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dimanche 24 avril 2016

Flagman

Delta, La Bannière Kabyle

Ce 20 avril 2016 la Kabylie a commémoré son « Printemps 80 » en masse et en beauté. C’est du baume sur le cœur de tout Kabyle clean, surtout s’il se trouve très loin de son pays natal.

Cette commémoration annuelle du « Printemps kabyle 80 », c’est comme la crue du Nil : sans elle, notre terre kabyle deviendrait ara...aride et notre culture disparaitrait. Le peuple kabyle investit les rues, bat le pavé dans le calme, main dans la main, tous unis contre l’oubli et pour un avenir meilleur. C’est la Liberté toute fraiche qui s’arrache des monts kabyles pour irriguer et fertiliser les consciences sur son passage avant de retourner au bercail et se jeter dans la Méditerranée. Ainsi, au moins une fois par année, la Kabylie se désaltère, souffle et respire à pleins poumons son identité méditerranéenne.

Ce fleuve kabyle du peuple qui marche pour sa mémoire et ses enfants illustre on ne peut mieux le fossé qui nous sépare de notre triste voisinage, le contraste flagrant avec le milieu environnant avec sa foule de « ghachi » (foule), sa « rue arabe » et le désert intellectuel et spirituel, et la soif qui y règnent. Il est vrai, on n’a pas la même langue, on n’est pas sur la même longueur d’onde, on n’est pas sur la même longitude non plus, quoique se trouvant à la même latitude et logés à la même enseigne « argélienne ». Les ennemis du peuple kabyle et du Créateur auront tout essayé pour détourner ce fleuve, ou y cracher leur haine, ou bien y faire un piquage d’eau pour apporter l’eau au moulin des détracteurs de l’idée kabyle, comme le font certains boujlima (bouffons), rien n’y fait – le fleuve creuse son lit et arrose ses berges dans la sérénité, et son niveau ne fera que monter avec le temps. Ce contraste se retrouve ailleurs, un contraste d’une autre nature, en Egypte avec le Nil et son Delta en vert qui se détache du désert qui l’entoure des deux côtés…

L'Egypte ancienne justement. C’est à travers la toponymie que le parallèle entre elle et la Kabylie peut se faire, avec des résultats très étonnants comme nous allons le voir pour notre exemple DEM.
DEM pou Draa-El-Mizan en Kabylie, nom de lieu à consonance arabe donné durant la période dite « turque », les « Turcs » y auraient construit un bordj (citadelle), nous dit-on. Mizan signifie « balance » en masri/arabe, mais aussi en kabyle, et ce n’est pas tout : on l’a vu pour l’histoire de Hassan Al-Wazzan « le peseur » dit Léon L’Africain (lirs les billets correspondants de ce mois) que c’est aussi la pesanteur, la physique, etc. ; eh bien, ce ZWN ou MZN sera aussi une Image, une Icône, chose vers laquelle nous reviendrons à part une autre fois. Pour le moment on se limite au préfixe Draa, soi-disant du masri/arabe dira3 « avant-bras, bras, fléau ».


D’abord, il faut comprendre qu’un toponyme kabyle, nordaf en général, indiquerait la position du lieu dans l’espace et probablement son « indice hydrique » (lieu sec, humide, aquifère, inondable, etc.). Ce sont des éléments précieux car l’homme a besoin de compter les flux, ce qui coule : la lumière et le temps, et l’eau. Le temps pour faire des prévisions et connaître la carte hydrique de son lieu d’habitation pour arroser ses cultures, mais aussi pour ne pas être emporté par les flots saisonniers, c’est donc un lieu de « balance hydrique » que l’homme aurait toujours cherché. 


Ensuite, ce toponyme DEM ou Draa-El-Mizan « fléau de balance » ne peut pas être isolé, le préfixe Draa « bras, fléau » serait probablement proche de Hydra, hydro « eau » en grec, mais aussi de Delta, terme issu de daleth « porte » en phénicien. On peut bien sûr essayer de trouver un équivalent en Nordaf à ce toponyme DEM, par exemple ighil + qlq chose, peut-être ighil-mizan, ighil-izan pour Relizane, par exemple. Mais c’est vers l’Egypte qu’il faut tourner le regard, vers le Nil et son delta pour comprendre et y trouver un équivalent au toponyme DEM :
Draa El-Mizan ~ Héliopolis « cité du soleil » en grec
Héliopolis est dite ayn-a-chams « œil/source du soleil » en masri/arabe, et plus important, JWNW (Iounou, Onou) en ancien égyptien.
La comparaison DEM vs Heliopolis peut vous paraître incongrue, mais les indices correspondants la corroborent pourtant. Regardez attentivement la position d’Héliopolis sur la carte, elle est sur le sommet du triangle (Delta). Maintenant voici qlqs surprises pour la signification de Draa, qui en kabyle signifie uniquement la « force », et de Delta :



- draa/delta = flagellum (fléau) nekhekh, attribut régalien des pharaons ;
- draa/delta = flag (drapeau) et… Village, bourg : tha-der-th (tadert) « village » ou adhrum (quartier de village) en kabyle, voire Hadrumète en punique, le bordj de DEM est simplement un « bourg », le tout serait lié à Daleth « porte » en phénicien : porte et bourg seraient apparentés. Oui, « bourg » aurait donné « bourgeois », mais faut penser plus au « bourgeon » car en kabyle DR c’est le « vivant », la verdure du delta ou les berges d’un fleuve par exemple ;
- draa/delta : chiffre 1 qui est un flagellum avec une tige rigide et une partie molle ou flottante. C’est la même logique pour un drapeau ou un porte-drapeau, pour une ombrelle, un parapluie, ou bien pour une serpillière. La racine DR en kabyle, c’est aussi Dari « se protéger, se mettre à l’abri », peut-être c’est aussi une Bannière. La forme du chiffre 1 est donc connue depuis que le flagellum égyptien existe. Le monothéisme aussi peut-être...
 

Maintenant revoyons le nom d’Héliopolis en ancien égyptien : JWNM, Iounou, Onou. Est-ce que ça vous dit qlq chose ? C’est le One (un) anglois, mais c’est surtout le Yiwen (1, un, donc Union, Unité) en kabyle : l’union fait la force (draa), tout comme yawan/lawan « moment de temps » en kabyle idem à al-awan en masri/arabe pour le même sens. Là tout devient simple : en toponymie un draa de dira3 « bras » ou ighil en kabyle, c’est surtout la forme allongé comme le chiffre « 1 », c’est une notion longitudinale. Et la longitude, c’est une question de temps, de même temps sur le même méridien. Ce qui nous amène à déduire assez facilement que la cité du soleil Héliopolis en Egypte ancienne aurait été le GMT ou le méridien de Greenwich de l’époque. C’est-à-dire que la référence au Soleil (cité du Soleil) évoque d’abord cette fonctionnalité : méridien/temps de référence. 
NB : Le Un (1) serait le symbole du temps ? Effectivement, ça en a l’air. En masri/arabe WHD de wahid « un, 1, unité » bs WQT de waqt « temps ». Un tele toponyme, Heliopolis ou DEM, devrait indiquer 13.00 h ou le midi solaire probablement (journée) et le Dimanche (ahed en masri/arabe) de la semaine. On reviendra une autre fois vers le toponyme kabyle DEM, un élément très précieux dans notre reconquête de notre identité kabyle.

Tout noble citoyen descendu dans la rue avec un drapeau pour honorer la Kabylie en ce 20 avril serait donc un flagman ou porte-étendard, une unité précieuse. Et toutes ces unités réunies font la force tranquille du peuple en marche sous la bannière kabyle…