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dimanche 29 novembre 2015

Le Charbonnier

La gueule de bois

Commençons par le décor. L’Egypte ancienne, le mythe osirien, le nouvel an, la crue du Nil, le levier héliaque et la période de l’année correspondante : la canicule. Les grosses chaleurs, ce n’est vraiment pas mon truc, mais là je m’y fais car tout simplement je vois les chiffres dans la chaleur, le calcul dans la canicule, chose qui nécessitera une démonstration dans un deuxième temps, pour le moment on s’occupe de la température, des charbons ardents.
C’est en observant le charbon de bois qui se consume que les idées prennent forme. Si on se demande pourquoi en kabyle quasiment le même terme désigne le rêve/songe (thargith) et la braise (thargets), on doit se dire aussi que dream « rêve » en anglois s’aligne sur adhrim « l’argent (monnaie) » en kabyle, drachme en grec, dirham marocain, etc., et que thargets « la braise » en kab est de la même famille que target « but, goal, objectif » en anglois. Étonnant, mais c’est le feu des forges, ça, on y reviendra une autre fois. Je peux vous rappeler que l’on peut tirer du féminin kabyle T-RG-T de thargets, thirgin « braise (s) », le masculin VRG, BRC de levraq en kab, barca « l’éclair, la foudre » en masri/égyptien, la racine RG étant celle de regh/req « brûler/ardent, briller », voire awragh « jaune, or » en kab, argos « briller, blanc » en grec, hariq « incendie » en masri/arabe. Mais le plus intéressant se trouve ailleurs, dans les rapprochements entre plusieurs langues qui se dégagent de feu. Prenons un peu la température de ce brasier. On a donc besoin d’une échelle. Imaginons donc un thermomètre à mercure. 
Le premier métier à surgir de ce brasier : le Charbonnier. Les autres viendront ensuite. Mais d’abord il y a la compréhension que le Degré (de chaleur) n’est rien d’autre que le Charbon de bois, le Bois, l’Arbre. Le terme TGR tejra « arbre » en kabyle interfère avec sadjara « arbre » en masri/arabe mais aussi avec « Degré » ; il en va de même pour t’jara « le commerce » en kab qui interfère avec le masri/arabe tigara, tidjara « commerce » pour tout ce qui brûle (carburant) ou brille (métal argenté, le mercure par exemple), les deux seraient probablement en relation avec Mercure, dieu du commerce des Romains. Dans tous les cas, c'est la racine "ardente" RG (ou RD) qui est impliqué : un charbon qui brûle compte pour un degré de température du brasier. Voici des rapprochements qui vont certainement vous surprendre :
- Il y a dans ce brasier la Guerre et la Paix, la Force et l'Esprit ;
- Il y a le Dragon : dragon, serpent, hydre dans la force et l'esprit. Le terme russe qui désigne le charbon ugol' va s'aligner sur l'ogre en argot nordaf ghul (à comparer au terrible Akli en kab et non à waghzen "ogre") et avec le kabyle ighil "coudée, avant-bras, bras, (au figuré) force" qui est dra3 "avant-bras, bras" en arabe lui-même en lien avec hydra "hydre" en grec et dragon.

CHIMIE
Le dragon en question serait ce que nous appelons spiritueux ou alcool aujourd'hui. 
C'est que le Bois aurait servi de carburant, de matériau de construction, etc., mais aussi les Bois, les forêts de bois ont appris à l'homme des vices et des métiers ! L'homme aurait sans doute compris depuis longtemps que les forêts avec leurs arbres sont les poumons de notre planète Terre, des arbres qui respirent le dioxyde de carbone et rejettent de l'oxygène ; les anciens l'ont compris :
Arbre ~ anti-homme, l'opposé de l'homme sobre/saint d'esprit
L'arbre est un homme (être humain) anormal car il est possédé, drogué : il respire le (dioxyde de) carbone alors que l'homme respire l'oxygène. En plus, le bois qui pourrit dans les forêts aurait appris aux hommes le principe de transformation (métamorphose), de fermentation, la chimie tout simplement. Ajoutez à cela les champignons hallucinogènes et vous comprendrez pourquoi les hommes pensaient que les Bois étaient habités par les esprits, les forêts hantées, etc. Le nom Angleterre ferait peut-être référence à la Terre de Charbon/forêt/bois et hantée donc. Robin des Bois, le dieu Hermès version angloise, serait  le génie de la forêt of course hantée de Sherwood, le protecteur des alcooliques, possédés, métamorphosés (enchantés) et drogués et le démiurge des ogres-bûcherons, charbonniers, alchimistes (guérisseurs, pharmaciens), etc.
Maintenant qlqs rapprochements à vous faire perdre votre latin :
Boisson serait en lien avec le Bois ;
Brasseur, Brasserie, Bière seraient en lien avec le Bras ; 
Le bûcheron devient soit charbonnier, soit charpentier, le métier de Jésus qui transforma de l'eau en vin (tiens, tiens !), nedjar "charpentier" s'aligne sur al-magar, madjar "Hongrie" en masri/arabe : en réalité, le vigneron dit vinokur en russe serait le vainqueur en fr. et le vengr "hongrois" en russe :) Et c'est le même terme que afekhar "potier" en berbère (fakhr "poterie" en masri/arabe aussi, le potier étant khezaf chez eux). L'expression française "prendre un pot" est tout simplement juste car le Potier est la Vainqueur, le Brasseur de bière, le Vigneron, le Pharmacien (potard après tout !), l'alchimiste. On peut à juste titre supposer que les plantes ou leurs racines auraient une réputation plus positive que les arbres car ces plantes médicinales servaient à guérir et  le corps humain et non pas à l'intoxiquer, le droguer.

