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dimanche 10 avril 2016

Renaissance

Zéro Libra

L’époque médiévale fut une période charnière pour la civilisation occidentale, un préalable au grand revival et aux grands bouleversements que subira l’Occident quatre siècles durant pour aboutir à une société moderne qui a asservi la science et aboli la « loi divine » pour la remplacer par les lois rationnelles. Tout serait parti de la Renaissance qui a mis fin au Moyen-âge. C’est un cas de « Renaissance aboutie » quand on compare aux autres car elle a donné naissance à de Grandes Réformes. C’est effectivement un cas unique dans l’histoire car, sous d’autres cieux, il y a eu une époque qui ne dit pas son nom, celui-ci est pourtant indéniablement contenu dans le fond et la forme de cette époque glorieuse : dans le nom du lieu de déroulement de cette époque (pays, ville), dans nom d’un palais emblématique et même dans le nom d’un imminent érudit issu de cette contrée. Pourtant personne n’ose prononcer ce nom, peut-être parce que nous sommes dans un cas de « Renaissance avortée »…

Voici l’hypothèse (kabyle) relative à ce sujet. Al-Andalus, Grenade, le palais Al-Hambra de Grenade (ça a été dit déjà) et l’emblématique grenadin Hassan Al-Wazzan devenu Léon l’Africain à Rome portent des indices d’une époque qui ne dit pas son nom, mais que nous allons prononcer, écrire :
Al-Andalus musulman ~ Renaissance musulmane (égyptienne ?)
Les spécialistes occidentaux ou orientaux ont un problème majeur dans leur approche de cette époque, et du monde dit musulman en général. Rationnellement, le même schéma existant au nord est reproduit au sud de la Méditerranée : il y a eu Rome en occident puis Byzance en Orient ; idem pour le sud, il y a eu l’Egypte – c’est le seul foyer intellectuel au noyau très fort qui pouvait renaître ailleurs – en orient puis Al-Andalus en occident. La civilisation égyptienne ancienne a été d’abord relancée durant l’époque hellénistique des Ptolémée (Alexandrie), puis plus tard ces « Egyptiens-lagides » se seraient éparpillés et répartis, qui dans le monde grec, qui dans les pays du couchant (pays des Maures). Le deuxième revival de cette civilisation ancienne, cette fois à la sauce (en langue) arabe se fera justement en Andalousie surtout et en partie à Fès (Maroc). C’est une Renaissance au sens classique du terme. Et c’est une « Renaissance avortée » par la Reconquista des Espagnols et pas seulement, car l’élément religieux conservateur a sans aucun doute empêché cette Renaissance andalouse maure-musulmane de décoller, de mettre en mouvement le corps inerte qu’était le monde musulman, figé dans le carcan des religieux obscurantistes qui voilent tout ce qui est joie de vivre, à commencer par les Lumières.

Vous connaissez sans doute la chanson, càd l’histoire des « conquêtes arabes du couchant », ce qui est militairement et intellectuellement impossible. La langue arabe elle-même utilisée par les Maures, Egyptiens, Andalous n’a pas joué d’autre rôle que celui joué par le grec durant l’époque des Ptolémée lorsqu’Alexandrie (Egypte) était le phare du monde civilisé. Cette langue arabe, je le soupçonne, ressemble à s’y méprendre au démotique égyptien. Passons donc aux choses sérieuses.

Occident (Italie, Europe)
Egypte, monde musulman
Commentaires
Ere (avant)
Moyen-âge (dark age)
Jahiliya « ignorance, paganisme »

Ere (après)
Renaissance
Rissala « Message »
(Messager de Dieu
/messager des dieux)
Nouvelle religion : Islam.
An zéro (Hégire)
La clé se trouve dans le nom de l’illustre personnage dont a parlé dans le post précédent : Hassan Al-Wazzan dit Léon l’Africain. Son nom est trop évocateur et on ne risque pas de passer à côté ! Le patronyme, issu de la profession du père Mohammed « le peseur » nous renvoie à la Balance, Bascule ou Libra en latin (au Livre), et nous donne des indices tout simplement incroyables. NB : Alors, les Kabyles, quand on dit thi-vrathin (tibratin) « les missives/messages/lettres », de quoi parlons-nous justement ? Exact ! de Livre et de Libra « balance » en latin car le « message » est « libérateur » ; mais il est question de Chiffre et de Zéro aussi apparemment. Regardez maintenant comment peut-on scanner le nom masri/arane Al-Wazzan « le peseur » qui daterait depuis Osiris probablement :
Al-Wazzan « le peseur »
WAZZAN, LWZN, WZN
Leo ZN (africain) : Léon l’Africain où « africain » pourrait être le « bel, beau…, blanc)) » ;
Wise, wisdom « sagesse » en anglois ;
Saison : 4 saisons de l’année ;
Raison : penseur = peseur ;
Ratio : Rissala « le message » (religion) = Renaissance liée à « flèche = sagesse » sagita en latin ? ;
Poison, Boissons : Alichimiste, pharmacien ;
(WZN = PSR)
Psari « poisson », PSI en grec : Poseidon et son trident ;
Poissons, Pêcheur : Simon le pêcheur, càd Saint-Pierre ;
Passeur (conducteur en physique) : Osiris par ex. ou tout autre messager (des dieux) ;
Psychée : Psychologie, psychique = notion d’équilibre (libra, balance, bascule) ;
etc…
 

