LA TERRE DE MELQART
Vous avez du blair ? Si oui, à table, les amis ! Nous allons faire un voyage dans le temps, interpréter des images et expliquer l'histoire antique grâce à... des couverts. En fait, le mythe kabyle de la belle Lounja (Lounja et l'étiquette) remonterait à l'antiquité, à l'époque punique qui s'est mieux conservée justement dans la mémoire kabyle.
L'image ci-dessus est un détail d'une autre image déjà évoquée sur ce blog : c'est la fabuleuse image du Janissaire qui montre le chorbadji - porteur de cuillère et serveur de soupe et en même temps le cher des janissaires. C'est une époque récente dite Turque. On a supposé (lire "Adieu ma jolie" et autres) que ce Janissaire serait comparable à un "Messager" (Rassouol en masri/arabe) et aussi à un "Peseur". Voici pour rappel cette image dans son intégralité, une vue d'ensemble de laquelle on a tiré un gros plan, un détail : la cuillère.
Je ne vais pas vous encombrer de détails, voici tout simplement un résumé des interprétations de ces images qui vont probablement ébranler votre perception de l'histoire, mais qui vous aideront à mieux comprendre la personnalité et l'histoire nordafe punique mais aussi l'hisoire kabyle.
MELQART
Le chorbadji sur la "fabuleuse image du janissaire" est une version récente, médiévale d'une histoire nordafe ancienne. Ce chorbadji, ou "messager" était une divinité punique, phénicienne occidentale : Melqart ou Melqart. Oui, ça nous ne vous dit pas grand chose, mais regardez son autre nom, son nom d'adaptation à Rome (comme Hassan Al-Wazzan rebaptisé Léon l'Africain) :
Melqart ~ Mercure (c'est Hermès pour les Grecs).
C'est donc aussi un Messager, dieu du commerce, etc. Les Romains ont repris Meqart en occident, càd des Puniques nordafs et du sud de l'Espagne. Donc l'hypothèse de Taaut dieu phénicien du commerce est fausse, c'est Melqart le dieu du commerce entre autres. Par ailleurs, Meqart serait probablement comparable à Amon des anciens Egyptiens, c'est un sujet que l'on traitera à part une autre fois. NB : Juste pour info, le "Turc" pour le janissaire est aussi un terme commercial (idem pour le Touareg) : Torg "commerce, négoce" en russe. Le "Traducteur" serait l'autre fonction de ce "Turc".
LA LOGIQUE
Venons maintenant aux couverts, et commençons par la cuillère puisque c'est elle que tien le chorbadji-serveur de soupe et chef des janissaires. Cette cuillère signifie et symbolise... la Langue et la Logique, terme issu du grec logos "discours, raison" (donc équilibre, balance). La logique est la louche en français, la luz (louche) "lumière en portugais, la cuillère en russe : lojka. Le terme masri/arabe qui désigné la cuillère est mil3aqa, et c'est une aubaine pour nous : M-L3Q où L3Q est logique en grec, ce qui nous permet de prendre le 3Q en masri/arabe comme équivalent de GQ, GK, GC/GS ou même GT en grec et en latin ; et c'est vachement important car ce 3a (ayn) sémitique obnubile l'origine des mots qu'il a envahi y compris en kabyle, par exemple, si3qa (dans ashu n'se3qa agui ! "What the hell !") ou si3qa est "foudre" je crois en masri/arabe, serait la sagita "flèche" en latin.
LA VILLE
Prenons maintenant la fourchette.C'est tout simplement une flèche. Et celui qui l'utilise est un archer (un ogre qui se met à table !), un chasseur (a-segad "chasseu" en kab vs sayad "chasseur" en masri/arabe en lien avec sagita "flèche" en latin dite siham en masri/arabe). Archer est l'autre sens du personnage ou divinité concerné. La fourchette-flèche c'est aussi la Ville et son auteur-manipulateur ou créateur est un Architecte. La fourchette est le carrefour, le croisement, la croix que l'on retrouve dans le Niwt "plan, cité, ville" hiéroglyphe égyptien ancien de l'urbanisme. C'est probablement aussi le Trident de Poseidon, lui aussi un "peseur".
LE NIF
Here we're ! Inutile de vous expliquer ce qu'est le Nif surtout chez un Kabyle, et dans une moindre mesure pour ses voisins algérois et algériens de l'est surtout. Le nif c'est l'amour-propre, la dignité, la fierté, l'arrogance parfois, le respect d'un code d'honneur, mais c'est aussi un pedigree. En kabyle, avoir un a-ghendjur, un "nez céarien" ou nez aquilin est synonyme de noblesse : ce terme s'aligne sur le nom du dieu Anzar mais aussi sur le Janissaire et au nez "anzaren" (pluriel, tinzert "narine") et pas seulement. Le Nif, on croit, serait issu du masri/arabe nif "nez", mais il est aussi associable au terme anglois knife "couteau" (c'est lui le nez !), le couteau étant dit l'mus en kab et mous en masri/arabe qui serait, comme alemas "moyen, du milieu" en kab, simplement une autre forme du nom du dieu grec Hermès. Ce Nif n'est pas seulement un nez, mais un nez noble ; pas knife "couteau" mais un king "roi" en anglois, kniaz "prince, duc" en russe, knight "chevalier" en anglois = amenay en kabyle qui renvoit sans aucun doute au dieu Amon. Le Nif est le symbole même de l'époque punique : les Puniques ou Phéniciens occidentaux étaient des Princes, Ducs et/ou Chevaliers et des gens qui ont du nif !, mais aussi des gens qui avaient du flair dans les affaires : Nez s'apparente au Négoce. Ansi, nous le voyons clairement, c'est bien le Kabyle qui tient plus du Punique ou Phénicien occidentale de l'antiquité bien plus que ses voisins algérois ou algériens arabisés (donc sémitisés), ce qui laisse penser que la piste exclusivement sémitique et orientale des origines des Puniques ou Phénciens nordafs serait erronée.
