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mardi 20 octobre 2015

La Dame de Toutânkhamon

Le miroir du destin

"En cherchant à la ronde, dans tout le vaste monde, on ne trouve pas plus belle que toi."
Quelle femme, reine ou pas, n'aimerait pas entendre ce compliment et ainsi vivre un conte de fée ? Du coup, elle rêve souvent au prince charmant sur un cheval blanc. Et il y en qui ont recours à la science occulte dans l'espoir de voir ce que leur réserve l'avenir...
Ce que vous voyez sur l'illustration ci-dessus est le miroir de Toutânkhamon, un artefact parmi tant d'autres sortis par les fouilles de son tombeau, mais il revêt un intérêt tout particulier pour nous. D'abord parce que c'est la croix ansée Ankh "vie", ensuite tout un tas de choses, notamment par rapport à notre système de "binaire égyptien" Per-Ankh évoqué récemment, et c'est Ankh qui nous intéresse plus particulièrement dans notre contexte d'aujourd'hui. C'est dans Ankh que l'on retrouvera la femme, Eve, la fée, comme ça a été dit dernièrement sur ce blog, les contes de fées, les personnages de ces contes tels que Cendrillon ou Blanche Neige, idem pour l'abeille, la libellule. 

Ankh aurait un rapport avec la Lune, et avec la notion de miroir et voire même avec la notion de mesures. La beauté féminine ne se mesure-t-elle pas à son reflet dans la glace ? Et l'artefact "miroir Ankh" sorti du tombeau de Toutânkhamon est une preuve de plus de la pertinence de cette hypothèse née il y a un bon moment déjà. Imaginez un peu le pharaon Toutânkhamon sortir son miroir Ankh... geste anodin, direz-vous, mais pas tant que cela ! Ce miroir Ankh est comparable à un Miroir magique (des contes de fées), un Miroir parlant, et dans le cas des sciences occultes, une boule de cristal de l'oracle ou de la devineresse pour faire des prédictions sur l'avenir. Au final, on peut supposer que Miroir pourrait avoir une origine étymologique en relation avec oracle (ex. zerkalo "miroir, glace" en russe), divination, prédiction, prophétie, prévision, télépathie, etc.  

Les Kabs s'y retrouvent quand ils lisent les contes des frères (allemands) Grimm ! A mon sens ces contes de fées dateraient de la très haute antiquité. La version Blanche Neige allemande, européenne va naturellement s'apparenter à l'un des contes kabyles les plus fabuleux : Le grain magique que la regrettée Nna Taos Amrouche, où la fille Blanche-Neige est simplement une fille blanche donc noble par contraste avec sa méchante servante noire, où la marâtre est la marâtre, où les 7 nains sont 7 chameaux, où le miroir magique parlant est simplement le grain magique kabyle qui permet de communiquer à distance, de la télépathie en somme ou sinon une idée ancienne de ce qui est devenu une réalité de nos jours : le téléphone portable ! NB : Étymologiquement, le miroir pourrait-il s'apparenter au grain, voire à la perle. A vérifier. Ce miroir magique, qui émet des sons en plus de réfléchir la lumière, pourrait tout simplement être un Echo. Ou un perroquet qui débite :)  