L’on comprend aisément pourquoi Firenze (Florence) ou les Francs, les deux « entiers » et libres (libra= bascule) sont synonymes de nouvelle époque, de Renaissance pour l’un notamment et de création d’un nouvel empire pour l’autre. Il paraît aussi logique que le Trident de Poseidon (un autre « peseur » ?) serait le symbole par excellence de la Mer Méditerranée, et peut-être de la Renaissance car, outre la bascule (libra donc livre ?), ce trident rappelle trop un chandelier, la lampe à huile d’olive de la mariée kabyle et minoenne aussi, le chandelier comme symbole des Lumières, du nom des pays et villes des Lumières du sud de la Méditerranée : Bougie, d’Alexandrie et de Al-Andalus (culturellement au sud). Et il y aurait un élément fondamental qui va réfuter toutes les thèses officielles concernant l’origine de la brillante civilisation andalouse aujourd’hui récupérée par les arabes : l’Olivier !
Il n'y a eu d’arabe en Andalousie que la langue, et encore je suis persuadé que c’est une variante plus tardive du démotique égyptien ancien mélangé aux sémitiques et autres langues. Il n’y a pas eu d’Arabes en Andalousie, quelle que soit la connotation de leurs noms, les Espagnols n’utilisaient que le terme Moro (Maure) pour désigner ce que les spécialistes du malheur appellent des « arabes ». Même pour nous Kabs, le terme Maure est devenu qlq part douteux, alors qu’il pourrait avoir un lien avec Zamora en espagnol ou a-Zemmour « l’olivier » en kab qui consiste un socle identitaire méditerranéen incontournable surtout pour les Kabyles. C’est aussi le lien de vers Poseidon (zitoun « olive » en masri/arabe) et vers les Macédoniens, d’Egypte évidemment, càd les Ptolémée ou Lagides (la fille de Cléopatre, Séléné était l’épouse du roi maure Juba II). Tout se serait fait dans la continuité, d’est vers l’ouest, d’Alexandrie en Egypte vers l’Afrique du Nord des Maures (étape intermédiaire) puis vers l’Andalousie pour la Renaissance. Je l’ai dit dans « Le faux macédonien », je le répète, ces « fils de Poseidon », les Macédoniens d’Egypte (les Lagides) seraient devenus plus tard des Maures ou Musulmans d’Andalousie. La civilisation maure-musulmane d’Andalousie n’a d’arabe que la consonance des noms et la langue liturgique, de même que celle d’Alexandrie n’avait de grec que la langue. Il suffit de passer au peigne fin les savants des deux écoles, les savants grecs d’Alexandrie et les savants musulmans d’Andalousie et de Fès (ou d’ailleurs), pour trouver des failles dans la logique de la version « arabe » de cette Renaissance qui ne dit pas son (vrai) nom et dont la paternité a été usurpée par les (vrais) Arabes d’orient.

La meilleure illustration de cette supercherie réside dans l’attribution de l’invention des chiffres modernes aux Arabes, alors qu’en réalité trouvent leur origine en Afrique du Nord (attesté historiquement) et peut-être en Andalousie ; les orientaux ont leurs chiffres avec leur propre graphie, c’est une mensonge que de dire que les chiffres 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 sont des « chiffres arabes » : l’origine des chiffres modernes se trouverait dans le triangle Vgayeth/Bougie en Kabylie – Grenade (Andalousie) – Fès (Maroc). Les Arabes ont inventé le zéro ? Non, ce Zéro est celui de Libra (balance) et de la Renaissance, comme on l’a vu plus haut. Les Arabes ont eu leur « an zéro », càd le Hégire (c’est ce terme qu’il faudrait comparer à Zéro et non sifr), mais ce n’est qu’une version récente de la notion d’Exode qui existerait depuis le temps d’Osiris en Egypte ancienne.


Malheureusement les usurpateurs d’Arabie et le dit « monde arabe » ont fait main basse et sur les acquis de la civilisation andalouse et sur les chiffres. Ces voleurs de mémoire ont développé toute une mythologie sur la « gloire arabe » (pseudo-conquête de l’occident : Nordaf et Andalousie) et « l’âge d’or arabe » qu’ils inculquent à leurs sujets dès le jeune âge. Au final, cette école de fossoyeurs n’aurait enfanté que des misanthropes et ce n’est pas demain la veille que le « monde arabe » sortira de sa khaïma (tente) de la crasse ignorance. La langue arabe, « cléricale », liturgique, aurait formaté et programmé leurs esprits pour longtemps et les condamnent à être à la traîne du mode moderne, mais ils n’osent même pas la moderniser, la réformer. L’idée arabe est une faillite. 

Enfin bon, c’est leur problème, l’essentiel pour nous est de ne pas refaire les mêmes erreurs et d’éloigner ce corrosif « monde arabe » de notre espace vital façon d’assainir notre paysage socioculturel pour que puisse s’épanouir notre identité, pour que puissent s’affirmer nos ambitions et se réaliser nos rêves d’un monde meilleur. Pour qu’aboutisse note rêve d’une Renaissance. Cette fois non pas seulement avec des chiffres, mais avec une langue numérisée pour relever le défi de la modernité. Une vraie Renaissance dont le début sera l'an de bascule, l'« an e-Zéro ». C’est ça l’idée kabyle. Utopiste ? Oh que non : ici, c’est la Méditerranée !

vendredi 8 avril 2016

La Joconde d'Afrique

Léon l'Africain : L’autre livre de Fès
 
Nous allons reprendre notre chemin vers le couchant, vers le pays des Maures, pour aller dans une ville pas comme les autres, souvent décrite comme « l’Athènes de l’Afrique » : Fès au Maroc. Et l’on aura comme compagnon le prodigieux Hassan Al-Wazzan dit Léon l’Africain dont on a déjà parlé précédemment (lire « La chute de Grenade » et « Andarussie »), et qui était lui-même un Fassi car il y a passé sa jeunesse. Ce que nous allons découvrir va vous surprendre et nous allons trouver la très probable raison qui expliquerait la méfiance légendaire des Nordafs du centre-est, Kabyles en premier, des élites et souverains des Maures occidentaux…

Un « arrêt sur cliché », l’image de la ville de Fès, donnerait ceci : Fès ou Fez, dont le nom serait lié à fas « pioche » en arabe, foyer de savoir et héritière de la civilisation andalouse maure-musulmane ; Fès avec sa première université du monde des Qarawiyine, c’est aussi une mosquée avec son incontournable zaouiya ; Fès la cosmopolite et foyer de haute culture, où les arts étaient tout particulièrement développés. Le Fassi est un intellectuel raffiné par définition. Enfin bref, Fès c’est plutôt la Florence nordafe. C’est là que se serait passée la jeunesse de Léon l’Africain, c’est là que l'Andalous de naissance a pris le chemin de l’école puis de l’université pour devenir un Fassi, qui voyagera plus tard en Egypte et, contre sa volonté, à Rome pour y rédiger sa fameuse description de l’Afrique. C’est « Le livre de Fès » dans le roman « Léon l’Africain » de l’excellent Amin Maalouf. Mais il y aurait un autre livre, une toute autre histoire non-racontée encore de cet illustre personnage qu’est Hassan Al-Wazzan « le peseur » dit Léon l’Africain ; pour tout vous dire, il constitue un équivalent de « pierre de Rosette » pour moi, et vous comprendrez plus loin pourquoi…

