Table Kabyle-3 : Le Libyco-Punique
Sans doute pour la première fois, la langue kabyle moderne est capable de donner une définition vernaculaire de « libyco-punique » et « phénicien », des écritures.
LEBU
On sait que le terme grec livya (libya en latin) serait issu de l’ancien égyptien Lebou. Eh bien, ce terme est le socle identitaire par excellence des Kabyles :
Lebu en ancien égyptien, Livya en grec = Libra (balance) en latin : on revient à la maison kabyle et à l’opposition Etable de bélier vs Séjour pour Bélier vs Balance.
Livya (libya) = Libra (balance) = Olivier : on revient à l’étable de la maison kabyle pour comprendre que l’autre appellation de l’agneau (ikeri, akrar), à savoir izimer, izamaren est en lien direct avec ZMR de a-zemmur « l’olivier », tout un symbole pour la kabylie. Cette même racine ZM ou ZMR est dans, outre l’agneau, le lion (izem) et la puissance (zmer).
Cette relation entre olivier et agneau ne peut que conduire à… la liberté et à la lumière : je suppose que dans le nom Lebu, Livya on a peut-être la première appellation de lampe ou bougie, ou une notion « angélique », chose qui reste à vérifier.
PHENICIEN
C’est dans l’opposition d’équilibre Bélier vs Balance dans l’architecture ancienne kabyle, adaynin « étable de bélier du sacrifice » vs aguns « séjour » que l’on va dénicher le libyco-punique et le phénicien. Pour rappel, on l’a vu récemment, aguns « salle de séjour » est au féminin thawenza « 1.le front (syn.anyir), 2.le destin, la fortune/chance », soit l’équivalent du masri-arabe mektoub « ce qui est écrit, le destin », kitab étant le livre, maktaba étant la librairie, termes de la même famille que libra (balance) en latin.
Le phénicien, les écritures, ça doit se dire tout simplement Thawenza. C’est ça le Phénicien, puis le punique. Les écritures, le phénicien sont dans aguns « le séjour » kabyle. Ici nous avons la confirmation de l’équivalence entre le Phi grec ancien et le K, G aspiré, évoqué dans le billet précédent :
Phoinikos (pourpre, rouge, phénicien) = KNS de thaknisya (griotte) en kabyle, la couleur sied.
Le libyque apparenté à l’étable, à l’agneau serait quoi alors ? Le libyque pour l’oral, le phénicien pour l’écrit ? Ou voyelles libyques vs consonnes phéniciennes, puniques ? En tout cas les symboles du libyco-punique sont assez clairs :
Libyque – olivier (a-zemmur), Punique, Phénicien – griotte, cerisier (tha-knisya), même si l'on ne peut pas exclure le palmier-dattier ou grenadier.
Ce qui me laisse penser que nous sommes en présence d’un mélange de deux langues différentes ou de différentes époques, issues de différentes couches sociales, ou simplement de différents types d’écriture d’une seule et même langue. En Egypte ancienne, les hiéroglyphes ont avec le temps cédé leur place au hiératique (langue administrative, liturgique) et au démotique (langue populaire). Dans le cas du libyco-punique, on serait peut-être dans le même cas de figure : le libyque serait le démotique ou des hiéroglyphes « populaires » (simplifiés) ; le phénicien (le punique) serait l’hiératique ou une écriture alphabétique, usagée par les élites, et leur mélange dit libyco-punique est ce qui est considéré aujourd’hui comme l’ancêtre des tifinagh « (les) écritures, l’alphabet » (en tamacheq), de la langue berbère.
Jamais jusque-là le punico-libyque et le phénicien n’ont été si proches, si familiers. Et ce n’est qu’un début !
P.S. :
Ironie du sort, c'est de l'ennemi juré de notre langue, en l'occurence le masri-arabe que vient la confirmation de Libye = Olivier = Libre :
Oleum (huile), Olea (olive) en latin, issus du grec = houria (liberté, libre) en masri-arabe.
Et ça ce passe de tout commentaire ce genre de cadeau :)
Translate
mercredi 28 septembre 2016
Le Dernier Messager
Table Kabyle-2 : Mégalo fils de Philippe
Suite du billet précédent (de référence) consacré à la « table kabyle » dans la maison kabyle.
Je vais vous épargner le détail, vers lequel nous reviendront de toute façon dans les prochains billets, retenons l’essentiel, à savoir une équivalence phonétique entre la kabyle moderne et le grec ancien, le tout étant tiré de cette fameuse « table kabyle » (un outil ultra-performant) :
Phi grec, le son « F » équivaut au son G, K aspiré en kabyle, c’est sûr, et au K, G occlusif dans certains cas (à vérifier). C’est une avancé fondamentale car on est sur la trace du libyco-punique et du phénicien. Cette relation, je présume, daterait de l’époque antique, probablement due au voisinage des deux langues en Tripolitaine et en Cyrénaïque antiques.
Pour baliser cette relation d’équivalence entre le kab’ moderne et le grec ancien, y a pas mieux qu’un personnage illustre de l’histoire grecque, ou présumée comme telle (perso je suppose que la paternité revient à la langue – le grec – et non pas aux locuteurs de par leur origine ethnique) :
Philippe en grec = ag'lidh, aguelidh (g aspiré) « roi, prince » en kabyle.
Remarquons que chez les Kabs, qui vivent en république, ag’lidh « roi, prince » est appliqué strictement à des personnages fabuleux, les oiseaux le plus souvent (ag'lidh ledhur pour prince des oiseaux).
Etymologiquement Philippe en grec viendrait de philein « aimer » et hippos « cheval ». Il suffit d’appliquer cette formule d’équivalence (Phi grec = K, G aspiré kabyle) pour revaloriser notre lexique ne serait-ce que par comparaison avec le grec. Tenez, par exemple, agraw (congrès, cercle ou demi-cerlce, demi-sphère ?) en kab est la sphère en grec, a-3agun (Agoune) « (le) muet » en kab va prendre la forme grecque …+ phon de phonétique du grec phoné = voix, dans un certain temps on pourra composer le terme « téléphone » (télé et phoné du grec) à partir de vernaculaires kabyles !
Revenons à table pour y détecter le fils de Philippe, de l’ag’lidh. Une table normale, de forme rectangulaire, avec une largeur, une longueur, etc. Regardons dans le sens de la longueur de la table (tavla en kab, tawila en masri-arabe), on y verra la parole/le verbe kab’ (awal), on y verra aussi des « Italiens », tout comme Moh Twill (Momo le Grand au sens de longiligne) en algérois ou Muh Talla (Momo de la Fontaine en kab). C’est une piste particulière vers laquelle on reviendra plus tard, cette fois-ci nous cherchons un personnage (grec) précis.