Pour l'anecdote, le terme arabe nordaf darija "argot" est aussi "draconien" et d'arbre et de drogue ; et dans le kabyle acadux/ashadukh "sous-bois" il y a dukhan "fumée" en masri/arabe et dukhi "les esprits" et dukhi "parfums" en russe :) Passons aux choses sérieuses maintenant, à la Chimie plus précisément. D'où viendrait ce terme Chimie ? De bois bien entendu ! La chimie ferait référence au principe d'inhaler, humer ou simplement fumer. Si vous voulez, Chimie s'aligne sur Cheminée, le conduit des produits des réactions chimiques, les vapeurs, les gaz.  En d'autres mots, un Chimiste ou un Alchimiste est comme le fumeur de tabac (ou le vapoteur). Le terme kmi "fumer" en argot marocain et nordaf est le plus proche de Chimie, mais il y a autre chose : cette "cheminée" qui dégage la fumée (les gaz, les vapeurs), c'est la bouche de l'intéressé : imi, a-qemush "la bouche" en kabyle, fem ou fum en masri/arabe. La Chimie est tout se qui expire, ce qui est rejeté, évacué, dégagé vers l'extérieur. En d'autres mots, le Langage humain serait aussi de la Chimie.

Il paraît que Robin Hood ou Robin des Bois aurait été adapté-traduit en kabyle comme "Chaavane eg isgharen" :) Le terme kabyle a-sghar, au plur. isgharen "bois mort (combustible), bois" aurait une relation avec Messager en latin, par exemple le dieu romain Mercure, Hermès "messager des dieux" chez les Grecs, et Robin des Bois chez les Anglois. L'arbre, le bois serait l'anti-homme ou l'homme mort, ce qui certainement donna naissance à un moment donné à ma notion d'ossements imputrescibles dits Reliques (de Saints) exprimant la puissance... Faut-il comprendre que la plupart des hommes finissent en cendre alors que des élus (les saints) gardent leurs ossements intacts après la mort ? Peut-être de l'énergie fossile tout simplement ? De quoi se demander si les lieux dits Saints ou abritant des reliques du point de vue religieux ne seraient pas des gisements d'énergie combustible, de pétrole ou de charbon, par exemple ou de minerais, métaux : Sidi (saint) machin en Afrique du Nord ne serait pas un indice de Sider de sideros "fer" ?

On le voit, le Charbonnier est un casse-tête tant il s'apparente à plusieurs métiers et états d'esprit. Le charbonnier, c'est aussi celui qui va au charbon dans le sens de descente aux enfers, de la chute. Le charbonnier est celui que l'on désigne en kab par asekran "l'ivrogne, le soûlard", terme sans doute lié à asghar "bois mort, bois" en kab, son équivalent en arabe étant hatab, alors... - ; les toponymes berbères mazafrane, mazaghrane pouvant aussi être impliqués dans l'alchimie des bois. Je vous laisse avec cette chanson de Dda Lounis Kheloui qui exprime la chute, la détresse du Charbonnier qui sombre dans les bois et leur alchimie pour noyer son chagrin. Restez sobres, sinon vous risquez la gueule de bois le lendemain d'une cuite. Tiens, c'est bien dit en français, hein ?, la gueule de bois ou le langage vulgaire (barbare ?), l'haleine (beurk !), la chimie tout simplement.