LE NEZ KABYLE
Le nez noble ches les Kabyles dit a-ghendjur, traduit le plus souvent comme "nez aquilin", est un nez imposant et ce terme peut être rapproche de janissaire, tout comme de... arche-ange ou archange, et de... Echangeur : agh "acheter" + nz ou enz "vendre" qui revient à échanger, terme approprié surtout que l'on parle du dieu du commerce (Melqart = Mercure = Hermès et même Amon) et probablement de la comunication (langue, parlement). On aura ça : agh en kab = Ex. Extérieur et nez, enz = In, Intérieur. Ce agh "acheter, prendre/acter, etc.." en kabyle est comparable à l'Arche, à l'Arc et à... Ardh "terre" en arabe dans QRT de Melqart ou Carthage, earth "terre" en anglais. Par ailleurs, ce nez noble kabyle a-ghendjur est associé non pas au couteau mais à la cuillère (tha-ghundjay-th) et à la louche (a-ghundja) : normal, une cuillère permet de remuer (mélanger) et la louche de servir la soupe. Et quelle soupe ! Cette soupe serait... le Cerveau, la cuillère "logique" simplement la langue, le parler.
Vous savez ce que je pense ? Le Niwt égyptien ancien de "ville, cité" est aussi le Cerveau. QRT "cité, ville" dans Cirta ou Carthage et ardh "terre" en arabe ou earth en anglais renverraient vers Arc mais aussi vers le Cerveau. La plus belle maintenant : le mythe fondateur kabyle du dieu Anzar personnifié par sa "mariée" l'arc-en-ciel signifie ceci : l'arc-en-ciel ou le spectre visible de la lumière serait la Terre elle-même, une vision de notre planète Terre de l'intérieur (seuls les cosmonautes/astronautes ont pu physiquement l'observer de l'extérieur au 20ème siècle). Le mythe d'Anzar avec, on le voit, une vision de la planète Terre à travers serait simplement génial !
XANTI
Nous allons prendre un exemple concret de l'époque punique : la ville de Cirta (Constantine, Xantina en kab et argot nordaf) ou Qirta de QRT "ville, cité" en phénicien/punique comme pour Carthage "ville nouvelle". Si on devait prononcer ce nom Cirta ou Qirta de nos jours en kabyle, on aurait soit thi-sirth (tisirt) "roue de meule à grains, meule", soit th-isly-th (tislyt) "mariée, fiancée" (d'Anzar). L'accent punique, c'est aussi Cirta : un Xantini (Constantinois) est fier de son accent comme Septime Sévère, c'est celui qui parle avec un accent punique (le xéno "étanger" grec serait l'accent), celui qui a du nif, celui qui a un nez noble a-ghendjur en lien avec la cuillère tha-ghundjayth en kab : le Punique c'est simplement celui qui prononce les (voyelles) nasales (à la différence du français par exemple), le Phénicien était après tout un alphabet consonantique ! NB : Je présume que la notion de Pont ou de Poids (Peseur) se cacherait derrière la "cuillère", "consonne" et dans le nom Punique...
Ainsi, la cuillère pouvant être une consonne, le couteau et/ou la fourchette des voyelles, le cours d'étiquette de la belle Lounja des contes kabyles devient tout simplement l'Ecole de Lounja. L'école kabyle, primaire et maternelle du moins, doit absolument se baser sur "l'image fabuleuse" pour développer la mémoire, la logique, le raisonnement, le flair au lieu d'exacerber le nif; etc.
Avant de boucler ce billet, un petit truc relatif toujours à nos couverts qui sont en argent (métal), encore un socle identitaire kabyle indéniable. Les historiens nous disent que l'Afrique sub-saharienne ou l'Afrique noire (Mali, Ghana) était riche en or. Je ne suis pas persuadé de la véracité des ces thèses d'historiens. Je pense que c'est une parabole, un schéma. C'est juste pour différencier l'Afrique blanche (méditerranéene) du nord de l'Afrique noire au sud du Sahara. L'Afrique du Nord ou l'Afrique blanche sur la Méditerranée est en Argent (notre symbole) vs l'Afrique sub-saharienne noire est en Or. On voit d'ailleurs la même approche chez les anciens Egyptiens, la Nubie au sud aurait la même réputation de fournisseur d'or et dont le nom pourrait avoir donné "or" (dhah'b en masri/arabe). A mon sens, cette version est beaucoup plus rationnelle que celle des historiens officiels.