Un petit rappel : On a supposé, à juste titre, que l’Andalousie serait une « terre de Lumières », foyer de culture et de savoir, une autre Alexandrie, tout comme notre Vgayeth-Bougie en Kabylie. Si vous voulez, Andalousie pourrait prendre la forme de Chandelier aussi :). C’est sous l’angle kabyle que nous allons maintenant regarder l’histoire du jeune fassi Hassan Al-Wazzan. Que nous montre la Kabylie ? Tout simplement que les Cités, sans exception, sont exclusivement sur le littoral depuis les temps puniques (les fameux comptoirs phéniciens) : Alger-Boumerdes-Dellys-Tigzirt-Azzefoun-Vgayeth/Bougie, tout ce qui est à l’intérieur est Thamurth « le pays, la campagne, etc. » : Tizi ou Bouira sont des villes relativement jeunes et leur apparition est due à l’époque « turque » et française. On verra pourquoi la cité kabyle (ou punique) est exclusivement une ville portuaire qui donne accès sur la Méditerranée.


Le monde kabyle est sans doute plus ancien que l’andalous ou celui des Maures. Si l’oralité kabyle – intacte car populaire et non manipulée comme l’est tout ce qui est écrit, donc prémédité (par une élite) –  fait toujours usage de la fable, c’est qu’il doit y avoir une raison, et c’est d’ailleurs le meilleur moyen pour comprendre le monde ancien, celui des anciens Egyptiens en premier lieu. Par définition, les nobles dans la tradition kabyle sont des pénates nobles, des oiseaux de proie. Et si l’on prenait maintenant le chemin de l’école nous aussi, mais en Kabylie cette fois ? Là on comprend facilement que la noble tha-sekur-th (taskourt) « la perdrix » a un lien avec « école » (l’école des femmes !), que son rejeton mais noble ihiquel « le perdreau » serait un « écolier », que afferudj « jeune oiseau, perdreau » serait soit un « érudit », soit un « apprenti » (un stagiaire quoi !). Que deviendrait L’Vaz, une créature probablement imaginaire, que l’on dit être le mari de la noble thanina « femelle de faucon » ? Il me semble que Lvaz, que l’on retrouve aussi ne masri/arabe Al-Baz mais sans cette dimension imaginaire comme dans le kab, conviendrait on ne peut mieux au… Fassi, à l’intellectuel, à un homme de lettres, peut-être à un professeur. Lvaz ne serait-il un phénix avec un lien avec « phénicien » pour l’écriture ? Morale des fables et de la tradition kabyle : l’école, l’apprentissage ou la formation, ou bien le savoir permet à l’homme de voler de ses propres ailes, de s’élever au-dessus de soi (tiens, quasiment un slogan de l’époque soviétique) donc de se culturaliser, de mieux se connaître pour être mieux armé et préparé à affronter le monde, c’est simplement le moyen de se libérer de sa condition humaine, le chemin de la liberté…

Savez-vous que le Maroc, un nom qui découle du nom de la ville de Marrakech, est appelé autrement en persan ? C’est Fès pour désigner le Maroc en persan. Fez, c’est une coiffe, le fameux couvre-chef rouge répandu en Nordaf et en Turquie. Vous le voyez sur l’image, le monde n’a pas changé, c’est le couvre-chef des diplômés d’universités américaines par exemple. Autrement dit, Fès ou Fez aurait le même sens pour notre personnage, le fassi Hassan Al Wazzan qui serait un diplômé (sa biographie indique qu’il est « diplomate »). Si l’on retourne à l’époque de l’Egypte antique, on verra quasiment la même chose mais pour les coiffes de pharaons : la coiffe Fez rouge ressemble étrangement à la couronne rouge Deschret de la Basse-Egypte (le Nord), étroitement associée au dieu faucon (tiens, tiens !) Horus. Qui sait, peut-être que la calotte ou chachia blanche des hadjis (pèlerin, vieux sage, un « chibani » ayant fait le pèlerinage) est une version moderne de la couronne blanche Hedjet des anciens Egyptiens. La double couronne des deux Egyptes, le Pschent, serait peut-être à l’origine de la notion de 3alem « monde »et 3ilm « savoir » en masri/arabe, une balance symbolisant l’équilibre des deux pays-mondes ? 


Nous voilà arrivés au point fort de ce billet : l’interprétation du nom de notre personnage Hassan Al Wazzan dit Léon l’Africain. Hassan fils de Mohammed : la tradition est en tout cas perpétuée par les rois maures (Mohamed 6 est fils de Hassan 2, lui-même héritier de Mohamed 5). Le patronyme Al-Wazzan « le peseur » en masri/arabe nous intéresse plus particulièrement. Son interprétation maure ou arabe, ou bien arabo-musulmane me laisse penser que les intéressés ont un talent particulier de passer à côté de l’essentiel (il a suffi de faire voyager Léon l’Africain en Angleterre pour le rapprocher de Newton, lire le billet « La chute de Grenade »), et me fait dire ce qui suit : la civilisation arabo-musulmane n’a, à aucun moment, réussi à décoller véritablement et entrer dans la modernité, comme c’est le cas pour sa concurrente occidentale, car elle a échoué dans sa tentative de capitaliser son immense héritage laissé par l’immense Egypte ancienne ; les Arabes ou Maures-Arabes ont tout simplement dilapidé la fortune égyptienne comme le font des arrivistes. Il ne suffit pas de traduire et de domestiquer le savoir reçu en héritage de l’Egypte ancienne en le faisant passer pour du savoir « arabe », non, il fallait le préserver et le décupler. La responsabilité incombe à leurs élites, à leur « clergé » en premier lieu dont la faillite a encouragé l’obscurantisme de la « rue arabe » (des vrais Arabes cette fois) ces dernières années. Se réfugier dans sa « zaouiya » et répudier le progrès est avant tout un acte de lâcheté devant les hommes et le Créateur. Enfin bon ! Mais alors que signifie Al Wazzan « le peseur » en masri/arabe ?
Eh bien, il ne suffit pas de se limiter à l’interprétation littérale de « peseur », il faut voir plus large, plus grand. Ce Wazzan « peseur » est, dans une école/université, tout simplement un physicien, celui qui pèse. C’est la notion de Physique en général, de poids en particulier que l’on trouve dans Al Wazzan « le peseur » de Fès. C’est aussi la Gravitation. Ou plutôt son inverse. Lorsqu’il ne reste que la masse qui échappe au poids, à la gravitation : c’est ça la liberté que donne le savoir, les ailes dont on parlait plus haut. L’école, l’université de Fès, le savoir, c’est ça : la lévitation. C’est la transcendance de l’esprit sur le corps, le summum de la sagesse. Al-Wazzan sorti de l’université de Fès n’est pas un « peseur » mais il est sans poids, léger et libre car en apesanteur, libre de voyager car il a surmonté son poids (à Fès), la gravitation (Grenade en l’occurrence, son lieu de naissance). C’est là que l’on comprend que l’histoire et le nom de Hassan Al-Wazzan dit Léon l’Africain n’ont rien de fortuit ni d’original. On ne va pas entrer dans le détail, mais c’est clairement une piste vers le mythe de la résurrection d’Osiris en ancienne Egypte, et plus proche de nous, cette étape ou le « livre de Fès » de Hassan Al Wazzan donnerait ceci dans la tradition chrétienne : l’Ascension (du Christ). Oui, Fès marque l’ascension de notre personnage. NB : ça doit exppliquer aussi les tapis volants dans la tradition arabe :) Donc le nom-même de Fès devrait être lié à « ascension », « léger », « lumière », voire aussi la « foi » : en la matière c’est plutôt le berbère fessas « léger », tha-fath (tafat) « la lumière », tha-fug-th (tafugt) « le soleil » (syn. idTij) ou même l’anglois faith « foi », ou le russe ves, vessy « poids, balance » plus à même de s’apparenter au nom de Fès : si le nom de Fès devait être sémitique-arabe, alors il aurait été Al Qods (Jérusalem)

