Après le Facile de l'avant-dernier billet, on va passer au Dur.
Ce que nous allons y découvrir a de quoi surprendre
On ne peut pas savoir à quel astre la femme, dans certaines circonstances, peut ressembler...
NUIT
Comme si nous prenions deux sur trois des états de la matière : liquide et solide, avec le lexique correspondant en différentes langues qui nous donnent une relation que les règles de la linguistique usuelle ne reconnaissent pas (c'est dire combien elles sont devenues archaïques). Par exemple, quand on dit illel (mer) en mazigh (berbère) surtout libyen, on est loin de soupçonner une relation avec le terme... leyla, lylla (nuit) en masri (arabe égyptien)/arabe, et pourtant c'est le cas ! C'est le principe de la dualité Dur vs Facile ou Solide vs Liquide qui nous aidera à découvrir des choses intéressantes. Dans le cas de l'exemple que l'on vient de montrer, on va opposer la Jour à la Nuit :
- le terme jour (dei, day) est associé à la notion de Dieu, logiquement la nuit le serait avec la notion de Déesse ;
- le jour serait vraisemblablement associé à la lumière du Soleil dans le ciel, logiquement la nuit le serait à l'obscurité (voir à l'ombre) ainsi qu'à l'astre qui illumine le ciel durant la nuit : la Lune, et dans une moindre mesure, les étoiles ;
- éveil vs sommeil, debout vs couché ou le jour devrait être associé au Dur/Solide (au Sol à la Terre peut-être), tandis que la nuit le doit être au Liquide/Facile : la nuit serait apparentée à la Mer.
Maintenant on comprend mieux pourquoi un seul et même terme, ou la même racine /LL/ désigne par ci la mer (illel en mazigh), et par là la nuit (leyla en masri/arabe). Par ailleurs, la racine /NS/ ou /NT/ de nuit dans les langues européennes serait certainement comparable à la racine kabyle /NS/ de " (se) coucher, passer la nuit ", c'est la racine de Thunès (Tunis, Tunisie).
RAPPEL
Revenons maintenant à notre Dur. Voici un petit rappel avant d'aller plus loin :
/QR/ est dans Tête (chef), Dur (solide, sec), Grand (adulte, chef) en kabyle : aqeru, aquran, amuqran, etc. Cette racine serait celle-là même que l'on retrouve dans QRT de Cirta et Carthage.
Le nombre de fois en kabyle se décline sous deux formes :
/KL/ racine de marche/mouvement : thikelt, thikwal (une fois, des fois/parfois) ;
/vRD/ de chemin/voie avridh, ex. sin iverdhan (2 fois, par 2 fois).
Notons que le kabyle familier use aussi de marra supposé être un emprunt au masri/à l'arabe.
On peut supposer à juste titre que le nombre de fois serait le nombre de voies ou de tours, donc ouvert ou fermé (bouclé).
EGYPTE
Avant de se placer sur le Cap Carbon en Kabylie, l'observateur doit d'abord se remémorer Carthage et, bien entendu, l'Egypte ancienne. On ne va pas développer ce point cette fois, mais il serait bon de le signaler dès à présent :
P ~ R : altération ou remplacement, chose d'ailleurs avéré en cyrillique ou P est un son [r].
QRT "ville" de Carthage serait comparable au nom grec de l'Egypte : GPT, Aegyptos (d'où Copte), lui-même issu de l'ancien égyptien "Ka de Ptah".
On remarque très ville que la version latine /CP/ de caput (tête) est équivalent à /QR/ en kabyle pour tête avec ici la même altération de R en P en latin. Cette racine QR ou CP est celle des mesures aussi. Kemet (terre noire), le nom autochtone de l'ancienne Egypte, aurait probablement un lien avec "compter, mesurer", il en va de même pour Misr/Masr, soi-disant sémitique, qui serait lié à la mesure, voire au mètre, etc. Je soutiens fermement que le Monothéisme serait apparu le jour où les anciens Egyptiens ont adopté un système d'unités de mesure universel comparable au SI de nos jours, basé sur le Mètre par exemple (c'est Ptah, probablement) : le religieux n'est que le reflet du rationnel, et la découverte des lois universelles de physique n'aurait fait que renforcer la foi des anciens prêtres qui étaient les seules scientifiques de leur époque aussi. On y reviendra.