Vous êtes Kab’, donc vous savez que l’on confond toute le temps en kabyle a-megaru avec a-negaru « le dernier, l’ultime ». Vous connaissez un peu l’algérois, donc l’expression « arabe » algéroises lexbar idjibuh twalla (littér. « les nouvelles seront apportées par les derniers ») au sens de « on verra qui aura le dernier mot/le mot de la fin », donc le Résultat, la confirmation. Les derniers sont donc des témoins-clés de l’issue d’un pari, d’une discussion ou les derniers porteurs de nouvelles ou d’un verdict, donc des messagers. Ou simplement le moment final, la dernière minute par ex., ici il s'agirait peut-être de Dernier (12-ème ?) Mois : Décembre pour les uns, celui du pèlerinage pour d'autres (hadj en masri-arabe est-il alors équivalent à mégalo en grec et amegaru en kab ?), car MGR de amegaru (dernier) en kab' a la racine GR de mois (agurn ayur) et de la faucille/serpe (amger). Le Dernier Messager pourrait être aussi, dans le cas d'un calendrier lunaire (agraire), le Dernier Croissant de lune. D'autre part le Dernier pourrait être le Majeur, voire même le Meilleur ou le Pèlerin.
Megalos, mégalo « le Grand » en grec, est le sobriquet d’Alexandre de Macédoine = a-megaru, a-negaru « (le) dernier » en kabyle. Sans doute pour le sens de dernier messsager, prophète, et là je maintiens qu’Alexandre le Grand de Macédoine a tout d’un personnage syncrétique. Moh Twill ou Muh Talla étant dans le même cas de figure, il est maintenant clair que la clé du nom Mohand en kab (Mohamed en arabe) se trouve à cette « table kabyle », c’est peut-être un équivalent d’Alexandre. A suivre donc.
Suite du billet précédent (de référence) consacré à la « table kabyle » dans la maison kabyle.
Je vais vous épargner le détail, vers lequel nous reviendront de toute façon dans les prochains billets, retenons l’essentiel, à savoir une équivalence phonétique entre la kabyle moderne et le grec ancien, le tout étant tiré de cette fameuse « table kabyle » (un outil ultra-performant) :
Phi grec, le son « F » équivaut au son G, K aspiré en kabyle, c’est sûr, et au K, G occlusif dans certains cas (à vérifier). C’est une avancé fondamentale car on est sur la trace du libyco-punique et du phénicien. Cette relation, je présume, daterait de l’époque antique, probablement due au voisinage des deux langues en Tripolitaine et en Cyrénaïque antiques.
Pour baliser cette relation d’équivalence entre le kab’ moderne et le grec ancien, y a pas mieux qu’un personnage illustre de l’histoire grecque, ou présumée comme telle (perso je suppose que la paternité revient à la langue – le grec – et non pas aux locuteurs de par leur origine ethnique) :
Philippe en grec = ag'lidh, aguelidh (g aspiré) « roi, prince » en kabyle.
Remarquons que chez les Kabs, qui vivent en république, ag’lidh « roi, prince » est appliqué strictement à des personnages fabuleux, les oiseaux le plus souvent (ag'lidh ledhur pour prince des oiseaux).
Etymologiquement Philippe en grec viendrait de philein « aimer » et hippos « cheval ». Il suffit d’appliquer cette formule d’équivalence (Phi grec = K, G aspiré kabyle) pour revaloriser notre lexique ne serait-ce que par comparaison avec le grec. Tenez, par exemple, agraw (congrès, cercle ou demi-cerlce, demi-sphère ?) en kab est la sphère en grec, a-3agun (Agoune) « (le) muet » en kab va prendre la forme grecque …+ phon de phonétique du grec phoné = voix, dans un certain temps on pourra composer le terme « téléphone » (télé et phoné du grec) à partir de vernaculaires kabyles !
Revenons à table pour y détecter le fils de Philippe, de l’ag’lidh. Une table normale, de forme rectangulaire, avec une largeur, une longueur, etc. Regardons dans le sens de la longueur de la table (tavla en kab, tawila en masri-arabe), on y verra la parole/le verbe kab’ (awal), on y verra aussi des « Italiens », tout comme Moh Twill (Momo le Grand au sens de longiligne) en algérois ou Muh Talla (Momo de la Fontaine en kab). C’est une piste particulière vers laquelle on reviendra plus tard, cette fois-ci nous cherchons un personnage (grec) précis.
Vous êtes Kab’, donc vous savez que l’on confond toute le temps en kabyle a-megaru avec a-negaru « le dernier, l’ultime ». Vous connaissez un peu l’algérois, donc l’expression « arabe » algéroises lexbar idjibuh twalla (littér. « les nouvelles seront apportées par les derniers ») au sens de « on verra qui aura le dernier mot/le mot de la fin », donc le Résultat, la confirmation. Les derniers sont donc des témoins-clés de l’issue d’un pari, d’une discussion ou les derniers porteurs de nouvelles ou d’un verdict, donc des messagers. Ou simplement le moment final, la dernière minute par ex., ici il s'agirait peut-être de Dernier (12-ème ?) Mois : Décembre pour les uns, celui du pèlerinage pour d'autres (hadj en masri-arabe est-il alors équivalent à mégalo en grec et amegaru en kab ?), car MGR de amegaru (dernier) en kab' a la racine GR de mois (agurn ayur) et de la faucille/serpe (amger). Le Dernier Messager pourrait être aussi, dans le cas d'un calendrier lunaire (agraire), le Dernier Croissant de lune. D'autre part le Dernier pourrait être le Majeur, voire même le Meilleur ou le Pèlerin.
Megalos, mégalo « le Grand » en grec, est le sobriquet d’Alexandre de Macédoine = a-megaru, a-negaru « (le) dernier » en kabyle. Sans doute pour le sens de dernier messsager, prophète, et là je maintiens qu’Alexandre le Grand de Macédoine a tout d’un personnage syncrétique. Moh Twill ou Muh Talla étant dans le même cas de figure, il est maintenant clair que la clé du nom Mohand en kab (Mohamed en arabe) se trouve à cette « table kabyle », c’est peut-être un équivalent d’Alexandre. A suivre donc.
mardi 27 septembre 2016
La Table Kabyle
Introduction : La Tripolitaine
La maison kabyle, comme on l’a vu dans les billets précédents (pour les indices astronomiques), est une d’une valeur inestimable. Sauf que cette fois on devra ajouter un élément (moderne) d’agencement de cette architecture méditerranéenne ancienne pour mieux mettre en valeur la maison kabyle, la langue kabyle : une table. C’est tout simplement une « image fabuleuse » pour mieux éclairer la maison kabyle.
A peine si l’on peut prévoir toutes les notions possibles que l’on peut tirer de cet agencement de la maison kabyle… Commençons donc par le commencement. Cette table avec des chaises sur l’image, c’est simplement une autre forme du binôme kabyle (punique et berbère) Tizi-Agadir expliqué déjà sur ce blog (voir les billets du mois de mars 16) après celle, géométrique, d’une table de multiplication et de figures géométriques. Une table ordinaire avec des chaises ordinaires. Petit rappel : Agadhir serait un nombre entier, Thizi décimal. On peut aisément supposer que Agadir « grenier, forteresse », tout autant que Thalla « source, fontaine », va plutôt s’apparenter à la table, tandis que Thizi « col » le serait à la chaise. Encore plus simple, Tizi va épouser la nation de « pièce » en fr. Mais le plus curieux est ailleurs, et on dirait que les chiffres et les lettres, la géométrie, l’astronomie et la physique sont à cette table kabyle.