Cette image de l’homme en lévitation ou de l’esprit libre illustre on ne peut mieux la vocation de la ville de Fès, où la Foi et la Science ne faisaient qu’un, où Dieu était la Science. C’est ce pouvoir de naviguer, dans les airs ou sur les eaux, qui serait la définition même de la science, et ce n’est pas par hasard que le russe/slave désigne la science par Nauka (naouka), sans doute proche de navis, navigare en latin, que les Phéniciens étaient de grands navigateurs et auraient inventé l’alphabet (le navire ou voilier associé au livre ?), que notre personnage Al Wazzan devint après Fès un infatigable voyageur, parfois pèlerin, témoin d’événements historiques, un  assoiffé de savoir et curieux de connaître le monde en explorateur qu’il est. Les voyages forment la jeunesse peut-être, mais Voyage rime avec Poids ou absence de celui-ci (apesanteur, lévitation, ascension). Un voyage dont Fès serait le point de départ (ce n’est pas un port, mais un tremplin), l’étape de l’Exode aussi peut-être. NB : Les cités sont exclusivement sur le littoral en Kabylie depuis les temps puniques car ce sont des ports d’attache, des points de sortie et d’entrée, le chemin vers la Méditerranée et le monde, le chemin du voyage et des pèlerinages, le chemin vers le savoir aussi. L’arrière-pays, la campagne (tamurt), est réservé aux telluriques sédentaires paysans qui ne voyagent pas. La réalité du terrain conforte cette hypothèse.

Hassan Al Wazzan dit Léon l’Africain, ses noms sont comme une « pierre de Rosette » pour moi, car ils contiennent plusieurs indices intéressants en langues différentes. D’abord, que ce soit dit sur le champ, Hassan Al Wazzan né en Andalousie (une autre Alexandrie) serait comparable à un autre illustre personnage, sans doute imaginaire à mon avis : Alexandre le Grand, à la différence près que l’un est un conquérant actif et l’autre un simple témoin de conquêtes et prises de grandes cités. C’est dans leur « transcendance » et leurs périples que se trouvent des similitudes frappantes. Voici un bref comparatif :


Hassan Al Wazzan 
dit Léon l’Africain
Alexandre le Grand 
de Macédoine
Naissance
Grenade
Macédoine
Conquête
Fès, Egypte, Rome
Perse, Asie, Egypte
Voyage-baptême
Toumbouctou dans le sahara
Siwa oasis dans le désert
 
Et ce n’est pas fini ! Je pars du principe que le nom latin de notre personnage, Léon l’Africain, serait une traduction du patronyme Al Wazzan ou du nom complet en arabe Hassan Al Wazzan, et puis il serait comparable au nom d’Alexandre le Grand. Et là, c’est un boulevard qui s’ouvre pour nous, car on peut y trouver différentes pistes intéressantes, par exemple pour expliquer le terme « africain » dont l’origine demeure toujours obscure et inexpliquée. A première vue, je pense qu’il serait juste de supposer ce qui suit : si l’on devait donner un nom kabyle à Fès, j’aurais opté pour Thassa « le foie » ; et si je devais choisir une profession à Hassan El Wazzan dit Léon l’Africain, je dirais qu’il serait un Professeur de nos temps et un amghar a-zemni « le vieux sage » càd « le grand oracle » d’antan, tout bonnement un « prophète, oracle » mais n’importe lequel car il serait le « grand oracle », probablement le « grand prêtre » (en Egypte ancienne c’était aussi le vizir « conseiller, ministre » du souverain, son peseur quoi !). On verra ce que donnera cette hypothèse avec un peu de recul. Hassan serait Léo, le lion, donc izem en kabyle que l’on retrouve dans a-zemni de l’oracle ; Africain serait alors comparé à Wazzan « le peseur » ou plus probablement au « sage, savant », « grand voyageur (par l’esprit) donc fin connaisseur », etc.


