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lundi 5 octobre 2015

La Canne à Science

En âme et conscience

La théorie (kabyle) du cône appliquée au temps prendra la forme d'un tourbillon, c'est plus compliqué lorsqu'il s'agit de la science, du savoir...

TEMPS
Mais d'abord, voyons les mots qui nous situent dans le temps, quand par exemple. En kabyle, et en berbère plus généralement, on possède un lexique de temps assez intéressant :
melmi : quand ; si melmi : depuis quand
almi, armi ou al'armi : jusqu'à (jusqu'au moment...)
Deux racines peuvent s'y trouver : LM de ilem (vide) en kab et dans une moindre mesure RM qui pourrait être en relation avec la notion de RML Rmell (sable) en kab et en masri/arabe.
Cette racine kabyle de vide LM aurait un sens bien plus large que vide, nul (voire zéro) ; on la retrouve dans le kabyle ulmu (ulmus en latin, elm en anglois, orme en fr.), alim (paille) et...a-qelmun (capuchon). C'est la même racine que dans lembudh "entonnoir" en kab, proche de imbuto en italien et embudo en espagnol pour le même sens. Il serait logique de supposer que LM dans ilem (vide) aurait le sens de volume, de forme, voire d'emballage ou contenant. Bref, cette racine LM en kab aurait une relation avec le cône (l'entonnoir) et le temps.
SAVOIR
La trace de cette racine se trouve, outre le latin et le kab, en masri/arabe aussi, du moins en partie, car ici elle devient 3LM (ELM) avec le ayn (3, a) en plus. Le lexique correspondant en masri/arabe est très instructif :
3ilm = science ; 3uléma, oulémas = théologiens ; mu3alim = enseignant, prof, éducateur ;
m3alem en Nordaf seulement = maître (d'arts, métiers), maestro, patron
3alem = le monde connu ; 3alam = drapeau.
En réalité, c'est une autre variante de lamedh "apprentissage" ou Lambda. Dans notre théorie du cône (entonnoir, puits), le maalem (maestro, patron) sera le puits et son élève-apprenti un phare (sommet du cône vers le haut). Cette relation s'exprimerait aussi de la manière suivante dans notre système de "binaire égyptien" Per-Ankh :
maalem (maestro, patron) vs apprenti 
maître spirituel vs élève (c'est Aleph, Ankh)
prophète (messager) vs disciple 
et
Oracle vs Scribe,
Oralité vs Ecriture, 
Parole (puits, Per) vs Ecrit (cône/phare, ankh), 
Poète vs Écrivain (Per vs Ankh)
La parole kabyle awal pourrait interférer avec le terme awel (premier) en masri/arabe, surtout qu'au commencement fut le verbe, la parole. La racine LM ou le terme K-LM kalima (parole) en masri/arabe paraissent être empruntés, et pour cause, le rapprochement effectué il y a longtemps sur l'ancien blog entre le kabyle alemas "milieu" et Ermès ou Hermès en grec pour le messager des dieux grecs : la notion de "milieu" pour médiateur, médium peut-être, et wast "milieu" en masri/arabe serait en lien avec ust- de ustadh (professeur) en arabe, voire de studium en latin, études en fr. student en anglois, etc.  
CANNE
Le terme d'oulémas est loin d'être un vernaculaire masri/arabe, comme on vient de le voir. Idem pour le calame qui est un des symboles du savoir, de la science : calame ou calamus en latin ou kalamos en grec pour "roseau". La racine LM de "savoir, science" en masri/arabe viendraient de là probablement. C'est donc le roseau l'élément pouvant expliquer ce qu'est le savoir, la science.
Et la réponse est toute prête :
Âme
Oui, c'est l'âme, anima en latin. 
Ruh "âme" en kabyle et en masri/arabe s'aligne sur roseau ;
Anima en latin s'aligne sur le roseau en kab a-ghanim, et au roseau grec kalamos, avec L au lieu de N, comme dans Oulémas, calame, Hermès, etc. 
Le roseau en berbère égyptien de Siwa est dit anubish, c'est carrément le nom de la divinité égyptienne ancienne Anubis "le conducteur des âmes en enfer" (comme Hermès), divinité à tête de chacal. Bon, ras le bol des interprétations d'horreur des égyptologues ou présumés comme tels, voici à quoi ça doit nous inciter à réfléchir. 
La tige de roseau en kabyle fait allusion à un filtre, à une taille fine, à une mesure précise : ne peut passer le test du roseau que celui qui est irréprochable. Le chacal (ushen, ouchène en kab) pour Anubis c'est, on l'a déjà évoqué il y a longtemps sur l'ancien blog, tout simplement la notion d'échelle (de mesure). Tout simplement, dans notre théorie (kabyle) du cône, notre puits sera graduée, pour marquer les niveaux ! Le roseau serait la canne de niveau, une jauge (et Anubis un jaugeur d'âme !). 
La même canne, un bâton plus exactement, illustre le psychique, ex. Psyché en grec à lier avec posokh (bâton, canne) en russe, et c'est tout simplement qlq part une bascule, un outil qui sert à homogéinéiser, harmoniser, équilibrer. C'est le bâton du cuistot qui remue avec une cuillère pour que le met soit bon, ou la baguette du chef d'orchestre qui dirige, c'est le bâton du maître spirituel-prophète-oracle-médiateur qui prêche et parle à ses disciples, par ex. le bâton de Moïse. Le scientifique est aussi celui qui remue, ses méninges en l'occurrence.

Science et conscience, savoir et âme se résument à un bâton ou à une jauge, qui sert à remuer ou à mesurer, respectivement. L'outil des chercheurs de Lumières (et d'harmonie !) est une canne, et leur âme est en roseau. La vie en roseau, et la canne à science pour aiguiser la conscience...