Vous observez une image statique, il suffit de lui donner une certaine dynamique pour en faire sortir de très bonnes choses : bousculez la table et votre imagination avec, et vous verrez que ça marche ! Les Kabs vieille école doivent se souvenir des pupitres de vielle école qui bougent et il faut à chaque fois calculer le bon angle pour y placer un bout de papier pour caler la table, et la table au bled est généralement instable, on ne sait si la faute du menuisier ou du maçon car même le sol n’est souvent pas au niveau, ou à cause du temps qui use. Bien, imaginez que cette table sur l’image bouge, don elle est en déséquilibre sur un coin (angle). Elle cesse d’être une table tout simplement. C’est une balance, bascule (libra en latin). C’est gagné !
Ainsi, les indices astronomiques de la maison kabyle (bélier vs libra/balance opposés pour adaynin « étable » (du bélier) vs aguns « séjour » lié à la chance, au destin) se confirment à table : la table est à l’opposé de la balance, comme l’étable du bélier de la vieille maison kabyle l’est au séjour. Cette vielle maison kabyle va se métamorphoser pour rattraper la modernité : l’étable sera donc la salle à manger, aguns « (salle de) séjour » restera la salle de séjour. C’est là que nous allons introduire un terme grec : Trapeza pour « table » mais aussi, de nos jours, « banque ».
Eh bien, et j'en suis sûr, ce terme grec trapeza se retrouve ailleurs, en masri-arabe plus exactement, pour désigner une ville, une région sur le littoral méditerranéen : Trables pour Tripoli, nom de la Tripolitaine (trois villes) depuis l’époque dite grecque des pentapoles (cinq cités) de Cyrène, etc. Je parie que cette Tripolitaine antique est le terme qui sied à… la Kabyle : losrque les khorotos hurlent sur tous les toits que le terme Kabylie, ou Kabyles est issu de leur dite langue al-qabail « les tribus », ils sont loin de comprendre qu’ils ont été simplement des supports à travers le temps d’une appellation qu’ils n’ont pas pu traduire, ils l’ont simplement « transcrite » et adaptée à leur langage sans y rien comprendre. La région de Kabylie tiendrait probablement son nom depuis les temps anciens : la Tripolitaine. Il est question probablement d’Etat, une notion qui est justement dans cette Table Kabyle comme on le verra prochainement, et/ou de peuple. La notion de « trois cités » serait peut-être « trois Etats », « trois portes », « trois pieds » (de table), et aurait comme symbole, comme je le suppose, un Trident. On y reviendra.
A prochainement.
dimanche 18 septembre 2016
L'Oriental
La Maison Kabyle.
C'est à prendre ou à laisser : la maison kabyle n’est ni à vendre, ni à louer. Un peu comme dans le conte légendaire de « La vache des orphelins ». Et la maison kab' porte la marque égyptienne. Ancienne, bien sûr.
Jetez un coup d’œil à l’avant-dernier billet sur le « Bélier », là où il est question, entre autre, de chance, balance, bélier, scarabée dans l’opposition adaynin « étable » du bélier vs aguns « (le) séjour ». Je disais, à propose, qu’il nous fallait un ouvrage de référence en matière d’architecture kabyle ancienne… Désormais, j’ai mes propres certitudes, du moins pour ce qui est de l’implantation de la maison kabyle dans l’espace-temps (enfin, d’une journée solaire), on est loin de la simple opposition amalou-asamar (ubac-adret).
ORIENT
Pour se faire inviter chez les Kabs, vous devez être rayonnant, même en hiver. Faites comme si vous étiez le soleil (Faites ce qu’on vous dit !). Vous arrivez par le sud, sur les coups de midi solaire (le votre !). Vous entrez dans l’intimité kabyle, dans la maison kabyle : passé le seuil, vous regardez droit en face, vous éclairez de votre présence aguns « le séjour », vous vous redressez (la tête haute mais sans prendre des airs, d’accord ?) et vous éclairez thasga, la face ou le mur qui reçoit le plus de luminosité et de chaleur, chose très importante en hiver. Sur votre droite il y a adaynin « étable » pour le bélier du sacrifice, il est surmonté de la soupente en bois tha3richt ou le petit agadhir « grenier ». Sur votre gauche, il y a le kanun « âtre, foyer » et la cheminée.
L’orientation de la maison kabyle par rapport au soleil, aux points cardinaux est simple à déduire pour la simple raison que l’étable du bélier du sacrifie est l’Orient, le reste se déduit naturellement : thasage – Nord, kanoun – Occident, la porte (celle-là même par laquelle vous êtes entré(e) !) – Sud.
On dit en kabyle axerfi (kherfi) pour « mouton, bélier », terme usagé en masri-arabe aussi pour l’agneau, et en kab toujours ikeri, akrar (k aspiré comme le « ch » allemand dans « ich ») pour l’agneau au singulier, le pluriel étant i-zamaren. Certains de ces termes sont très vieux, ils datent de l’époque égyptienne ancienne :
akrar, ikeri « agneau » en kab = kheprer, khepri du scarabée et du soleil levant. Xerfi « bélier, mouton » aussi serait probablement une altération de Khepri. On tient la réponse à nos questions sur la « chance » en lien avec le bélier dans le culte du dieu égyptien ancien Khépri.
akrar, ikeri « agneau » en kab serait en lien avec le verbe ker « se lever » comme pour le soleil qui, en kab, d’abord se lève ou s’éveiller (iker y-itij) puis monte dans le ciel (y-uli y-itij). L’agneau serait le symbole du Levant, de l’Orient, de l’Est. L’étable est un berceau lorsqu’on passe d’un bébé ovin à un bébé humain :
luphan, lufan « bébé » en kab ~ Levant ;
sevian « bébé » tout aussi usagé en kab interfère avec sabi « bébé » en masri-arabe : c’est peut-être aussi un scarabée, mais surtout c’est le symbole de pureté, d’innocence et donc de blancheur. Les termes saphi « pur », sophiane communs au kab et au masri-arabe tiendraient leur origine de l’immense Egypte ancienne.
RENT
Vous avez vu, peut-être, une pancarte real estate, souvent peu esthétique, « Rent, For Rent » (« à louer » en anglois) sur une maison ou un building, dans la vie ou au cinéma. Eh bien, Rent c’est tout simplement Orient. Souvenez-vous, l’agneau est ikeri, akrar en kab, et le verbe louer en kab est kru, kri comme en argot argélien mais pas en (vrai) arabe (ta1djir). L’agneau de location ou de louange ? M’est avis qu’il est question de « l’agneau de Dieu » et de laudate-laudate (les qalhu-wellahu en kab quoi !) : un Oriental est donc un louangeur par définition :)) Ou des éleveurs tout simplement !