On y reviendra plus tard, pour le moment cette comparaison de Léon l’Africain à Alexandre le Grand m’incite à faire un parallèle entre une ville conquise par le premier, Fès, et une autre conquise par le second, Persepolis (la Perse et l’Asie en général). Comme si Fès était l’Asie, ou la Perse, ou bien Persepolis et, juste pour l'humour, le moulay Idriss à Darius défait par Alexandre :) Là je comprends mieux la méfiance légendaire des Nordafs, les Kabyles avec leur république en premier, vis-à-vis du « perfide maure », des rois maures puis marocains, à cause de Bocchus peut-être ; pourquoi l’empire turc ottoman (sunnite), empire musulman implanté en Nordaf jusqu’aux frontières avec le Maroc, n’est pas venu au secours des Maures d’Andalousie durant la prise de Grenade par les chrétiens catholiques : la même chose se reproduit en Orient où les vrais Arabes sunnites entretiennent des relations difficiles avec les « belliqueux » Perses (Iraniens) chiites, ces derniers étaient déjà mal aimés des Grecs et d’Alexandre le Grand. Et puis, cette tradition de Hassan fils de Mohamed pour les rois du Maroc ne renvoie-t-elle pas au sujet de discorde entre sunnites et chiites que représente la dimension de Hussein petit-fils du prophète ? C’est peut-être l’opposition de deux systèmes qui expliquerait tout : monarchie pour les uns et république pour les autres ? J’ignore si ce parallèle a un quelconque fondement, surtout qu’en termes de religion les Maures, Andalous sont de même rite que les autres Nordafs (et les rois maures sont soutenus par les monarchies arabes sunnites du Golfe), il n’en demeure pas moins qu’il explique curieusement cette méfiance instinctive des Nordafs du centre et de l’est vis-à-vis des Maures et Andalous, de leurs « vaniteux et belliqueux » rois plus exactement, une animosité héréditaire qui explique les brouilles permanentes entre le Maroc et l’Algérie. Et on a l’impression qu’aucun camp ne veut que les choses bougent dans ce domaine, preuve, s’il en fallait encore une, de l’absence d’hommes d’envergure de la trempe de Léon l’Africain ou d'Alexandre le Grand dans cette partie du monde...

Pour conclure ce billet, le « livre de Fès » devrait se terminer et s’expliquer par le « livre de Rome », ultime étape du voyage de Hassan Al-Wazzan dit Léon l’Africain. Qui était le véritable auteur de la « Description de l’Afrique », texte écrit en toscan/italien à Rome et attribué à Hassan Al-Wazzan dit Léon l'Africain ? L’histoire de ce personnage telle qu’elle nous est rapportée peut être vraie ou fausse. Dans le deuxième cas de figure, il faudrait trouver le « vrai » Léon l’Africain. Peut-être que c’est le pape Léon X lui-même Léon l’Africain, ou bien son « nègre » ou homme de l’hombre. Né à Grenade pourrait renvoyer à une parabole d’une naissance (douloureuse ?) ou carrément à Rome : la grenade est « romaine » ou raman en langues nordafs, y compris en arabe. L’étape de Fès pourrait être liée à la Foi ou à l’obtention d’un diplôme (universitaire) par le « vrai » Léon l’Africain. Ainsi de suite. Le « vrai » Léon l’Africain, auteur de la « Description de l’Afrique » (livre traduit assez récemment de l’italien à l’arabe), serait alors un Cardinal italien, historien et géographe africaniste d’où son sobriquet « Léon l’Africain ».
Voici de qui interpelle dans ce « livre de Rome », une histoire datant de l’époque du pape Léon X à la fin du 15ème – début du 16ème siècle : le pape en question Léon X encourageait les arts et la culture, Michel-Ange et surtout Raphaël étaient sous sa protection, mais le plus grand génie italien de tous les temps qui vivait pourtant à la même époque à peu près, en l’occurrence Léonard de Vinci (un prénom de Lion là aussi !), est royalement ignoré par ce pape mécène Léon X et par  l’histoire de Léon l’Africain. NB : Leonardo pourrait être un « cœur de lion », tout comme Cardinal d’ailleurs qui sait, le cas échéant, il serait comparable à Al-Wazzan « le peseur » en arabe, qui sera techniquement ul-g-izem « cœur de lion » en kabyle qui curieusement se rapproche de a-gelzim « la pioche » en kab, soit fas « pioche » en masri/arabe dont serait issu le nom de la ville de Fès ! Revenons à notre question. Le « vrai » Léon l’Africain serait-il un Leonardo ? Ou une Leonarda, une femme mystérieuse, ce qui expliquerait qu’elle soit tenue à l’ombre ? La vraie personnalité de Hassan Al-Wazzan dit Léon l’Africain intrigue autant que Mona Lisa, la Joconde de Leonardo da Vinci : l'image de Léon l'Africain serait une « joconde africaine »

mercredi 6 avril 2016

Andarussie


Les sœurs andalouses

Les plus naïfs parmi les humains ont toujours rêvé d’un monde plus juste et plus tolérant, d’un monde de Lumières, du paradis sur terre. Des utopistes en somme. Il existe des légendes et même des histoires sur un tel paradis sur telle et son nom est Al-Andalus, Andalucia, Andalousie. J’ai toujours pensé que la Kabylie se trouvait à cheval entre deux mondes, horizontalement parlant, entre deux vents : celui venu de l’est, forcément d’Egypte et celui venu de l’ouest, forcément du pays des Maures. La Kabylie penche le plus souvent du côté Est, vers l’Egypte via la Tunisie et ce depuis les temps puniques et l’Egypte antique. Les vents d’ouest sont arrivés en Kabylie à une époque plus récente probablement… Et si l’on essayait de regarder plus attentivement vers l’ouest ?

Al-Andalus, le paradis perdu. Une succes story rare dans le monde musulman à vrai dire, il y a de quoi se mordre les doigts ! C’est ce qui se dit dans le monde musulman. Au moment de la chute de Grenade, dernier bastion maure-musulman en Espagne, l’empire ottoman du Grand Turc, tout aussi musulman, n’a rien fait pour sauver les musulmans d’Espagne. Pourquoi ? L’influence turque-ottomane s’est limitée d’ailleurs au Constantinois, à l’Algérois de l’époque du protectorat, elle ne se répandait pas plus à l’Ouest, au pays des Maures et à l’Andalousie . Ces Turcs ou alliés des Turcs défendront pourtant l’Afrique du Nord contre les Espagnols quasiment à la même époque. Par simple manque de solidarité ou y aurait-il une explication rationnelle à ce « manque de solidarité » ? En réalité, l’histoire de l’Andalousie musulmane est pleine de fausses histoires et de légendes prises pour argent comptant, à commencer par la soi-disant conquête, en passant par les personnages inventés tels que Tarek Ibn Ziyad ou Abd-al-Rahman 1er auteur d’une chevauchée fantastique (les enfants doivent adorer !). Le nom même Al-Andalus est interprété de manière erronée. Voici l’hypothèse (kabyle) de travail concernant l’étymologie du nom Andalus/Andalousie et l’idée que ce nom véhicule.

