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samedi 5 décembre 2015

Les Intouchables

On dirait que le commerce des indulgences n'a jamais cessé. La religion est un business rentable pour ceux qui tiennent le poste de PDG guides des "lieux saints". Dieu se vend aussi bien que le pétrole pour les marchands d'illusions. Voici une chanson anti-cléricaliste de feu Dda Lwennas qui date du début des années 80, depuis les choses ne font qu'empirer dans le monde dit musulman.
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Les Pèlerins (interprétation libre, néanmoins fidèle grosso modo)

L’effervescence des grands événements,
La parade des intouchables !

(1)
Le pays a perdu le sommeil le jour où parvint la nouvelle,
Annonçant le retour en grande pompe des pèlerins de la Mecque,
Les détonations et les sons de fanfares se répandent dans les plaines et arpentent les montagnes,
La cohorte de pèlerins en tenues d’apparat, gandouras-soutanes blanches, avance le chèche d’auto-anoblis sur la tête.
(2)
Voici l’avion qui atterrit, avec qui à bord ?
Ce ne serait pas le président au vu de la foule des grands jours ?
Deux cent clones en descendent habillés à la mode d’albinos,
Ce sont les pèlerins ayant eu le sacré privilège d’avoir visité la demeure de Dieu.
(3)
Les voici qui avancent au pas (de Dieu !) auréolés de leur nouveau statut,
Embaumant de leur odeur de sainteté la suite de moines sur leurs pas,
Une aura fraîchement ramenée de la vile illuminée (Médine),
Leur musc ambré d’Arabie envahissant l’air ambiant,
Les voilà, ceux qui ont dépensé une fortune pour indulgence, notoriété et immunité s’acheter.
(4)
Le speech du théosceptique :
C’est pas con, remarque ! Un petit voyage pour voir la maison du bon Dieu, et tout véreux et fumier qu'on est, on est blanchi de ses défauts et crimes devant la loi divine et la loi des hommes – on acquiert indulgence et immunité, et l’on devient un notable parmi les notables, un Intouchable !

 

Si seulement je savais, j’aurais été de ce voyage,
J’aurais aimé moi aussi voir la demeure de Dieu,
J’aurais volontiers accepté la rémission de tous les péchés et égarements de ma jeunesse,
Je sortirais alors blanchi de tous mes crimes et torts de ce lieu d’absolution.
(5)
Même si j’étais un homme de grande vertu, pour autant personne n’est parfait !
Et une fois devant le temple du prophète, à volonté le diable je lapiderai,
Jamais plus je ne quitterai le droit chemin de la vertu sauf en cas de force majeure,
Et puis, ne serais-je pas escorté par d’anges-gardiens gardes-péchés à mon retour du pèlerinage ?

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Texte kabyle (source) :
Taddart mi i tesla i lexbaṛ, Ur tgin ara
A-ten-an ad d-teddun zziyaṛ, Kkan-d si mekka
Nesla i lbarud s azaɣar, Tiqwijt, lɣiḍa
Llsan-d irkkwel iqendyaṛ, Cemlat ɣef iqerra


A-tt-an tewweḍ-d ṛṛuplan, Anwi wi i d-tewwi
Ad tileḍ d Berziden, Si lketṛa n lɣaci
Tsers-d mitin d amdan, Cebbḥen-d irkwelli
D lheǧǧaǧ wid i d-yezṛan, Axxam n Ṛebbi

Ad d-ttfeǧǧiǧen am lefnaṛ, Lexwan deffir-sen
Ttnadin lmunewweṛ, ass-a i d-wwḍen
Rriḥa n lmesk d lεembaṛ, Ad t-zzuɣuren
Seṛfen acḥal d ddinaṛ, Uɣen-d ismawen


Lemmer ḥṣiɣ ula d nekkini, Yid-sen ad dduɣ
Axxam deg i yezdeɣ Ṛebbi, Bɣiɣ ad t-wεuɣ
Ayen yakkw texdem temzi, S-yinna ad t-id-mḥuɣ

Γas akken lhiɣ zik-nni, D lweqt ad beddleɣ
Ma ar awḍeɣ lemqam n Nnbi, Cciṭṭan ad t-reǧmeɣ
Ur ttiliɣ d lεaṣi siwa ma yella cḍeɣ, 

Lmalayek ad d-ddunt yid-i
Ma ar a d-uɣaleɣ