Plus sérieusement, c’est la notion de Puritain qui se cacherait derrière l’Oriental. Il est aussi probable que, sur le plan religieux, la notion de « gens du livre » (des Orientaux ou des Occidentaux ?) soit en lien avec Libra, la balance qui est opposée au Bélier, tout comme les « ahl el-beyt » (gens de la maison) (de Dieu s'entend) irait dans le même sens et serait un produit égyptien ancien recyclé par les arrivistes du désert. Par ailleurs, l’axe adaynin-aguns-kanun (étable-séjour-âtre) serait un axe « horizontal » d’Orient vers l’Occident.
Au final, en plus de l’aspect économique véhiculé dans le lexique architectural kabyle qui reste à expliquer, il nous faut maintenant placer la maison kabyle dans le temps astronomique, au-delà d’une simple journée solaire : quel est cet Orient (l’agneau) qui a servi de référence pour orienter les Kabs, leurs maisons, leurs us, leurs traditions ? ; à quelle époque remonte ce repère, cette référence ovine ou au Bélier dans l’architecture kabyle ?
C'est à prendre ou à laisser : la maison kabyle n’est ni à vendre, ni à louer. Un peu comme dans le conte légendaire de « La vache des orphelins ». Et la maison kab' porte la marque égyptienne. Ancienne, bien sûr.
Jetez un coup d’œil à l’avant-dernier billet sur le « Bélier », là où il est question, entre autre, de chance, balance, bélier, scarabée dans l’opposition adaynin « étable » du bélier vs aguns « (le) séjour ». Je disais, à propose, qu’il nous fallait un ouvrage de référence en matière d’architecture kabyle ancienne… Désormais, j’ai mes propres certitudes, du moins pour ce qui est de l’implantation de la maison kabyle dans l’espace-temps (enfin, d’une journée solaire), on est loin de la simple opposition amalou-asamar (ubac-adret).
Pour se faire inviter chez les Kabs, vous devez être rayonnant, même en hiver. Faites comme si vous étiez le soleil (Faites ce qu’on vous dit !). Vous arrivez par le sud, sur les coups de midi solaire (le votre !). Vous entrez dans l’intimité kabyle, dans la maison kabyle : passé le seuil, vous regardez droit en face, vous éclairez de votre présence aguns « le séjour », vous vous redressez (la tête haute mais sans prendre des airs, d’accord ?) et vous éclairez thasga, la face ou le mur qui reçoit le plus de luminosité et de chaleur, chose très importante en hiver. Sur votre droite il y a adaynin « étable » pour le bélier du sacrifice, il est surmonté de la soupente en bois tha3richt ou le petit agadhir « grenier ». Sur votre gauche, il y a le kanun « âtre, foyer » et la cheminée.
L’orientation de la maison kabyle par rapport au soleil, aux points cardinaux est simple à déduire pour la simple raison que l’étable du bélier du sacrifie est l’Orient, le reste se déduit naturellement : thasage – Nord, kanoun – Occident, la porte (celle-là même par laquelle vous êtes entré(e) !) – Sud.
On dit en kabyle axerfi (kherfi) pour « mouton, bélier », terme usagé en masri-arabe aussi pour l’agneau, et en kab toujours ikeri, akrar (k aspiré comme le « ch » allemand dans « ich ») pour l’agneau au singulier, le pluriel étant i-zamaren. Certains de ces termes sont très vieux, ils datent de l’époque égyptienne ancienne :
akrar, ikeri « agneau » en kab = kheprer, khepri du scarabée et du soleil levant. Xerfi « bélier, mouton » aussi serait probablement une altération de Khepri. On tient la réponse à nos questions sur la « chance » en lien avec le bélier dans le culte du dieu égyptien ancien Khépri.
akrar, ikeri « agneau » en kab serait en lien avec le verbe ker « se lever » comme pour le soleil qui, en kab, d’abord se lève ou s’éveiller (iker y-itij) puis monte dans le ciel (y-uli y-itij). L’agneau serait le symbole du Levant, de l’Orient, de l’Est. L’étable est un berceau lorsqu’on passe d’un bébé ovin à un bébé humain :
luphan, lufan « bébé » en kab ~ Levant ;
sevian « bébé » tout aussi usagé en kab interfère avec sabi « bébé » en masri-arabe : c’est peut-être aussi un scarabée, mais surtout c’est le symbole de pureté, d’innocence et donc de blancheur. Les termes saphi « pur », sophiane communs au kab et au masri-arabe tiendraient leur origine de l’immense Egypte ancienne.
RENT
Vous avez vu, peut-être, une pancarte real estate, souvent peu esthétique, « Rent, For Rent » (« à louer » en anglois) sur une maison ou un building, dans la vie ou au cinéma. Eh bien, Rent c’est tout simplement Orient. Souvenez-vous, l’agneau est ikeri, akrar en kab, et le verbe louer en kab est kru, kri comme en argot argélien mais pas en (vrai) arabe (ta1djir). L’agneau de location ou de louange ? M’est avis qu’il est question de « l’agneau de Dieu » et de laudate-laudate (les qalhu-wellahu en kab quoi !) : un Oriental est donc un louangeur par définition :)) Ou des éleveurs tout simplement !
Plus sérieusement, c’est la notion de Puritain qui se cacherait derrière l’Oriental. Il est aussi probable que, sur le plan religieux, la notion de « gens du livre » (des Orientaux ou des Occidentaux ?) soit en lien avec Libra, la balance qui est opposée au Bélier, tout comme les « ahl el-beyt » (gens de la maison) (de Dieu s'entend) irait dans le même sens et serait un produit égyptien ancien recyclé par les arrivistes du désert. Par ailleurs, l’axe adaynin-aguns-kanun (étable-séjour-âtre) serait un axe « horizontal » d’Orient vers l’Occident.
Au final, en plus de l’aspect économique véhiculé dans le lexique architectural kabyle qui reste à expliquer, il nous faut maintenant placer la maison kabyle dans le temps astronomique, au-delà d’une simple journée solaire : quel est cet Orient (l’agneau) qui a servi de référence pour orienter les Kabs, leurs maisons, leurs us, leurs traditions ? ; à quelle époque remonte ce repère, cette référence ovine ou au Bélier dans l’architecture kabyle ?
jeudi 15 septembre 2016
Le Général
Le Grand Muet
Tout bon soldat rêve de devenir général,
Comme tout bègue rêve de devenir éloquent...
Un billet très court, il est martial d'ailleurs :)
Il y a une expression apprêtée à Napoléon : Tout soldat français porte dans sa giberne le bâton de maréchal de France. Comme quoi un simple soldat peut accéder à la plus haute dignité.
