Arrêt sur images
20 avril 2016
Voici un bref aperçu de ce qui pourrait demain changer notre vision de l'histoire, à commencer par tout ce que la Kabylie a de noms et toponymes, de signes et de symboles...
TRIOMPHE
Le mythe fondateur d'Anzar des Kabyles et, dans une moindre mesure, des Berbères nordafs est personnifié par l'arc-en-ciel. Par ailleurs, et je l'ai affirmé à plusieurs reprises sur ce blo comme sur l'ancien, Newton ne serait pas le premier inventeur de la loi universelle de la gravitation, il est évident que les anciens Egyptiens connaissaient cette loi. Voici maintenant une autre invention de Newton, à savoir la découverte du spectre visible de la lumière blanche (avec un prisme) qui aurait été très certainement connue des anciens Egyptiens et Nordafs, car elle est jusque dans le nom de l'arc-en-ciel, mais aussi de l'angle ou du cône :
Arc-en-ciel = Terre-Angle = Terre-Ciel = Triangle
Le prisme de Newton aurait pu s'appeller jadis tout simplement "Le triomphe de Neptune" (mosaïque de Constantine) ou simplement Thislith b'anzar "La mariée d'Anzar" du mythe kabyle. La lettre V en latin de victoire pourrait être issu de ce triangle-prisme.
CHAR ET CANON
Avant le triomphe, il faut, bien entendu, batailler sur un champ. Regardez bien cette image de la fête kabyle du sacrifice du boeuf dite Timechret. On y voit des rangées bien ordonnées, c'est peut-être Le champ de bataille, et la chair de boeuf y déposée sied on ne peut mieux à l'expression (française ?) "La chair à canon". Dans le contexte kabyle, et du nom de sa capitale Bougie (antique Saldae), il peut aussi s'agir de Cire à canon. Et ça peut-être aussi un Damier ou un Echiquier. Ou d'un jeu de stratégie, comme Les soldats de plomb (étain, cire, terracota). C'est vous dire toute l'importance de cette tradition kabyle et de la nécessité de la comprendre pour l'interpréter comme il se doit.
LA CROIX
Regardez la fabuleuse image du janissaire-porteur de soupe ci-dessus. C'est un remake d'une image qui existe depuis l'Egypte ancienne. Seulement le porteur de cuillère dans la version médiévale "turque" était un porteur de... croix ansée, l'Ankh "la vie", une divinité (Horus su l'image) ou bien un prêtre ou un pharaon par exemple :
C'est-à-dire qu'avant de l'ouvrir et crier sur tous les toits que les derniers venus et arrivistes ont inventé le monde, il faut un minimum de respect pour les anciens Egyptiens ! On retrouvera avec le temps le kazan, la marmitte du janissaire dans les images de l'Egypte ancienne. Il est évident que le terme kabyle GNJ de cuillère, louche (tha-ghundjayth, a-ghundja) et du nez aquilin (a-ghendjur), mis en lien avec le janissaire, seraient très probablement issus du Ankh égyptien ancien, la cuillère ou la louche auraient le sens de croix et d'anse plus généralement.
LA BAIE
Si l'on regarde le symbole urbain chez les anciens Egyptiens, en l'occurrence l'hiéroglyphe Niwt ci-dessus (croix dans un cercle) signifiant "plan, cité, ville", à quoi devrait-il ressembler en kabyle ? Exact, à l'abeille de Maatkas (symbole sur poterie kabyle) ci-dessous.
J'avoue que je n'y ai pas encore pensé, mais l'écriture kabyle est tout simplement sur notre poterie kabyle et sur nos tapis kabyles à motifs géométriques dominants. Des enthousiastes ont étudié ces symboles, mais personne n' abordé ces symboles kabyles (poterie) sous l'angle d'un linguiste. Et bien, c'est ce qui sera fait. L'abeille, son miel et sa cire sont à la base du nom de Vgayeth-Bougie, et c'est là une très bonne opportunité pour remonter l'histoire de la Kabylie par ses signes et symboles. Juste pour l'anecdote, vous savez pourquoi je pense que l'anglois copie le latin/français ? Ben, par exemple, leur Bee "abeille" va naturellement s'aligner sur la Baie (fruit charnu) : en kabyle les abeilles (tizizwa) et les baies ou mûres de ronce (tizway, tizwal) ont la même racine. La ronce à baies (inijel en kab) va peut-être symboliser une Rose, et même une chenille (pour la soie). La ronce kabyle inijel va aussi, d'une certaine façon, s'aligner sur le palmier-dattier nekha en masri/arabe et sur Ankh en ancien égyptien peut-être et Phoeniké en grec pou Phénicien.
Mais c'est surtout le lien phénicien que pourrait porter inijel, la ronce kabyle à mûres, au sens d'écriture et au sens de couleur : le gamin qui mange trop Tizway a la bouche qui se peint en violet. Et là, c'est la trace du murex, donc du pourpre phénicien qui se dessine. La comparaison est banale : inijel "la ronce" (qui pique) ressemble à un oursin ou au murex (mollusque). La Baie (mûre) devient aussi, sous les eaux, une Perle. Ainsi de suite. On y reviendra le moment venu.
SYPHAX
Vous connaissez le contre kabyle du Sybus - agellid ledhyur "Roitelet - roi des oiseaux" ? Normalement, c'est i-guidher "l'aigle" le roi, puis il y a Lvaz "faucon", mais c'est bien le roitelet le plus malin parfois :) D'où vient alors ce nom Sybus ou Seybousse comme pour le nom d'une rivière dans le Constantinois ?
Quand on dit d'un gamin i-zem aghillas (izem = lion), on pense que aghillas signifie "lionceau" ; c'est peut-être aussi chérubin, qui sait. Eh bien, ce terme kabyle aghillas (arilès en fr., ghilas) serait très probablement Regulus, nom d'une étoile, mais qui signifie d'abord Roitelet ou petit roi. Eh bien, le nom Sybus "roitelet" serait très probablement issu, et c'est un calque du regulus en latin qui lie lion au roitelet -, du terme sba3 "lion" en masri (arabe égyptien) et en argot nordaf (en arabe c'est assad "lion") : Sba3 "lion" aurait donné Sybus "roitelet". Et chose intéressante, ce nom de roitelet Sybus pourrait être celui du roi numide Syphax..., mais surtout ce mélange lion-oiseau nous renvoie à un symbole très concret : le Sphinx de Gizeh, mi-lion, mi-homme (oiseau = prince ?).
La Kabylie renaîtra de ses cendres grâce à ses enfants, à ses signes et symboles, à ses noms et toponymes aussi !
20 Avril 2016. La Kabylie n'est pas figée, on s'en réjouit.
La longue marche vers un avenir meilleur demande des efforts que chacun doit consentir. Cultiver la mémoire des anciens, de ceux qui ont sacrifié leur vie pour la Kabyle est un devoir. La Kabylie s'en sortira, c'est évident.