L’hypothèse concernant l’étymologie de Andalus la plus reprise est celle de Heizn Halm, qui nous dit que Andalus serait la version maure-arabe du wisigoth (germanique) Landa-Hlauts pour « terre héritée/tirée au sort ». Et je dois vous dire qu’il a sans doute raison même s’il ne donne qu’une seule interprétation d’une idée bien plus large et plus ancienne portée par ce nom.
- Andalus est une « terre héritée/tirée au sort » en germanique, idem que l’Andalus en maure-arabe, n’est qu’une traduction d’une version antérieure, et il est inutile pour ces 2 concernés de se disputer la paternité de ce terme car il les a précédés dans l’histoire.  Cette « terre tirée au sort », ou simplement un « terre destinée », une terre –cadeau de la providence est simplement une autre interprétation du concept de la « Terre promise » que l’on retrouve dans différentes traditions et jusque dans le nom de Carthage comme je le soutiens sur ce blog. Et cette « terre promise » était vue comme telle, un paradis, par les « conquérants » maures et arabes musulmans ;
- L’erreur fondamentale de tous les historiens intéressés réside dans le fait que pour eux le cas de l’Andalousie ou Al-Andalus est un cas isolé dans l’histoire, à commencer par le nom. Des érudits qui croient au miracle, il y en a toujours sur terre :). Le « miracle grec », le « miracle andalous », comme si d’autres civilisations n’ont jamais existé avant eux, même l’immense et incontournable Egypte ancienne est ignorée dans le calcul de ces historiens ;
- Voici la forme espagnole et latine qu’aurait pris Andalus si on devait latiniser ce nom : Santa-Lucia (italien) certainement ou Santa-Cruz (espagnol) probablement, la notion de Lux en latin ou Luz en portugais  « lumière » devrait s’y trouver pour donner « terre de lumière » ;
- Voici l’hypothèse (kabyle) proprement dite concernant l’origine étymologique de Andalus (Andalousie), ou plutôt le nom d’un autre foyer de savoir, une cité pas un pays, tout aussi cosmopolite :
Andalus musulmane ~ Alexandrie en Egypte sous les grecs Ptolémée.

Tout simplement l’ordre est inversé : Alexandre, Alex-Ander est devenu Ander ou Sander + Lex ou Lux. On l’a dit, et je le répète, Alexandre le Grand ne serait pas un personnage historique mais une figure syncrétique ; si ça vous chante, vous pouvez allez chercher ses sosies : Saint-Luc l’évangéliste ou même Lancelot surtout que les Anglois domestiquent les divinités étrangères à leur façon (dieu grec Hermès reconverti en bandit d’honneur et prince des voleurs anglois Robin des Bois).
On l’a dit sur ce blog, la capitale du pays kabyle, la ville des Lumières Vgayeth-Bougie, étroitement associée à la cire de bougie et aux suites de Fibonacci, est aussi une Alexandrie. Les Bougiotes, voyez-vous, sont nos « Alexandrins », nos « Andalous » à moins que Vgayeth ne renvoie à wisigoths :). La Luz ou Lux « lumière » latine s’y est métamorphosée en Vug, bougie, cire de bougie tout simplement. La Sainte pourrait être une Suite tout simplement. La Suite est aussi une question de passage de témoins, d’héritage de traditions, de savoir, etc.

Il existe pourtant une autre Alexandrie insoupçonnée, ou plutôt une autre Andalousie à laquelle, j’en suis certain, personne n’a songé, même pas moi qui suis censé le comprendre le premier depuis longtemps…Elle est née quasiment à la même époque que l’Andalus, elle porte aussi une trace grecque, non pas ptolémaïque mais byzantine, elle est slave, et son nom est :
Sainte-Russie née probablement de la Rus de Kiev.
Si vous préférez, ce n’est pas l’Andalus mais l’Andarus. Et c’est sans appel. La capitale Kiev ou plutôt Kyif a tout l’air d’être « calife » ou « califat » qui, je le rappelle, contient le sens de « successeur » donc « héritier (e) » (de telle ou telle civilisation) ; une tradition reprise par la Moscovie (Moscou), appelée « Troisième Rome », la digne héritière de Rome puis de Byzance. Mais ça, c’est une autre histoire, pour le moment je préfère ne pas m’engager sur cette piste. Retenons que les historiens parlent souvent d’échanges entre Al-Andalus (Andalousie musulmane) et, non pas l’Andarus :) la Rus de Kiev ou « Sainte Russie », mais avec son ennemi juré, le royaume des Khazars (de confession juive, du moins l'élite khazare) qui n’a laissé que peu de traces en termes de vieilles pierres ou de patrimoine, cette histoire ou légende du Khazar juif - ennemi juré de la Sainte Russie (de la Rus de Kiev avant) a toujours servi plutôt à justifier l’antisémitisme ambiant dans ce qui deviendra par la suite l’Empire russe ; là on est loin du cosmopolitisme d’Alexandrie ou de l’Andalousie, franchement...

Finalement, Al Andalus n’est pas un cas isolé : Andalus – conversion à l’islam des Ibères et des Maures à l’ouest ; Andarus disons ou Rus de Kiev – conversion au christianisme (orthodoxe) ; plus loin de temps il y a eu Alexandrie en Egypte – conversion à l’hellénisation ou époque hellénistique. Il est probable qu’il y ait eu d’autres cas plus éloignés dans le temps, en Egypte ancienne par exemple. Voilà pour cette fois, notre prochaine étape devra normalement se passer à Fès, ville des Lumières et lieu de refuge de beaucoup d’Andalous chassés par les Castillans. A prochainement.