TOUR
L'homme a compris à un moment de son histoire qu'il avait besoin d'inventer pour mieux comprendre et gérer son monde. Le système de mesures serait devenu une nécessité dès les premiers échanges commerciaux entre les hommes, mais bien avant cela, l'homme aurait ressenti le besoin de compter le temps qui lui est compté. Comment s'expliquait-il le Temps ?
C'est la logique du Solide vs Liquide. Le Temps proprement dit serait infini, donc ouvert : c'est une voie (fois, avridh en kab) ; Le temps de l'homme dans ce monde, lui, est compté, limité donc fermé (bouclé) : c'est un cycle, un tour (KL de thikelt en kab). La notion de Vie appliqué au commun des mortels (durée de vie) serait une fois-un tour : c'est solide/dur, c'est le Zéro (0); tandis que la Vie en général serait une fois-voie : c'est le Un (1), donc éternelle, infinie, comme une vis d'Archimède : c'est sans doute là qu'il faut chercher le sens de Ankh (vie) en ancien égyptien.
On va prendre la version "solide, dure" du temps, donc du temps limité : le tour.
Tour ~ Temps
uR ou fR/vR vs mP, mB : il s'agit de fréquence vs compte, et peut-être d'ombre aussi.
Le terme Tour, tourner est très répandu dans plusieurs langues, notamment :
Thawr en protosémitique, en arabe thawr (taureau), thawra (révolution), dawra (tour), etc. Tavros en grec pour Taureau, d'où probablement stavros (croix) en grec et stare en latin qui a donné constante. C'est ici vraisemblablement que se trouverait l'explication du saut au-dessus du taureau ou voltige au sens de tour (notion de temps), voire heure, toutes-heures, soit toujours. Mais le plus intéressant se trouve dans le raltion suivante :
Tour vs Tvr en russe dans tvërdy (dur, ferme, etc.)
En d'autres mots, le Tour est le Dur que nous cherchions. Entre autres, on pourrait maintenant s'intéresser au premier "monothéisme" égyptien ou le culte d'Aton, sous l'angle de Tour-Temps-Solide-Constant probablement. On y reviendra.
LUNE
Si le culte du disque solaire Aton n'a pas trop duré en Egypte ancienne, c'est qu'il doit y avoir une raison, peut-être aurait-on sous-estimé le rôle de la Lune pour l'homme sur Terre. En effet, pour l'observateur avisé sur Terre, la Lune est tout simplement une aubaine pour compter le temps, le diviser en siècles, décades, années, mois, semaines, jours, heures, etc. Le prêtre-astronome d'antan comprenait probablement tout l'intérêt de la mécanique céleste et des mouvements réguliers de la Terre autour du Soleil et de la Lune autour de la Terre. Mettez-vous à la place de ce prêtre-astronome qui observe le ciel de jour comme de nuit pour ensuite expliquer le Temps, établir un calendrier agraire et pas seulement.
- la Terre tourne autour de son axe incliné d'un peu plus 23 degrés : 4 saisons, en 24 h : 1 jour et autour du Soleil, sur une orbite, en environ 52 semaines de sept jours ou 365 jours : 1 an ;
- la Lune tourne, mais sur une orbite incliné d'un peu plus de 5 degrés par rapport à l'écliptique, autour de la Terre en environ 4 semaines de sept jours ou treize degrés environ. La Lune offre l'avantage de faire toujours face à la Terre mais sous différentes formes, ce sont les phases de la Lune : nouvelle, pleine, croissant, quartier, etc ; en plus, la Lune offre un autre phénomène régulier (mouvement d'astre) susceptible d'être utilisé par l'homme pour quantifier/diviser le temps pour mieux prévenir son avenir : les marées.
