On raconte qu’il y avait un illustre personnage, avec un cursus hors du commun, nommé Léon l’Africain ou Hassan El-Wazzan « le peseur ». Un personnage qui a assisté à la chute de Grenade, à celle du Caire, à l’incendie qui ravagea Tombouctou, au sac de Rome et au début de la Renaissance italienne, lorsque l’érudit fassi (de Fès) se reconnait dans le florentin, dans les Médicis. Son périple est magistralement repris dans le livre « Léon l’Africain » de l’excellent narrateur franco-libanais Amin Maalouf. Une question se pose cependant : ce personnage a-t-il vraiment existé ?
L’illustration ci-dessus sera expliquée plus loin, ne vous en faites pas. On sait que la Kabylie se tient à l’écart, en bien comme en mal, de cette épopée « arabo-musulmane » supposée glorieuse (au début) et tragique (à la fin) en Andalousie. Néanmoins, c’est bien en Kabylie que se trouve la trace punique, antérieure à la dernière strate « arabo-musulmane », qui pourrait nous éclairer y compris sur ce sujet. Nous allons tout simplement reprendre notre outil désigné « binaire kabyle » (punique et berbère), soit l’opposition Tizi-Agadir (Alger). S’il vous faut des dessins, j’en mettrai :)) Il suffit de regarder le cadran d’une horloge pour voir les « comptoirs phéniciens » qui sont tout simplement les Tizi (chiffres 1 à 12 par ex. sur le cadran). La relation « asservi-dominant » dans Tizi-Agadir se voit encore plus clairement en maths : Tizi est la colonne, Agadir la ligne d’un tableau, d’une table de multiplication, d’un abaque. Sur un autre tableau, càd une carte, Tizi va être la longitude et Agadir une latitude, un parallèle à l’équateur. En toponymie, et là on dit bonjour aux temps puniques !, Tizi va très probablement signifier la position du mesurée (k’thil) du soleil (idtij en kab) ou une lucarne (dtaq en kab), c'est-à-dire Heliopolis en grec et, bien entendu, Ithaque ou Utica « colonne » en phénicien par opposition à Carthage soi-disant la Nouvelle-Ville, qui serait en réalité la « Terre promise », et plus simplement Metropolis ou la Métropole.
On récapitule :
Critère
|
TIZI
|
AGADIR
|
Commentaires
|
Paramètre/Calcul
|
Colonne
Longitude
Méridien
(Greenwich par ex., voir aussi Gibraltar)
|
Ligne
Altitude
Parallèle
(Equateur, tropiques, pôles)
|
Leur
croisement donne un Chiffre, une Coordonnée, et aussi l’heure exacte sur une
horloge
|
Administration/Toponymie
|
Colonie
Heliopolis
|
Centre
Metropolis
|
Utica
vs Carthage
|
Position/Nombre
|
Lucarne/Décimal
|
Porte/Entier
|
Sortie/Entrée
Lumière/Ombre
|
Vous n’êtes jamais allé en Arctique ou en Antarctique ? Ben, moi non plus ! On y va ensemble alors, c'est tout proche :) Regardez l'image ci-dessus : in y voit l’axe d’Agadir et le sens de kath « battre » en kabyle de cette aiguille magnétique d’une boussole qui bouge constamment : c’est le principe d’une bascule, d’une balance. Kath « battre » c’est la définition même du mouvement au sens d’animation, de balancement, de basculement à la recherche de l’équilibre. Les gens, en Russie du moins, portent leurs mains brûlantes (après avoir touché une casserole chaude par exemple) à leurs oreilles histoire de les refroidir. Ben oui, les oreilles sont froides et pour cause ! Here we’re : les oreilles symbolisent one ne peut mieux les Pôles, froids forcément. Le terme oreille serait associé au pôle, et dans notre cas, au « bas », càd WD de wada « bas », KT de kath, GD de gad dans Agadir. Et là je me demande pourquoi le kabyle désigne l’oreille par a-meZugh : c’est la Masse plutôt que le poids ? Par contre, le masri/arabe donne WDN de oudhan « oreille » qui, d’abord, adhère à notre logique (kabyle, punique) mais aussi à WZN de wazn « poids, peser », mizan « balance, bascule » tout aussi usagés en kabyle. Cette racine WZ viendrait très probablement de l’ancien égyptien, du nom de WZR ou Osiris, en kabyle le « bas » est WD et non WZ. Le Poids est par définition ce qui tire vers le bas (gravitation), et « du bas » en kabyle dit B-WD ou P-WD (bu-wada ou pu-wada), soit Bouada ou Pouada est simplement le Poids. (A ne pas confondre avec s-wd de s’wada ou souada « du début »). Le « bas » est donc gravitaire, il symboliserait le poids.