mardi 5 avril 2016

Le Modèle

La « Terre plate » & l’empan d’Eratosthène
 
Comment les anciens érudits voyaient le monde ? Pourquoi la majorité a-t-elle longtemps suivi la majorité dans l’erreur et non pas les esprits libres plus à même d’expliquer le monde qui nous entoure d’une façon rationnelle et surtout juste ? En la matière, la bataille des adeptes du concept de la « Terre plate » au centre de l’univers (géocentrisme) contre les adeptes de l’héliocentrisme constitue un exemple peu glorieux pour les humains. L’instinct grégaire l’emporte toujours sur la raison chez l’homme, enfin chez l’homme asservi, esclave. Et si l’on cherchait des explications ?
Eh bien, même si nous sommes au 21ème siècle des technologies de pointe, la notion de « Terre plate » n’a pas disparu, la preuve sur l’image ci-dessus ! Depuis que l’homme a commencé à observer le monde qui l’entoure depuis sa planète Terre, il a éprouvé le besoin de le comprendre, d’en prendre la mesure, de le calculer pour mieux se prémunir contre les phénomènes de la nature. A un moment donné, l’homme devait ramener le monde qui l’entoure à son échelle avec une unité de base. C’est-à-dire dessiner une carte. Une carte à une échelle saisissable, humaine. Une carte, une vue d’ensemble, un plan de masse. Une carte plate forcément. Plate car c’est une notion de surface mais aussi de puissance. Vous voulez mon avis ? Cette Carte, ou voire même l’unité de base de l’échelle, serait simplement la Terre. La notion de « Terre plate » aurait existé antérieurement sous une forme irrationnelle, dans les mythes sous le nom de « Terre-Mère », comme Gaïa par exemple chez les anciens Grecs. A votre avis, nous qui vivons à l’ère numérique, n’avons-nous pas en réalité conservé cette même idée ? Votre micro-ordinateur n’a-t-il pas un cœur (kardia en grec), une « carte mère » ? :)))

Nous voici arrivés à l’énigme du nom de Carthage et à l’urbanisme en général. On verra plus loin en détail, mais disons déjà que chez les anciens Egyptiens le nom de « cité, ville » est associé au « plan » donc au plat (hiéroglyphe NWT de croix dans un cercle). Concernant Carthage, on nous dit que le nom se déchiffrerait ainsi : QRT.HDST « ville nouvelle » en sémitiques pour QRT = cité, ville : c’est un cas isolé en sémitiques, seul qariat en arabe donne « village » (l’opposé de Ville), par contre on le retrouve en punique dans Cirta (Qirta, devenue Constantine) ; HDST = nouvelle : encore une fois, c’est une racine isolé, un nom introuvable ailleurs. Carthage est une « ville nouvelle » par opposition à Utique (Ithaque, Utica) « ville ancienne » alors qu’en punique Utica signifie « colonie ». Je suis plus que réticent sur le bien-fondé de cette étymologie officielle…
A vrai dire, je ne peux m’empêcher de penser à un jeu de stratégie, les échecs par exemple, lorsque j’aborde le sujet punique et Carthage. Je l’ai déjà dit et je le maintiens, Carthage serait une « Terre promise » et les « guerres puniques » ont tout l’air de parties stratégiques (échecs par exemple, les mots-croisés ça ne tient pas :) ), en plus ce sont des « croisades ». L’idée principale est de trouver dans le nom de Carthage un indice rationnel, un indice de mesure, une échelle de grandeur. Et on le trouve facilement. D’abord, et ça a été dit il y a sept ans sur l’ancien blog, HDST « nouvelle » (ville) dans QRT.HDST (Carthage) va indéniablement s’aligner sur le kabyle tha-ardas-th (tardast) « l’empan » et très probablement sur la notion de « paradis ». Ensuite, et c’est lui qui nous intéresse en ce moment, il y a le nom QRT de « ville, cité » soi-disant en sémitiques.


Voici ce que pourrait être QRT de Carthage :
- Carte et Terre comme on l’a vu plus haut : une cité, une ville, c’est d’abord un plan. Ensuite carte et Terre étant associées, QRT de Carthage va aussi être « Terre », d’ailleurs Terre est Ardh en arabe, Erd en hébreu, Earth en anglois, etc. ;
- Kardia « cœur » en grec : probablement pour la notion de « centre » ou de « cour » ;
- Crux, Cruz : c’est la « croix » tout simplement, ou un « nœud » de réseau ?;
- Capitale pour cause de Tête : le QR.T en punique est à associer au QR de a-qeru, a-qerruy « tête » en kabyle/berbère, mais aussi à la forme européenne avec P, soit Caput « tête », d’où capitale, mais aussi… Egypte ! Piste particulière, peut-être y a-t-il un lien entre « tête » ou « cœur » et « croix », à suivre donc ;
- QRT de Carthage n’a pas disparu depuis : il est dans les unités de mesure anciennes comme a-qerwi (mesure de volume de céréales je crois) dans tharyalt (unité de volume d’eau, de liquide) chez les Kabyles et les Chaouis (c'est la preuve d'un Etat ou d'un espace commercial commun à ces deux peuples frères), mais aussi dans ardhel « demi-kilo » en kab tout comme en masri/arabe, et dans… ritla « litre » en kab et en argot nordaf. Non, ritla n’est pas une verlanisation de Litre car on est toujours dans la demi-mesure, dans la notion de « moitié » si l’on compare la Méditerranée sud à celle du nord : le grec donne le kilo au nord (à comparer à a-kal « sol, terre » en kab ?) , au sud on parle de ardhel « demi-kilo » (lié à ardh « terre » en arabe) ; le greco-romain donne Litre, au sud on parle de ritla, taryalt sans doute un demi-litre ; et chose étrange, l’étalon de mesure de référence, la
coudée royale égyptienne est d’environ 52-54 cm, soit environ un demi-mètre, la moitié du Mètre du monde greco-romain. Voilà un énigme à élucider... ;
- QRT de Carthage va probablement s’apparenter, outre la « tête » en kab, au grec Kratos « pouvoir ». Justement, on se demande si Polis « cité » en grec n’est pas étranger à Pouvoir en fr./latin, power en anglois, etc. QRT doit être multiple, on peut le reproduire plusieurs « fois » : le Ras ou Raïs, Ra1s « tête, chef » en masri/arabe va s’aligner le plus normalement du monde sur le russe raz (rass) « fois » pour cause de krat « multiple, N fois » que le russe aurait pris probablement dans le grec Kratos « pouvoir ».
Voilà autant de pistes pour résoudre l’énigme du nom de Carthage pour prendre mesure de toute sa dimension, pas seulement sur le plan historique.

