L'épilogue indien
Petit voyage dans le temps et dans l’espace, dans l’imaginaire et l’histoire de l’humanité pour voir combien un seul et même mythe est interprété de façon différente suivant les époques et les peuples. Vous avez aimez la pluie et le cinéma et vous comprenez un peu l’anglois ? L’anglais, càd que désormais sur ce blog c’est le terme exact « anglais » qui sera utilisé. Pour quelle raison ? Ben, pour cause d’affinité entre l’anglais et… le kabyle. C’est une promenade anglaise que je vous propose d’ailleurs…
Mais avant tout, un préambule hollywoodien s’impose. Vous vous souvenez du premier Alien de Ridley Scot sorti en 1979 ? Vous auriez probablement vu, plus récemment dans le temps, le film « Braveheart » de l’excellent Mel Gibson, qui raconte une histoire à priori vraie mais, à mon sens, avec une bonne dose de mythologie. Et toujours du même Mel Gibson, le film « Apocalypto » ? C’est l’épilogue de ce film que j’aimerais vous faire visionner avant d’aller plus loin : les Indiens figés en voyant l’arrivée des conquistadors.
Maintenant la promenade kabylo-anglaise peut commencer, et c’est tout bénéf pour nous ! Et d’ailleurs, je me demande pourquoi avait-on recours au rituel du dieu des eaux douces Anzar (mythe fondateur) en Kabylie et en Nordafe alors qu’il suffirait d’y inviter un Anglais tout droit venu du Foggy Albion ! C’est que, chers amis, Anzar serait… un « Anglais », au sens d’« Insulaire » et pas seulement comme on le verra plus loin dans le texte.
Un Englishman en Kabylie, légal ou pas :), c’est forcément une pluie (anglaise) battante et le besoin de se mettre à l’abri (kabyle). Here we are ! La racine kabyle WT, KT (weth, kath, wada) de « battre, bas » (ex. i-kath ugefur pour pluie battante) – même racine que GD de agadir « grenier, forteresse », iguidher « aigle » en kabyle, berbère et gad « rempart, mur » en phénicien – va s’apparenter à l’anglais /WT/ de Wet « humide », tandis que la racine de DR dari « se mettre à l’abri » va s’apparenter à l’anglais /DR/ de Dry « sec ». Logique implacable, n’est-ce pas, et on déduit que le terme Agadhir en kabyle, en berbère et en punique (phénicien nordaf) serait composé de GD (KT, WD) + DR et serait l’équivalent de l’anglais Weather « temps (météo) », lui aussi composé de WT+DR, wet+dry, humide/mouillé, mou + Sec, dur, rigide.
Ce n’est pas rien si en russe le terme correspondant pogoda (prononcer pagoda) « weather, temps (météo) » contient le terme God « Dieu » en IE : il y a relation entre la pluie battante (WT, KT, GD en kabyle et en punique) qui domine et l’abri ou la protection contre cette pluie DR dari « se mettre à l’abri = se mettre au sec », une racine /DR/ d’existence aussi der « exister, être ». C’est-à-dire que l’existence ou la survie dépend de la pluie, des précipitations, de l’eau tout simplement. Agadir ou Weather contiennent cette relation de seigneur vs vassal, lorsque « l’être sec » (DR) dépend de « dieu humide » (GD, WT, KT). La même relation va se retrouver dans le « binaire égyptien » Per-Ankh « maison de vie », expliqué à maintes reprises sur ce blog. Par ailleurs, ce « weather » ou « agadir », outre l’opposition « humide/mouillé/mou Vs sec/dur/rigide/puissant », c’est aussi « West-Est » (ou Passage), « Occident-Orient », « Couchant-Levant » (en kab ker « lever, érection (puissance donc) » est comme /qr/ « dur, rigide, sec, croissant, grand, chef, tête, majeur, etc. »).
Et remarquons, l’Anglais ne doit pas être une cigale puisqu’il pleut des cordes tout le temps, il n’aurait pas l’oreille musicale donc :) Sérieusement, lorsqu’on dit Tislyt bw’Anzar « mariée d’Anzar » pour l’arc-en-ciel en kabyle, il faut comprendre que la préposition « bW, pW » attestant l’appartenance, l’origine et le génitif en kabyle est l’arc en anglais : bow ; la même préposition bw + N marquant la même chose serait un « pont ».