Celui qui habité en « bas » (wada, kath, gad) est dit awdhay (d’où les noms Aoudia) en kabyle, qui par extension signifie aussi le juif, l’Hébreux, le Judéen. Un parallèle s’impose de lui-même :
Al-Wazzan ou El-Ouazzani « le peseur » en arabe = awdhay « le juif, le Judéen, l’Hébreux », « habitant d’en bas ».
Mais ce n’est que l’interprétation intermédiaire. Ce « juif peseur » aurait de grandes oreilles (lire le post récent « L’oreille du juif ») comme deux plateaux d’une balance pour peser, comme une divinité bien connue venue de l’Egypte ancienne : Anubis le chacal, le peseur d’âmes, le juge suprême donc : son équivalent serait Azraël l’ange de la mort (tiens, Israël serait aussi un « agadir » et une « terre promise » comme Carthage), repris comme aZRayen en kabyle.
Suivez attentivement ce qui va suivre car il faut enchaîner très rapidement. Le mur ou le rempart Gad en phénicien dans Agadir ou bien Kath, gadh, wad en kabyle pour « bas, battre » va être sûrement un mur orienté sur un point cardinal précis : soit le Sud (Anubis serait alors en lié avec Nubie et ganub/djanoub »sud en arabe), soit l’Occident (comme le suggère le culte d’Osiris). Le nom égyptien Anubis existe en berbère de Siwa comme anoubish « roseau », ce même roseau pH de probité chez les Kabs est désigné par aghanim, ce qui me laisse penser que ce dernier serait en lien avec le latin anima « âme ». Il me paraît assez clair que les anciens auraient pris ça comme suit : l’aiguille magnétique Nord-Sud serait la bascule de l’âme et passerait sur la ligne des oreilles. L’oreillard serait très clairement le chacal (pour l’anedocte, ushen ou Ouchène « le chacal » en kab vs ouchi « les oreilles » en russe)) et l’on aura ça :
Al-Wazzan « le peseur » en masri/arabe ~ Ushen, Ouchène « le chacal, renard/rusé (au figuré) » en kabyle.
Donc El-Wazzan pourrait être aussi le peseur d’or (Anubis lié au nom Nubie pour l’or, d'heb de dhib "chacal" en arabe). Càd le gardien du Trésor de la communauté ou de l’Etat (agadir par exemple), du Makhzen par exemple chez les Maures arabisés. Ce personnage El-Wazzan ou El-Ouazzani « le peseur » en arabe pourrait être tour à tour awdhay « le juif », ushen « le chacal » mais aussi Waghzen « l’ogre » en kabyle. Il n’est pas simplement un Peseur, c’est lui qui tient la Caisse, le trésor.
Mais alors pourquoi son nom Hassan ? Pourquoi Léon l’Africain, l’allusion au lion (Leo est le nom du pape qui l’a adopté à Rome), africain en plus ? C’est un peseur, donc il doit être en « bas », dans agadir, et ce serait iguidher « l’aigle » son attribut (comme pour Zeus). Peut-être que l’explication se trouverait en astronomie (voir cette vidéo chrono 1:27:30 -1:30:00) pour expliquer pourquoi le peseur est lié au lion et non à l’aigle…
Exact, ce personnage Hassan Al-Wazzan dit Léon l’Africain serait une divinité ou une légende nordafe, par exemple le Sphinx de Gizeh en Egypte : un guide. Le « peseur » doit être pris au sens le plus large : peseur, calculateur, penseur (avec un bon jugement), chercheur, guide-aiguilleur, gardien du savoir (savant), etc. Ou comme un aiguilleur du ciel ou des chemins de fer tout simplement : un aguilar (aigle en esp.), un aigle, iguider de Agadir qui définit les guidelines !