Il y a un proverbe kabyle : Argaz d awal mačči d aserwal.(c'est la parole qui fait un homme et non pas le pantalon). Un homme de parole, donnée et respectée, donc un homme qui engage sa parole et son honneur comme référence en matière de probité.
Je ne vais pas vous expliquer comment tout est venu, ça sera pour une autre fois. Disons tout simplement que l'image utilisée est celle d'une Table. Voici en bref ce que j'aimerais partager avec vous cette fois.
awal (la parole, le verbe) en kabyle est dans la Table (tavla).
awal aura son équivalent direct en latin/romanes, en fr.: oral, oralité.
Mais le plus curieux est ce qui suit :
aserwal (le pantalon) contient cette parole, oralité (awal en kab). Ce terme est pourtant omniprésent partout : charovari en russe, en ukrainien, sherwar en persan, serwal en arabe, etc.
Eh bien ce Serwal, c'est tout simplement... Général !
C'est sans appel ! La variante masri-arabe kalima (parole, verbe), équivalent de awal en kab, donnerait plutôt une colonne et donc un Colonel :)
Un gradé en pas d'éléphant serait alors un maréchal ? :)))
Il est logique que ce pantalon de général pourrait être aussi le pantalon d'un grand orateur au vu du lien avec le verbe, la parole, l'oralité (awal en kab). C'est une question d'éloquence probablement aussi.
Maintenant je vous laisse revisiter le proverbe kabyle évoqué plus haut.Et avec une question : le Général Zerwal, un Grand Muet, originaire du pays frère Chaoui, n'a-t-il pas son grade dans son patronyme ? Et, enfin, avec cette excellente chanson du groupe Idurar, et sa reprise par Célia.
Tout bon soldat rêve de devenir général,
Comme tout bègue rêve de devenir éloquent...
Un billet très court, il est martial d'ailleurs :)
Il y a une expression apprêtée à Napoléon : Tout soldat français porte dans sa giberne le bâton de maréchal de France. Comme quoi un simple soldat peut accéder à la plus haute dignité.
Il y a un proverbe kabyle : Argaz d awal mačči d aserwal.(c'est la parole qui fait un homme et non pas le pantalon). Un homme de parole, donnée et respectée, donc un homme qui engage sa parole et son honneur comme référence en matière de probité.
Je ne vais pas vous expliquer comment tout est venu, ça sera pour une autre fois. Disons tout simplement que l'image utilisée est celle d'une Table. Voici en bref ce que j'aimerais partager avec vous cette fois.
awal (la parole, le verbe) en kabyle est dans la Table (tavla).
awal aura son équivalent direct en latin/romanes, en fr.: oral, oralité.
Mais le plus curieux est ce qui suit :
aserwal (le pantalon) contient cette parole, oralité (awal en kab). Ce terme est pourtant omniprésent partout : charovari en russe, en ukrainien, sherwar en persan, serwal en arabe, etc.
Eh bien ce Serwal, c'est tout simplement... Général !
C'est sans appel ! La variante masri-arabe kalima (parole, verbe), équivalent de awal en kab, donnerait plutôt une colonne et donc un Colonel :)
Un gradé en pas d'éléphant serait alors un maréchal ? :)))
Il est logique que ce pantalon de général pourrait être aussi le pantalon d'un grand orateur au vu du lien avec le verbe, la parole, l'oralité (awal en kab). C'est une question d'éloquence probablement aussi.
Maintenant je vous laisse revisiter le proverbe kabyle évoqué plus haut.Et avec une question : le Général Zerwal, un Grand Muet, originaire du pays frère Chaoui, n'a-t-il pas son grade dans son patronyme ? Et, enfin, avec cette excellente chanson du groupe Idurar, et sa reprise par Célia.
mardi 13 septembre 2016
Le Bélier
Jours de Kabylie au singulier
De tous les jours que le bon Dieu fait, il en est un qui mérite qu’on s’y attarde, d’autant plus qu’il est accompagné d’un rituel de plus en plus contesté par nos contemporains, épris d’humanisme et/ou indignés par une « tradition d’un autre âge ». Vous l’aurez compris, il est question de l’Aïd, fête présumée musulmane, célébrée y compris en Kabylie…
Ah la Kabylie d’antan, ah le bon vieux temps ! Quarante ans en arrière, la Kabylie était un havre de paix. La Haute-Kab’ était comme un Etat du sud des US : des Kabs confédérés traditionnalistes, conservateurs, jaloux de leurs traditions. J’en garde encore quelques souvenirs en rapport avec L3eyd tha-muqrant (l’Aïd major), que je vais essayer de vous relater en bref, le but étant de comprendre l’origine de cette tradition et son rôle social, etc. Ce sont des souvenirs d’enfance, bien entendu :)
Les Phalangistes
Jusqu’à un certain âge, lorsqu’un adulte de la famille, le vénérable Dda Vussadh en premier, me prenait encore par la main pour aller au Souk le jour de l’Aïd (un jour de grande foire), je trouvais « normale » cette tradition du sacrifice le jour de l’Aïd. Je me rappelle même qu’il était d’usage chez les garçons « enaïdés » (accoutrement des grands jours, des fêtes de l’Aïd) de se fabriquer une perche en roseau avec, je crois, un bout de tissu blanc à l’extrémité. Une équipe de garçons « phalangistes » se forme et commence alors le concours de celui qui aura plus de « trophées » à son compte : cela se résumait à démarcher les maisons du voisinage où le mouton était sacrifié et y prélever, en plus des bonbons offerts, le sang de la bête sacrifiée avec le tissu accroché au bout de sa perche. Il fallait au moins 7. Drôle de tradition que je ne m’explique pas, c’est peut-être un peu de Halloween à la kab’…
Les actionnaires mineurs
Puis à partir d’un certain âge, en vrai digurdi (dégourdi) qui entame son adolescence, cette tradition de sacrifice me paraissait de plus en plus étrange d’autant plus qu’elle donnait la nausée au vieux, et le rapport à ces festivités changea naturellement. Avec le recul, c’est plus le rôle social et économique de cette fête qui me paraît plus intéressant à étudier par qui de droit. Pour ma part, je me demandais à l’époque, pourquoi bon sang !, dans les maisons traditionnelles kabyles il y avait de place à une étable pour justement l’agneau du sacrifice ? La réponse est astronomique, je la dévoilerai à la fin de ce billet.
Les petites bourses, les Kab’ modestes, en vraies fourmis, s’achetaient deux agneaux en temps opportun chez les pasteurs arabophones venus des Hauts-Plateaux, gens honnêtes et qui ne faisaient jamais de prosélytisme ou quoi que ce soit faut-il le dire, à l’époque en tout cas. Des éleveurs qui ne parlaient pas un mot de kab, et les Kabs clean pas un mot d’arabe. Alors comment les gens faisaient pour se comprendre ? La réponse est simple : les chiffres (de la transaction) sont désignés de la même façon dans les deux langues. Comme quoi le commerce, accompagné de chiffres (de poids, mesures, prix), assurait une relation de paix entre deux camps différents.
