo en grec et amegaru en kab ?), car MGR de amegaru (dernier) en kab' a la racine GR de mois (agurn ayur) et de la faucille/serpe (amger). Le Dernier Messager pourrait être aussi, dans le cas d'un calendrier lunaire (agraire), le Dernier Croissant de lune. D'autre part le Dernier pourrait être le Majeur, voire même le Meilleur ou le Pèlerin.
 

Megalos, mégalo « le Grand » en grec, est le sobriquet d’Alexandre de Macédoine = a-megaru, a-negaru « (le) dernier » en kabyle. Sans doute pour le sens de dernier messsager, prophète, et là je maintiens qu’Alexandre le Grand de Macédoine a tout d’un personnage syncrétique. Moh Twill ou Muh Talla étant dans le même cas de figure, il est maintenant clair que la clé du nom Mohand en kab (Mohamed en arabe) se trouve à cette « table kabyle », c’est peut-être un équivalent d’Alexandre. A suivre donc.