Les grands bardes et poètes kabyles des années d'or (1970-80's) ou d'argent (19 siècle, plus les années 1920-60's) comptent, à mon sens, parmi ce que l'humanité a de mieux en la matière, dommage que les Kabyles n'aient toujours pas appris à partager ce patrimoine avec leur voisinage et le monde entier. A notre décharge, il faut comprendre que nous n'avons toujours pas d'école kabyle de traducteurs, une tour "Babel (Babylone)" pour le faire. Mais traduire l'idée, l'inspiration et le verbe kabyles est une tâche très difficile...
Combien de nos talentueux poètes ont chanté l'amour, la rupture, etc., que ce soit Dda Lounis avec ses nombreux chefs-d'oeuvre dont l'adaptation de "Ne me quitte pas" de Jack Brel, ou le regretté Dda Lwennas dans ses nombreux chefs-d'oeuvre comme Yir tayri (L'amour bafoué), ou d'autres encore, sans que personne ne s'est posé la question de savoir d'où leur vient l'inspiration ? Et on demeure admiratifs devant ces hommes poètes kabyles qui idéalisent la femme (kabyle)...
Vous voulez mon avis ?.. Eh bien, il y a deux exemples de chansons ou poèmes d'amour kabyles qui me laissent penser que les auteurs de ces vers fantastiques chantés avec du coeur ne peuvent être adressés à une mortelle ; les destinataires de ces vers seraient des déesses ou presque, très probablement les muses respectives des auteurs de ces vers de génie. Ainsi, je pense que le regretté Maître L'Hasnaoui ici destine ses vers à sa muse, la déesse de son inspiration, plus qu'à une mortelle.
De cette flamme de l'inspiration naîtrait le vers, et l'angoisse de la voir s'éteindre est terrible. Le vers de l'amertume naît lorsque la flamme s'éteint et l'inspiration vous abandonne... La vie ne s'arrête pas pour autant, et comme le dit la sagesse que l'on prête à Omar Khayyam :
N'ayez pas peur de perdre ceux qui n'ont pas eu peur de vous abandonner,
Plus fort brûlent les ponts derrière vous, plus claire est la route devant.
La muse du poète ou de l'écrivain voyage d'une bougie à une autre, il lui faut bien un corps !