Maintenant passons à l’hiéroglyphe égyptien à valeur phonétique NIWT qui signifie « plan », « cité, ville », tout ce qui est urbain. C’est un symbole simple et génial. A peine si l’on peut l’expliquer entièrement de prime abord, mais personne ne nous empêche de dévoiler ce que ce symbole urbain égyptien « croix dans un cercle » peut nous inspirer en termes d’idées. On se limitera aux plus intéressantes d’entres elles.
- version « aquatique » ou « hydrique » : il n’y a en effet pas mieux que l’eau pour illustrer le plan (niveau bulle d’eau = équilibre) ; et dans le cas du kabyle aman (littéralement « les eaux ») pour l'eau, un rapprochement avec le terme « plan » s’impose (autrement dit, M=PL). Plus largement, c’est la notion de Planète que l’on peut y trouver, mais pas n’importe laquelle : à « ville ou cité idéale » dans Niwt, il faut une planète idéale, càd contenant de l’eau à l’état liquide et se trouvant donc dans la zone habitable comme c’est le cas pour notre planète Terre. Niwt pourrait être le niveau du puits d’eau d’une cité dont il serait le symbole ;
- ce symbole indiquerait une Unité de mesure de base qui doit se multiplier. C’est l’Unité à la base, de fondation, d’origine, à la source. Cela peut être une source d’eau, un puits d’eau (on aurait alors raison de comparer anou « puits » en berbère à ce Niwt). C'est peut-être aussi le fameux Eden que l'on retrouve peut-être bien dans Andalus, voire même dans Odin (en russe odin = 1, un) : bref, ça serait le symbole de la Cité de Dieu. Mais ça peut être aussi une source sur l’eau, càd une Onde qui va se propager en cercles (expansion de la cité). Se dessine alors la version de Noyau (naw en masri/arabe) pour Niwt, bien plus probable que celle d’un aimant tout aussi attractif ;
- et finalement, ce symbole de croix dans un cercle dit Newt pour « plan, cité, ville » va être tout simplement un Modèle qui se reproduit, c’est le principe modulaire. L’échelle humaine explique le Complexe en faisant simple, et commence par le Simple pour construire qlq chose de complexe : une cité, un Etat, une civilisation. La Terre-Mère, la Mère tout court est tout aussi un Modèle qui se reproduit ; la Carte de la « terre plate » est aussi un modèle, un modèle simplifié à l’échelle humaine. Le Mètre issu du grec pourrait être comparé au terme masri/arabe methel « exemple, illustration/représentation » que le kabyle utilise aussi. NB : On a souvent eu affaire au chiffre 40 pour QRT de Cirta mais de Carthage aussi ; c’est pas très sérieux ce que je vais dire, mais quand même : si je devais choisir une échelle pour ce modèle réduit, donc plat (la carte) de la Terre, j’aurais opté pour 1:40 vu que la circonférence de notre planète est d’environ 40 000 km (calculée depuis Eratosthène, le nom intrigue Eras (earth)…).

En règle générale, c’est l’opposition de deux villes-repères :« ville ancienne » vs « ville nouvelle » que l’histoire nous propose, comme dans le cas de l’antique Utique vs Carthage. Et si l’on regardait les choses autrement ? Ville en amont vs ville en aval (dans l’espace, pas seulement dans le temps), par exemple. Ou bien ville de résidence d’Hiver (trêve hivernale, paix) vs ville de résidence d’Eté (compagne d’été, travaux ou guerre, navigation), généralement Palais vs Château pour les rois. Le Niwt égyptien serait-il un symbole de paix, de palais ou de navigation carrément ? Dans le contexte égyptien ancien, tout est lié au Nil, à ses crues, mais aussi à la navigation. Le problème consiste à localiser deux cités égyptiennes comparables, ancienne vs nouvelle ville, à différentes époques de l’histoire.
Heliopolis ou « cité du soleil » en grec désigne la cité d’été (nouvelle-ville) ou la cité d’hiver ? Son nom arabe est ayn e-shmas « œil/source du soleil », son nom égyptien ancien Onou ou Iounou : c’est le Anou « puits » en berbère, il est dans le toponyme Nouakchot par exemple, mais aussi le Juin en latin. L’explication nous est donnée par l’histoire d’Eratosthène comme par hasard, et les deux villes opposables que l’on recherchait sont là : Syène vs Alexandrie. La distance de la ville en amont du Nil (ville ancienne ?) Syène où le jour du solstice d’été le soleil atteignait le fond des puits (tiens, tiens !), et la ville en aval (nouvelle) Alexandrie est une échelle, un rapport de 1/50ème de la circonférence de la Terre. C’est l’échelle sur la carte d’Eratosthène on va dire. Mais on va dire un peu plus : la distance entre Syène et Alexandrie ou ce rapport de 1/50 est ce que nous appelons en kabyle th-ardas-th (tardast) « Empan », il est dans HDST de Carthage mais aussi… dans le nom d’Eratosthène probablement.Cet empan pourrait aussi symboliser la Traction ou plutôt l'Attraction (pesanteur).


Maintenant que nous connaissons l’empan d’Eratosthène, regardons autrement ce passage, dans le temps et/ou dans l’espace, d’une vie ou ville ancienne à une vie ou ville nouvelle selon les versions mythiques ou religieuses les plus connues. La première est celle de l’expulsion du Paradis, de l’Eden vers la Terre pour cause de péché originel. La seconde est celle de l’Exode dans la tradition juive, sortie d’Egypte vers Israël « la terre promise ». La troisième est celle de l’Hégire dans la tradition musulmane, sortie de l’ancienne ville de la Mecque vers Médine « l’illuminée ». Y en a d’autres lorsqu’une cité change tout simplement de nom : Constantinople, ou plus près de nous, Cirta devenu Constantine. 

Partout, il serait probablement question de Calendrier, de distance dans l’espace ou dans le temps, d’échelle ou de rapport, d’un modèle. Pourtant, ce sont les religieux qui ont su tirer profit de cette légende opposant « ancienne ville » vs « nouvelle ville » ou ancienne époque vs la nouvelle époque, en y transformant les deux cités aux extrémités d’un empan en lieux de pèlerinage. Qui sait, peut-être dans un futur proche, d’autres « cités opposées » comme Utique vs Carthage, ou bien Cirta-Constantine, connaitront un essor en la matière... Pour ma part, je serais quand même curieux de connaître l’usage d’un autre modèle, d’un autre rapport 1/400 pour calculer la distance entre la Terre et le Soleil : la Lune est 400 fois plus petite que le Soleil (le disque) et 400 fois plus proche pour l’observateur sur Terre, d’où le phénomène de l’éclipse par exemple, ce qui devrait nous amener de nouveau en Alexandrie voir les travaux d’un autre « grec » : Aristarque, un héliocentriste justement à la différence de Claude Ptolémée avec son modèle géocentrique. A prochainement !