Maintenant je vous dois des explications quant à l’image en tête de ce billet. Vous savez, et je le dis sans gêne ni animosité, j’aime bien Amin Maalouf (ses origines "arabes" ne posent pas de problèmes !) car c’est un bon narrateur et s’exprime dans une langue familière non-agressive. Il se serait exprimé en arabe, langue que je considère liturgique, sans intérêt et agressive à notre égard (un peu comme était le latin pour les Allemands à l’époque de Martin Luther), que je l’aurais jamais lu sans doute. Pourquoi ? Parce que cette langue censure d’une façon ou d’une autre : elle dit tout sauf l’essentiel, on peut traduire des œuvres scientifiques d’autrui mais c’est un piètre instrument de création (la réalité le confirme), ce qui fait que ces locuteurs passent toujours à côté de l’essentiel. Vous voulez une démonstration ? La voici.
L’excellent Amin Maalouf nous raconte magistralement l’histoire imaginaire-vraie de Hassan El-Wazzan dit Léon l’Africain, et nous décrit avec moult détails la chute de Grenade (surtout) en appuyant surtout sur la « grandeur arabe » de cette cité jusqu’à oublier l’essentiel, la chute ou la prise du Caire par les Ottomans, la chute ou le sac de Rome, etc. Et il n’a à aucun moment essayé de faire voyager son personnage un peu plus loin dans le temps et dans l’espace pour assister à une autre chute. On va de chute en chute ! (Perso, le destin m’a aussi convoqué pour assister à une chute : la chute d’un grand empire, l’URSS). Bon, avec notre Agadir du « bas » et de « poids » et de kath « battre » (« tomber, chuter » aussi pour y kath u-gefur/udhfel « la pluie/neige tombe/chute »), on sait que l’on tient les fils de la Pesanteur, de la Gravitation. Un petit voyage à travers l'espace et les siècles quitte à faire la manche :) et le personnage en question aurait assisté à une autre chute, à la chute non pas d’une grenade mais d’une pomme. Et Hassan Al-Wazzan dit Léon l’Africain aurait pris un autre nom : Isaac Newton.
Et le gharnati (le Grenadin), puis fassi (de Fès) Hassan Al-Wazzan dit Léon l'Africain serait devenu un noble Anglois, un Sir :) On date la chute de Grenade de 1492, la chute de la pomme, elle, a eu lieu en 16XX (date exacte inconnue ?). Bon, on ne va pas écrire à Sa Majesté la Reine des Anglois, mais Isaac Newton tout comme Robin des Bois (le Mercure/Hermès anglois), comme Al-Wazzan, seraient des légendes. Tiens, le poids anglois, Weight, va naturellement s’apparenter au « bas » Wada kabyle et agadhir. Box et fox, bottle, battle, etc : tout passe dans l'agadir :)
Morale de l’histoire, surtout pour mes congénères kabyles : l’humilité est une condition sine qua non pour ne pas passer à côté de l’essentiel, au travers de l’histoire sans pour autant enterrer ses ambitions. Pour certains, c’est le premier pas pour se rapprocher du Créateur, soit, mais c’est surtout la pierre angulaire de la maison kabyle qui aspire à revenir dans l’histoire par la grande porte, et elle possède un allié de taille en la matière : l’Egypte ancienne. Il faudra un peu de temps pour mettre un nom égyptien ancien sur les auteurs des plus grandes découvertes, comme pour la loi universelle de la gravitation, histoire de rendre justice à l’humanité dans la mesure du possible. A première vue, humilité oblige ?, la mémoire n’a pas gardé les noms de ces « auteurs », les anciens Egyptiens auraient préféré des noms symboliques, des divinités pour que l’homme, même le plus grand chercheur, reste humble, histoire de ne pas se prendre pour un demi-dieu comme c’est souvent le cas de nos jours avec des « immortels », « sir », etc. ? Le sphinx de Gizeh ne serait-il pas la "photo" du tout premier "Newton" de l'histoire ?