La vie et la langue des étoiles
Le « binaire égyptien » Per-Ankh (maison de vie) est sans doute le meilleur outil qu’il m’a été donné de comprendre... et d’utiliser. Il dégage une telle puissance !
ANKH
On a déjà fait le rapprochement entre le symbole de l’abeille sur la poterie kabyle de Maatkas avec le Niwt, symbole urbain dans l’Egypte ancienne (voir Le triomphe du sphinx sur ce blog). Cette supposition va être confortée par un autre parallèle : entre le symbole de l’abeille sur la poterie berbère de Djemila (Constantinois) avec la croix ansée égyptienne ancienne Ankh « vie ». Et ce n’est pas tout !
Zouave étroitement lié à la Kabylie et la Cire d’abeille, elle aussi, étroitement liée à Vgayeth – Bougie et donc à l’histoire de la Kabylie, vont se mettre dans le même « panier étymologique » que les termes iZi (bile, donc cire ?) , thizizwa (abeilles), thizwal ou thizway (mûre de ronce), zawesh (moineau) et avec le terme zug, zudj (paire, 2), zwadj (mariage) que le kabyle partage avec le masri-arabe. D’abord, qlqs interférences entre ces deux langues pour le moins insoupçonnables :
- Miel se dit tha-met, tha-ment en kabyle et 3asel en masri-arabe : eh bien, le miel 3sl en masri-arabe va s’aligner sur le terme kabyle Isly « le nouveau marié/fiancé » (son équivalent en masri-arabe : 3arus) ou son féminin th-isly-th « la (nouvelle) mariée/fiancée, bru ». Et ça se recoupe : le terme kabyle, et berbère plus généralement, désignant la « femme, épouse » est tha-medTuth qui devrait logiquement s’apparenter à tha-met, tha-ment « miel » en kab. Càd que la femme/épouse est une Chérie, comme en ricain Honey « miel, chérie ». Sont pas gentils les hommes/maris kabs qui désignent leur épouse uniquement et tout le temps par « chérie », hein ? :)) Dans cette même langue anglaise-ricaine, on a étrangement des Dear, darling, une racine DR assez curieuse.
Ensuite, voici l’essentiel :
- Le symbole de l’abeille sur la poterie berbère de Djemila = croix ansée Ankh « vie » en ancien égyptien + le symbole de l’abeille sur la poterie kabyle de Maatkas = Niwt « plan cité, ville » symbole urbain égyptien ancien ;
- Vgayeth (Bougie) et Azwaw (qui a donné le Zouave) de Kabylie font référence, sur le fond, à la Vie (Ankh en ancien égyptien) : à comparer au terme Zoé ou Zoyé « vie » en grec, tout comme d’ailleurs azwaw est à aligner sur zawiya « angle » en masri-arabe (on en a parlé) ;
- Pour le kabyle (berbère), le symbole est clairement l’Abeille de Maatkas (Djemila), tandis que pour l’ancien égyptien, c’est l’hiéroglyphe urbain Niwt, une crois (Ankh, une croix ansée) : on a clairement le lien Abeille –VIE – Ville (cité). Là on comprend pourquoi le village en kabyle, tha-darth, est de la même racine que DR « vivant » en kab ;
- Une seule hypothèse permet de rassembler toutes ces notions en une : Etoile, la croix simple ou ansée en serait le symbole. Càd que l’abeille kabyle (berbère) serait associée à une étoile, l’étoile qui donne la vie, peut-être le Soleil. Ainsi on obtient ce qui suit : Vie – Ville (Village) – Etoile. J’ai comme le sentiment que dans la logique kabyle (et berbère), l’abeille va devoir s’apparenter à une Etoile ou un astre en général, peut-être à notre étoile, le Soleil ;
- Une observation encore : « vie » pour Ankh ou pour l’abeille kabyle, pourrait être pris au sens le plus large, « joie » par ex. Ainsi, dans Baya de Vgayeth, on a peut-être la réplique de la bahdja « la radieuse » pour la ville d’Alger. Un truc que l’on essayera de vérifier plus tard.
Ce rapprochement de ville (ou village) = étoile (ou astre) devrait se retrouver en toponymie et la structure sociopolitique kabyle : tha-darth « le village » étant l’unité politique de base, un groupement de village (3arch) devrait s’apparenter à un amas d’étoiles, un agraw « congrès, rassemblement » - généralement en demi-cercle (hémicycle ?), càd en arc-de-cercle – à une constellation céleste (ex. couronne boréale) ou du zodiaque, à un alignement de planètes ou autre phénomène astronomique, etc. On y reviendra.
PER
En ancien égyptien, Per signifie « maison » littéralement. A vrai dire, on le retrouve ailleurs dans d’autres langues, y compris en kab et en masri-arabe, mais le débat n’est pas là pour le moment. Alors, que peut-on encore voir dans ce Per et, mieux encore, dans le binaire Per-Ankh « maison de vie »? J’y vois aussi la notion de Parlement. La faculté de Parler.
J’ai assez rapidement compris qu’il est question de Langue (anatomie) et/ou de Palais (anatomie). D’ailleurs, Per « maison » en ancien égyptien, c’est aussi le palais (architecture). Ce qui explique d’ailleurs que la langue (anatomie) en kabyle se dit Ilès (lissan en masri-arabe lissan), ce kabyle Ilès est simplement … Elios (Hélios) « Soleil » en grec. (Tongue « langue » en anglais ne serait-il pas comparable à idTij « soleil » en kab (berbère) ?) Ce qui va dans le même sens que ce qui a été dit plus haut pour Ankh avec le rapprochement Vie = Etoile (Astre).
Ainsi se dessine la piste « astronomique » de l’abeille kabyle et berbère qui nous mène vers l’histoire de la Vie et Ville, de la Langue et donc de notre civilisation. Assez de tirer la langue pour aujourd’hui :)
Un petit bonus, la tête dans les étoiles : c’est en écoutant cet ancien tube de Moh’Said Fahem « Ithri i-guenwan (etoile des cieux) » et surtout à plusieurs reprises le prélude vocal (chrono 0:35 – 1:27) que je suis allé chercher l’inspiration nécessaire pour ce billet et pour aussi comprendre assez facilement que, par exemple, ce que le kabyle désigne par nagh (nakh plutôt ?) « tuer, anéantir ? » est ce que les langues européennes utilisent pour désigner une période sans lumière, sans vie quoi : Nuit, Notte, Noche, Night, Nacht. Quant à i-guéni « ciel, voûte céleste », ou son pluriel i-guenwan « cieux », je crois deviner … les Saints ! Mais le plus surprenant est le rapprochement possible entre Soleil et Rire, Sourire qui se vérifie pour plusieurs langues. Souriez pour ensoleiller votre journée. Un peu d'humour donc :) A prochainement.