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lundi 29 avril 2019

Césarée divine

Les Chérifiens

 
Comme si notre passé était un champ de ruines. On va essayer de relancer la machine à remonter le patrimoine, histoire d’y remédier…

Antique et pittoresque Tipaza, au pied du mont Chenoua,  avec ses ruines romaines sur fond de mer bleue. Une beauté divine ! Vestiges d’un passé romain, dit-on, ce qui fait que nul n’en revendique l’héritage. Qu’attendre d’un peuple en rupture avec son patrimoine, son histoire ?

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9b/Tipaza_basilique.jpg
Ces vieilles pierres ont traversé les siècles, sauf que personne ne veut les voir. Des pierres encombrantes pour les esprits arides pour qui le passé prend racine le jour où ils vinrent au monde. Tout un pan de l’histoire du pays demeure inexploré, et ça ne dérange personne, même pas les plus éveillés. Etonnant quand même ! Quoique… ne devrait-on pas déjà se réjouir que ces monuments soient toujours là, alors qu’ils auraient pu subir le même triste sort que l’antique Palmyre.

Plus surprenant encore, c’est la docilité moutonnière avec laquelle tout le beau monde des scientifiques et des décideurs de ce pays accepte la seule et unique version des faits émanant de sources latines, donc étrangères. Pas grave qu’on vous traite de vilains pirates ou de « farouches barbaresques » (barbares sauvages quoi !), maaliche. Accorder crédit aux thèses d’autrui sans fouiller soi-même dans sa mémoire, c’est céder sans coup férir et se condamner au statut d’« homme sans Histoire », donc dépourvu d’avenir. C’est le déni de soi, de son Histoire. La capitulation devant le soft-power étranger, occidental (français – miroir aux alouettes) et oriental (arabe – tyrannique). Faut-il s’étonner du nombre effrayant d’esprits serviles et d’asservis dans ce pays ?


Venons au sujet de ce post maintenant. A vrai dire, il ne s’agit que d’une supposition, pas encore une hypothèse de travail mais suffisamment raisonnable pour vous en parler. La finalité est d’établir une passerelle entre ce passé antique romain et les époques ultérieures via les langues en usage à ces époques (latin et arabe respectivement). Il y avait à l’époque trois royaumes nordafs : la Maurétanie Césarienne au centre, la Maurétanie Sidifienne à l’est (capitale Sétif ) et la Maurétanie Tingitane (capitale Tanger, au Maroc) à l’ouest. Les termes analysés sont surtout les toponymes de la capitale antique du royaume de Juba II, Cesarea (Césarée de Maurétanie), actuellement Cherchell. L’hypothèse veut que :
 

Césarea ou Césarienne antique ~ Chérifien (royaume), chérif, chorfa, etc.
 

C’est la marque d’une ascendance noble pour ne pas dire divine.

Discutable comme rapprochement ? Peut-être. Cette hypothèse repose en fait sur un argument de taille : si auparavant je disais que les deux figures syncrétiques de deux origines différentes seraient très probablement une seule et même figure (Jules César = Jésus Christ) – hypothèse d’ailleurs avancée par Francesco Carrotta –, là je dois introduire une troisième figure : Pierre, Saint-Pierre plus précisément, qui serait l’autre candidat pour la place de César (un titre), de roi ou roi-héritier. La basilique de Saint Pierre au Vatican aurait remplacé le Temple de César de Rome.


Vous connaissez mes convictions, je cherche à remonter jusqu’à la source d’inspiration des peuples de la Méditerranée, à l’immense Egypte ancienne : Saint Pierre devrait s’aligner sur une divinité plus ancienne : non, ce n’est Osiris (ça me consterne !) mais Ptah, le démiurge de Memphis, qui a donné son nom grec Aegyptos à l’Egypte. Les Chorafa (caste religieuse chez les Kabyles) ou les chérifiens pour le royaume du couchant (le Maroc), tout comme la Caesarea de Juba II, ou bien la sublime Petra en Jordanie, ce sont des termes avec la même racine divine probablement. L’Egypte elle-même serait donc chérifienne.


Le dit « tombeau de la chrétienne » (mausolée royal de Maurétanie) serait le temple de l’épouse de Juba II, Cléopatre Séléné, une Ptolémée, « romaine orientale » ou « grecque » d’Egypte. Le chemin vers ce temple est envahi par les ronces de l’oubli (tu parles de valorisation du patrimoine), mais une piste intéressante se pointe à l’horizon, on ne va pas désespérer.


Pour la petite histoire, Jean pouvant être Momo (voir billet Jean Momo), notre Moh-Chrif (Mohand-Chérif) serait peut-être, de l’autre côté de la rive du grand bleu, tout simplement Jean-Pierre. Conclusion : les inscriptions (noms ou autres) antiques gravées en latin, à Tipasa ou ailleurs, auraient leur calque (traduction), un équivalent en usage actuellement ou à des époques en tout cas plus proches de nous que l’antiquité. Il suffit de les trouver…


A prochainement !