Les Kabs aux revenus modestes, la majorité à l’époque, en bon investisseurs, achetaient donc 1 agneau de sacrifice et 1 agneau d’amortissement de celui du sacrifice et des frais de cette fête en général. Deux actions pour une. Le temps faisant, plus l’air, l’eau, le soleil et la photosynthèse aidant, les agneaux prennent du poids, certains sont bien engraissés même. La graisse et surtout le poids comme valeur ajoutée de l’action achetée des mois avant le sacrifice.
Le plus incrusté des souvenirs reste celui du « Wall street » ou comment vendre son agneau (devenu avec la plus-value, bélier)-action. Le vendeur est un lève-tôt, c’est sûr, le chaland, lui, est comme une cigale : il vient en chantant et quand ça lui chante. Plusieurs petits actionnaires sont guidés par un « imseweq » (négociant) chargé de veiller au grain. Ainsi, à l’aube, des gamins guidant leurs béliers-actions suivent en bons soldats et au pas les « généraux » en toge blanche (avernous, burnous), leurs protecteurs chargés de mener à bien la mission. Comme feu Dda Raveh, Kabyle blanc au sens propre comme au figuré, qui incarnait l’autorité par définition, un vrai général. Comme le général Lee :)
Une fois sur place, c’est carrément « Wall street », où viennent d’abord les courtiers et autres intermédiaires pour casser le prix, mais une parole de notre général Lee suffisait pour les faire déguerpir : le commerce pour un Kab’ clean, c’est du commerce équitable par définition, on bottait le cul jadis aux escrocs et autres usuriers. Le chaland tant attendu arrivera sur les coups de 10-11 heures, après avoir cassé la croûte. Le rôle du digurdi petit et actionnaire était de tenir son bélier-action et de se la fermer, et surtout observer comment ça marche. L’école des hommes version kab. Entre temps, ces dégourdis apparentaient tous ces acteurs, généraux et négociants, à des personnages, souvent excentriques pour rigoler un coup et donc décompresser, comme s’il s’agissait d’un livre. Ainsi, par exemple, et je ne sais plus si c’est vrai ou faux, feu Dda Mo’, aussi excentrique que sympathique, aurait, disait-on, préalablement préparé à la vente son bélier, comme si c’était une bagnole, en le lavant pour, croyait-il, le vendre plus cher :)) Mal lui en a pris car il est rentré avec son bélier après le marché. Sacré Dda Mouh ! Vous imaginez un peu ? Un mouton blanc qui a tout d’un mouton noir ! C’est là, dans ce brouhaha indescriptibe digne des Bourses modernes, que l’on apprend à observer, calculer, à se faire petit pour voir grand et, avec le temps, paraître grand. C’est une vertu kab' que j’ai gardée depuis ces temps, et tout celui qui débite sans raison me paraît indigne de confiance :))
Le jour de l’Aïd major, c’est la fête du partage et de solidarité avec les plus démunis (une épaule ou un gigot d'agneau leur revenait de droit), de la famille (un peu comme Thanksgiving), lorsqu’on rend visite aux proches, y compris ceux disparus. Autre drôle de tradition, c’est l’échange qui a lieu au petit matin le lendemain de la fête du sacrifice, lorsque chaque famille délègue son digurdi avec son panier, ensuite tous ces paniers sont vidés sur une natte pour être ensuite redistribués plus ou moins équitablement parmi les digurdi : comme si on était sur Ebay après la Noëlle avec des cadeaux inappropriés mis en vente (les Kabs old school ne vendent pas, ils échangent). Et tout ça, dans le cimetière du coin. Se trouvera-t-il quelqu’un parmi nos spécialistes pour nous expliquer cette tradition ? Elle est peut-être révolue depuis, je ne sais pas.
BELAID
Aujourd’hui, hélas, la Kabylie est la cible des khorotos et de leurs islamistes. Ce qui pousse, et c’est compréhensible, une frange de la population kabyle à renier en bloc tout lien avec ce loup déguisé en agneau. Mais renier en bloc ses traditions juste parce qu’elles interfèrent avec celles d’un environnement belliqueux et ouvertement kabylophobe serait une erreur, le mieux serait de ventiler et de détacher le contenu kab’ de ce pot commun encombrant. Chose étrange, jamais cette fête n’est évoquée dans les chants kabyles, à la différence de Tiwizi par exemple…
Maintenant la maison kabyle, ou plus exactement l’habitation kabyle. La clé, les réponses à nos questions sont là. Il nous faut un ouvrage de référence en matière de toponymie kabyle, d’architecture kabyle, etc. L’architecture kabyle justement. Je vais faire vite, soyez attentifs.
ZDG de zdegh « habiter » en kab est le Zodiaque, on l’a démontré sur ce blog.
Adaynin « étable, écurie » au sens propre, serait notre équivalent de la « crèche » (de Noël) sur le plan religieux.
Axarfi « mouton, bélier » (kabsh en masri-arabe) du sacrifice est le Sacrifice. Ce même terme est usagé en kab pour les figues (lexrif) et en kab + en masri-arabe pour l’automne (lexrif, al-kharif).
Son opposé en architecture est Aguns « (salle de) séjour » : c’est le terme latin Agnus « agneau », l’agneau pascal (équinoxe de printemps quasiment), ça va aussi dans le sens du sacrifice. Le féminin de Aguns « séjour » est Thawenza « le front, la destinée ».
Bélier vs Aguns : ce sont deux constellations, deux signes du zodiaque aussi, on a ici des notions d’EQUINOXE : Aguns « séjour » sera la Balance : Libra en latin est en lien direct avec Ibrahim, Abraham , personnage syncrétique lié au sacrifice justement.
Balance qui est justement à l’opposé du Bélier. L’équinoxe de printemps ou d’automne dans la Balance ou dans le Bélier : c’est 2000 ans en arrière ou même plus, car logiquement Axerfi (Bélier du sacrifice) s’alignerait sur Lexrif (automne, équinoxe d’automne), et son opposé, la Balance à l’équinoxe de printemps : c’est 13 000 ans avant notre ère ! Je suis plutôt réservé sur cette hypothèse… Il est probable que aXerfi (Bélier) ou le adaynin « étable » soit en lien avec un autre symbole du zodiaque égyptien ancien : le Scarabée, le bousier d’accord, mais un porte-bonheur, porte-chance quand même. Et Thawenza « front, destinée », en lien avec l’agneau, c’est aussi la Chance.
Donc l’origine de cette fête (Aïd) remonterait à un temps très lointain, en tout cas antéislamique et antérieur à toutes les religions monothéistes : c’est l’immense Egypte ancienne qui serait derrière tout ça ! Je pense que probablement cette fête de L3eydh tha-muqrant (Aïd major) serait ce qui est devenu ailleurs la fête de tous les saints, la Toussaint (Halloween), surtout lorsqu'on a le terme Thawenza de notre côté !