Tous les notions apparues relevés plus haut peuvent être utilisés pour quantifier et diviser le temps. Par exemple, quand on dit mera-mera (de temps à autre) en kabyle, on pense que c'est un emprunt au masri/à l'arabe mara (fois) ; c'est possible et même très probable, mais qui nous dit que ce n'est de Marée qu'il s'agit pour fois ici ? Dans les régions où l'on a 2 marées par jour (24 h plus 50 minutes), ces 2 marées pleines (hautes) seraient comparables à ce que nous utilisons de nos jours pour diviser le temps (24 h) : midi, minuit. Doit-on s'étonner qu'en anglois, Noon (midi, mi-journée) soit si proche phonétiquement de Moon (Lune) ?!
Les interférences entre le kabyle, et pas seulement, avec le masri (arabe égyptien)/arabe nous renvoient toujours vers un fond commun : l'ancien égyptien, et là est tout l'intérêt de trouver ces termes communs qui souvent possèdent des significations différentes. Par exemple, la désignation de la lune en masri/arabe est Qamar. Je suis à peu près sûr que c'est le même terme qu'en grec kamara et latin camera (chambre) et camarade :), et surtout le même qu'en kabyle /GMR/ de thighmarth (le coude, le coin) donc l'angle. Le terme de monnaie, money seraient probablement liés à la Lune (pleine ?). Voici ce que notre astre-compagnon nous donne :
Lune ~ Angle
Maintenant il faut se rappeler que la Lune en kabyle agour, ayour, d'où probablement le nom de la déesse lunaire Yemma Gouraya, serait apparenté au terme agora en grec, mais pas seulement car la Lune pourrait cacher la notion d'égalité, de moment, etc. Le grec Séléné (Lune) - comme le nom de l'épouse de Juba II qui reposerait dans le tombeau de la Chrétienne à Tipasa - nous propose un rapprochement avec la notion (de temps) de Semaine ou de Fin de semaine, jour de repos. Hypothèse à vérifier bien sûr, mais l'idée est de dire que sur le calendrier, le Soleil (temps solaire) ou bien la Terre serait appliqué(e) pour les jours ouvrables (travail), alors que la Lune le serait pour les jours fériés (repos). Il faut aussi chercher la relation avec celui qui serait le "comptable", celui qui compte le Temps : le sagittaire ou l'archer, car la flèche ou l'archer serait étymologiquement dans le compte et dans le temps.
ISOLA
En réalité, la Lune ou plutôt le couple Terre-Lune et le phénomène des marées nous donne une explication à une notion récurrente dans les mythes et religions :
Terre (en haute marée) ~ Île, insula, isola : l'illustration le montre bien !
A quoi ressemblent cette Terre avec ses bourrelets lors des hautes marées de pleine ou nouvelle lune ? Exact, à une femme enceinte. Ici nous pouvons dire clairement que la déesse de la Lune, probablement Yemma Gouraya en Kabylie, serait un mythe fondamental des diverses cultures des peuples de la Méditerranée. Elle expliquerait la Conception immaculée de la Vierge Marie (la marée ?), mais aussi le nom de Mauretanie Césarienne, Alger depuis rebaptisée en djazair avec référence à al-djazira (île) en arabe : on partira de Yemma Gouraya pour aller reprendre Alger aux usurpateurs arabo-islamistes, car tout sur le terrain, dans la langue et les mythes qu'Alger est cent pour cent kabyle.
Il nous reste à établir la version phénicienne nord-africaine (punique) de cette Île (Terre en haute marée), puis aller chercher la version plus ancienne en Egypte ancienne. Ainsi, la relation entre la Kabylie et l'Egypte ancienne sera encore une fois démontrée par le maillon intermédiaire, le maillon punique ou phénicien nord-africain. Le mythe d'Amour ou Cupidon pourrait aussi être en relation avec la Lune, l'arc serait l'orbite de rotation de l'astre, la flèche ? le temps probablement. On apportera prochainement d'autres indices dans ce sens, pour le moment il faut surtout retenir le rôle central qu'occupe la Lune pour compter le temps et le système de poids et mesures. Pour info, le russe, grâce à sa jeunesse et donc ces mots évocateurs, corrobore cette hypothèse : vrémia (le temps) s'apparenterait à brémia (charge, poids) qui a donné beremennaya (enceinte). A suivre.