La chose la plus importante que je voudrais retenir de ce miroir de Toutânkhamon, c'est que désormais ma conviction est faite que le terme kabyle k'thil "mesurer", le grec katolikos "universel, général" qui a donné catholique et le russe gadat', gadalka de "divination, devineresse" auraient la même origine et la même explication que voici : le Messager divin (des dieux) est aussi le dieu ou l'inventeur des (poids et) Mesures. Comme Hermès, par exemple, qui nous donne raison. 
 Des pharaons égyptiens anciens, il y en deux qui se dégagent du lot : Ramsès II dont on a déjà parlé et dit qu'il serait un Pape, et Toutânkhamon que l'on commence à étudier. Outre son nom, son miroir Ankh, un autre trait de pharaon attire notre attention : les scientifiques ont conclu que Toutânkhamon était boiteux. Et ça, c'est un indice ! Celui qui claudique, le terrible Akli, le dieu des forges, etc., comme il a été dit sur l'ancien blog. C'est que la racine kabyle KL de thikli "marche, mouvement", de a-kal "sol, terre", akli "esclave donc noir, boucher donc artisan ?", à à k'hel "farder les yeux" de Khôl d'où probablement kahlouche "nègre" en argot nordaf est comparable à celle de k'thil "mesurer" en kabyle (et de Catho), et à KN ou KHN de Kahéna "devineresse" en sémitiques, ainsi qu'à cohen "prêtre", cain "forgeron, artisan" en hébreu et ka3wan en boiteux en masri/arabe. Cet indice de "boiteux", qui pourrait par ailleurs dans d'autres cas souligner un autre défaut : celui d'être un bègue, dans l'histoire de Toutânkhamon pourrait nous servir à effectuer certains rapprochements intéressants, par exemple boiteux-dieu des forges, devineresse-bègue, etc.
Projetons-nous maintenant à une époque ultérieure à celle de Toutânkhamon pour essayer de comprendre comment les choses ont changé en ancienne Egypte et dans toute l'Afrique du Nord, et comment les noms, les attributes ont évolué, et comment aussi - par quelle malédiction diraient certains - l'antique et glorieuse Egypte s'est arabisée sachant que la version officielle de l'Egypte arabisée en 10 ans après les pseudo conquêts islamiques est un leurre à mon avis. Eh bien, dans notre cas précis, le miroir de Toutânkhamon serait une amulette, un talisman protecteur ou porte-bonheur, le "grain magique" du conte kabyle éponyme aussi serait dans ce cas. Pour l'anecdote,  étymologiquement amulette pourrait même avoir une relation avec le chameau (les 7 chameaux du "grain magique" seraient les 7 couleurs du spectre ?), à vérifier. Retenons l'essentiel : le miroir de Toutânkhamon transposé dans le temps, à l'époque de l'Egypte musulmane serait peut-être devenu le symbole que vous voyez sur l'illustration ci-dessous, à savoir la Khamsa de protection, un symbole en usage en Egypte, dans toute l'Afrique du Nord et en partie au Moyen-orient à l'exception des vrais arabes (et islamistes) qui considèrent ce symbole comme un totem donc c'est péché de le porter. Voici le symbole qui serait la version ultérieure du miroir de Toutânkhamon :
Reste maintenant à découvrir que serait devenu le nom de Toutânkhamon à l'époque de l'Egypte musulmane avec comme langue le masri (arabe égyptien), ou le masri/arabe. On sait que les Égyptiens de nos jours optent toujours pour la version cléricale du nom et du prénom. Vous vous appelez Hamid ou Karim en Kabylie, l'Egyptien vous appellera avec le préfixe masri/arabe abd, abid "être, esclave de Dieu" : Abd-el-Hamid (je râlais lorsqu'un Égyptien, très poli par ailleurs, m'appelait ainsi !), Abd-el-Karim ou simplement, pour ce dernier, Abdelkrim chez les Maures nordafs tout aussi religieux. Pour le patronyme, on sait qu'il ajoutent souvent le suffixe din- "foi, religion", comme pour le souverain d'Egypte musulmane Salah-Eddine ou Saladin. C'est cette logique qu'il faudrait chercher dans le nom des pharaons, de Toutânkhamon par exemple, car je suis persuadé que, comme pour l'énergie, rien ne s'est perdu depuis les pharaons, tout s'est transformé, càd arabisé, en Egypte.  

Le nom ou le cartouche de Toutânkhamon se compose de Tout + Ankh "vie" + Amon, avec le sens de "image vivante d'Amon". On salue le travail des égyptologues, cependant cette interprétation littérale est insuffisante car elle ne nous donne pas d'équivalent plus récent, transposé dans notre temps ou à une époque plus récente et clé (Egypte devenue musulmane et donc arabisée), une version plus commune à nos yeux. A cet égard, le Ankh "vie" devrait être interprété non seulement au sens propre de "vie" mais au figuré aussi, ou prendre tout simplement ses autres significations. En égyptien ancien, Ankh signifie "la vie" mais aussi Anok "je suis", le "Moi" que l'on retrouve en copte, en hébreu, en arabe probablement aussi ana, nahnu "moi, nous" et à fortiori en kabyle et berbère nek, nech "moi", nukni "nous", et surtout dans la préposition N, In d'appartenance, d'ascendance, d'origine inu "à moi", n'agh "à nous, nôtre", Nath = N + Ath/Aït " de, des" dans les patronymes. C'est déjà une bonne piste pour supposer que Ankh dans le nom de Toutânkhamon signifie De (d'amon), ou Descendant (fils quoi, ou Ibn, Ben chez les camarades sémites !) d'Amon, et pourquoi pas, Ankh-Amon ne serait-il pas celui qui aurait donné Ben-Yamin ou Benjamin (il était jeune justement Toutânkhamon) ?. On reviendra plus tard vers cette piste pour essayer de décrypter le nom de Toutânkhamon  