Toujours est-il que l’explication devrait se trouver dans l’architecture kabyle, dans l’habitation kabyle, un calendrier astronomique très ancien. Ta3richt « soupente » (en bois, surmontant l’étable, le Bélier) serait liée au latin Aries (Bélier). Anyir « front » (syn.de thawenza) ne serait-il pas comparable à l’agneau ? Derrière aguns « séjour » (Balance, Agneau), il y a le métier à tisser (la laine de ce mouton) Azetta : Sagittaire ? Bref, un bon coup de bélier - un coup de chance ? - et on pourra faire la part des choses et nous défaire de ce qui encombre ou fait de l’ombre à notre identité.
Un nom avant de boucler ce billet. Cette fête de l’Aïd a tout de même des traces dans l’identité kabyle : Vleydh ou Bélaïd est celui né le jour de l’Aïd, on suppose, ou plutôt celui né sous le signe du Bélier, je présume désormais. Bélaïd serait simplement Bélier. Trois conclusions :
1) les prénoms kabs devraient donc obéir à cette logique (prénom en lien avec le signe du zodiaque à la naissance) ;
2) on devrait retrouver la trace de l’Aïd en toponymie nordafe tant les patronymes en découlent comme le veut la règle ;
3) Bélaïd est celui né sous le signe du Bélier (ou voire même de son opposé, Balance – à vérifier), c’est un Chanceux, un Fortuné avec une bonne Thawenza. Ce qui me laisse penser que l’on peut désormais expliquer une tradition non pas kab mais des frères Chaouis qui s’essuient le visage avec la peau de mouton de l’Aïd : c’est le front qu’ils s’essuient, thawenza « front, destin » à la recherche de la Chance et de la bonne fortune ou... d'une odeur de sainteté (dans la peau de l'agneau de Dieu?) (si, bien sûr, Thawenza s'accorde avec la notion de Toussaint).
A prochainement !
De tous les jours que le bon Dieu fait, il en est un qui mérite qu’on s’y attarde, d’autant plus qu’il est accompagné d’un rituel de plus en plus contesté par nos contemporains, épris d’humanisme et/ou indignés par une « tradition d’un autre âge ». Vous l’aurez compris, il est question de l’Aïd, fête présumée musulmane, célébrée y compris en Kabylie…
Ah la Kabylie d’antan, ah le bon vieux temps ! Quarante ans en arrière, la Kabylie était un havre de paix. La Haute-Kab’ était comme un Etat du sud des US : des Kabs confédérés traditionnalistes, conservateurs, jaloux de leurs traditions. J’en garde encore quelques souvenirs en rapport avec L3eyd tha-muqrant (l’Aïd major), que je vais essayer de vous relater en bref, le but étant de comprendre l’origine de cette tradition et son rôle social, etc. Ce sont des souvenirs d’enfance, bien entendu :)
Les Phalangistes
Jusqu’à un certain âge, lorsqu’un adulte de la famille, le vénérable Dda Vussadh en premier, me prenait encore par la main pour aller au Souk le jour de l’Aïd (un jour de grande foire), je trouvais « normale » cette tradition du sacrifice le jour de l’Aïd. Je me rappelle même qu’il était d’usage chez les garçons « enaïdés » (accoutrement des grands jours, des fêtes de l’Aïd) de se fabriquer une perche en roseau avec, je crois, un bout de tissu blanc à l’extrémité. Une équipe de garçons « phalangistes » se forme et commence alors le concours de celui qui aura plus de « trophées » à son compte : cela se résumait à démarcher les maisons du voisinage où le mouton était sacrifié et y prélever, en plus des bonbons offerts, le sang de la bête sacrifiée avec le tissu accroché au bout de sa perche. Il fallait au moins 7. Drôle de tradition que je ne m’explique pas, c’est peut-être un peu de Halloween à la kab’…
Les actionnaires mineurs
Puis à partir d’un certain âge, en vrai digurdi (dégourdi) qui entame son adolescence, cette tradition de sacrifice me paraissait de plus en plus étrange d’autant plus qu’elle donnait la nausée au vieux, et le rapport à ces festivités changea naturellement. Avec le recul, c’est plus le rôle social et économique de cette fête qui me paraît plus intéressant à étudier par qui de droit. Pour ma part, je me demandais à l’époque, pourquoi bon sang !, dans les maisons traditionnelles kabyles il y avait de place à une étable pour justement l’agneau du sacrifice ? La réponse est astronomique, je la dévoilerai à la fin de ce billet.
Les petites bourses, les Kab’ modestes, en vraies fourmis, s’achetaient deux agneaux en temps opportun chez les pasteurs arabophones venus des Hauts-Plateaux, gens honnêtes et qui ne faisaient jamais de prosélytisme ou quoi que ce soit faut-il le dire, à l’époque en tout cas. Des éleveurs qui ne parlaient pas un mot de kab, et les Kabs clean pas un mot d’arabe. Alors comment les gens faisaient pour se comprendre ? La réponse est simple : les chiffres (de la transaction) sont désignés de la même façon dans les deux langues. Comme quoi le commerce, accompagné de chiffres (de poids, mesures, prix), assurait une relation de paix entre deux camps différents.
Les Kabs aux revenus modestes, la majorité à l’époque, en bon investisseurs, achetaient donc 1 agneau de sacrifice et 1 agneau d’amortissement de celui du sacrifice et des frais de cette fête en général. Deux actions pour une. Le temps faisant, plus l’air, l’eau, le soleil et la photosynthèse aidant, les agneaux prennent du poids, certains sont bien engraissés même. La graisse et surtout le poids comme valeur ajoutée de l’action achetée des mois avant le sacrifice.