Une petite parenthèse maintenant. Il est assez simple de comprendre que la racine kabyle /DR/ évoquée plus haut pour le sens de « se mettre à l’abri/au sec, exister/être » aurait d’autres variantes comme /QR/, sèche aussi car dure, qui exprime la grandeur, la croissance, ou bien la /PhR/, /FR/ de « caché, enfouis ». On développera ce thème ultérieurement, mais il serait juste de vous annoncer que le village kabyle dit tha-dar-th (tadart), avec donc la racine /DR/, va prendre le sens de… « Porte, Portée » et de « Stade » au sens d’unités de mesures, et ça, c’est génial ! Chaque Tadart est constituée de plusieurs adrum (iderman au pl.) « quartiers » avec chacun son agora : Ahdrum ou Adrum serait un lieu où l'homme échange d'informations et prend des nouvelles, càd le Forum, d’un côté, et peut-être la notion de Quorum, de l’autre. On y reviendra. L’objectif de cette parenthèse est de montrer que la Kabylie tient un patrimoine immatériel très riche, témoin d’une organisation politico-sociale très sophistiquée digne des grandes cités méditerranéennes. Un patrimoine qui date de l’antiquité, probablement de l’époque dite punique puis romaine. C’est vers cette époque qu’il y aurait pu y avoir des contacts entre les nordafs et les britanniques (les artefacts ont été mis à jour dans le nord de l’Angleterre corroborent cette hypothèse), on pense notamment à l’époque de l’empereur Septime Sévère, conquérant de la Grande-Bretagne. On va maintenant jeter un coup d’œil kabyle sur les Brits et … les Scots !
Souvenez-vous de l’épisode dramatique de « Braveheart » relatif au droit de cuissage (« droit de seigneur » en anglais). Eh bien c’est un mythe à mon avis. Exactement la même histoire que le mythe fondateur kabyle, et berbère d’une manière générale, du dieu Anzar. D'ailleurs, Hérodote rapporte à peu près la même chose sur les Libyens adyrmachides. La version kab est un mythe érotique, faut-il le rappeler, même s’il est raconté avec pudeur : une belle fille vierge est offerte, nue sur le lit d’une rivière asséchée, attendant ce dieu des eaux douces (le plombier divin qui assèche les rivières !) afin de l’amadouer, il déflore la vierge, donc la fertilise, l’eau revient sur terre et la vie reprend son cours. Ce mythe est personnifié par l’arc-en-ciel dit tislyt bwAnzar « la mariée d’Anzar » et en kabyle l’on dit que ce sont les « noces du chacal » (tameghra bwushen), repris en « arabe » nordaf aussi comme « 3ars a-dib » avec le même sens. C’est un mythe vieux comme le monde, et je pense que son origine se trouverait en Egypte ancienne, dans la constellation d’Orion et l’étoile Sirius en lien avec le nouvel an = crue du Nil. Le chasseur Orion tout aussi beau que violent. L’explication se trouve dans le rapprochement suivant :
Anzar = Anglais = Insulaire = Seigneur, Roi, Lord = Conquérant ou Pionnier = Chasseur = Immortel
Dans cette histoire, « anglais » est par définition « seigneur, lord ou roi », le Scot (Ecossais), par contre, est simplement son opposé ou son attribut : « peuple ? paysan ? humain ? ». Souvenez-vous, on a expliqué récemment pourquoi en kabyle « beau comme un dieu » se dit « y-shvah am u-Romi », où Romi serait un dieu et non pas le Romain ou le Français, mais plutôt le Bel Hellène (lire le billet en question), donc sa trace remonterait à l’époque dite byzantine (anciens Grecs), au moins. Beau et Belliqueux, comme le chasseur Orion des mythes grecs, sans doute que ce mythe se trouverait dans les écrits des Egyptiens anciens, faudra juste le trouver. Le Kabyle a un rapport très positif avec de Romi « beau comme un dieu », alors que d’autres cultures, anglo-saxonne notamment, c’est exactement le contraire : on est dans l’horreur. Explications :
Orion = Romi « beau comme un dieu » = IMMORTEL ou l’éternel renaissant
Le Bel Hellène ou Romi, « Hellène » en grec = ALIEN en anglais, un extra-terrestre tout simplement.