POST-SCRIPTUM
Un PS pas comme les autres tant on va transposer certaines choses sur le terrain russe. Petite visite guidée de la ville "préméditée" comme disait le Maître qui y a vécu aussi en étranger, la cité que j'habite mais qui ne m'habite pas : Saint-Pétersbourg, l'ancienne capitale de l'Empire russe. Voici un morceau d'Egypte ancienne pratiquement au centre de la Cité : Sphinx de St-Pét. Voici le seul monument qui me touche vraiment dans cette ville pas comme les autres : la forteresse de Pierre et Paul. J'aime bien ce monument car il y a du vrai dedans, qlq chose de naturel. Pas comme les nombreux et majestueux palaces. Et pour tout vous dire, je suis probablement le seul à nourrir des doutes sur certaines choses dans cette ville, sur l'histoire officielle. Tenez, par exemple, Alexandre le Grand que je ne crois plus être un personnage réel ayant vraiment existé, aurait peut-être sa réplique en la personne d'Alexandre Nievsky. Ou bien de la réalité de l'existence des saints Boris et Gleb, je penserais plutôt à Alpha+Béta. Ou de Cyrille et Méthode. Mais la perle des perles est un monument en plein centre-ville qui porte le nom du poème éponyme du génie Alexandre Pouchkine :  
Le Cavalier de bronze, monument érigé à Pierre 1er dit le Grand par Catherine 2 dite la Grande.
C'est que chers amis, dans Pierre et Paul vient s'immiscer une dame pas comme les autres : une grande dame avec le nom de Catherine. Ce nom grec Catherine est un nom de légende berbère en Afrique du Nord, c'est celui de la Kahéna. Oui, tout simplement, Kahéna = Ekaterina, Catherine pour "Visionnaire"
Ce monument est érigé par Catherine 2 à son prédécesseur Pierre 1er (les deux étant considérés comme les fondateurs de l'Empire russe), la femme qui s'immisça entre un Pierre (Pierre 3) dont elle a hérité et un Paul (Paul 1er) qui hérita d'elle. C'est comme s'il y avait qlq chose de prémédité, d'anormal dans ce cavalier de bronze, de la femme-souveraine entre deux hommes, entre un Pierre et un Paul. Et si l'on retournait maintenant en arrière dans l'histoire avec cette idée en tête pour l'appliquer, par exemple, à l'Egypte ancienne ? Peut-être que l'on obtiendra de nouveaux éléments de réponse au sujet des régentes, reines et premières dames égyptiennes, Taousert (ce terme existe en kab je crois pour une femme-doyenne régente), Néfertiti, Néfertari, etc.

Au final, c'est toujours une histoire de dame et de son cavalier blanc ou de bronze, ou du cavalier et de sa dame de pique ou sa belle dame de coeur. La dame ou l'épouse de Toutânkhamon est tout simplement son miroir, et d'ailleurs en masri/arabe la même racine MR indique le miroir (al-mir1a), le femme/épouse "al-mar1a". Le miroir de Toutânkhamon est à l'image de son époise, de sa "dame de poche", de son âme soeur.
Quand vous regardez votre épouse, votre Dulcinée, la femme qui vous est destinée et que vous aimez, chérissez le plus au monde, vous y voyez tout simplement votre moitié, la femme de votre vie "Ankh" - vous tenez votre bon miroir (vous devez être bien rasé le cas échéant :)) ! Seul bémol : c'est un miroir parlant, parfois trop :)))) Parlez à votre glace, faites miroiter au quotidien (daily mirror !), les gars, ça aide :))))) Bon, ça marche pas à tous les coups, alors bon courage, les gars :)
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ATTENTION !
Le lien vers l'image de Toutânkhamon (domaine .fr) dans la première version de ce billet, publié qlqs heures en arrière, a été malheureusement détourné vers une image choquante d'essence pornographique que l'ami et fidèle lecteur Arous Agouni m'a heureusement signalée (merci Moumousse !) et que j'ai rectifiée sur le champ. Toutes mes excuses à toutes celles et à tous ceux que cette image dégradante aurait pu choquer. All apologies, folks !