JUBA II
La légende du grand vizir – suite.
Le rapprochement fait dans le billet précédent, qui fait du terrible Akli w’zal et de Jules César de grands vizirs, offre en réalité d’autres indices très intéressants qui vont nous permettre de procéder à une interprétation rationnelle des noms mythiques de personnages considérés comme historiques ayant réellement existé, ce dont je suis sceptique. Voici qlqs surprises.
L’hypothèse du Verseau
JC pour Jules César et pour Jésus Christ avec Aquarius ou le Verseau comme indice qui nous renverrait à un mythe bien plus ancien que le calendrier julien ou chrétien, celui d’Osiris (lire le billet « Aquarius » sur ce blog où il est clairement établi que Christos en grec pour le Christe et Aquarius en latin pour Verseau ne font qu’un étymologiquement parlant). Cet indice du Verseau (Aquarius) est un élément clé, qui une fois déchiffré, nous permettra de mettre à plat les dogmes des bigots et de mieux comprendre les origines et le sens de tous ces mythes, c’est peut-être le zéro chronologique des anciens Egyptiens.
Plus proche de nous, ce Verseau (Aquarius) pourrait être à l’origine du mot Aggelos (Angelos) pour Ange, introduit en grec par Apulée de Madaure. D’ailleurs, en tamacheq (touareg) ange est dit aneghlus, et le verbe nghel signifie « renverser, déverser ». Autre piste concernant ce signe aquatique, qui s’aligne droit sur le mythe d’Osiris (wsjr), c’est le probable lien entre ce Verseau (Aquarius) et le nom de la divinité des eaux (justement !) Anzar (nzr) du mythe fondateur kabyle et berbère en général. Piste connexe, il y aurait un lien avec NSR/NZR des Nasrides d’Andalousie et du nasr « victoire » en masri-arabe. Et enfin, ce signe Verseau (Aquarius) aurait peut-être un lien avec une notion plus récente ou plutôt un titre fraichement apparu et réservé à la caste sacerdotale (imravdhen en Kabylie) : chorafa « nobles » ou Chérif comme prénom (Patrice ? chérifien = patricien ?), ailleurs en asie achraf, musharaf, etc. Mais ça, c’est pour les hypothèses plus ou moins raisonnables, passons maintenant à l’irraisonnable !
L’irraisonnable consiste à supposer que dans le Verseau (Aquarius), on aurait 1. un indice ardent/brillant, l’indice de l’Argent métal (fort symbole kabyle, berbère, nordaf), 2. un indice de cerveau et/ou d’esprit. Accessoirement, l’irraisonnable consiste à supposer également que le terme Aggelos/Angelos ou Ange introduit par Apulée serait plutôt à lier avec… MGR de amghar « vieux, patriarche, sage, beau-père » et thameghra « noces » comme celles du mythe thameghra b’wshen « noces du chacal » pour l’arc-en-ciel. En perspective, ces pistes aussi naïves qu’irraisonnables seraient susceptibles de nous donner des explications du mythe d’Osiris, de Sirius « ardent » ou Sothis (Sopdet en égyptien ancien), un élément du calendrier égyptien ancien, et par conséquent, nous expliquer les origines et le sens de nos propres mythes.
Le Roi Vassal
Retour à Alger, ou plutôt à la Césarée ou Maurétanie Césarienne. On a vu le Grand Vizir dans le billet précédent, place maintenant à un autre titre, à un autre personnage : le Roi. Là, on a deux pistes, deux hypothèses contradictoires ou complémentaires qui se présentent :
1. Basileus
J’ignore pourquoi la linguistique classique ou les historiens conventionnels n’ont pas établi le lien qui va suivre, alors qu’il paraît très, très logique :
Basileus/Vassileus « roi » en grec ~ Vizir en turc, persan, Wazir « ministre » en masri-arabe
2. Roi vassal
Le terme vizir/wazir pourrait être un adjectif : vassal.
Et dans les deux cas, on aurait à faire à un adjectif numéral : premier, deuxième. Autrement dit, le roi père (Basileus) pour le premier roi et le roi fils (vassal) pour le deuxième roi. Dans le cas de la Maurétanie Césarienne, Juba I, le roi père ou premier roi, aurait combattu Rome, selon les historiens, tandis que son héritier/dauphin, le très érudit Juba II, le roi fils ou deuxième roi, aurait été le vassal de Rome, selon ces mêmes historiens : Vassal serait simplement II (deuxième), reste à comprendre le vrai sens de « Rome » dans ce contexte. De façon identique, on déduit que le Fils au sens religieux (chrétien) viendrait d’un ordinal (2ème après le Père), le Fils du Père, voir Envoyé de Dieu, peut-être est-ce le fameux Verseau.
Pour le cas de l’Egypte ancienne, il faut désormais supposer que le numéro 2 de la hiérarchie ou dans l’ordre chronologique, le Premier Prêtre (premier conseiller ou grand vizir, éminence grise pour le cerveau du roi ?) serait peut-être le fils biologique e/ou remplaçant du numéro 1, le Pharaon. Autre exemple, le cas de Ramsès II fils de Sethi I (ordinaux attribués par les égyptologues pour leur classement). L’ordinal II (2ème) évoquerait le contraire de ce que l’on peut supposer : le roi vassal ou Roii avec deux « i » (Roi II) serait un Grand Roi, un Roi Conquérant ou un Roi Réformateur.
Bref, à peine si Juba II était un roi vassal (interprétation au premier degré), un roi érudit, visionnaire et donc réformateur, synonyme d’ouverture ou de conquêtes, un roi célèbre (interprétation au second degré) lui conviendrait mieux. Idem pour Ramsès II dit le Grand.
L’indice de Ptah
Brièvement sur une autre divinité égyptienne qui s’immisce dans notre débat : Ptah « celui qui ouvre » (ordinal 1er ou 2nd ?), qui a donné le nom de l’Egypte (Ka de Ptah = Aegyptos en grec ancien). Voir la notion de Grand Prêtre de Ptah justement.
On l’a dit depuis longtemps, Ptah aurait pu donner en masri-arabe ftah, meftah « ouvrir, clé » ; là, et j’en ai la certitude quasiment, Ptah aurait donné fedha, l’fetta « argent métal » (coucou aux orfèvres kabyles des Ath Yenni), qui n’est donc pas un emprunt à l’arabe al-fadha(t). C’est l’indice d’argent de Ptah. Mais le plus étonnant encore, uzzal « fer, métal » en kabyle serait peut-être en lien avec tous ces termes (vassal, vizir, verseau, etc) et un indice temporel et/ou historique d’une ère nouvelle, qui marquerait l’avènement d’une nouvelle civilisation, nouvelle ville : fondation de Carthage vs apogée de l’âge du fer (étain ?) en ligne de mire. On y reviendra le cas échéant.
La figure du Verseau
Pour conclure ce billet bourré d’indices et difficile pour la lecture (désolé !), voici une illustration, une preuve physique de notre Vassal-Verseau-Vizir, et c’est une dame, une dame de fer plus exactement :
La Dame ou Reine, Queen en anglois, Ferz’ en russe du persan Ferzin « vizir, conseiller » du jeu d’échecs.
C’est la figure la plus puissante, la pièce maîtresse du jeu d’échecs. Un argument de fer et une jolie illustration de notre personnage central, tantôt vizir, tantôt verseau, tantôt vassal. Je ne sais pour quelle raison, je verrais plus la figure de Juba II, roi savant sous une autre forme : un roi de cire, symbole d’un règne des Lumières.
A prochainement !