Oui, chers amis, cette notion de dieu fait forcément allusion à une créature immortelle, céleste et/ou extra-terrestre, l’homme « commun des mortels » n’étant qu’un esclave sur terre, cloué au sol (en kab la même racine /KL/ désigne akal « sol, terre » et akli « esclave, boucher/bourreau laid ») : logiquement celui qui est détaché de la terre est un immortel, donc celui qui habite une île l’est aussi, d’où « anglais = insulaire = immortel = seigneur ». Anzar « insulaire ou céleste » serait l’anti-type du terrible Akli « tellurique ou continental » dans la mythologie kabyle.
Deux choses maintenant :
1. – L’interprétation erronée de ce mythe très ancien par des pauvres d’esprit a été à l’origine d’une catastrophe durant la seconde guerre mondiale : la « race des Aryens » est un mythe pris à la lettre par des abrutis misanthropes pour exterminer des millions de gens en Europe au seul motif que c’est une race inférieure. Un mythe auquel seul un malade peut croire car c’est simplement la « race d’Orion », càd une « race d’Aliens », la « race des immortels » (les « dieux » des anciens) ou autrement dit des « Aliens » ou extra-terrestres. Le caporal moustachu et ses émules qui se sont pris pour des « aryens », des extra-terrestres, des immortels, ou pour des dieux comme disait le Maître en pareilles circonstances : un tchélovekobog « homme-dieu », resteront la honte de l’humanité pour toujours. Mais même au pays des droits de l’homme, de l’humanisme et des Lumières, il se trouve toujours des gens qui se prennent pour des extra-terrestres et se distinguent par des appellations « blasphématoires » comme « la race des seigneurs » (les « saigneurs » usuriers et autres chelous), les « immortels » (académiciens divinisés comme des saints canonisés !) ; même Google fait dans le sacrilège en promettant l’immortalité ;
2. – Les Amérindiens, dit-ont, auraient pris les conquérants espagnols pour des « dieux ». Exact. Comme partout ailleurs : le conquérant « beau (comme Hermès ?) et belliqueux (comme Ariès ?) » est un « dieu » au sens d’extra-terrestre, ou, dans le cas des Amériques isolées du monde à l’époque, un extra-continental : le conquérant venu de l’autre monde, de l’autre continent, un Etranger, un Voyageur dans le temps et dans l’espace. Un astronaute ou cosmonaute serait aussi un « dieu » ou un « immortel » qlq part. Les Amérindiens dans cette séquence du film de Mel Gibson regardent les conquistadors et leurs vaisseaux comme récemment les Russes ou les Ricains regardaient dans les années 60 les cosmonautes/astronautes décoller de Cap Canaveral ou Boïkonour sur des fusées à défaut de voir des extraterrestres atterrir sur terre en dehors du cinéma.
En somme, le « beau comme un dieu » kabyle m’incite à proposer de désigner le Cosmonaute ou Astronaute en kabyle par le terme a-Romi :) ou par Anzar :)). La conquête de l’espace est toujours une conquête de l’Ouest : la conquête de l’immortalité pour l’humanité entière (mankind) et non pour des élus. Et je les trouverai toujours beaux ceux qui œuvrent dans ce sens (NASA, Elon Musk), comme je trouverai toujours laids ceux qui œuvrent pour l’immortalité de l’individu imbu de sa personne (Google, par ex.).
L’Anglais est un seigneur, son attribut serait l’Arc pour « richesse, opulence » ; a contrario, le Scot ou Ecossais serait la sagita « flèche » en latin et l’instrument de richesse de l’arc anglais. Ce n’est pas pour rien que les Lords anglais considèrent leur peuple avec condescendance le traitant comme leurs Bulldogs. Malheureux, non ?