Le plus incrusté des souvenirs reste celui du « Wall street » ou comment vendre son agneau (devenu avec la plus-value, bélier)-action. Le vendeur est un lève-tôt, c’est sûr, le chaland, lui, est comme une cigale : il vient en chantant et quand ça lui chante. Plusieurs petits actionnaires sont guidés par un « imseweq » (négociant) chargé de veiller au grain. Ainsi, à l’aube, des gamins guidant leurs béliers-actions suivent en bons soldats et au pas les « généraux » en toge blanche (avernous, burnous), leurs protecteurs chargés de mener à bien la mission. Comme feu Dda Raveh, Kabyle blanc au sens propre comme au figuré, qui incarnait l’autorité par définition, un vrai général. Comme le général Lee :)
Une fois sur place, c’est carrément « Wall street », où viennent d’abord les courtiers et autres intermédiaires pour casser le prix, mais une parole de notre général Lee suffisait pour les faire déguerpir : le commerce pour un Kab’ clean, c’est du commerce équitable par définition, on bottait le cul jadis aux escrocs et autres usuriers. Le chaland tant attendu arrivera sur les coups de 10-11 heures, après avoir cassé la croûte. Le rôle du digurdi petit et actionnaire était de tenir son bélier-action et de se la fermer, et surtout observer comment ça marche. L’école des hommes version kab. Entre temps, ces dégourdis apparentaient tous ces acteurs, généraux et négociants, à des personnages, souvent excentriques pour rigoler un coup et donc décompresser, comme s’il s’agissait d’un livre. Ainsi, par exemple, et je ne sais plus si c’est vrai ou faux, feu Dda Mo’, aussi excentrique que sympathique, aurait, disait-on, préalablement préparé à la vente son bélier, comme si c’était une bagnole, en le lavant pour, croyait-il, le vendre plus cher :)) Mal lui en a pris car il est rentré avec son bélier après le marché. Sacré Dda Mouh ! Vous imaginez un peu ? Un mouton blanc qui a tout d’un mouton noir ! C’est là, dans ce brouhaha indescriptibe digne des Bourses modernes, que l’on apprend à observer, calculer, à se faire petit pour voir grand et, avec le temps, paraître grand. C’est une vertu kab' que j’ai gardée depuis ces temps, et tout celui qui débite sans raison me paraît indigne de confiance :))
Le jour de l’Aïd major, c’est la fête du partage et de solidarité avec les plus démunis (une épaule ou un gigot d'agneau leur revenait de droit), de la famille (un peu comme Thanksgiving), lorsqu’on rend visite aux proches, y compris ceux disparus. Autre drôle de tradition, c’est l’échange qui a lieu au petit matin le lendemain de la fête du sacrifice, lorsque chaque famille délègue son digurdi avec son panier, ensuite tous ces paniers sont vidés sur une natte pour être ensuite redistribués plus ou moins équitablement parmi les digurdi : comme si on était sur Ebay après la Noëlle avec des cadeaux inappropriés mis en vente (les Kabs old school ne vendent pas, ils échangent). Et tout ça, dans le cimetière du coin. Se trouvera-t-il quelqu’un parmi nos spécialistes pour nous expliquer cette tradition ? Elle est peut-être révolue depuis, je ne sais pas.
BELAID
Aujourd’hui, hélas, la Kabylie est la cible des khorotos et de leurs islamistes. Ce qui pousse, et c’est compréhensible, une frange de la population kabyle à renier en bloc tout lien avec ce loup déguisé en agneau. Mais renier en bloc ses traditions juste parce qu’elles interfèrent avec celles d’un environnement belliqueux et ouvertement kabylophobe serait une erreur, le mieux serait de ventiler et de détacher le contenu kab’ de ce pot commun encombrant. Chose étrange, jamais cette fête n’est évoquée dans les chants kabyles, à la différence de Tiwizi par exemple…
Maintenant la maison kabyle, ou plus exactement l’habitation kabyle. La clé, les réponses à nos questions sont là. Il nous faut un ouvrage de référence en matière de toponymie kabyle, d’architecture kabyle, etc. L’architecture kabyle justement. Je vais faire vite, soyez attentifs.
ZDG de zdegh « habiter » en kab est le Zodiaque, on l’a démontré sur ce blog.
Adaynin « étable, écurie » au sens propre, serait notre équivalent de la « crèche » (de Noël) sur le plan religieux.
Axarfi « mouton, bélier » (kabsh en masri-arabe) du sacrifice est le Sacrifice. Ce même terme est usagé en kab pour les figues (lexrif) et en kab + en masri-arabe pour l’automne (lexrif, al-kharif).
Son opposé en architecture est Aguns « (salle de) séjour » : c’est le terme latin Agnus « agneau », l’agneau pascal (équinoxe de printemps quasiment), ça va aussi dans le sens du sacrifice. Le féminin de Aguns « séjour » est Thawenza « le front, la destinée ».
Bélier vs Aguns : ce sont deux constellations, deux signes du zodiaque aussi, on a ici des notions d’EQUINOXE : Aguns « séjour » sera la Balance : Libra en latin est en lien direct avec Ibrahim, Abraham , personnage syncrétique lié au sacrifice justement.
Balance qui est justement à l’opposé du Bélier. L’équinoxe de printemps ou d’automne dans la Balance ou dans le Bélier : c’est 2000 ans en arrière ou même plus, car logiquement Axerfi (Bélier du sacrifice) s’alignerait sur Lexrif (automne, équinoxe d’automne), et son opposé, la Balance à l’équinoxe de printemps : c’est 13 000 ans avant notre ère ! Je suis plutôt réservé sur cette hypothèse… Il est probable que aXerfi (Bélier) ou le adaynin « étable » soit en lien avec un autre symbole du zodiaque égyptien ancien : le Scarabée, le bousier d’accord, mais un porte-bonheur, porte-chance quand même. Et Thawenza « front, destinée », en lien avec l’agneau, c’est aussi la Chance.
Donc l’origine de cette fête (Aïd) remonterait à un temps très lointain, en tout cas antéislamique et antérieur à toutes les religions monothéistes : c’est l’immense Egypte ancienne qui serait derrière tout ça ! Je pense que probablement cette fête de L3eydh tha-muqrant (Aïd major) serait ce qui est devenu ailleurs la fête de tous les saints, la Toussaint (Halloween), surtout lorsqu'on a le terme Thawenza de notre côté !
Toujours est-il que l’explication devrait se trouver dans l’architecture kabyle, dans l’habitation kabyle, un calendrier astronomique très ancien. Ta3richt « soupente » (en bois, surmontant l’étable, le Bélier) serait liée au latin Aries (Bélier). Anyir « front » (syn.de thawenza) ne serait-il pas comparable à l’agneau ? Derrière aguns « séjour » (Balance, Agneau), il y a le métier à tisser (la laine de ce mouton) Azetta : Sagittaire ? Bref, un bon coup de bélier - un coup de chance ? - et on pourra faire la part des choses et nous défaire de ce qui encombre ou fait de l’ombre à notre identité.
Un nom avant de boucler ce billet. Cette fête de l’Aïd a tout de même des traces dans l’identité kabyle : Vleydh ou Bélaïd est celui né le jour de l’Aïd, on suppose, ou plutôt celui né sous le signe du Bélier, je présume désormais. Bélaïd serait simplement Bélier. Trois conclusions :
1) les prénoms kabs devraient donc obéir à cette logique (prénom en lien avec le signe du zodiaque à la naissance) ;
2) on devrait retrouver la trace de l’Aïd en toponymie nordafe tant les patronymes en découlent comme le veut la règle ;
3) Bélaïd est celui né sous le signe du Bélier (ou voire même de son opposé, Balance – à vérifier), c’est un Chanceux, un Fortuné avec une bonne Thawenza. Ce qui me laisse penser que l’on peut désormais expliquer une tradition non pas kab mais des frères Chaouis qui s’essuient le visage avec la peau de mouton de l’Aïd : c’est le front qu’ils s’essuient, thawenza « front, destin » à la recherche de la Chance et de la bonne fortune ou... d'une odeur de sainteté (dans la peau de l'agneau de Dieu?) (si, bien sûr, Thawenza s'accorde avec la notion de Toussaint).
A prochainement !
Inscription à :
Articles (Atom)