Le beau et belliqueux conquérant, celui du mythe, est un beautiful stranger qui deviendra plus tard, grâce à la pluie anglaise outre-atlantique :), un legal alien en Amérique. La différence entre un Anglais et un Américain est d’ailleurs la meilleure façon de voir le nouveau monde : le premier se prend toujours pour un tchélovekobog « homme-dieu » (selon le Maître) ou l’homme qui se prend pour un dieu, un immortel au-dessus des hommes, alors que le deuxième, plus humble, préfère le bogotchélovek « dieu-homme » , de Dieu proche de (et exemple pour) l’homme : c’est de la grandeur d’âme. Tout est dans la relation de l’un et de l’autre au temps. Le premier le prend comme une richesse réservée à ses semblables (les élites) pour tenir en laisse ses sujets « bulldogs » et s’adonne à la chasse pour tuer le temps ; le deuxième chevauche le temps et le laisse courir librement pour tout le monde, et sa contribution à l’humanité est bien plus palpable (technologies, etc.). Il y a longtemps que l’Anglais ne fait plus la pluie et le beau temps dans ce monde, c’est plutôt le Ricain qui tire la charrette désormais :). Le premier est devenu un prédateur, le deuxième un chasseur motivé, égal à lui-même. Y a pas photo ! On ne peut qu’encourager le deuxième, plus visionnaire et « beau conquérant », et lui souhaiter bonne chance dans la conquête de l’espace, Mars et beyond : go ahead !
L’épilogue du film « Apocalypto » est spectaculaire, une image très forte qui montre les Amérindiens cesser leur chasse à l’homme (la guéguerre locale) car ébahis devant un spectacle inédit (la gobalisation !) que leur offrait leur baie jusque-là familière, mais brusquement métamorphosée par des personnages étranges sur des vaisseaux étranges, une image qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de voir ou même d’imaginer : un nouveau conquérant-chasseur vient de toucher terre pour modifier radicalement tout l’espace américain, le « nouveau-monde », et mettre ainsi fin à leur temps. J’imagine que si jamais un jour de vrais extraterrestres atterrissent qlq part sur notre planète sans qu’on puisse les détecter au préalable, ceux qui les verront les premiers, les martyrs (témoins), auront exactement ce même regard hagard et perdu devant le « temps fini », car tué par de nouveaux chasseurs… de lumières : s’ils ont traversé l’espace, donc ils ont aussi traversé le temps à une vitesse très élevée : supersonique ne suffit pas, à la vitesse de la lumière (l’arc-en-ciel) ou proche de celle-ci donc.
Qui sait, peut-être qu’un jour des rainbow warriors venus d’ailleurs – pas des Martiens, on le sait maintenant – descendus du ciel ou des nuages, feront leur apparition sur notre planète. Une perspective qui n’augure rien de bon même selon le scientifique anglais Stephen Hawking. Quel serait dans ce cas le destin réservé à l’humanité ? Celui de proie du prédateur avec écrasement de notre civilisation par plus forts que nous, comme le proposent souvent les scénaristes hollywoodiens ? L’histoire des hommes n’a en effet connu que ce seul et même scénario, lorsque le pot de fer du conquérant plus avancé dans le temps écrase le pot de terre du conquis arriéré dans le temps. On est dans un raisonnement très humain de « déjà-vu » alors que l’on doit faire face à du « jamais vu », c’est une posture défaitiste probablement. Il faut donc changer son rapport au temps, aller vite, très vite.
Cependant, il me semble, l’humanité est sur le bon chemin lorsqu’on se rend compte que l’homme moderne ne court pas derrière la lumière mais l’utilise déjà comme moyen de transport (le laser pour le transport d’infos pour le moment). La roue de l’arc-en-ciel, un mythe vieux comme le monde, est probablement la meilleure idée ou la meilleure source d’inspiration pour dompter le temps et échapper à une (probable) fatalité pour l’humanité. Chasser plutôt qu’être pris en chasse. L’humanité aura un jour de véritables « aryens », super héros et good guys à son service, qui voyageront dans la « roue de lumière » à travers l’espace-temps. De véritables conquérants qui seront un jour ou l’autre confrontés aux cavaliers de l’apocalypse, c’est une question de temps, de vie ou de mort.
Un véritable défi pour l’humanité si elle ne veut pas connaître son épilogue… indien.